vendredi 10 mars 2017

PREMIER TAPUSCRIT (Privé).TOME I (sans images).

Texte protégé par copyrigt.
 
Derniére correction
le 10.O3.2017.
Il reste a vérifier dans ce tapuscrit:
1)Si les titres de la table des matières sont les mêmes que ceux du texte;
2)Si toutes les notes sont conformes à des numéros de pages.
J


UN ROMAN-POST-MODERNE
-ESSAI-
Les mémoires improvisées

opuscule I
tome 1


EDITION DU SONGE

1
















TABLE DES MATIERES:



PREMIERE -PARTIE
Préface
ECRITS OPUSCULE I-Tome 1.
UN PEINTRE DEBUTANT UN ECRIVAIN IMAGINAIRE




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2







PREFACE

MON JOURNAL DE BORDS DU 12 SEPTEMBRE DEUX MILE QUIINZE.
Le 12.09.2015.

Ca y est j'ai décidé d'envoyer une bouteille à la mer!.Cette bouteille,c'est un tapuscrit tout ce qu'il a de plus banal.Ca s'appelle les dix neufs soleils.Cela ma pris d'un coup ,j'avais pensé il y a peine un quart d'heure que ce tapuscrit pouvait faire l'objet d'une édition.Mais déception immédiate,après l'avoir retrouvé ,je me suis aperçu qu'il était vraiment trop clairsemé,à peine quinze pages.Je ne pouvais pas affronter les éditeurs avec un tapuscrit aussi léger.L'idée sougrenue m'est venue alors de rassembler les nombreux textes dispersés dans les nombreuses cases de mon ordinateur afin de les faire lire ;j'en avais bien assez déjà pour en produire un premier volume;c'était juste à ce moment que j'avais imaginé mon titre -J Un écrivain imaginaire- J'avais écris un écrivain imaginaire,car je n'étais sommes toute rien d'autre .J'avais déja beaucoup écrit,mais n'avais jamais rien montré .C'est normal,j'étais peintre avant tout et l'idée d'apparaître comme écrivain était toujours resté chez moi du domaine du fantasme.Je m'étais même fabriqué un nom d'auteur J pour ne pas apparaître sous mon vrai nom,car je ne voulais pas essuyer les ennuis liés à une profession que je respectais,mais qui m'ennuyais aussi profondément.Je devais tenter de rendre visible mon passé d'écrivain imaginaire avant que la vie m'échappe définitivement.La somme considérable d'âneries que j'ai pu écrire m'invitait dans un premier mouvement à renoncer à ce projet mégalomaniaque ,mais des impulsions lointaines en provenance de mon adolescence,à l'époque ou je révais d'être immortalisé comme écrivain me relançaient dans cette vaste folie.La vastitude d'écrits restés plantés dans la caverne de mon ordinateur se rappellèrent à moi d'un seul coup , lorsque je les aperçu ,je failli m'évanouir . Il y en avait trop,vraiment trop !Je devais m'arranger pour épurer tout ça,je devais faire passer tous ces récits extravagants dans le chat d'une aiguille,les lisser,les réduirent .Je dois avertir au passage tous ceux qui me liront ,que les textes que j'ai pondu, sont tous autobiographique,un genre épuisant.J'ai dût reprendre sous de multiples variantes l'histoire
de ma vie,car c'est avant tout de cela qu'il s'agit .ll ma toujours semblé qu'à chaque fois que je tentais d'écrire cette histoire elle s'arrangeait pour me fuir,c'est pourquoi je la reprenais à chaque fois sous des formes différentes . Comme si cela ne suffisait pas,je m'inventais à chaque fois un nouveau nom d'auteur.J'ai souvent failli m'arrêter d'écrire définitivement ,car je pensais devenir fou.Si j'ai continué à le faire,c'est qu'écrire .ranimait en moi des émotions,cela faisait aussi resplendir d'anciennes vies que j'avais cru tombées en désuétude ;écrire à heures perdues me plaisait ;devenir le narrateur imaginaire de ma vie ;parti à la conquête de mon passé comme si j'étais un autre que moi avait quelque chose d'exaltant.Pourtant aujourd'hui encore il me faut l'avouer ,rien dans mes récits n'est exactement tel que ce que j'aurais aimé qu'ils soient ;rien n'est exactement comme je l'aurais voulu ,tout ma franchement échappé ;pourtant tout ce que j'ai écris sur ma vie est exact,tout est entièrement fidéle ;le grand roman de ma vie n'est pas strictement imaginaire,il est strictement vrai,strictement exact.Plusieurs fois j'ai tenté de rejoindre les vestiges de ce que j'apercevais de moi,ceux que j'aperçevais au loin,comme si ils ne m'appartenait pas comme si c'était ceux d'un autre ;car j'aurais aimé lire ma vie comme si elle avait été racontée par un autre comme si c'était une sorte de héros improbable qui s'était substitué à moi pour la raconter.Car l'histoire de ma vie vécue et racontée par un autre me paraissait plus intéressante que la mienne,ma vie par ce biais devenait soudain un espèce de roman qui semblait inventée,mais pourtant tout ce qu'on disait d'elle était totalement vrai totalement réel .Je voyais par instant par ce biais ma vie devenir une fiction grâce au plaisir que quelqu'un d'autre que moi prenait à la réinventée.Les grands écrivains que j'admirais dans mon adolescence écrivaient presque tous de cette manière ,ils s'observaient de loin parfois à l'opposé d'eux même.J'ai souvent cherché durant mon adolescence à leur ressembler ;j'ai pondu des monceaux d'écrits,ils étaient tous illisibles,je ne savais pas ce que voulais dire -prendre du recul pour écrire- ..J'avais à cette époque une idée de l'écriture beaucoup trop sublime ,je ne pouvais y accéder tellement elle était sublime.Plus tard ,bien plus tard alors que j'étais déjà devenu un homme avec plus de vécu ,j'avais décidé de renoncer à écrire définitivement car je m'étais aperçu que je n'atteindrais jamais au zénith de la création telle que je l'avais entrevu en esprit par le passé.Ma nature tourmenté me compliquait les choses ,je voyais des abîmes à franchir là où il n'y avait que de simples fossés ,des mers immenses là ou s'étalaient de petites mares. J'ai pris conscience que j'étais perdu comme écrivain.Heureusement j'avais un autre talent la peinture était venue juste à temps pour me sauver ,j'avais trouvé ma voie.La peinture ma fait découvrir des espaces à part ,à travers elle j'ai vécu des expériences nouvelles qui conservaient en même temps que leur qualité artistique l'extrême simplicité du geste que j'avais toujours rêve d'atteindre en pensant à l'art d'écrire.J'avais renoncé à écrire,renoncé aussi à la littérature car dans mon esprit les deux se mélaient .Un jour,je ne sais plus quand ;le projet insensé d'écrire ma repris.C'est probablement lors d'un voyage en Chine qui a durée une année alors que j'étais en pleine oisiveté ,et que le peintre stagnait que j'ai décidé de reprendre l'écriture;en fouillant dans mes malles je me suis aperçu à cette occasion que j'avais accumulé au fil des années sans m'en rendre une quantité industrielle d'écrits alors même que j'étais censé ne pas écrire .L'idée singulièrement excentrique me vint alors d'organiser ces vieux écrits et de les rassembler dans un vaste récit .J'ai voulu rassembler toutes mes tentatives d'écritures plus ou moins abouties pour en faire un espèce de roman d'écriture.Je voulais je crois remonter le fil de mes obsessions à écrire .Cela m'obligeais a remonter dans mon passé . J'ai retrouvé dans mes archives des tas de choses diverses des esquisses poétiques,des récits littéraires ,des journaux des diplômes,des documents administratifs ,des photos de famille ,d'anciennes peintures ,des dessins des correspondances etc.Je me suis trouvé soudainement dans la position d'un archéologue avec sur les bras un plan d'existence sur le sol ,ma vie étalée devant mes yeux stratifiée sous formes d'archives ;j'ai aussitôt esquissé –un essai d'anatomie-autobiographique d'existence -.auquel je n'ai pas donné suite .On trouvera ici dans le premier opuscule du Tome I d'un Roman post-moderne,une partie des éléments qui composaient initialement ce projet d'écriture ,qui s'appelait au départ -Les Ecrits – que j'ai failli encore plus tard intituler un -Ecrivain imaginaire avant de lui donner la forme présente et celle définitive d'un roman-post-moderne -La première partie de mes mémoires ,car au sens stricte ces récits sont des mémoires commencent à l'époque de ma rentrée dans la vie active lorsque j'avais quatorze ans ,elle se prolongent jusqu'à l'âge de vingt quatre ans,date de mon départ pour Paris.Ce premier Tome est fragmenté en trois opuscules ,vous lisez la préface du premier opuscule de mon roman post-moderne .





L'auteur

J








































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ANCIENNE PREMIERE PAGE DES ECRITS .

ST JEAN D'ASTRE (1)

LES ECRITS
Premier Opuscule
Un peintre débutant un écrivain imaginaire


(2)
ESSAI
D'ANATOMIE AUTOBIOGRAPHIQUE
D'EXISTENCE


EDITIONS DE L'AUBE





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(3)






8







UN ROMAN POST-MODERNE



TABLE DES MATIERES




TABLE DES MATIERES:

ANCIENNE COUVERTURE DES ECRITS.
UN ROMAN POST-MODERNE.
PREMIERE PARTIE
NOTES ET CONTRENOTES
CONTRENOTE DU 16 0CTOBRE 2001
VOICI LA NOTE DONT IL EST QUESTION
CONTRENOTE
DU 17 OCTOBRE 2001.
Plan et structure de mes écrits.
UNE PETITE NOTE INCONTINENTE DESTINEE A L'ATTENTION EXCLUSIVE DU LECTEUR
SUR L'ECRITURE.
Plan et structure de mes écrits.
Une déclation de foi.
DES FRAGMENTS DE MA VIE
PREMIER SOLILOQUE SUR LES ECRITS
Rcommandation supplémentaires pour me lire.
Je n'ai pas dit unique.
UN INSTANT POUR SOUFFLER ET POUR CONFIRMER UN FAIT.
POURSUITE DE MES DIVAGATIONS
Note du 21 octobre 01.
UNE NOUVELLE NOTE SUR LES ECRITS ,UNE REDITE.
Vingt et un octobre 01 suite.
Un brouillon:
COMMENT L'IDEE D'ECRIRE LES RECITS DE MA VIE M'EST VENUE A L'ESPRIT.
UN FRAGMENT DU ROMAN DE MA VIE.UN EXTRAIT DE LA VIE DE SAINT JEAN VERS SES SEIZE ANS.
Moi,c'est lui.
FRAGMENTS DE MEMOIRE DISPERSES.I.Je poursuis mon récit sans savoir où je vais.
FRAGMENTS DE MEMOIRE DISPERSES II.
Le tisseur:











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LES ECRITS SUITE
SECONDE PARTIE
A PRESENT VOICI QUELQUES BREF EXTRAITS DES MEMOIRES IMPROVISEES SE RAPPORTANT AUX ANNEES 1965- 66. 67. 68.

SUITE DE MES PEREGRINATIONS A L'ARMEE.
Nous étions en soixante huit.
PETIT CATALOGUE DES PIECES QUI N'ONT JAMAIS VU LE JOUR.
UNE ECRIVAIN IMAGINAIRE
DEUX TRES BREFS EXTRAITS DE MES ECRITS IMAGINAIRES
PREMIER EXTRAIT
SECOND EXTRAIT
PREMIERES SUITE MAGISTRALE DU ROMAN DE MA VIE
LE SOLILOQUE DE LA MEMOIRE
Les souvenirs de l'époque que j'essaye de faire réapparaître:
LES MEMOIRES IMPROVISEES
UNE METHODE IMPROVISEE
VOICI CETTE LISTE
UNE REMARQUE AU SUJET DE CETTE LISTE
FRAGMENTS ANCIENS (DES MEMOIRES IMPROVISEES)
UNE PREMIERE TRANCHE DE SOUVENIRS SE RAPPORTANT A MES QUINZE SEIZE ANS.
-(1)- LES TROIS SCOUTS.
Une photo.
FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU RECIT QUE J'ABANDONNE EN COURS.
DEUX PETIS RECITS RAJOUTES .
ST JEAN L'EXPERIENCE DE LA VIE
L'ABBE G..ETAIT PLEIN DE FOUGUE.
MOI NARRATEUR
LA PROMENADE A MOBYLETTE.(2)
UN RËVE ETRANGE
UN BROUILLON DE ROMAN SORTIT DE NUL PART
POURSUITE DE MES ECRITS

UN QUATRIEME FRAGMENT DE MEMOIRE RELATIF A MON ADOLESCENCE BIEN DIFFERENT

ENCORE DES QUATRES QUI PRECEDENT.

LE ROUGE GAZON.
A MOI MËME
DU ROMAN A LA REALITE.
UN CINQUIEME FRAGMENT
UN SIXIEME FRAGMENT DE MEMOIRE (destiné à s'ajouter au cinquiéme qui précède pour le compléter).
LE SOURIRE ET LES NATTES D'UNE JEUNE FILLE QUE J'AVAIS DESSINEE.UN SEPTIEME FRAGMENT DE MEMOIRE AYANT QUELQUES RAPPORTS AVEC LES PRECEDENTS.
L'ABBE CONTESTATAIRE.(1)
MEA CULPA
UNE POSE CAR J'ARRIVE A CET ENDROIT DOULOUREUX OU J'AI ENVIE D'ECRIRE POUR PESTER CONTRE MOI.
Xiéme SOLILOQUE
UNE NOTE EN FORME DE CONFIDENCE
Un huitiéme fragment qui devrait constituer une suite au précèdent .
AUTRES RECITS
UN NEUVIEME FRAGMENT
SUITE INVENTEE
UN NOUVEAU SOLILOQUE INTEMPESTIF DU NARRATEUR

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SUITE DU RECIT
DIXIEME FRAGMENT
UN ONZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES PORTANT SUR MES VIES ADOLESCENTES.
LA CRECHE REVOLUTIONNAIRE.
UNE CRECHE PEU ORTHODOXE.
JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE QUI ERIGERA UN CONTRECHAMPS A LA VISION EN PARTIE ROMANESQUE QUE J'AI DEJA DONNE DE MA VIE .ON EN DEDUIRA CE QU'ON VOUDRA ,JE NE LE
JETTE ICI QUE POUR TENTER DE MATERIALISER AU PLUS PRES L'IMAGE QUE J'OBSERVE DE MOI DANS MA MEMOIRE.
DOUZIEME FRAGMENT
MOI
UN AUTRE REGARD
TREIZIEME FRAGMENT
SUITE PORTRAITURALE
DANS MES PREMIERES ANNES D'INITIATION A LA VIE LITTERAIRE C'ETAIT VOLTAIRE QUE J' ADMIRAIS PLUS QUE JEAN JACQUES .
ROMAN III







AUTRE SUITE PORTRAITURALE


UNE DISCIPLINE DE VIE
QUATORZIEME FRAGMENT
Une vue son de bunker (Son jardin secret).
QUINZIEME FRAGMENT
BREVE SUITE
SEIXIEME FRAGMENT
MOI CONTREPLAN
DIX SEPTIEME FRAGMENT
SUITE PORTRAITURALE
DIX HUITIME FRAGMENT
ENCORE D'AUTRES PARTIES DE SA VIE
D'AUTRES VISIONS A PROPOS DE DIEU ENTRE AUTRE
Rehaus.
DIX NEUVIEME FRAGMENT
UN DERNIER RAPIDE CONTRECHAMPS.
Deux ans après mes premières révoltes.
VINGTIEME FRAGMENT
ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE I
SUR QUELQUES ELEMENTS D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE
UNE NOUVELLE VERSION DE LA VIE DE NOTRE HEROS .
ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE II
J'étais un autre.
Vindicte.


SUITE DE MON ROMAN

VINGT ET UNIEME FRAGMENT

11


L'ETRANGE CONSTAT DU NARRATEUR
INCIPIT
HIER SUR UN CARNET J'AI RETROUVE UN COMMENTAIRE ET QUELQUES NOTE QUE J'AVAIS PRIS EN VUE DE LA POURSUITE DE CES ECRITS .
NOTES POUR ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE.
ECRIT SUR MON CARNET CE MATIN.


FIN DU PREMIER OPUSCULE




















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LES ECRITS
PREMIERE PARTIE







NOTES ET CONTRENOTES


CONTRENOTE DU 16 0CTOBRE 2001:

Voici une note en contrebas qui porte sur le fragment I ( des ECRITS elle est datée du mois d'octobre 2001 le quinze ,c'est à dire hier j'ai pris cette note alors que je tentais après un certain temps d'absence de remettre de l'ordre dans ce que j'appelle mes écrits.
). Je ne savais pas ou j'allais, mais j'avais décidé de procéder ainsi , rien n'était prédéterminé dans ma démarche, je construisais au jour le jour " mon grand œuvre" ( façon de parler ) je la construisais un peu en aveugle, presque en somnambule ;beaucoup en improvisant j'étais incertain des résultats ( sur la fin ) ne voyant jamais que des fragments de ce grand œuvre, j'avais du mal de me représenter son corps en entier ; c'est pourquoi je me demandais, si ces écrits pourraient avoir un sens ( un jour) pour quelqu'un d'autre que moi.


VOICI LA NOTE DONT IL EST QUESTION
:
Le portrait de moi en uniforme militaire, que j'ai placé en page de garde du premier opuscule des
ECRITS annonce une période ou je n'écrivais presque pas de journaux. .J'écrivais surtout des
pièces de théâtre ( comme par exemple le journal d'un fou en campagne). J 'avais commencé cette pièce de théâtre ,lors de mon service militaire (au Mans) dans l'infanterie de marine ( en 1968). L'essentiel de mes activités de création entre dix huit et vingt quatre ans ( essais ,esquisses littéraires ,ou projets pour des pièces de théâtre ) se trouvait rassemblé dans des cartons .J'ai traîné derrière moi ces documents jusqu'à très tard; ( jusqu'à 1997) c'est lors de mon départ précipité de mon atelier des bords de Seine que je les ai brûlé ,j'étais fatigué de trainer derrière moi un tel fardeau. Si j'avais eu en tête ce projet autobiographique , j'aurais peut être tenté de préserver ces documents; mais au final je ne regrette rien,je transporte encore trop de reliquats de mon passé avec moi ,et ils me pèsent. Cette partie de ma vie que je m'apprête à mettre en lumière aujourd'hui à travers ce que j'appelle les écrits montrera cette période ou j'ai réellement commencé par écrire, même si c'était pour le théâtre et que la plupart de ces essais n'aient pas eut vraiment de suite car je suis un dramaturge raté . Ma mémoire des écrits commence ici, avec l'image symbolique de cette main (la mienne) photographiée par un ami à l'époque ou je pensais avoir une vocation d'écrivain vers mes seize ans . Cette main photographiée en train d'écrire représente là la trame la plus visible de mon obsession lié à l'écriture,c'est pourquoi je l'ai placée en tête de ces mémoires.



CONTRENOTE
DU 17 OCTOBRE 2001.

J'ai retrouvé la seule partie restante ( peut être) du manuscrit que j'avais intitulé " Journal d'un fou en campagne". ( Ce qu'il en reste) .Ce qu'il en reste, ce sont quelques feuillets que j'aimerais remettre en forme. "Les restes "de cette pièce ne sont pas aussi mauvais que j'avais cru, j'aurais très certainement du persévérer et la terminer. Le plus difficile ( pour moi à présent ) et d'en donner des extraits qui soient compréhensibles,je dois surtout les replacer dans leur contexte,j'ai écris cette pièce lorsque j'avais vingt ans . Le plus surprenant dans cette partie que j'ai retrouvé, c'est la séquence de l'interview ( imaginaire) qui suit,elle tente de donner une idée du jeune homme que j'étais à l'époque. La partie que j'ai retrouvé fait elle même partie d'une manuscrit que j'avais cru égaré "La vie fantastique d'Okapoulkofou ". Ce gros pavé d'écriture pondu à une époque où j'étais devenu étudiant,vers mes vingt sept ans fait partie de mes échecs pitoyable d'écriture, il était censé être un mémoire de maîtrise universitaire,mais c'est un essai raté . Je l'avais soumis à mon Directeur de maîtrise A.V...qui m'avait dit gentillement qu'il était hors sujet .Lorsque je l'ai rédigé j'étais devenu étudiant en théâtre ,j'avais réussi après avoir travaillé une bonne dizaine années en usine (en boîte ) à m'inscrire à l 'université de Paris VIII ,cette université délivrait des permis d'étudier à des non bacheliers ,c'était une université d'avant-garde. Je venais de passer trois années à étudier le théâtre au sein de l'université ,lorsque je me suis lancé dans ce essai.Lorsqu'il a été refusé ,j'ai réalisé avec une rapidité fulgurante,que je m'étais planté;j'ai tout de suite pondu une autre version ,une version plus conforme de mon mémoire de maîtrise;mon directeur m'avait fait cette fleur ,il m'avait donné une chance de me rattraper ;il m'avait aussi demandé pourquoi je tenais tant à l'obtention de ce parchemin ,je n'avais su lui donner qu'une réponse banale,je lui avais dit que j'étais venu dans cette fac pour obtenir un titre qui donnerait à ma vie une configuratIion sublime, j'étais passé du statut d'ouvrier à celui d'étudiant ,ce diplôme c'était une sorte de trophé,une revanche ,en fait je ne lui avais pas dévoilé mes réelles ambitions,en écrivant mon essai malheureux;je voulais surtout me prouver à moi même que j'étais écrivain . Comme nous étions dans une fac expérimentale,j'avais pensé naivement qu'il était possible de produire un essai excentrique un essai qui sorte du cadre des pratiques universitaires traditionnelles .Mon essai était une sorte de fiction post-moderne avant l'heure,une sorte de monstre de littérature expérimentale qui manqauit de corps.Je ne comprend pas encore aujourd'hui pourquoi j'ai voulu pondre cet essai -La vie Fantastique d'Okapoulkofou - ouvrage somme toute fumeux et bancal ,de même je ne comprend pas aujourd'hui pourquoi je m'obstine à écrire un roman post-moderne qui risque de me faire perdre pieds dans les sables mouvants de l'espace sans fin de l'écriture.Mon essai à l'époque représentait plus une tentative d'essai romanesque qu'un mémoire universitaire ,c'était mon génie littéraire auquel je croyais dur comme fer à l'époque qui m'avait fait sans doute pondre cet essai Dans mon essai je voulais donner une forme sublime à des dérives artistiques que j'avais inventé en grande partie pour donner corps à ce mémoire ,parceque dans la réalité je n'avais pas tant produit.Je m'étais inventé une vie de peintre imaginaire,de même j'avais tenté de mettre en scéne mes expériences dramaturgiques plus ou moins abouties ,je m'étais aussi inventé des écrits qui devaient déboucher sur un essai poétique ;il y avait une raison à tout cela,je voulais construire une sorte de nouveau roman,un roman symbolique qui contenait des textes poétiques,des textes de théatre et ce que j'appelais un corps de peinture (mes brefs essais en peinture) ;tout cela formait le corps d'un héros qui était fait de tout ça;tout cela n'avait pas fonctionné ,il était difficile de dire pourquoi et cela me désolais ;ma mauvaise maîtrise des mécanismes narratifs n'est sans doute pas la seule responsable de mon échec,j'avais surestimé mes talents d'écrivain,mais surtout j'avais poursuivi une chimère. Quand j'ai réalisé ce mémoire j'allais sur mes trente ans,c'est parce que j'avais continuellement en tête par la suite l'échec de cette malheureuse tentative d'écriture que j'ai voulu renoncer pendant longtemps à écrire ;malheureusement je n'y suis jamais arrivé,un mauvais démon s'est empressé de venir me relancer dans mes projets d'écriture.J'ai continué à écrire d'une façon clandestine.Me jugeant pourtant peu apte à le faire ,j'ai toujours caché cette activité de peur qu'on me prenne un jour pour un détraqué.Je ne suis pas si certain qu'on aurait tord de me prendre pour un malade,c'est pourquoi je retarde à chaque fois le moment ou je devrai déclarer mon appartenance à la secte des écribouilleurs.



UNE NOTE AU LECTEUR

Si tu as eu le courage de me lire jusqu'ici lecteur ne soit pas étonnés de la façon décousue dont je procède pour écrire.Je suis un écrivain désordonné,ainsi le paragraphie que tu lis à présent est complétement improvisé,je viens de le rédiger à l'instant.Nous sommes le 17 octobre 2001,il est 21heure ,je suis entrain d'improviser la trame de lecture de ce chef-d'oeuvre que j'appelle mes mémoires;ma vie mise en scéne à, travers le fatras de mes anciens souvenirs et de mes vieux écrits. .

Plan et structure de mes écrits:

QUELQUES PRECISIONS:

Chaque opuscule doit contenir un fragment de ma vie ; l'écriture d'ailleurs ne compte pas dans tous les instants de ma vie autant qu'elle pourrait;je n'écris souvent qu'à mi- temps .Je ne suis qu'un écrivain d'occasion,je n'ai rien publié jusqu'ici ;tout cela toutefois ne m'empêche d'avoir l'ambition démesurée d'écrire mes mémoires.




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MON ODE A L'ECRITURE

Une déclaration de foi (Un brouillon que j'ai retrouvé ce matin sur mon bureau).

L'écriture ma dévorée comme un feu doux , un feu doux qui s'est emparée de mon être sans presque que je m'en soit rendu compte. L'habitude d'écrire,cette habitude,j'en ai fais presque un sacerdose;dans les années passées j'ai pourtant été la plupart du temps un écrivain qui écrivais uniquement pour des lecteurs invisibles.Ces écrits que vous lisez aujourd'hui je ne suis même pas sur qu'ils voient le jour de mon vivant.Si je les boucles,je doute même qu'ils arrivent à trouver leurs vrais destinataires,des hommes ou des femmes aussi fantasmes que moi .Il faudra si on les trouvent ennuyeux sauter ces écrits ou éviter soigneusement les parties qui ennuient ,car écrire et lire doit toujours rester un plaisir.Ces écrits contiennent ma vie,j'aurai tout dit et rien en disant ça,car ma vie n'est pas si intéressante,ce qui est intéressant somme toute c'est surtout la façon de l'écrire.



DES FRAGMENTS DE MA VIE



Les écrits devraient contenir les Fragments écrits de ma vie .J'ai donné dans un premier temps comme sous titre aux Ecrits – Essai d'anatomie autobiographique d'existence-e j'ai décidé de le conserver pour l'instant.

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PREMIER SOLILOQUE SUR LES ECRITS

L'intelligence des choses vient à moi sous des formes imprévues…depuis quelques temps, depuis que je me suis remis à ces écrits…j'aperçois les signes annonciateurs d'une transformation dans ma façon de les concevoir , cette transformation est peut être annonciatrice ou précurseur d'un changement dans ma façon de les percevoir. Jusqu'à présent je voulais qu'ils demeurent inidentifiables; je ne voulais pas qu'on puisse en reconnaître son auteur, c'est pourquoi j'avais décidé qu'il devait ( son auteur) resté caché ne jamais paraître en plein jour; j'avais pour lui des désirs de secret.Ces désirs de secret, semblent se dissoudrent dans le désir que j'ai de faire apparaître son visage. Ainsi l'idée que je m'étais fait de ces écrits ne cesse de se modifier, de m'interpeller, comme si elle tentait de s'échapper des formes que je lui avais assignées ( à d'autres époques) en pensant qu'elles étaient celles qui convenaient le mieux pour ce projet -Les Ecrits-. Il y a certainement une intelligence souterraine qui brouille mes desseins initiaux et ce n'est pas pour me déplaire. Quand serait il d'un corps manuscrit qui répondrait parfaitement à mes attentes? Si ce manuscrit existait, j'aurais à coeur à le polir pour le rendre le plus parfait possible et le plus fidéle à mes desseins.Tout en m'avançant dans cette façon de voir ,une diversité d'autres façons de voir ont surgit presque à l'improviste , j'étais surpris d'en voir apparaître autant sur ma route. J'avais pensé en commençant la rédaction de mes Ecrits - mes mémoires improvisés-qu'une seule manière de voir était possible .J'avais caché en moi au départ un dessein sans doute très littéraire;je voulais rendre ma vie beaucoup plus exaltante, du moins plus sublime qu'elle était ,je pensais que seule une transposition artistique cohérente et uniforme pouvait anoblir ma vie; même une vie inféconde et ratée pouvait être rachetée par la forme poétique et esthétique ,cette grâce étant due au génie de la narration; la vérité brut importait finalement moins que la vérité poétique .C'était une belle façon de voir.Mais j'étais trop indisciplié pour pouvoir m'y tenir.Mes textes m'échappaient toujours,ils filaient dans toutes les directions.Mon esthétique était terriblement brouillonne,je devais admettre que j'étais impuissant à la contenir.J'ai du apprendre à me corriger.

Ci dessous une page de correction de mes Ecrits:


J'ai appris ( en cheminant à travers mes écrits ) que le point de vue d'un homme sur le monde, et sur sa vie ne peut être totalement statique ce qu'on appelle la réalité n'est jamais ordinairement un point de vue figé ,d'incessantes corrections viennent toujours remettre en cause la dernière page écrite .Un mensonge peut venir pour contredire un autre mensonge,une vérité contredire une autre vérité.La vie est mouvement,c'est un mouvement incessant. La vie d'un homme n'est pas si facilement explicitable en soi ,parfois il faut du temps avant quelle se trouve .C'est d'ailleurs ce haut tôt de variation dans l'observation et dans les interprétations des conduires humaines qui me semble aujourd'hui le plus foncièrement captivant; c'est parce que les hommes se contredisent qu'ils sont intéressant; c'est parce qu'ils échappent pour l'essentiel à leur propre entendement qu'ils m'intéressent; les gens qui croient tout savoir d'eux même du meilleur et du pire, ne m'intéressent pas; je ne suis intéressé que par ceux qui doute de tout et particulièrement d'eux même. Mes écrits j'en suis conscient font partie de l'instabilité du monde et des conduites humaines, ils y participent à leur manière, et j'ai tout lieu dans être satisfait. Si j'étais arrivé à l'âge ou j'en suis arrivé ( un âge d'incertitude) ; avec des certitudes et des convictions toutes faites, cela voudrait dire que je serais extrêmement vulnérable face à ce monde fait de bouleversements incessants . Il vaut mieux n'avoir prise sur rien, cela évite d'avoir trop à céder le moment venu…cette morale vénale que j'édicte à l'instant dans le feu de l'écriture n'est pas la mienne en vérité ; elle est je crois ,celle d'un autre ,celle d'un invisible dicteur; elle est celle de celui qui écrit invisible dans mon dos. Celui qui écrit ce que je suis en train d'écrire n'est pas moi; c'est un autre, un autre mystérieux,il me fait dire des choses que je n'oserais pas dire si j'étais resté simplement moi .Celui qui écrit dans mon dos est un scripteur amoureux et instable.C'est lui qui décide de la place et de l'endroit ou doivent s'inscrivent les narrations intellectuelles de ma vie ,c'est lui qui décide de leur mise en place (capricieuse),il ma convaincu je ne sais pas pourquoi de venir les étaler ici sous forme d'essai.
Je pourrais tenter de donner une définition plus exacte de cette essai d'anatomie biographique d'existence dont j'ai parlé plus haut…cela n'engage à rien. Par exemple…Je pourrais dire que ,c'est un essai d'appréhension, instantané de ma vie à travers l'écriture ,un essai non dépourvu d'originalité ( je n'ai pas dit unique), car je n'ai pas la prétention à croire que je sois le seul à avoir voulu appréhender ma vie sous cette forme, . Je note pour l'instant , que la partie -anatomique de mon travail -se focalise presque toujours autour d'un objet qui est l'écriture, c'est par le biais de cette obsession que j'expérimente les écarts de ma vie.

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POURSUITE DE MES IDEES FIXES


Note du samedi 21 octobre 2001.

J'ai fais hier une chose que je n'avais jamais pris le temps de faire, concernant ces écrits; j'ai compté ( en gros) le nombre de pages que comporte chaque volume; ( il y a théoriquement treize volumes,correspondant chacun à une partie de ma vie jusqu'à la soixantaine ).Aujourd'hui je me demande si je n'ai pas mystifié ces écrits en m'en faisant une idée résolument fausse.Dans ma tête les écrits comportaient une somme énorme ,chaque volume étant limité à cent , cent cinquante ou deux cent pages; j'ai compté que l'ensemble des écrits jusqu'au treizième volume cela représenterait environ mille deux cent pages.Cela me paraît petit ,en tout cas moins que j'avais imaginé. Trente années de vie tenant dans une seule main ,cela me paraît tout à coup une chose absolument dérisoire.Dérisoire surtout de penser qu'il me sera possible de remplir tous ces volumes avec mes écrits ,c'est tout simplement de la mégalomanie.






COMMENT L'IDEE D'ECRIRE M'EST VENUE A L'ESPRIT




UN SOUVENIR

J'ai beaucoup de mal à me souvenir des circonstances exactes qui m'ont amenées à vouloir écrire sur ma vie.Toutes mes passions sans doute sont venues de mon adolescences .J'ai été très tôt un fervent admirateur de Shakespeare ,c'était aux environs de mes seize ans ( je l'aimais et l'admirais sans avoir lu d'ailleurs la plupart de ses pièces,sauf le marchande de Venise que possédait ma soeur dans sa bibliothéque ,je n'avais lu que ses sonnets .J'avais surtout pu admirer son génie à travers les pièces de théâtre qu'on montrait à la télévision.Je me sentais pourtant quelque part très proche de Shakespeare je transportais son image sur un petit livre qui me servait à l'apprentissage de l'anglais, et lorsque je regardais cette icône , j'avais l'impression de la connaître depuis toujours (Je regardais cette image comme si j'avais été moi même Shakespeare dans une vie antérieure) c'était quelque chose de difficilement explicable et de troublant, mais moi je n'étais pas troublé,j'aimais Shakespeare. L'icône du grand dramaturge que je transportais avec moi ( tout en essayant d'apprendre l'anglais) cette icône, c'était mon talisman, cet homme représentait pour moi l'image du génie littéraire et dramaturgique de l'occident. J'admirais dans Shakespeare, sa pénétration et sa hauteur d'âme; qu'un homme se soit hissé si haut au dessus des autres hommes pour décrire l'humaine condition je trouvais cette chose sublime entre toute; Shakespeare représentait la perfection telle que je la concevais sur le plan littéraire, il savait animer la vie et avait réussit à la rendre telle quelle était mais d'une façon supérieure, il possédait aussi une vertue ,il était presque inconnu;tombé dans l'oubli on l'avait redécouvert ,c'était un précurseur.Je m'exerçais à lire ses poèmes en anglais, sans jamais vraiment y parvenir; je lisais ces poèmes au milieu de mes machines à tisser au milieu d'un bruit assourdissant,c'était dans une époque lointaine qui a à voir avec ma deuxiéme vie celle de mon adolescence.Je partageais ma vie entre le travail à l'usine et mes passions secrètes,la peinture et la littérature ,aujourd'hui encore ce sont les mêmes que j'exerce.Ces activités souvent déconnectées de la réalité ne me rapportaient pas d'argent,et je n'avais cure qu'elles en rapportent.Tout au début de ma rentrée à l'usine vers mes quatorze ans ,j'avais pour ambition de devenir un grand peintre,car je peignais déjà ,puis j'ai ambitionné de devenir écrivain,la passion du théâtre ma envahit ensuite lorsque j'ai commencé par jouer dans la troupe de théâtre amateur de mon village ,je lisais toutes sortes de choses en rapport au théâtre,c'est probablement de là que date mon engouement pour la dramaturgie.Mes trois ambitions celle de la peinture,celle de l'écriture et celle du théâtre se soient déployées dans ma tête sans que j'y prenne garde ,elles ont données naissance plus tard à cet individu hybride que je suis encore aujourd'hui " officiellement je suis peintre" mais je redeviens écrivain en secret , et à temps perdu" ,de même même si j'ai abandonné à l'heure qu'il est toutes tentatives pour écrire des pièces de théâtre,l'envie me prend réguliérement dans écrire de nouvelles.



UN ESSAI
UN FRAGMENT DE VIE ROMANCEE.
EXTRAIT DE LA VIE DE SAINT JEAN VERS SES SEIZE ANS.

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Déjà lorsque j'étais adolescent je me rêvais en héros .C'est en contemplant ma vie à travers les fictions de l'écriture romanesque que je m'appréciais le mieux.L'envie d'écrire me vient sans doute de là.
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ROMAN.

Saint Jean dans son adolescence disposait d'une grande table, pour se livrer à ses activités extra littéraire ou extra - dramaturgiques; cette grande table octogonale était couleur chêne clair, c'était la table de la salle à manger familiale; il avait l'honneur d'en disposer pour ses activités, sa mère qui jouait un rôle considérable dans sa vie, lui avait permis de l'utiliser; il utilisait donc la salle à manger comme " une salle d'écriture " il l'utilisa un certain temps jusqu'à ce que la télévision fasse irruption dans la pièce et rende plus compliqué le squat intégral de la salle à manger familiale,car son père qui était accros à la télévison lui disputait l'espace .Saint Jean adorait écrire à cette table; il trouvait qu'écrire sur celle ci, conférait une dignité exceptionnelle à ses rêveries ,car il passait surtout son temps à rêver d'écriture plus qu'à écrire. Ce sentiment d'exaltation ne dura pas, car il était aussi confronté à des difficultés réelles pour écrire.Lorsqu'il imaginait un essai,car il avait déjà la passion des essais,tout son plaisir à l'imaginer s'envolait,lorsqu'il tentait de le coucher sur le papier,à cet instant il avait le sentiment de butter contre un mur,mais il ne renonçait jamais pour autant ,il persistait à vouloir écrire ,il voulait à tout prix sauter le mur.Au début lorsqu'il rêvait d'être un écrivain,tout lui semblait simple lumineux,magique.Très certainement son écrivain était un être idéal ,c'était un écrivain qui n'écrivait pas,sauf en rêves;cet écrivan enfantait des essais des romans et des pièces de théâtre d'un seul coup de baguette magique dans sa tête ,c'est pourquoi lorsqu'il écrivait dans ses rêves tout lui semblait facile;écrire lui parût plus difficile lorsqu'il tenta de coucher ses rêves sur le papier. Ses auteurs préférés étaient Montaîgne, Elie Faure, et quelquefois Mallarmé, des auteurs au style ferme sublime et facilement identifiable,car ces auteurs de génie lui semblaient écrire comme lui;ils écrivaient en rêve. Sa passion pour ces auteurs, se mélangea bientôt à celle qu'il éprouva pour Proust,dont il absorbait religieusement les longues phrases en retenant son souffle.Il s'éfforçait d'écrire comme lui ,de longues, très longues phrases,c'était ce qu'il préférait écrire ,écrire de très longues phrases qui avaient l'air de ne jamais finir.Il ne savait pas vraiment écrire,mais il essayait,c'était un dur labeur;c'est pourquoi il adorait se rouler dans les mots et dans les phrases de ses auteurs chéris,il avait l'impression en se roulant dans leurs écrits de s'imprégner de leur génie,il avait l'impression de leur ressembler .Son auteur préféré toujours le même ,c'était Chateaubriand,il relisait pendant de longues heures de merveilleux passages de ses écrits qui miroitaient dans sa tête,comme des lacs aux eaux clairs sur lesquels venaient se mirer des reflets de lumière;il admirait son style limpide et ses visions phophorescentes et irréelles le ravissaiernt. Il devait partager son temps entre l'usine et ses précieuses activités.Sa vie était coupé en deux;lorsque qu'il rentrait de l'usine il était assommé de fatigue ,mais il retrouvait très vite tout son entrain lorsqu'il retrouvait sa table à écrire, et ses chères activités artistiques, il se réjouissait d'avoir assez de temps à consacrer à ses passions ;il devenait dans ces instants un être unique qui ne vivait que pour le plaisir d'écrire,de peindre de réver,de dessiner;il construisait à longueur de temps des plaisirs nouveaux qu'il étalait avec une sorte d'exaltation dans les vastes espaces libres de son imaginaire.






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Lui c'est moi,moi c'est lui.


Ce matin,j'écris à la même table où j'écrivais quelques quarantes cinq années plus tôt,naturellement cette table à voyagé elle n'est plus au même endroit, mais c'est la même; la même que celle ou écrivait celui qu'en rêve aujourd'hui j'appelle St Jean. La table est la même, ainsi qu'une partie du buffet de la salle à manger qui se trouvait à proximité. A la mort de mon père, lorsque maman a du déménager par deux fois , elle a fini par perdre ses points de repère, sa mémoire lui jouait des tours, il a fallu prendre la décision de la placer dans la maison de retraite du village . C'est lorsqu'il a fallu déménager les affaires de son appartement , que nous avons du (ses enfants) nous partager ses biens . J'ai hérité ( sans doute parce que je n'avais pas de meuble à moi à ce moment là) du buffet de la salle à manger ( le plus beau meuble du ménage) ainsi que de cette fameuse table et des chaises qui allaient avec; j'ai aussi hérité d'une cuisinière électrique et a gaz et de quelques autres objets précieux ( entre autre des assiettes ( pour les repas de communion) qui se trouvaient dans le buffet d'honneur de la famille. Cette table nous a servit pendant longtemps de table à manger, dans le nouvel atelier que j'occupe avec Iris ,ça c'était lorsque la cuisine pouvait encore la contenir; mais depuis cet été, depuis que j'ai fais des travaux de réaménagement dans cette cité d'artiste ou nous sommes venu atterrir nous l'avons déplacée.C'est Iris (ma moitié) qui ma dit alors que je pestais pour savoir ou j'allais me mettre pour écrire - Mais utilise la table de la salle à manger de ta maman , il faut bien qu'elle serve ! - Je n'avais pas pensé à me réapproprier cette table, car pour moi elle était sacrée ,elle me rappelait tout un monde passé qui était lié à la salle à manger familiale ,je ne voulais pas la monopoliser;pourtant peu à peu j'ai fini par la faire revenir à son ancien usage ; elle me sert de nouveau de table à écrire, et à l'occasion, lorsque nous recevons des amis, elle nous sert de table de réception. Ainsi ,j'écris à présent sur cette table comme par le passé non pas avec un stylo plume comme à l'époque de mon adolescence , mais en appuyant sur les touches en plastique noir d'un ordinateur portable, et ma table au lieu d'être encombrée par les livres et les brouillons qui entouraient l'univers exaltant de mes quinze ans est à présent encombrée par un scanner, par une imprimante, et par une palette graphique placée à ma droite.L'espace autour de moi n'est plus le même qu'hier ;de même j'ai pris pas mal de rides,et j'ai fini après maintes pérégrination par réaliser un de mes rêve d'adolescence ,je suis devenu peintre comme je le voulais tant à l'époque,de même ,je continue comme par le passé à écrire toutes sortes de choses insignifiantes .Sommes toutes ,tout est presque pareil qu'hier en apparence,sauf que je ne travail plus dans une afFreuse usine aux murs gris et surtout j'ai veilli,je suis même devenu pére de famille je n'ai d'ailleurs plus besoin de me déplacer pour aller travailler,je travail directement ici sur place ,un de mes plus vieux rêve d'enfance sans doute.



FRAGMENTS DE MEMOIRE INSTABLES


I

Je poursuis mon récit sans trop savoir ou je vais



Mon projet d'écriture depuis l'époque lointaine ou j'aspirais à écrire ( et ou je m'y exerçais) à t'il prit forme aujourd'hui? .Après quarante cinq années mes rêves d'écrire où voguent t'ils? Cette question ne se pose que parce que la pente de ces écrits m'y invite. Naturellement si on prend pour référence, uniquement le texte que l'on a sous les yeux on pourra se dire que mon style est un peu limité ,on aura pas tord d'y voir un style bâclé;on aura peu l'occasion de rêver pour ces écrits, à d'autres façons de faire, car le bref aperçu que j'en donne ici à travers ce premier opuscule le numero un de mes récits de mémoire ,ressemble à un jet anarchique à un essai plutôt maladroit.Ma lecture du passé dans cette tentatives de mise en ordre de mes vies antérieures procède par aller retour arbitraires du
passé au futur et par des sautes d'humeur et des ruptures fantaisistes comme on vient de le voir ici.Souvent mes souvenirs sont déréglés. .Je ne veux démoraliser personne, mais c'est ainsi?.Ma façon d'écrire est fait de heurts et de saccades elle ne procéde pas par ordre elle est impérativement et foncièrement bordélique. Déjà à l'armée ,j'avais été surpris de découvrir qu'on m'avait fait cette sacré mauvaise réputation d'être un homme bordélique; je ne savais par ou j'avais pêché,en fait je ne savais tout simplement pas marcher aux pas! C'était ce qu'on m'avais reproché.J'avais aussi une chambre bordélique ,comme ma chambre de réceptionniste à l'hôtel sous off ,elle était à l'image de toutes mes chambres, un beau désordre y régnait, mais je voyais pas à l'époque en quoi mon comportement bordélique avait pu me créer cette réputation; il y avait des choses qui m'échappaient .Pour ces écrits ce sera vraisemblablement la même chose, j'entrevois très bien aujourd'hui dans mon dos un capitaine ou un juteux ( de l'écriture) qui viendra pour me dire si jamais j'avais la naive idée de les présenter dans un camp militaire de l'entraînement à l'écriture planifiée comme il en existe j'imagine partout dans le monde moderne dit civilisé – Avancez!Ah! C'est vous l'homme bordélique des soi disant Ecrits!Avancez!Montrez nous votre fameux essai post-moderne.Avancez!N'ayez pas peur!A non décidemment sortez,vous êtes toujours aussi incorrigible,aussi infréquentable,Sortez!Vous reviendrez lorsque vous aurez appris à écrire d'une façon raisonnablement percutante!.POUR L'INSTANT VOUS ETES ENCORE COMPLETEMENT OUT!DECALLE! HORS DU CHAMPS DES POSSIBLES! Je ne serais pas étonné de cette réputation qu'on m'aura fait à l'avance ,car je m'y suis habitué.Dans ma vie on ma souvent pris pour un autre.Pour un mauvais sujet,pour un garçon entreprenant alors que j'étais timide,plus tard pour un individu subversif alors que j'étais simplement un passionné ,pour un voleur alors que j'étais simplement un squatter et squatter n'est pas voler ,pour un irréductible fouteur de merde alors que je n'étais rien d'autre qu'un artiste protestataire ,pour un être indiscipliné alors que je ne rêvais que de liberté Voleur c'était lorsque j'avais dix ans ou douze ans , et que je tentais d'introduire une vrai pièce de monnaie dans une machine à sous sur une fête foraine, j'avais du mal à la faire rentrer dans le trou et j'étais désespéré, mon regard rencontra celui du propriétaire des machines à sous un gros forain au ventre rond,qui se précipita sur moi en hurlant - Ah! C'est toi qui me voles Tu es pris espèce de petit con ! - lorsqu'il s'aperçut que sous ma main la pièce était bonne, il ne s'excusa même pas, il me considéra simplement avec des airs encore plus soupçonneux, il s'imaginait sans doute que j'étais le garnement qui refilait des fausses pièces dans ses machines à sous et que j'avais réussit cette fois ci encore à le berner.Voleur on tenta encore de me faire passer avec mes petits camarades ,lorsque nous avons squatté un vieille baraque pourrie à Paname ,nous étions étudiant en théâtre nous cherchions un abri à moindre frais ;la propriétaire de l'immeuble avait déposé exprès des meubles dans son bouge afin de nous faire passer pour des spoliateurs.La vie des hommes c'était ça ,un combat permanent ,une lutte continuelle pour la survie,une lutte permanente pour garder sa candeur sa fraîcheur son innocence,au milieu d'un champs de mines!.C'était vraiment terrible ,terrible et lamentable d'être saisit sur le vif emporté nu dans les griffes de la vie.On ma pris encore pour un fraudeur, c'était un peu plus tard, lorsque vivant sur Paname j'étais obligé de faire des petits jobs pour gagner ma vie,car j'étais devenu étudiant; un jour que je travaillais pour une société de distribution de prospectus; le chef d'équipe plutôt sympha qui nous amenait nous a dit - Voilà je vous demande de faire juste c'qui faut, vous foutez pas trop de prospectus en l'air, et vous faites un tour léger dans les boîtes aux lettres, le patron ma dit de vous tenir tous à l'œil, car il ne fait confiance à personne, il ma désigné les personnes à surveiller en premier, ( il se tourne vers moi) il ma dit de te surveiller toi spécialement parc'qu'il se méfie spécialement de toi!Tu es dans son colimateur ,il ta à l'oeil,tu dois faire gaffe à toiil continua ses mises en gardes à droite et à gauche; quand à moi, j'étais légèrement interloqué, je n'en revenais pas, qu'on ai eu si mauvaises pensées à mon égard, car à cette époque j'étais si heureux d'avoir trouvé un job, que je m'étais promis de m'appliquer du mieux possible pour bien l'éxécuter ;le fait qu'on vienne me soupçonner me fit chavirer ,je suis résté pensif; ainsi donc on me prenait encore pour quelqu'un d'autre ,on me jugeait sur mes apparences;c'était donc ça la vie un combat permanent pour conserver son innocence. Certes j'ai fini par mis faire ,mais ce que je n'admettait pas néanmoins c'était cette chose affreuse insupportable" être pris pour un autre". J'imagine ( à la hauteur de ces petits événements) ce que doit être la souffrance d'un innocent qu'on prend pour un coupable, j'imagine sa peine et sa douleur, car ( à mes yeux ) il n'y a pas pire insulte que d'être pris pour un autre; pour ma part, c'est comme si l'idée que je me faisais de l'humanité s'effondrait lorsqu'on m'accusait injustement.J'étais malgré mes airs déterminés un être ultra sensible j'avais une certaine idée de moi ;lorsqu'on me jetais à la face des choses abjectes ou des insultes qui me transformaient en une autre personne que celle que j'étais ,j'étais abasourdit ,c'est comme si on m'ensevelissait vivant sous une tonne de terre en me montrant du doigt et en disant - C'est un mauvais garçon,c'est un voyou ,un futur assassin!Il faut l'éradiquer,il ne mérite pas d'exister! -.Je sais que c'est uniquement ma sensibilité exacerbée qui me faisait voir les choses en noir, cette sensibilité ma souvent joué des tours,et je crains qu'elle vienne perturber ces mémoires ,je crains en effet en dévoilant mes pensées les plus secrètes qu'on m'imagine différent de celui que je suis ,je crains qu'on me prenne encore pour un autre;un autre que celui que je suis en réalité.je crains que mes écris au final me procurent plus d'ennuis qu'autre chose .Mais c'est un fait dont je dois tenir compte aussi;dans ma vie je n'ai jamais résisté au plaisir de me foutre dans le merde.


UN FLASH.

Ajuster son style à la morale du temps,et savoir parler comme tout le monde ,si c'était ça la vraie clés de la réussite ,la clés de l'intelligence.L'intelligence humaine était sociale,les manières de raconter les histoires étaient sommes toutes toutes héritées de la morale sociale on ne devait pas s'en plaindre c'était dans l'ordre des choses..Savoir écrire c'était donc aussi une affaire de mimétisme ,il fallait se fondre dans la norme sociale.Même lorsqu'elle paraissait à contre courant,la liberté de langage obéissait toujours à des normes esthétiques.Si j'avais la prétention d'écrire,je devais me tenir sur mes gardes,un censeur invisible veillait sur la totalité des écrits du monde entier ,ce censeur appartenait à la bêtise humaine le surmoi de la société .La peau de mes écrits défilait sans ordre,elle était hostile et rebelle à l'ordre instauré par les mécanismes de régulation des mérites dans une société bâtie pour des idiots attentifs à leurs seule ego ,la vérité de mes écrits nageait en ordre dans l'ordre et le désordre de mes pensées qui n'était rien qu'un simulâcre de l'ordre imposé par les caprices de ma langue ,j'étais une sorte d'écrivain fictif,un autodidacte de la parole incapable de me plier aux injonction de disciplines des écrivains bourgeois.Pourtant je les avaient assimilées les conseils de sagesse et de bien écrire enseignés par mes pairs.Mais ma peau se rebiffait j'étais sans ordre ,je n'obéissais pas aux même régles de narration que les autres,j'étais hors champs,j'étais un narrateur batârd ,un insurgé permanent sans même le savoir ,un fauteur de trouble né. Ma fantaisie d'ailleurs n'est pas si ardente, mon imagination plutôt terne comparée à celle de certains auteurs bien plus doués que moi pour la révolte, mes partis pris sont trop volontaires,trop obstinés,trop instables . J'apercevais parfois du génie ou simplement des éclats de génie dans mes brouillons hostiles,mais je doute ;Je suis pris parfois de frénésie et je m'abandonne souvent à des circomvolutions de toutes sortes lorsque voulant décrire une chose simple et ne le pouvant pas je m'impose de décrire des choses qui n'ont aucune importance et qui probablement devraient lasser le lecteur si je les servaient telles qu'elle;c'est pourquoi je dois souvent m'amender,me corriger.Telles sont pour partie mes -Mémoires improvisées-,elles s'improvisent au jour le jour d'heure en heure de frappe en frappe ( depuis que j'utilise le clavier) elles s'alignent d'une façon anarchique ( en apparence) sur ces pages que vous lisez; elles dérivent parfois à l'opposé de là ou je voudrais qu'elles aillent ( soit elles se dirigent vers mon présent, alors que je voulais parler de mon passé, soit elles sautent dans mon passé alors que je voulais juste aborder mon présent ) ces mémoires appartiennent à un vaste réseau d'écriture qui travail dans mon dos au tissage d'une toile qui m'échappe presque entièrement pour partie.

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II
AUTRE DIVERS FRAGMENTS DE MEMOIRE INSTABLE


Le tisseur:




Je ne pensais pas lorsque j'étais ouvrier tisserand, qu'un jour je pourrais comparer le travail que j'effectuais alors sur mes machines à celui qu'un tisseur de mots égrène sur son ordinateur. Il y a là pourtant une similitude qui peut immédiatement apparaître lorsque je contemple la surface blanche éclatante de mon écran; et la compare à la surface blanche que j'observais hier à travers la texture blanche du tissu ;sauf que hier je vivais dans l'enfer du tissage ,aujourd'hui,à part le ronronnement d'une appareil de chauffage pas de stress;mais le stress vient d'ailleur.Aujourd'hui je suis devenu un força (volontaire) de l'écriture,hier j'étais un força involontaire de l'industrie textile. Je me refuse toujours à associé mon travail à une entreprise littéraire même si s'en est une ; ces écrits dans mon esprit ont cessé ( de mon point de vue) de répondre aux critères de la littérature ( à ceux que j'avais à l'esprit lorsque j'étais encore en admiration devant les grands auteurs) ces écrits ni répondent pas ( de mon point de vue) d'autre part, je pense ( j'ose à peine le formuler) que la littérature est un genre dépassé où en passe de l'êtrre. Cette affirmation un peu prétentieuse sortie de ma bouche m'étonne un peu d'autant que j'ai du mal à l'argumenter ; ici je cède surtout à mes instincts iconoclastes, car je me dis peut être à tord que c'est souvent eux qui ont raison contre tout et souvent contre moi.
La littérature est un genre dépassé et qui va disparaître( je récidive) ; il va disparaître ( ce genre) au profit d'une autre forme d'écriture beaucoup plus élargie ,beaucoup plus vaste associant et combinant des stratégies et des modes d'écritures très variées combinant les images le son tous les modes audiovisuels et télématique à venir; cela donnera naissance à un nouveau genre d'expression Synoptique et simultané ;élargie la lecture d'un même événement pourra se faire sur un même plan avec des mode d'expressions complètements différents. C'est déjà ce que nous voyons apparaître avec cette vaste entreprise de redéploiement de nos sensations qu'on appelle Internet, ce qui fais que je n'ai pas grand mérite à pronostiquer la fin d'un genre et à annoncer un nouveau puisque nous avons déjà la chose ( en miniature) qui est en train de se produire sous nos yeux. Dans ces écrits, je commence déjà ( depuis que je combine images et liens hypertextes ) à avoir du mal à concevoir ce qui résultera au final de mon travail d'écriture , s'il doit prendre la forme classique du livre imprimé; il y a trop d'images déjà dans ce manuscrit ( pas encore de sons mais je sens que ça ne va tarder à me prendre) trop d'espaces virtuels en instance d'être canalisés pour que bientôt je ne sente pas combien est proche la fin d'un certain mode de lecture (statique) le livre devient de plus en plus aujourd'hui un objet animé, poly-dimentionnel il est déjà presque interactif. D'ailleurs peut être que je m'empresse après tout de terminer cette première partie des Ecrits dans le but unique de la voir paraître sous une forme imprimée ( avant qu'elle disparaisse) cela correspond à mes anciens rêves d'adolescent ,à l'époque quand je me rêvais en écrivain ,je rêvais d'être édité en livre de poche plutôt que sous forme de e - book,car je ne savais pas qu'un jour l'écriture pourrait se matérialiser sous une forme aussi décallée et excentrique.


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LES ECRITS SUITE


VOICI QUELQUES EXTRAIT DE MEMOIRES
SURGIS A L'IMPROVISTE.



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- Lorsque j'écrivais le journal d'un fou en campagne - Nous étions en soixante huit – Petit catalogue de mes géniales pièces qui n'ont jamais vu le jour.- Un écrivain imaginaire - Deux brefs extraits d'écriture imaginaire – .

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Lorsque j'écrivais le journal d'un fou en campagne, j'étais à l'armée, j'avais été incorporé en mai soixante huit quelques jours avant les événements dans un régiment d'infanterie de marine situé au Mans. J'ai commencé par écrire les pages du journal d'un fou après quelques mois d'armée, alors que me trouvais dans un hôtel sous off, comme gardien réceptionniste.Une fois incorporé, après mes trois mois de classes réglementaires, j'avais essayé d'échapper au sort qui m'attendait , je devais ( normalement ) rejoindre une compagnie de combat, j 'étais destinée à crapahuter comme disent si bien les militaires; mais comme je voulais continuer à me livrer à certaines de mes activités ( extra artistique) pendant mon service j'avais du faire des pieds et des mains pour faire en sorte qu'on me place dans une compagnie de services qui donnait plus de loisirs. J'avais été voir un officier conseil pour lui expliquer mon cas, je lui ai dit que je désirais poursuivre des études et que j'avais besoin de rester dans un service plutôt que rejoindre une compagnie, ou j'aurais eu du mal de pouvoir étudier. L'officier avait de grosses moustaches noires, il était impressionnant, mais je ne me suis pas laissé désarçonner; j'ai défendu ma cause. Auparavant j'avais du subir une épreuve bien plus difficile, j'avais eu à assumer un entretien avec le capitaine de la compagnie de combat dans laquelle j'éffectuais mes classes, pour lui expliquer pourquoi je désirais demander un poste dans les services. Ce capitaine semblait m'avoir "à l'œil" je n'ai jamais su pourquoi , il a essayé "de me faire plonger" quelques quinze mois plus tard ;il devait sentir en moi un rebel,et il ne supportait pas les rebels ,ma présence avait aiguisé ses fantasmes d'ordre ;à la fin de mon service ,j'ai été convoqué au conseil de discipline ,sans que je puisse savoir un seul instant ce qui m'était reproché ( c'est d'ailleurs pourquoi on ma relaxé).En réalité, j'étais poursuivit par la vindicte de ce capitaine d'origine corse, (je l'ai su plus tard) parcequ'il me reprochait entre autre d'avoir été un tir au flanc et d'avoir reste plus longtemps ,que j'aurais dût dans une compagnie de services ,il avait aussi eut connaissance vraisemblablement du dossier que lui avait communiqué les services de renseignements de l'armée, ce dossier donnait quelques détails sur ma vie d'agitateur syndical dans les Vosges. J'ai aussi supposé un certain temps que son hostilité venait de ma façon ironique de réagir aux commandements de ses sous officiers ( je n'avais pas pu m'empêcher de faire un peu d'humour lors des séances d'entraînement au début de mon incorporation) mais surtout j'avais été ouvertement hostile aux travaux d'approche et d'intoxication de certains gradés qui n'arrêtaient pas de répéter à la ronde que nous ( l'armée) allions devoir intervenir contre ces sales étudiants qui manifestaient dans Paris,(nous étions en mai 68). Dans ma chambrée le soir je m'insurgeais ouvertement contre ces travaux d'approche et je travaillais au corps à corps mes camarades pour les avertir que si la chose se produisait , j'étais capable de retourner mon arme contre ces chers gradés!.( j'ai supposé un moment qu'il y avait eu des oreille pour le répéter)*. En tout cas j'ai du être étiqueté dans l'esprit de ce capitaine comme un élément potentiellement dangereux ,comme un fauteur de troubles possible , et peut être aussi comme un tire au cul puisque j'avais réussit à me glisser dans les service après mes classes,les services avaient la réputation d'abriter des planqués .A ses yeux j'étais surtout je crois une sorte de dangereux subversif qu'il fallait assommer.Subversif, je l'étais certainement car je détestais épidermiquement la discipline militaire je la trouvais ringarde et surtout abêtissante.
Un jour que je prenais un pot dans un câfé au Mans en compagnie de quelques amis du camp militaire qui avaient revêtus comme moi pour leur sortie des vêtements civils ,un garçon revétu d'un pull over gris m'accosta ,il avait la mine symphatique,il me dit :-Les services de la sécurité militaire m'ont demandés des photos de toi.Tu dois faire attention,tu es surveillé-** .J'étais surpris de sa démarche car je ne le connaissais pas.Ce garçon était photographe aux armées ,il faisait partie des services de l'administration du camp ,il appartenait aussi je m'en suis rendu compte peut après à un groupuscule marxiste léniniste qui se réunissait régulièrement dans le bar ou je venais de mettre les pieds.Lui et ses camarades ne cachaient pas leur opinion ,ils lisaient la cause du peuple qui était étalées en grand sur les tables avec d'autres journaux gauchistes ils semblaient prendre beaucoup de plaisir à batailler et à s'escrimer dans d'interminales discussions sur des controverses militantes qui m'échappaient,d'épaisses fumée de cigarettes empuentaient l'atmosphère des bières étaient étalées en nombre sur les tables .J'étais rentré tout à fait par hasard les jours précédents en contact avec un jeune homme qui m'avait dit de passer dans un câfé du Mans où se réunissaient des groupuscules anarchistes . J'ai remarqué à mon grand étonnement en pénétrant dans ce café que plusieurs groupuscules gauchistes avait leur table ici ,tous cohabitaient,les uns sur les autres dans une parfaire et singulière harmonie ,seuls des éclats de voix ou des invectives parfois tonitruantes indiquaient qu'un rassemblement contestataire avait pris position ici;les groupes anarchistes côtoyaient les groupes d'obédience trotskistes ,des groupes marxistes léninistes vivaient à deux pas de maoïstes de la cause du peuple des jeunes gens pro ou néos écolos faisaient tapisserie dans une arrière salle .Lorsque le photographe m'annonça que j'étais fiché par la sécurité militaire , je suis tombé des nues…j'étais surpris très légèrement flatté d'être pris pour cible et en même temps j'étais surpris et peiné d'être pris pour un agitateur,car je n'avais pas le sentiment d'en être un…que pouvaient t'on me reprocher pourquoi éprouvaient t'on le besoin de me ficher comme si j'étais un vulgaire délinquant,un individu suspect ,un dangereux conspirateur.Dans quel pays vivions nous!.Ma naiveté n'avait d'égale que ma persévérance à me révolter.Malgré mon écœurement, d'être pris pour un autre,je devais me rendre à l'évidence que j'avais le don pour me foutre dans le caca,et je ne pouvais pas m 'empêcher de trouver la situation drôle presque cocasse , ce que je trouvais surtout drôle c'est que le photographe qui m'avait averti,soit le photographe attitré de l'armée ,un appelé comme moi un jeune homme ultra politisé ,comme je l'étais sans doute s'en m'en rendre compte ,lui faisait partie des ultras ,c'était un marxiste léniniste je connaissais ce courant politique ultra j'en avais idéalisé les contouts quelques années avant ,mais à présent j'étais plus circonspect j'étais surtout rebel à toutes les formes d'autorité imposées d'une façon arbitraire.Que la sécurité militaire ait confie à un photographe Marxiste Léniniste le soin de photographier les individus suspectés d'être des contestataires ou des extrémistes dangereux ,c'était plutôt marrant,c'était la démonstration d'une réelle carence au sein de l'armée; la grande muette était aveugle,elle ne connaissait pas vraiment le profil des engagés avec qui elle travaillait ,elle confiait ses secrets à des révolutionnaires radicaux qui conspiraient ouvertement contre le systéme .Cela d'une certaine façon me rassurais je m'apercevais que l'armée était habité par des éléments de la société civile,dont certains étaient éduqués politiquement, il n'y avait pas que des crétins abominables qui gobaient tout ce que leur racontaient les gradés ;dans les rangs de la troupe ,il y avait aussi des contestataires et des individus capables de s'opposer à des formes de déviance possible de l'armée ;notre époque était remplit d'idéologues et d'utopistes sincéres ,tous cherchaient de grandes causes à défendre et chacun voyait la vérité de son côté..Plein de rêves d'émancipation et de changement les militants des groupes révolutionnaires avaient décrétés (et j'étais à leur côté ) que l'imagination devait prendre le pouvoir;c'était une période d'émancipation libératrice sur le plan intellectuel;nous ne sous sentions pas seul ou isolés,on sentait un vaste mouvement d'agitation qui travaillait la société ,cela faisait du bien ,cela nous donnait l'impression de marcher sur des vagues .Mais j'étais néanmoins isolé,et je tenais en respect une partie des idéologies que j'avais encensée quelques années auparavant,j'étais en train d'effectuer une mutation. Enfermé entre les murs de la caserne ,je ne cherchais pas à fomenter des troubles,je cherchais à redéfinir mes positiions car j'étais resté un penseur autodidacte ,j'avais besoin de passer du temps à réfléchir et à beaucoup à spéculer je me méfiais de plus en plus par instinct des idéologies toutes faites ,je m'éfforçais de penser par moi même ;mais je n'avais pas encore perdu mes convictions gauchistes;mais déjà en réalité je n'aspirais au fond de moi qu'à une seule chose c'était écrire car j'étais convaincu que j'avais une vocation à réaliser du côté là.***


* P 14 NOTES :
On nous annonçait chaque soir, que des manifestants allaient attaquer la caserne , on nous avait consignés,on nous disait qu'on aurait peut être à intervenir ,on nous tenais sous pressions ,c'était en grande partie de l'intox.C'ette période ressemblait par certains côtés à une pièce de théâtre ubuesque, notre contingent venait à peine de débarquer quand les événements de soixante huit éclatèrent. La situation paraissait surréaliste .Nous écoutions le soir dans les chambrées le déroulement des événements à travers les infos distillées par les postes radios.Le déroulement dés événements qui avaient lieux à Paris ( barricades, émeutes, voitures qui flambaient, manifestations étudiantes) dessinaient en toile de fond une France prête à imploser . Beaucoup de mes camarades de chambrée étaient hostiles aux étudiants, ,c'étaient comme moi des ouvriers, dont l'hostilité vis à vis des étudiants était viscérale; ils détestaient les étudiants car ils avaient l'impression que c'étaient des privilégiés Mon point de vue à l'époque était diamétralement inverse ; je considérais que politiquement les étudiants étaient dans leur droit de s'insurger; je considérais aussi que c'était très bien qu'il le fasse, j'étais moi même en révolte contre l'ordre établit ; j'étais surtout devenu un révolté politisé .A cette époque j'étais encore imprégné de mes lectures marxistes; mon marxisme n'était pas spécialement orthodoxe; j'étais un marxiste autodidacte, je m'étais donné moi même ( par mes lectures) mon éducation marxiste et elle était toujours tempérée par des lectures humanistes. Je n'étais inscrit à aucun parti, je commençais par prendre du recul par rapport à la vision régularisatrice de l'histoire.
** P.14 La photo qui figure sur la page de garde du Tome I des écrits a été prise le jour de mon incorporation, au servive militaire..

***J'écrivais – Le Journal d'un fou en campagne- en l'écrivant,j'apercevais les prémices d'une autre manière d'appréhender l'histoire;le fou (mon héros) était parti en voyage;son voyage était errance ,il traversait -des sociétés- .des mondes hostiles un peu en Shyzophrene.Ces mondes promettaient tous le bonheur aux homme,mais aucune ne tenait ses promesses.Je m'étais arrété dans mon ébauche de piéce,à la description de la première société ,celle ci cataloguait les individus en fonction du rôle qu'il devait tenir ;ce rôle lui était assigné arbitrairement une fois pour toute.La description que je faisais de cette société était une copie caricaturale de la nôtre .J'avais prévu de faire cheminer le fou,dans différent types de sociétes (que j'avais imaginée toutes plus caricaturale les unes que les autres) ,son voyage terminé mon héros le Fou devait indiquer quelle était la meilleur société..Le fou n'est jamais arrivé à destination ni dans la pièce ni dans mon esprit ,j'avais fortement présumé de mes capacités de création ,je n'avais pas réussi à terminer,la pièce .N'est pas Shakespeare qui veut. J'ai commencé par écrire sur la lancée de nombreuses autres pièces de théâtre .Pour beaucoup d'entre elles je m'inspirais des techniques de distanciation Brechtienne , des pièces critiques et satyriques ,qui ne furent presque jamais terminées,car mon plaisir principal était de les imaginer,les écrires me fatiguais.







SUITE DE MES PEREGRINATION A L'ARMEE




NOUS ETIONS EN SOIXANTE HUIT,

Mais par malchance j'étais à l'armée, je ne pouvais pas goûter aux fruits de la contestation comme je l'aurais voulu ; je ne pouvais pas espérer faire grand chose à part rêver et imaginer des jours meilleurs. Comme la France n'était pas en guerre , et je n'étais pas menacé ,j'avais appris le maniement des armes en rechinant ,je prenais cette obligation pour une corvée.j'étais très peu convaincu par ce genre d'apprentissage qui était laborieux. On n'avait pas jugés bon de faire de moi un gradé, j'étais resté deuxième classe.Je ne m'en plaignais pas; j'avais horreur du commandement et commander à des hommes de troupe comme moi me semblait absurde. La seule fois ou j'ai souvenir de m'être réellement amusé en compagnie, c'était au debut de mes classes,lorsqu'on nous avait lâché une pleine nuit, dans un bois pour combattre un ennemi fictif représenté par une autre compagnie; à cette occasion, je m'étais souvenu que j'avais beaucoup aimé étant enfant jouer à la petite guerre .J'avais éprouvé avec étonnement le même plaisir cette nuit là ,je retrouvais mes jeux guerrier de naguère ,ramper en silence au milieu des bois,s'amuser à déjouer la présence des sentinelles ennemies postée au quatre coins d'un campement fictif et réussir grâce à des ruses de sioux à contourner leur camp pour les prendrent à revers .Organiser une embuscade surprise et réussir à dérober le fusil à un grand empaletoché de deuxiéme classe comme moi qui avait du mal de se mouvoir,car il était trop lent ,c'était stupidement excitant ;c'était un garçon qui n'était pas du tout méchant, et qui nageait dans son uniforme trop grand ;nous l'avions cerné à quatre et nous lui avons dérobé son arme. Je n'étais pas très fier après coup de mon héroïsme, car c'était de toute évidence tellement facile de s'attaquer à ce grand empaletoché que l'exploit devenait dérisoire presque ridicule; c'était de la petite guerre , l'armée qui était totalement ennuyeuse avait tout à coup réussit à me désennuyer cette nuit là ;elle me renvoyais aux jeux héroiques fantastiques de mon enfance.J'avais trouvé excitant de ramper dans le noir de m'approcher d'un ennemi fictif et de lui dérober son arme en bois,je continuais ma vie d'enfant ,c'était un jeu qui ne prétait pas à conséquence. En temps normal,je trouvais extrêmement laborieux toutes les disciplines, les exercices de tir sur cible ou les attaques réglées devenaient vite des modèles d'ennui,lorsqu'ils étaient enseignés par des gradés imbus de leurs savoir logistique et très peu accessibles à l'humour . Dans ces attaques simulées il fallait ramper dans des bosquets épineux et attendre qu'un gradé fasse péter de fausses grenades attendre ses ordres et avancer par vagues successives "dans un environnement hostile" c'était faussement surréaliste,c'était déprimant. Dans le fond, je n'aimais que la guérilla celle qui laisse la place à l'invention et à l'initiative de l'individu; je me sentais brimé chaque fois que je devais attendre les ordres d'espèces gradées, dont peu possédaient selon mon avis de grandes capacités d'initiatives stratégiques.Mes camarades de compagnie m'appelaient "l'anglais" car une de mes manies à cette époque c'était de me trimballer avec un petit livre qui me servait à apprendre des mots d'anglais. Apprendre l'anglais, c'était une façon de me différencier de mes petits camarades qui étaient soi disant incultes. J'avais cette persistante un peu bête qui consistait à m'accrocher à des morceaux de papiers sur lesquels étaient inscrits des mots écrits dans cette langue souveraine l'anglais , mais je n'ai pas retenu la plupart des mots que j'apprenais par coeur , car mon système d'apprentissage était trop empirique,totalement coupé d'une pratique vivante de la langue. Cette manière de m'accrocher même en crapahutant à des bribes de savoir me rappelait celle que j'avais adopté lorsque je travaillais à l'usine ;je sortais de ma poche entre deux métier à tisser ,des petits papiers sur lesquels j'avais inscrit des mots des phrases ou des dates,je poursuivais tout en travaillant mes humanités sur le tas ; cette façon d'apprendre avec persistance et obstination aurait pu faire croire à un détraquement . C'était simplement la folie et l'obstination d'un individu qu'on avait privé de savoir et qui désirait par dessus tout s'en repaître; c'était aussi je le savais à demi une façon pour moi de résister au rouleau compresseur de l'anéantissement par le biais du travail laborieux ,l'usine était un enfer,un lieu de perdition pour un obsédé de savoir comme je l'étais;le fait d'assimiler des connaissances en travaillant,me purifiait l'âme et l'esprit ;de même le rouleau compresseur de l'armée voulait me rendre docile,net propre sans faille, sans vraie singularité ,sans aspérité, aussi plat net stupide et inoffensif qu'un bouton d'uniforme. Je faisais de la résistance derrière mes machines à tisser, de même je faisais de la résistance à l'armée ,car je n'avais jamais accepté la vie dans laquelle on voulait me maintenir de force ,ouvrier on voulait que je reste ouvrier ,deuxiéme classe à l'armée on voulait que je ressemble à un bouton d'uniforme .Apprendre,c'était résister,c'était tenter de me singulariser.Je tentais d'échapper d'instinct au sentiment d'uniformisation en me refugiant dans mon intellect.J'avais aussi découvert très tôt les jouissances que procure le savoir ,c'était surtout sa part de sensualité et de volupté immatérielle que j'avais découvert ;la haute supériorité que confére le savoir lorsqu'il a été assimilé par d'immenses abruptis qui en font une stratégie de conquête des esprits égarés m'était étrangére,je savais que mes connaissances étaient strictement limitées et je savais surtout qu'humilier mes semblables à travers cette arme coupante et profondément dévastatrice qu'était le savoir m'était strictement interdit ,je m'étais promis de ne jamais humilier un de mes semblable à l'aide de mes connaissances.J'avais trop souffert de ces humiliations pour ne pas être tenté de les reproduires.Relisant récemment certains passages du livre de Calaferte -Septentrion -,j'avais revu étalé sous mes yeux à travers ce livre vigoureux certaines scènes marquantes de ma vie à l'usine ,celles en particulier ou je lisais dans les lattrines infectes et puantes du tissage ou je travaillais ;les toilettes à la turc de l'usine puaient l'urine ,le tabac elles exhalaient un mélange de graisse de coton rance et de merde chaude ,on ne pouvait y rester très longtemps à cause de l'odeur infecte qui s'en dégageait.Moi je prenais pretexte pour venir y lire tranquillement certains passages de mes auteurs préférés.La littérature associé à la puanteur et à l'urine m'est revenu en mémoire à la lecture de certaines pages de Septentrion .Calaferte décrit très bien l'atmosphère épaisse opaque et piteuse de sa vie passée à apprendre ( dans des réduits fétides) il y passait dit il une grande partie de son temps pour se cacher et pour ingurgiter des bribes de connaissance ; je faisais exactement de même. Je m'étais aperçu en le lisant il y a quelques années,que je n'avais pas été le seul à vivre avec cette extrême et obstinée volonté d'apprendre, les obstacles placés sur ma route ne faisaient que renforcer ma détermination.A travers cette histoire ne se reconnaîtrons sans doute que les parias qui sont passés par là.Dans ces univers souterrain les hommes prennent conscience que jouir de l'esprit est un bonheur suprême.En lisant des poémes ou des passages en prose régulière dans les lattrines ,j'oubliais le monde de merde qui s'agitait sous moi;j'étais uniquement heureux de pouvoir savourer la beauté immatérielle des choses.Je n'avais pas de haine,juste un désir fervent de me mélanger avec les génies qui accouchaient de telles merveilles.Mais parfois,je m'insurgeais,car je n'étais pas toujours aussi docile que je le dit .Lorsque je me mettais à réfléchir sur ce que j'allais devenir après mon service militaire ,je patinais je nageais dans le néant je continuais à me consacrer à l'écriture de pièces de théâtre imaginaires ,c'était en fait ma presque vraie seule perspective d'avenir, peut être d'ailleurs que cette perspective commençait seulement à prendre forme dans ma tête. Mais j'ai présentement du mal à ajuster exactement mes souvenirs ;je ne parviens pas à faire surgir d'une façon spontanée la vie que je menais durant ces années,comme si ma mémoire en avait expulsée les longs dérives joyeuses et les vastes étreintes.Je n'ai gardé d'où je suis que des impressions.Si j'ai conservé comme une relique pendant un certain temps le manuscrit du journal d'un fou en campagne; c'est peut être parce qu'il était le première vrai jalon qui était digne de marquer ma vie d'un point de vue créatif et littéraire ,avec ce manuscrit même inachevé , je pouvais me projeter dans une vie idéale d'écrivain dramaturge,je reprenais confiance en moi ,j'avais le sentiment que je pouvais m'extraire du néant dans lequel ma vie était projetée depuis tant d'années.Il faut comprendre qu'à cette époque ma passion pour l'écriture dramaturgique était totale,je m'investissais dans l'écriture de mes pièces comme si c'était un acte de vie ou de mort .C'était la seule planche de salut que j'avais pour me forger une âme à part,une âme de créateur.A travers l'accouchement de mes pièces ,j'accouchais de moi même,je lançais un défi à ma vie,je devenais un résistant à la médiocrité à l'injustice,et à la bêtisse humaine que je voyais se déployer tous les jours devant moi ,à l'armée au travail et plus généralement un peu partout au sein de cette société française conservatrice engoncée dans des pratiques sociales héritées d'un autre âge, j'avais l'impression d'être pris au piège d'un moule social glacial. Cette société était pris de temps en temps par des spasmes ,mai soixante huit en témoignait,la société commençait par émerger de sa torpeur,le travail de sape des contestataires avait fini par la faire vasciller,mais plus généralement elle était endormie ,chloroformée par des années de vie passées à l'étroit dans le vaste mouroir du régime de santé républicain qui était quoiqu'en pensait ma mère profondément paternaliste et inégalitaire ,mais je n'allais pas jusqu'à lui dire ,cela n'aurait servi à rien ,je pratiquais une critique sociale imaginaire dans mon coin sur les tables glacées de l'hotel sous off ,ou sur la belle table vernie de la salle à manger familiale où j'avais pris l'habitude de me réfugier pour écrire lorsque j'étais à la maison.En rentrant de l'armée j'écrivais toujours des pièces critiques et contestataires ,j'étais devenu aussi un activiste du quotidien ,je me battais pour défendre la cause ouvrière au jour le jour au côté de mes camarades de la section syndicale ,car je n'étais pas entièrement coupé des réalités.Nous étions libre à cette époque ,mais cette liberté ressemblait pour l'insurgé que j'étais à une sorte de mouroir,je rêvais d'une autre vie d'une vie bien plus vaste ,d'une vie enchantée par des chimères ultra puissantes,je n'étais pas satisfait du calme plat de ma vie quotidienne .Si j'avais consenti à admettre que ma vie puisse se fondre dans les formes harmonieuse et apaissée du renoncement ,si j'avais accepté de vivre une vie ordinaire,j'aurais pu peut être heureux à la façon d'un sage ,mais c'était impossible ,je m'étais tout à coup découvert des instincts d'aventurier,depuis que j'avais injecté dans mes veines ,répandu dans mon sang la vie des poètes ,celle des Saints et des révolutionnaires ,je rêvais d'horizons plus vastes je voulais ma part de butin. .Après mon séjour à armée je voulais sortir du monde contrarié et étriqué que je m'étais fabriqué durant mon adolescence ,un monde de rebelion et de défis idéalistes pas assez en prise avec la réalité.Je commençais par regarder le monde différemment .Mon défaut était inscrit dans mon caractére de type virginal,j'avais aussi hérité d'un regard critique hérité de mes lectures d'avant garde ,je voulais deconstruire les formes de mon aliénation quotidienne par le biais du théâtre ,instrument magique le théâtre devait permettre d'éclairer les facettes historiques de la vie quotidienne de l'homme moderne;mais je raisonnais bien plus en théoricien qu'en poéte ,je voulais décortiquer le systéme d'exploitation qui avait permit qu'une telle société puisse s'engendrer et se perpétuer .J'avais adopté la grille de lecture Brechtienne car j'avais de l'admiration pour Brecht ;mes pièces étaient toutes des dénonciations du systéme social mercantile,je voulais montrer la misére sociale qui filtrait derrière l'apparence hypocrite de bien être du systéme dans lequel je vivais,j'étais un intellectuel autodidacte,mais j'avais assimilé les systémes de penser de l'intelligensentia contestataire ,c'était au final quelque chose de rare d'inédit et de totalement insensé d'avoir engendré un tel individu ,car je n'appartenais pas à l'intelligentsia même si je m'identifiais à elle ,,j'étais un créateur autodidacte une espèce rare et encore plus instable et imprévisible que l'autre ;j'avais d'énormes lacunes que je compensais par mon génie de l'improvisation et de la rêverie.Je travaillais dans l'ombre de Brecht que je voulais surpasser,je ne suis arrivé à le surpasser que dans mes rêves ;c'était un beau rêve solitaire qui ma permis de voler distinctement au dessus de la société du capitalisme attardé ;déjà j'avais aperçu dans mes dérives théatrâles à travers mes exploraions dramaturgiques excentriques briller les éclats d'une société shyzoprénique encore plus malade et largement plus sophistiquée que la première ,c'était les débuts d'une ére dont je ne savais pas encore qu'elle était qualifié d'ére post-moderne,par les nouveaux penseurs de l'après modernité.La critique sociale à laquelle j'adhérais avait je le savais au fond de moi peu de prise sur le monde simple dans lequel j'évoluais; les gens du monde ouvrier que je cotoyais au quotidien étaient souvent fonciérement content de leur sort et à mille lieux de partager ma vision critique de la société . Sauf les militants syndicaux qui tentaient de faire de la résistance ,la plupart des gens ordinaires semblaient aimer leur sort.Mettre en branle le scénario d'une nouvelle pièce qui dénonçait l'aliénation de la société ,c'était ma façon à moi de faire de la résistance et d'affirmer (même en porte à faux) mon identité sociale rebelle. C'était une sorte de catharsis que j'avais mis en place pour me forcer à rester éveillé ,car je croyais au rôle de la pensée et de l'intellect.J'imaginais sans cesse de nouvelles pièces,car je trouvais dans cette persistance à mettre à jour les maux du systéme un objet de renforcement de mes propres convictions.Je prenais des notes , et encore des notes, je m'évertuais sur mes machines à tisser au milieu d'un bruit d'enfer ,le jour ou la nuit,le matin ou l'après midi à peaufiner et à tisser mes scénarios critiques tout en effectuant comme un automates les gestes requis au quotidien pour mon travail de tisseur.Je prenais des notes même au travail ,j'avais la passion des notes; j'avais accumulé beaucoup de pièces dans mes cartons, et je ne cessais pourtant d'en inventer d'autres quotidiennement ; imaginer le synopsis d'une pièce de théâtre était devenu mon seul vrai grand plaisir ,ma seule vraie grande distraction ,cette activité me sauvait de la dépression. J'avais débuté mon activiré dramaturgique ,vers mes dix huit ans ,peut être même un peu avant et je la continuais.
Lorsque j'ai entrepris l'écriture du journal d'un fou en campagne à l'armée; j'avais l'impression d'avoir déjà beaucoup écrit;mais c'était seulement une impression,car si j'avais écris des pièces auparavant,c'était surtout sous la forme de brouillons.Ou bien soit, j'ai trop douté de moi, ou bien c'était au dessus de mes forces, il doit y avoir une raison qui à fait que je parvenais pas à terminer la plupart de mes pièces .La seule chose dont je suis certain concernant le journal d'un fou en campagne, c'est qu'il a déclenché le processus de création dramaturgique obsesionnel qui ma propulsé dans la manie furieuse d'écrire des pièces et de ne jamais les terminer. Le processus d'élaboration d'une pièce de théâtre et l'attente de sa concrétisation me paraissait plus jouissif et plus beau que sa finition,j'étais en admiration devant la lente décomposition de mes énergies incapables d'opérer le saut final pour terminer mes pièces.Aujourd'hui encore je suis fasciné par mes résistances à conclure mes projets littéraires ,je dois incessament lutter contre mes tendances à faire long à tout embrouiller et à ne jamais finir ;en peinture je n'ai pas ce probléme,je crée et je conclus sans difficulté ,c'est comme si une langeur négative m'emportait au loin lorsque je m'attaquais à la littérature ,une résistance imprévue s'insinue qui m'empêche de concrétiser le processus de création ,cette résistance me projette dans des abîmes sans fin.C'est pourquoi,j'ai décidé de faire de cette difficulté (de cette faille) pour partie l'objet de mon roman.C'est mieux rendre compte de ma vie que d'en décrire le versant négatif,et d'en explorer les failles que de glorifier éternellement mon ego en le ceinturant dans des poses qui ne correspondraient pas à ma vie réelle.La littérature doit savoir s'insurger et s'inscrire en faux contre ses propres faiblesses.Je suis un écrivain en lutte contre lui même,en lutte contre l'apparence sereine du monde et mon roman tire aussi sa substance de cette dimension négative.


PETIT CATALOGUE DE MES GENIALES PIECES DE THEATRE QUI N'ONT JAMAIS VU LE JOUR.
Chant d'amour chant de haine pour un spectacle défunt .
Profs aux balcons .
Le discours sur une planche.
Le radeaux de la Méduse.
Gool.

.A l'énoncé de leurs titres je revois comme dans un flash halluciné , les splendides et aussi les laborieuses et excitantes scénes théâtrales que j'avais inventé - Chant d'amour chant de haine pour un spectacle défunt - .Cette pièce etait la description du spectacle gigantesque de notre époque étalé sur une grandes scéne aux dimensions mythiques;des choeurs masqués s'affrontaient de chaque côté d'un écran de cinéma qui diffusait des rushs d'actualité ,sur ce dernier on voyait défiler le spectacle des violences et des conflits qui affectaient le monde à cette époque (la fin des années soixante dix) .Des orateurs,perchés sur des tribunes harangaient les spectateurs ,les choeurs voilés faisaient entendent leurs chants tristes,plaintifs vindicatifs ou hilarants ,la simultanéité des images d'actualité prises dans les médias de l'époque ,des images sublimes ou effrayantes mélangées aux harangues des tribuns et aux chants des choeurs devait créer un suspens syncopé,destiné à faire état du cahos bruyant dans lequel notre monde était plongé.J'avais imaginé un instant faire monter sur la scéne un trio de sorcières comme celles que Shakespeare fait apparaître à l'ouverture de Macbeth ,puis j'avais renoncé ,j'avais pris une foule de notes pour cette pièce qui était de l'ordre du délire et cela me comblais ,j'exploitais des technique Brechtienne de distanciation je faisais passer des messages sur la scéne sous forme de pancartes glissées au milieu du spectacle..Je puisais dans les comptes rendus d'une revue -Travail théatrâle – pour me documenter.J'étais parfaitement au courant de ce qui se passait au niveau théatrale,car la revue offrait des panoramiques de la vie théatrâle du monde entier. Dans une autre pièce encore plus Brechtienne celle là intitulée -Profs aux balcons – j'avais rassemblé sur scène une série de professeurs sur un balcon,ils enseignaient à l'aide d'insultes de harangues et de mots obcénes à des élèves qui se trouvaient attachés où ligotés sur des tables d'écolier en contrebas.Dans - Le discours sur une planche – des rhéteurs modernes,des philosophes et des politiciens,mais aussi des scientifiques récitaient des discours d'une beauté de circontance,debout en déséquibre sur des planches glissantes ils tentaient de faire passer leurs messages en tentant de faire comme si de rien n'était .Le comique grinçant qui devait en résulter ,avait pour but de démonter la réalité effrayante du monde qui s'agitait autour de nous.Montrer le monde tel qu'il était dans la réalité ,dénoncer les formes d'aliénation ,tel était mon objectif ,j'avais élaboré une théorie sur les effets physique au théâtre qui me semblait assez pertinente.je ne pouvais pas la vérifier sur le terrain,faute de pouvoir l'expérimenter concrétement sur scéne,cette théorie est restée à l'état brut au milieu de mes cartons remplit de projets .Ma scéne était toujours virtuelle ,elle était purement imaginaire , je voyais se déployer toutes ces pièces dans ma tête ;je prenais plaisir à les voir exister à travers les notes que prenais ,puis je les abandonnais dans mes tiroirs au fur et à mesure de leur apparition car je n'avais presque plus envie après les avoir vu s'étaler pendant plusieurs semaines dans mes rêveries de me mettre à les écrire c'est à dire de finaliser mon travail. J'avais dans une pièce prévu d'installer sur une scéne (une base instable) un radeau basculant qui était une réplique du tableau de Géricault -Le radeaux de la Méduse-les dialogues des survivants nichés sur le radeau étaient strictement politiques,des idéologues se disputaient pour assurer leur survie sur un radeau perdu au milieu de l'océan.Tous les coups étaient permis ,il y avait des scénes terribles inspirés de scénes réelles ,pris dans des comptes rendu d'époque se rapportant à ce drame.Je n'étais pas très scientifique dans mon approche des faits, je les travestissaient souvent tout en les badigeonnants de mes fantasmes ,j'étais une sorte de romantique critique et désespéré ,je voulais décrire la dérive d'un monde et d'une époque (la nôtre ) en pleine déliquescence .J'étais ( sur un plan virtuel) un dramaturge critique ,mais surtout un peintre de la desespérance.Dans une autre pièce -Gool- que j'ai égarée ,(égaré les notes et le synopsis ) je décrivais les péripétie d'un enfant handicapé -Gool- que des parents indignes s'amusaient à persécuter par plaisir et sadisme,car ils s'ennuyaient.Je ne faisais pas référence à mon enfance ,car j'avais eu une enfance heureuse ,j'exerçais simplement mon esprit polémique.J'avais pris sur la fin l'habitude de dessiner les scénes que je voulais voir apparaître,c'était plus simple que les écrires ,c'est pourquoi j'avais aussi dans mes cartons,des pièces purement visuelles,car je prenais plaisir à dessiner - je dessinais les scénes de mes futurs spectacles- .Dans mes notes visuelles pour un théâtre imaginaire,je n'avais qu'une seule chose à faire c'était de mettre en scéne théatrâlement les visions que je faisais surgir sur le papier ,mes planches mettaient en scéne mes futurs spectacles,mais étant paresseux,je me contentais d'en dessiner les principales séquence,puis je les abandonnais ; je construisais de cette façon des pièces de théâtre instantanées plus faciles à mettre en branle en images qu'en mots car elles étaient directement issus de mes visions (sublimes gribouillages) .Après avoir assisté à Nancy au spectacle de Bob Wilson au début des années soixante dix -L'enfant fou- ma vision du théâtre s'est tout à coup mis à changer.J'ai compris qu'on pouvait imaginer des spectacles qui pouvaient durer des heures durant en utilisant la technique du ralenti.Je pouvais ralentir mes visions et les étirer.J'ai commencé par construire un spectacle simillaire à celui de Bob Wilson l'enfant sourd.la pièce de Bob Wilson durait au moins six heure,je me suis arrété de m'échiner sur ma pièce lorsque je me suis aperçu que pour réaliser ce spectacle il m'aurait fallu m'occuper de tout je trouvais la chose hors de ma portée ,passer de l'état de rêveur à celui de metteur en scéne me semblait une absurdité,je voulais rester un pur rêveur un dramaturge de l'impossible.- La seule pièce que j'ai vraiment terminée et menée à son terme, là été parce qu'elle m'avait été demandé par un ami peintre qui m'avait promis de m'aider à la monter;cette pièce qui s'intitulait -la vie fantasmagorique fantastiuqe d'Artur Planck – était une pièce situationniste.J'avais en l'espace de deux trois ans après ma sortie de l'armée virée ma cutie,de marxistej'étais devenu situationniste ,cette pièce qui décrivait la vie d'un ouvrier de production coincé à l'intérieur de la société du spectacle représentait ma vision shyzophrénique de cette partie du monde.Mais de toutes ces pièces, c'est au final le journal d'un fou en campagne que je trouve la plus intéressante,à cause peut être qu'elle représentait une tentative littéraire de concrétisation de mes fantasmes théatraux.A travers cette pièce je tentais de devenir écrivain.Hélas,mes meilleurs moment littéraires ,ont été bien souvent des défaites,je ne terminais jamais mes pièces,j'en faisais la plupart du temps de purs moments d'écriture imaginaire.Cette manie remonte à loin,je me souviens lorsque j'avais une quinzaine d'années,j'écrivais des choses merveilleuses en marchant ,je me promenais à travers les bois ou dans les près,dans des endroits propices à la rêverie .Je parlais tout haut, j'écrivais déjà dans ma tête des romans imaginaires.Je les voyaient qui s'installaient en moi,et la marche m'aidait à les faire défiler,j'adorais écrire des choses sublimes extravagante et irréelles tout en marchant .J'étais inspiré.Dans les pages que je voyais s'écrire ,j'étais déjà à l'époque l'auteur d'un grand roman imaginaires dont j'étais souvent le seul héros;j'inventais des mondes extraordinaires ,ces mondes n'existaient que dans l'espace invisible de mes rêves,ces pages fantastiques étaient innacessible à tout autre que moi;mon génie scintillait à travers mon imagination qui était grande,mon roman était d'autant plus sublime et précieux que j'étais le seul ,à pouvoir le lire.



UN ECRIVAIN IMAGINAIRE




Un de mes plus grand moment d'écriture imaginaire, date de cette époque que j'ai évoqué ; lorsque je me promenais sur le flanc de la grand roche une partie montagneuse de mon village natal je retrouvais à chaque fois un endroit que j'avais choisi à cause que je pouvais y marcher de long en large et que la futaie protectrice me cachait des yeux indiscrets ,un endroit perdu entre prés et bois. Dans cet endroit je devenais des jours durant un fabuleux écrivain.J'écrivais en imagination de ma plus belle écriture ( une écriture de rêve) des pages fantastiques inspirées des mes plus belles lectures; je voyais s'écrire devant mes yeux un livre surnaturel. Cela se passait au milieu des arbres et des prés dans un décor naturel somptueux. Je passais des moments délicieux dans cet endroit béni,j'oubliais mes soucis mes tracas,l' humiliation d'être obligé de travailler alors que je n'aurais aimé ne faire que lire peindre ,étudier,étudier selon mes élans,et mes désirs,qui n'étaient pas conformes à ceux que le monde produisait autour de moi;pas conformes à ceux de l'école que je détestais ,éloignés aussi éloigné que possible de l'univers affeux de l'usine qui n'était pour moi qu'un champs de douleur et d'expiation.Ces mêmes promenades délicieuses et enchanteressent je les ai retrouvées pendant de brefs instants les mois que j'ai passé au Mans durant la période de mon service militaire ; il m'arrivais fréquemment lors de mes quartiers libres de descendre dans un grand parc de la ville, que j'avais trouvé propice à la rêverie ; dans ce parc je passais des heures à déambuler et à continuer à écrire .Je rêvais que j'écrivais le roman de ma vie, je me récitais des passages d'écritures inventées inspirés des mémoires de Chateaubriant ou des Rêveries de Rousseau ( que je ne connaissais pourtant qu'imparfaitement et par bribes) je me récitais des passages d'écriture lyrique ,sentimental tous plus ou moins illuminés par une fougue romantique ,je construisai des fictions et des essais ,des livres de poésie sauvage et j'inventais des théories littéraires; je m'imaginais que j'étais un grand écrivain en train d'écrire mes mémoires. Je conserve en moi certaines vague impressions de ces moments bénis,qui étaient toujours liés à des sensations précises; il y avait souvent un unique déclencheur à ces moments d'extase,c'était le chant d'un oiseau (toujours le même un rossignol ) son chant lorsque je l'entendais,me transportais instantanément dans le pays magique de l'écriture.Lorsque j'écoutais ce chant bercé par son rythme envoutant j'étais transporté ,je me voyais transformé en une sorte de merlin enchanteur ,j'avais le don d'écrire ,mais aussi j'étais saisit par le don de voyance ,j'étais doué de pouvoir magiques ,je pouvais voler et m'envoler avec une surprenante facilité .Je survolais l'espace de mes lectures et de mes textes toujours imaginaires avec une grande facilité ,j'étais devenu un être prolifique que rien ne pouvais arrêter .Je revois à présent les près immenses et les ombrages qui me servaient de lieu pour composer mes livres secrets, ils me semblent que ce sont eux qui ont donnés naissance à ma vocation d'écrivain;même si depuis j'en ai quitté les rivages et ne produit plus rien d'égalable .Je revois dans un éclair,les grands sapins qui entouraient une cabane que j'avais construit avec des genêts dont certains portaient encore des fleurs,cette cabanes se trouvait à proximité de mon lieu d'écriture secret.Lorsque j'écrivais en rêve ,j'étais transporté ailleurs,j'avais les sensations décuplées;je respirais tout en marchant et en écrivant ,l'odeur épicée des herbes sauvages qui poussaient à proximité dans les près ,j'apercevais les insectes qui butinaient sur de grandes étendues fleuries ,je revoyais même les saules penchés,et les ruisseaux débordant d'eau que je devais sauter lorsque je devais aller sur une montagne située en face ,car déjà je m'éfforçais de retracer les impressions de ma vie ;je revoyais comme par magie ,le chemin que je parcourais pour aller chercher du lait sur une ferme située sur les hauteurs voisines ,j'embelissais mes souvenirs avec des détails tirés des récits de mes écrivains fétiches ,je retrouvais mon insouciance la légéreté et la fugacité de mes jeunes années passées à jouer dans les bois ,je retrouvais des sentiments anciens,tous empreints d'une sensibilité que je trouvais merveilleuse car je me prenais pour un génie;absorbé par le chant persistant de l'oiseau qui me poursuivait; je reparcourais en rêve d'une seule traite le monde merveillaux de mon enfance. Mes souvenirs étaient entrecoupés par des passages de lecture que je faisais à haute voix en parcourant les près ,les herbes me fouettaient les jambes; je levais souvent la tête pour tenter d'apercevoir le rossignol qui écrénait son mystérieux chant ;je suspendais ma lecture pour écouter le chant, je prenais un immense plaisir à absorber les effluves de l'immensité qui se dressait majestueuses impériale et amicale autour de moi. J'étais à cet instant le plus heureux des hommes.Je ne savais pas qu'à cet instant j'étais déjà en train d'écrire les toutes premières pages du grand roman fantastique qu'allait devenir ma vie.












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VOICI DEUX TRES BREFS EXTRAITS DE MES ECRITS IMAGINAIRES REALISES VERS MES QUINZE ANS LORSQUE JE M'EXERCAIS DANS L'ART D'ECRIRE.



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UN PREMIER EXTRAIT

Cette beauté bien quelle soit pure dans chaque trait si on les contemple en détail, est visible surtout dans l'ensemble par l'harmonie, et par la grâce. C'est bien là tout près de ce grand lac aux eaux de cristal que j'ai été élève;j'ai grandi dans une bibliothèque immense plantée au milieu de la nature. Depuis cette époque, j'ai souvent vu se bâtir dans ma tête des châteaux enivrants plus vites écroulés que des palais de sable.Un des premiers plaisirs que j'aie goûtés était de lutter contre les vagues qui se retiraient devant moi ou couraient après moi, sur la rive. Dans ce vaste temple naturel j'aimais jouer avec l'arène de la plage dont les bordures de verdure illuminaient mes pas par dedans.
Un autre de mes divertissement était de construire,, des monuments que mes camarades appelaient des fours. Véritable beauté de l'âme ces objets sans destination précise m'occupaient à longueur de journées ;mon sort était irrévocablement fixé, je me destinais à une enfance oisive.

UN SECOND EXTRAIT

J'étudiais ma leçon dans la chambre contigüe à la cuisine tout en essayant par politesse, par habileté, par amour propre, peut être par reconnaissance, de me montrer de plus en plus affectueux envers ma mère. Hélas, il me semblait m'apercevoir , que malgré mes efforts je gardais l'aspect figé d'un animal autour duquel un cercle progressivement resserré dessinait ces quelques phrases . "Un antre tient sur des rocs profondément minés une montagne suspendue ( il n'est pas de la main de l'homme; les causes naturelles ont crée l'énorme excavation). C'est alors que j'entendis quelqu'un murmurer à mes côtés "Vénérons les sources des grands fleuves". De cet aveu même, je pouvais tirer de cruelles conséquences. Mon imagination d'enfant faisait le reste,il me semblait que j'étais possédé par des songes.Le passage d'un texte que j'avais lu me revenait en mémoire -Dehors la servante avait mit sécher à la plaque les peignes. Quand elle revint les prendre, il s'en trouva un dont tout un côté de dents était brisé-. Je regardais la poitrine de la maîtresse qui se soulevait ,elle avait un peigne dans les cheveux;elle m'envoya devant le tableau pour la récitation ,à cet instant me revint à l'esprit l'image d'une jeune écolière dont j'étais tombé amoureux,elle était assise juste face moi sur un banc de couleur jaune elle me souriait comme l'eut fait un ange.Ainsi la ressemblance même de la femme choisie, de la tendresse demandée, avec le bonheur que j'avais connu , tout concourait à me la faire aimer; c'est pourquoi je peu dire aujourd'hui…que la mémoire n'est rien d'autre qu'une chose liée à de simples impressions venues d'ailleurs,peut être de l'inconscient .Rien, rien de ce qui m'est arrivé durant cette époque chérie, rien de ce que j'ai fait, dit et pensé tout le temps qu'elle a durée rien ne ma échappé .Je regardais mon écolière,mon amoureuse le regard fixe, je ne pouvais plus désirer une tendresse sans avoir besoin d'elle, sans souffrir de son absence,je ne pouvais plus me passer de son beau regard d'ange indifférent à la mort.


MURMURES.


Les temps de vertiges d'amour et d'angoisses de mon enfance ont disparus,je me rappelle surtout à présent de sensations qui étaient étalés sur la page des livres que je voyais défiler devant moi en rêve lors de mes promenades en solitaire.J'écrivais un livre avec le souvenir de mes lectures passées ou présentes.Je construisais mes textes comme des gribouillages qui ressemblaient à des assemblages sans cul ni tête ,c'était des délires spontanés réalisés par cutt-up à une époque où je ne savais même pas ce que la notion de cutt-up voulait dire et qu'elle faisait partie d'une technique.Je réalisais mes textes dans ma tête ,sous forme de collages,en croisant les écrits de mes idoles avec mes inventions personnelles ,mes idoles de l'époque Lamartine, Chateaubriand , Rousseau ,Proust . et avec quelques extrait peut être de Pétrarque ( la vie solitaire) que j'admirais ; j'arrangeais mes écrits selon mon gré en essayant de réinventer une langue musicale dont j'étais tombé amoureux mais dont j'étais incapable de retranscrire la texture la chaleur et la féminité sans faire autre chose que la dénaturer;c'était là mon seul génie! .J'ai tenté de redonner de la cohérence plus tard à ces brouillons littéraires issus de mes inventions d'adolescent,j'ai essayé de les réinventés (lorsque j'ai cru en retrouver certaines part dans ma mémoire ) ce faisant je les ai forcément trafiqués ,je l'ai fait de bonne foi,car j'ai cru que la lecture de mes écrits fantasmatiques publiés à l'état brut aurait été trop difficile d'accés ,mon génie anarchique précoce d'adolescent en déconstruisant la langue l'avait rendu je crois innacessible à tout autre que moi.C'eut été à mon honneur de pouvoir retranscrire mes anciennes visions telles qu'elles étaient à l'origine ,mais j'en étais incapable,j'avais perdu dans mes souvenirs toute trace de leurs passages véritable ,ces marches anciennes étaient devenues si lointaines qu'elles s'étaient envolées en fumée,je n'avais d'autre solution que de tenter de réinventer les traces de mes lectures anciennes en les imaginant dans le souvenir que j'en avais en les montrant sans doute au passage plus belles qu'elles n'étaient ,ce faisant ,je les avaient sans doute trahit.Je réinventais peut être ma vie au prix du mensonge c'était là le charme ambigue de la littératture elle réinventait les choses du passé,en leur conférent un charme qui n'existait peut être pas à l'origine,elle réinventait la substance de la réalité .J'étais rentré sans m'en rendre dans un processus d'interprétation purement allégorique de la réalité.Mes écrits décrivaient un processus de balayage qui,allant et venant sur le texte,réajustait ses termes d'une façon régulière ,cette relecture constante composait une nouvelle allégorie horizontale caractéristique paraît il de la nouvelle grille de lecture de la littérature post-moderne,c'était du moins ce qu'en disait (F.J) une des figure éminente du portmodernisme.Comme j'étais totalement incapable d'en observer les effets d'un point de vue objectif (c'est à dire extérieur à moi) je ne pouvais pas accorder à cette nouvelle manière d'ecrire tout mon attention.J'avais le plus souvent le corps pris dans un texte qui m'emportait sans que je puisse encore pour l'instant ,faire autre chose que flotter et surnager au milieu de ses eaux.J'étais un écrivain façonné par le texte et par les remous de la langue.A part ça j'étais plongé dans l'incertitude la plus totale.Ne pouvant,ni freiner ni arréter le balayage de ma mémoire sur mes anciennes vies je devais seulement me résigner à montrer l'empreinte de son mouvement sur la page;c'était autant l'empreinte de mon propre vertige que celle de ma conscience qui vascillait que je faisais apparaître ici sans m'en rendre compte,c'était ça peut être la nouvelle révolution littéraire à laquelle j'aspirais qui surgissait ici dans mon dos.Mon inconscient travaillais pour moi,il m'expliquait secrètement ce que j'étais incapable de saisir de face.Je devais me plier à mes instincts.Mais je comprenais à présent pourquoi le grand public préférait acheter des romans de style populaire dans les gares lors des arrêts de train;la littérature intellectuelle avant gardiste dite moderne ou post-moderne était le plus souvent bougrement rasante rebutante et presque quasiment impénétrable .Les élites qui théorisaient sur la littérature écrivaient certainement des choses intéressantes sur elle ,mais elles étaient toutes remplies de choses à mourir de rire.





UN ROMAN POST-MODERNE



PREMIERES SUITE MAGISTRALE DU ROMAN DE MA VIE



LE SOLILOQUE DE LA MEMOIRE



Les souvenirs des époques mélangées que j'essaye de faire réapparaître resteront malheureusement toujours assez peu précis ,car les choses se mêlent dans ma tête , différentes périodes de ma vie se brouillent et se confondent. Je dois sauter d'une époque à une autre pour tenter de retrouver quelques bribes de mon passé s'en être totalement assuré qu'elles ne se substituent pas les unes avec les autres,car ma mémoire est capricieuse. Il m'est assez difficile de tracer le vrai portrait de celui que j'étais hier sans m'égarer un peu . Il y a pourtant des fils conducteurs qui mènent à ma vie dans ces temps éloignés, il me faut les trouver…j'en ai trouvé ( hier ) au contact de certaines réminiscences de lectures ,comme dans la lecture de Rousseau …de même en retrouvant dans mes archives mes essais d'écritures mélangées j'ai aperçu en transparence une ancienne tranche de mon passé elle me renvoyait à mes quinze ans ,j'ai cru entendre à nouveau le chant du rossignol et retrouver des sensations des temps heureux ; des sensations que j'avais cru perdues, et qui demeuraient intactes ; la lecture des passages de la vie de Jean Jacques que j'avais fait récemment ( la lecture des rêveries) avaient ravivées les anciennes passions qui m'avaient fait l'admirer.Je me dis que je devrais peut être relire plus fréquemment des passages de mes auteurs préférés pour redonner à ma mémoire la vitalité qu'elle semble avoir perdue . Je pourrais aussi faire ce que j'ai fais à une certaine époque; c'est a dire m'allonger sur mon lit et tenter de me remémorer des passages de ma vie en me concentrant sur certaines images passées qui continuent par m'émouvoir ;le visage de ma mére,le visage de mon père,celui de mes frères et soeur,la statue de la vierge installée au sommet de la colline qui donnait directement sur ma chambre ,mes allées et venues dans l'usine assommante ou je travaillais ,mes passages sur les banc de l'école etc..je parviendrais certainement de cette manière à retrouver quelques lambeaux. de ma vie ancienne, même si l'ordre dans lesquels mes souvenirs surgiraient serait instable.Je voudrais parvenir à me souvenir de certaines scènes passées pour essayer de voir dans quel ordre elles surgiraient si je les jetaient sur la page sans me soucier exactement de leur ordre chronologique,j'appellerais ça -des mémoires improvisées-.






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LES MEMOIRES IMPROVISEES

ESSAI




Hier,j'ai gribouillé sur une feuille une liste de souvenirs que je devrai sélectionner.

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La grève - Un premier grand amour que je n'ai pas su garder.-les trois scouts – - la promenade à motocyclette - un rêve étrange-. Le rouge gazon . -L'abbé contestataire - la crèche révolutionnaire - .J'admirais plus Voltaire que Jean Jacques- Mes lectures difficiles - la vie paisible - marches sur la haute montagne - un PDG bien sympathique-. A propos de Jean - Jacques et de ses enfants - Robespierre - paysages de neige - Hérémétisme ou érémitisme voir (dictionnaire ) de mes dix sept ans - j'étais un révolté - le maillot rouge - les beaux lacs Vosgiens - Paysages montagnards - Je m'enfermais dans une tour d'ivoire plus haute que les montagnes qui m'entouraient pour me protéger sans doute J'avais oublié qu'à cette époque je consacrais la plupart de mon temps à l'étude de la peinture et du dessin - J'avais conçu une architecture extraordinaire - Des amis non conformes -Yoga - Mes universités - Hegel - Spinoza -- Un vieil étudiant qui s'appelait Duval - Un ami de la CGT - Colleur d'affiche et syndicaliste - PSU -Le sourire d'une jeune fille que j'avais dessiné - La chorale - Ma promenade préférée - Etienne - Je me méfiais des étudiants -Promenade derrière le château - Mes lectures de Karl Marx - Œcuménisme - Teilhard de Chardin - Dieu - La télévision en noir et blanc - Le théâtre communal - L e bel abbé - Alain Robin, Pierrot etc… Permis de conduire;









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UNE METHODE IMPROVISEE

UNE REMARQUE AU SUJET DE CETTE LISTE


Cette liste que j'ai dressée est décousue,je ne sais pas si je l'utiliserai telle quelle. .J'ai inscrits ici des souvenirs de mon passé,sans tenir compte de la chronologique,ils s'inscrivent tout de même dans une tranche précise de ma vie ,celle qui va de mes quatorze à dix sept ans,sauf pour certains qui ont eut lieu plus tard (à l'armée) .J'ai déjà rédigé dans cette liste, les parties soulignées en gras.Je vais essayer d'organiser mes souvenirs de façon à les rendrent plus homogénes , même si je doute que cette méthode encore aléatoire soit la bonne.Ainsi amis lecteur si tu as déjà consenti patiemment à me suivre jusqu'ici ,il te faudra faire preuve de la même résolu patience si tu veux remonter plus en avant dans l'imbroglio de ma vie à travers les modestes récits qui vont suivrent,car je ne suis pas un auteur très organisé,j'avance toujours en tatonnant..

UN ESSAI

PREMIERS FRAGMENTS DE MEMOIRES IMPROVISEES
(UNE PREMIERE TRANCHE DE SOUVENIRS SE RAPPORTANT A MES QUINZE SEIZE ANS.)
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(1)- UN FRAGMENT DE MEMOIRE DIVISE EN DIVERS PETITS RECITS-Les trois scouts - (2)-FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU RECIT QUE J'ABANDONNE EN COURS- (3) -DEUX PETITS RECITS RAJOUTES -St Jean l'expérience de la vie - L'abbé G..était plein de fougue.-Moi narrateur - -(4) -La promenade à motocyclette -Un rêve étrange - .(5) - UN BROUILLON DE MEMOIRE SORTI DE NUL PART -.(6) – POURSUITE DE MES ECRITS- Un quatriéme fragment de mémoire .- Le rouge Gazon -.(7) – A moi même- .DU ROMAN A LA REALITE -Un cinquiéme fragment . (8) -Un Sixiéme fragment de mémoire -.- Le sourire d'une jeune fille que j'avais dessiné -(9) – UN SEPTIEME FRAGMENT AYANT RAPPORT AVEC LE PRECEDENT -.L'abbé contestataire – ( – Mea culpa-. (10) -UNE POSE -Car j'arrive à cet endroit douloureux -(11) - XIEME SOLILOQUE-. (12) -Huitiéme récit qui devrait constiteur une suite au précédent- AUTRES RECITS- -.(13) -NEUVIEME FRAGMENT -.SUITE INVENTEE-.(14 )-SOLILOQUE INTEMPESTIF DU NARRATEUR -(15) SUITE DU RECIT --DIXIEME FRAGMENT - .(16) UN ONZZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES -La crèche révolutionnaire – Une créche peu orthodoxe-. (17) -JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE ETC..Douziéme fragments - . Moi – Un autre regard-.Roman I-Roman II -. (18) -Treiziéme fragments – SUITE PORTRAITURALE – C'était Voltaire que j'admirais plus que Jean Jacques -.(19) –Quatorziéme fragment - AUTRE SUITE PORTRAITURALE -. (20) – Quinziéme fragment -UNE DISCIPLINE DE VIE .(21)- Seiziéme fragment -CONTRE PLAN-. (22) -Dix septieme fragment – SUITE PORTRAITURALE .(23) -Dix huitiéme fragment – D'AUTRES VISIONS -.(24) -Dix neuviéme fragment -UN DERNIER RAPIDE CONTRECHAMPS.- (25) -Vingtiéme fragment- SUR QUELQUES ELEMENTS D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE.-UNE NOUVELLE VERSION DE LA VIE DE NOTRE HEROS- Archéologien d'une vie ancienne II.-J'étais un autre –Vindicte-.SUITE DE MON ROMAN -.(26)-Vingt et uniéme fragment- .L'ETRANGE CONSTAT DU NARRATEUR -.INCIPIT.UN ROMAN POST-MODERNE SUITE.Fin du premier opuscule. .
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VOICI D'BORDS POUR COMMENCER UN FRAGMENT DE MEMOIRE .

(1)
LES TROIS SCOUTS.

MA MEMOIRE SE TROUBLE.

Je n'ai plus la photo sous les yeux qui les représentent, mais c'est grâce à elle que me je me suis souvenu de leur existence,sans elle j'aurais tout oublié. Ma mémoire ici est donc purement photographique.Sur la photo il y avait Jean Paul, Jean Claude et Francis; c'est parce que j'ai gardé dans mes archives une photos d'eux, que je les ai toujours en mémoire. Le balisage de ma mémoire à besoin d'être matérialisé ,j'ai besoin d'avoir une représentation des choses pour m'en souvenir. Je crois bien que les photos vont jouer un rôle déterminant dans ces mémoires.Ceux qu'on appelait -Les trois scouts- je me souviens de les avoir pris en photo alors qu'ils étaient debout sur un rocher . Mais je ne me souviens absolument plus du lieu ou a été pris la photo. Celle ci que j'ai sous
les yeux,me remet en mémoire une partie de ma vie qui tournait autour de ces trois amis qui se faisaient appelés les trois scouts par un goût de la dérision qui ne m'avait pas échappé. Je participais avec eux aux réunions de JOC ( jeunesse ouvrière Chrétienne ). Les réunions de jeunes travailleurs avaient lieu dans un endroit appelé - la Roche – ils étaient situé dans les locaux d'une ancienne usine qui a présent disparue;une grande roche creusée à même le roc en marquait l'entrée .Lorsque je repasse devant l'endroit où se situait cette usine et nos réunions ,je ne faisais plus sauf depuis que j'ai retrouvé cette photo l'association entre mon ancienne vie ici et le supermarché qui a à présent remplacé l'usine. Il ma fallu cette photo pour me rappeler qu' un pan entier de mon passé se trouvait enfouit sous ce super-marché;ma mémoire l'avait déjà gommé. Je note ce détail , car à présent j'ai une étrange et presque imperceptible sensation d'amputation,lorsque je traverse ce supermarché.Je sais à présent que blottis derrière ce dernier une masse de souvenirs invisibles m'attendent,ils sont tapis dans l'ombre et se confondent avec un paysage qu'on a sciemment détruit.A propos de cet ancien paysage,des bribes d'images entières me reviennent en mémoire.Je revois tout à coup les réunions que nous avions dans une des salles de l'ancienne usine ;les garçons se tenaient d'un côté les filles de l'autre.C'est l'abbée G...qui conduisait les débats.Nous étions conviés dans ce lieu,chaque semaine à des séminaires de reflexion . En redistribuant ces images dans ma tête ,j'imaginais que ma mémoire fonctionnait comme un livre d'archives qu'on aurait étripé,ce livre ne me montrait plus que des images fatiguées ,il me montrait uniquement des bribes à peines lisibles de mon passé .Je devais m'y résigner mes souvenirs d'hier étaient recouverts par quantité des souvenirs nouveaux qui brouillaient les pistes du passé ;des sensations nouvelles se superposaient à ma vie ancienne;en faisant mes courses dans le supermarché ,je marchais fréquemment sans m'en apercevoir sur une partie de mon ancienne destinée.Sensations présentes et souvenirs passés se chevauchent habillement en moi sans que je prenne toujours conscience de leur véritable existence.Etais je donc comdamné en écrivant ces mémoires,(ou ce roman ),à ne jamais reconstruire que des fragments d'éternité disparus à tout jamais par le seul fait qu'ils se trouvaient enfouis sous des couches immatérielles de nouveaux souvenirs sans que j'en eu tout à fait conscience ;ils proliféraient sans doute à foison ces nouveaux souvenirs sous des couches altérées de vieux souvenirs ,ils recouvriraient bientôt avec eux d'autres souvenirs encore plus anciens et plus vifs encore que les nouveaux devenu à leurs tours des souvenirs anciens.Je venais de réaliser juste à l'instant qu'il me sera difficile d'orchestrer mon roman avec toute l'objectivité que j'aurais aimé y mettre uniquement parceque j'avais l'intention de me comporter en mémorialiste avisé ;les éléments invisibles qui contribuent à former la trame de ma mémoire se dérobent à moi avec autant de facilité qu'ils s'imposent ; ils me fuient se superposent s'embrouillent et se confondent jusqu'à me donner le vertige ,je doute de plus en plus qu'il me soit possible d'écrire avec une vraie sincérité et une totale objectivité l'histoire de ma vie ;trop de choses viennent qui interférent et viennent troubler cet immortel et sublime dessein.



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FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU RECIT QUE J'ABANDONNE EN COURS.


Les trois scouts (j'y reviens) étaient de joyeux drilles , et probablement qu'ils s'entendaient à merveille à l'époque, car leur association ( sur la photo que j'ai étalé à mes côtés) semblait aller de soi. Il est vrai que les trois scouts travaillaient tous les trois comme gratte papier, l'un pour une société privée, les deux autres pour la sécurité sociale pour laquelle ils travaillaient encore quarante années après. A l'heure ou j'écris ces lignes ,certains sont déjà parti.La vie passe comme un trait, et je n'oublie pas les drames qu'elle sème derrière elle. Je parle d'une époque qui les ignoraient encore car nous étions au début ,presque tout au début du grand voyage de la vie. Les trois scouts me faisaient incidemment revoir des fragments décomposés de mon passé . Si j'associais leur existence à mes vies antérieures j'avais encore du mal à me rendre compte pourquoi j'étais venu là ,car ma mémoire semblait m'abandonner,elle ne se souvenais presque plus des détails de cette vie lointaine,il avait fallu le souvenir d'une photo pour qu'elle réapparaisse,c'était comme si je ne pouvais plus me souvenir de mon passé qu'à travers une prothése visuelle.Je devais abandonner temporairement ma quête aux souvenirs.





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DEUX PETIS RECITS RAJOUTES



ST JEAN L'EXPERIENCE DE LA VIE

Les réunions de la Jeunesse ouvrière catholique se faisaient le plus souvent dans le local de l'ancienne usine dont j'ai déjà parlé,qui se trouvait juste sur l'emplacement de l'actuel supermarché U. Ces réunions ,c'était toujours l'abbé G...qui les animaient ;c'était un prêtre charismatique et survolté ,il ne mâchait pas ses mots et possédait une sorte de sensibilité prolétarienne qui effrayait certainement la bourgeoisie catholique du village,même si elle lui reconnaissait des talents d'animateur . L'objet de ces réunions était d'aider les jeunes gens (comme moi) à réfléchir dans un esprit communautaire non exempt de critique ,l'abbé qui était un bon dialecticien tenait de cette façon à nous sensibiliser aux formes de la controverse .Parce que mon héros St Jean (moi en plus héroique) se sentait plus jeune que ses camarades,il avait deux à trois ans de moins qu'eux ,c'est à peine si il osait intervenir dans les débats au début du moins. C'est pourquoi un jour ou la réunion avait lieu uniquement ce jour là avec les garçons et qu'il restait sans rien dire alors qu'on l'interrogeait , un de ses camarade,Brutus, le désigna et dit d'une façon provocante . - Sait-Jean y s'en fout!- St Jean à cet instant se senti malheureux et honteux, car si il ne disait rien,c'est qu'il n'avait rien à dire,mais cela pour autant ne voulait pas dire contrairement à ce qu'affirmait son camarade qu'il ne portait pas attention au débat .Sur ce, un des trois scouts prit sa défense et rétorqua - Mais non y s'en fout pas! Laisse le donc s'exprimer en temps voulu!- St Jean n'avait de nouveau rien répliqué il était trop tôt pour lui pour dire ce qu'il pensait ;il avait tout simplement besoin de temps pour formuler ses idées . C'est pourquoi il avait été blessé pour ne pas dire profondément affecté par la remarque violente de son camarade ;à cet instant il avait eut la sensation malheureuse que l'histoire se répétait , on le prenait pour un autre une fois encore,pour un autre,pour un qu'il n'était pas,pour un affreux j'm'enfoutiste pour un autre que lui.Il réalisait avec desespoir une fois encore que la vie était un combat de tous les instants un combat sans merci.Se taire lorsqu'on vous demandait votre avis,pouvait vous faire passer pour un autre surtout si vous n'aviez pas encore d'avis ,vous n'aviez pas pris le temps ni les précautions de vous en forger un . Cet incident ,l'avait marqué suffisamment pour qu'il retienne la leçon.Il avait reçu un coup une dague qu'on lui avait enfoncé en plein coeur sans crier gare ,c'est pourquoi il avait remercié intérieurement le camarade qui était venu à son secouru,car il s'était sentit sur l'instant complétement désarmé face à cette attaque et peut être même humilié.C'était la leçon à retenir ,il ne fallait jamais rester inerte se dit il.- Je dois garder en mémoire cette scéne et la graver dans mon esprit ; à l'avenir je ne devrai, jamais juger ou mésestimer mes semblables .Me comporter comme ce camarade la fait avec moi,c'est faire preuve d'un grand manque de discernement et d'un grand manque de sensibilté Je ferai attention à l'avenir de ne pas commettre la même erreur,car il suffit d'un simple jugement émit à la hâte pour condamner un homme désarmé et innocent à l'échafaud !.Et je détesterais faire ça.Je trouve cela infâme!- . C'est pourquoi lorsque il a pu avoir lui même l'usage et la maîtrise de la parole ; le souvenir de cette blessure lui revenait souvent en tête; instruit par cette leçon , souvent il se retenait de porter des jugements trop hâtifs sur des camarades ou sur des inconnus ;il fermait sa bouche, bien qu'il fut tenté souvent de proférer des jugements sans appels,contre ceux ou celles qu'ils croisaient sur sa route et qui semblaient parfois sans parti pris ,ou presque indifférents au sort du monde - ils ont peut être en eux comme moi dans le passé des raisons de se taire,ils ne savent pas encore ce qu'ils veulent!. Il raisonnait comme cela car il avait gardé en lui l'empreinte d'une attaque injustifiée.Pourtant rien ne dit que plus tard il n'exécuta pas sans s'en même s'en rendre compte une série d'attaques idiotes contre des êtres aussi innocent qu'il l'étais lui à son époque lorsqu'il était comme nous l'avons décrit innocent et sans arrières pensées car si l'homme est souvent pêtrit de bonnes résolutions ,il laisse souvent échapper au fil du temps ses meilleures intentions ;elles lui échappent souvent et de héros glorieux ,il se transforme en son contraire.C'est un effet de miroir qui n'échappera à personne ,tous les héros sont un jour ou l'autre défaillant.

L'ABBE G..ETAIT PLEIN DE FOUGUE.

L'abbé essayait de donner le respect d'elle même à cette jeunesse ouvrière (La Joc) excédée souvent par la bêtise, et la stupidité des adultes et par le monde austère,et désarmant du travail . Il s'efforçait de faire prendre conscience à cette jeunesse,qu'elle était la meilleure des promesses; sa candeur,sa fierté et son dévouement pouvait racheter durablement la médiocrité et la bêtise des adultes qui était grande .Elle avait pour obligation de se révolter contre les injustices,c'était son rôle ,c'était sa vocation,c'était aussi dans sa nature ,elle ne devait pas hésiter un seul instant,elle devait dénoncer toutes les formes d'humiliation qu'on faisait subir aux hommes.Pour l'abbé,elle portait l'espérance d'un monde meilleur ,il en rêvait,c'était sa plus grande force.La jeunesse portait en elle la spontanéité et la fraicheur des élans du coeur ,cela compensait largement ce que les adultes appelaient – sont déficit d'expérience- ..L'abbé G...était un battant, il encourageait la jeunesse à lutter face à l'adversité; c'était un partisan du coup de poing ( sur la table) et du coup de gueule ( en prêche); toutefois il se posait incessamment la question de savoir si telle chose était bonne ou si elle était mauvaise,car c'était un humaniste,mais aussi un homme de dieu ,c'était le compagnon d'un Christ charismatique et sublime qu'il serrait en secret dans les replis souvent froissés de sa soutane noir .Cette pratique de l'examen de conscience que tentait de leur enseigner ce prètre non conformiste aux allures de rugbyman était ce qui avait le plus marqué notre héros Saint Jean (mon alter ego) ; il voyait en la personne de l'abbé,(Pascal pour ses amis) un homme sincère et passionné qui se battait sans ménager sa peine pour faire triompher la vérité en laquelle il croyait,il le voyait branler le monde à pleines mains et poser des questions que personne d'autre ( sauf dans les livres qu'il aimait) n'osaient poser ouvertement .c'est pourquoi il trouvait cet homme plutot fantastique et sincérement admirable . Son exemple fut précieux pour celui que j'appelle mon héros; mon héros voyait un être humain émerger du lot ,un être humain capable d'exprimer ses sentiments et ses convictions, avec une rigueur et une persistance qui faisait la plupart du temps défaut à tous les autres, il le faisait avec une force de conviction qu'il ne cessait d'admirer ,même si il appréhendais parfois la rudesse avec laquelle il s'exprimait. St Jean mon héros se disait qu'au final si un tel homme existait c'est que tout n'était pas entiérement perdu en ce monde ;si ce monde impitoyable portait en son sein des êtres aussi éblouissant des êtres intelligents et aussi désintéressés et admirables ,des êtres capables de charisme ,d'ardeur et de générosité tel que l'était Pascal,c'est que ce monde pouvait encore être sauvé ,car Pascal redonnait du brillant et de l'ardeur à la vie.Il était la flamme lumineuse qui brûlait et redonnait de l'espoir et du courage à certains qui en manquaient .



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MOI NARRATEUR

Cette période de ma vie dont je tente de tracer les contours s'est passée sommes toute comme dans un rêve; ma mémoire ,elle butte toujours contre un trou noir qui s'élargit au fur et à mesure que je tente d'en forcer l'entrée. Je dois renoncer à donner un ordre logique à mes souvenirs ,mais en même temps je suis décidé à porter mes récits dans l'ordre que j'avais décidé de leur donner au départ ,car je diverge trop ;c'est pourquoi voilà comme je l'avais promit dans l'ordre la suite de mes récits.

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LA PROMENADE A MOBYLETTE.
UNE HISTOIRE A DORMIR DEBOUT




J'ai noté la promenade à mobylette , dans mes souvenirs bien que cette ballade, ne soit pas si extraordinaire; elle faisait partie des balades que les membres de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne auxquelles j'appartenais organisaient les week-ends, et pour ce faire chacun devait posséder un véhicule à moteur; j'avais du en l'occurrence emprunter la motocyclette bleue ciel de mon père pour me mêler à mes camarades. Une des photos que j'ai en tête quand je repense à cette balade représente les trois scouts accroupis sur une grosse pierre ;à bien y penser, cette photo avait du être pris " sur les chaumes" .car en me la remémorant et en pensant à nos ballades, j'ai comme de vagues réminiscences de virées accomplies sur les sommets Vosgiens en compagnie de ma bande de copains de l'époque,des jeunes gens très bien,tous très délurés. J'ai surtout gardé en souvenir une virée que nous avions fait en direction des hauteurs ,elle devait nous conduire sur un sommet situé sur la ligne bleu des Vosges à un jet de pierre de l'Alsace . Avant d'accéder au sommet de la montagne nous nous sommes arrété au bords de la route escarpée qui traversait la forêt en contrebas.J'ai encore dans la tête l'atmosphère impériale qui se dégageait de cet endroit ou nous nous étions arrêtés pour marcher ; les sapins étaient tellement haut et tellement nombreux qu'ils formaient à leurs sommet un tressage de verdure qui ressemblait à une vaste pyramide dressée au dessus de nos têtes, voûte ou tombeau?. Une étendue de silence majestueuse déposait sous nos pas des sensations déroutantes. Nous nous étions arrété pour visiter une maison à l'abandon. Elle se tenait nue immobile , blottie au coeur d'un amas de verdure qui formait un écrin autour d'elle ,elle dormait d'un repos qui semblait éternel .Elle était planté au creux d'un vallon sombre cerné par de très hauts sapins elle me semblait surgir d'un passé lointain ,elle était porteuse d'énigmes indéchiffrables. Nous l'avons visitée. A l'intérieur des vieux meubles,des objets anciens jonchaient le sol ,ils étaient recouvert de poussière,mais on avait l'impression que tous ce fatras avait été abandonné à la hâte comme si une catastrophe avait obligé les habitants à fuir les lieux saisis de panique,ils avaient tout laissé sur place;des livres de vieux livres par centaine partout ,il étaient répandus sur un parquet sombre ,lui même encombré par de vieux tas de papiers;ces livres semblaient anciens; ils étaient recouverts pour certains d'une vieille couverture en carton bouilli comme celle qui recouvraient les livres rares. Intrigué je m'étais penché, repoussé la poussière de quelque uns pour lire les titres . J'avais lu sur la tranche du premier livre que j'avais ramassé - La vie des moines d'occident de – Montalembert, sur la tranche d'un second je lisais - Le génie du Christianisme – de Chateaubriand – je reçu un léger coup au coeur ,car Chateaubriand était un de mes écrivains préféré ,et voir traîner ce trésor au milieu d'une maison à l'abandon me peinait beaucoup.Je lu sur un autre livre son titre - Histoire de St Grégoire racontée par un de ses disciples - .De vieux parchemins dormaient au milieu des livres avec dessus des écritures calligraphiées tracés d'une plume alerte sur du papier parchemin très épais .En touchant ces vieux écrits,je fus instantanément pris de vertige ,à cet instant il me sembla voir surgir comme en rêve une silhouette qui sortait des murs de la pièce.Une forme humaine tentait de s'extraire des murs.Je cru comprendre car mon imagination était vive,qu'une âme dormait ici et qu'elle cherchait à communiquer. Je la voyais qui se parlait à elle même,elle murmurait des mots tristes.-Tu es poussière et tu retourneras en poussière!- C'était vrai!Lorsque j'entendais quelqu'un murmurer ces paroles je n'y prétais pas attention ,toutes les choses me semblaient éternelles!.Ma vie était un paradis ,je vivais heureuse au milieu de mon trésors,tous mes livres étaient mon trésor ;à présent mon trésor est en train de mourir. Mon paradis n'existait qu'en imagination.Je pris pitié de cette âme qui semblait affligée. .M'avançant un peu plus pour faire sa connaissance, je vis apparaître à travers le corps de l'ombre au pieds du mur les traits majestueux d'une jeune femme à chevelure blonde elle avait des yeux bleus magnifiques ,elle souriait .-Elle me tendit deux livres. Tiens emporte les ,tu me sauveras de la profonde tristesse qui m'agite!.J'ai emporté machinalement les deux livres qu'elle ma tendu sans chercher à comprendre,car cette apparition m'avait troublée, et en rentrant dans ma chambre le soir,je les ai placés automatiquement au milieu des autres livres dans le rayon de ma bibliothèque.Lorsque je consulte encore en rêve (cela m'arrive) les livres de mes anciennes bibliothèques,lorsque je m'empare de ceux restés sur l'étagére dont je parle ,je suis sidéré de voir apparaître à chaque fois la motocyclette bleue pâle de mon père ,j'aperçois aussi une grande forêt ou se dresse de hauts sapins ,j'attends avec anxiété et ravisssement que la silhouette frêle d'une jeune fille aux cheveux blonds vienne pour me dire -Tiens emportes ces livres avec toi ,tu me sauveras de la profonde tristesse qui m'habite!-..La littérature est belle infiniment belle mais je transporte toujours en moi le sourire tragique et désespéré de sa disparition..

UN RËVE


Il voyait dans son rêve un homme en train de marcher dans une forêt touffue magnifique,comme l'étaient les forêts Vosgiennes.Le marcheur tenait un livre en équilibre sur sa tête;il prenait garde de ne pas le laisser tomber;il devait comme c'était dans un rêve enjamber sans les voir pas mal d'obstacles disposés en vrac sur sa route,car une forêt en comporte beaucoup.Il ne pouvait pas lire ce qui était écrit dans le livre bien qu'il l'aurait voulu,car le livre était sur sa tête.Dans une autre partie de son rêve,il tentait d'ouvrir le livre,pour en feuilleter les pages.Beaucoup plus tard dans une autre partie de son rêve il était parvenu à lire ce qui était écrit dans le livre,mais chose curieuse,les pages du livre s'effaçaient lorsqu'il tentait de s'en souvenir.Il refit ce rêve plusieurs fois jusqu'à ce qu'il l'oublie.













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UN BROUILLON DE ROMAN SORTIT DE NUL PART


Evry le 16.1.2012.

J'ai retrouvé hier soir dans mes anciens brouillons un morceau de texte ,il est daté d'au moins dix ans le voici:.



Se livrer à l'écriture comme il le fît par la suite d'une façon si obstinée et si obsessionnelle c'était probablement sa façon à lui de lutter contre le sentiment angoissant de sa propre disparition ;écrire c'était peut être conjurer l'angoisse que s'était emparé de lui à la vue d'un livre qui s'effaçait.Le souvenir de cet instant inoubliable ou il avait vu surgir un petit garçon en train d'essayer de lire dans un alphabet aux couleurs un peu passées,lui revint à l'esprit .Il avait su dés cet instant que toute sa vie était là, dans la forme colorée des lettres qui surgissaient sous ses yeux .Elles annoncaient la création d'une vie joyeuse et éternelle.Savoir lire dans cet alphabet c'était construire un monde magique peuplé de figures élancées quasi intemporelles . Les pages de ce livre ne s'effaçeraient jamais, elles étaient sculptées pour l'éternité .



J'avais écrit ce passage à une époque ou je ne songeais pas écrire un affreux roman-post moderne,je songeais plutôt à un autre projet de roman que j'avais abandonné comme c'était souvent ma manie .Je me dit aujourd'hui qu'un roman invisible s'écrit peut être dans mon dos ,il suffit d'être patient un jour il surgira , je pourrais le lire.



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POURSUITE DE MES ECRITS



UN QUATRIEME FRAGMENT DE MEMOIRE RELATIF A MON ADOLESCENCE BIEN DIFFERENT ENCORE DES QUATRES QUI PRECEDENT.






LE ROUGE GAZON.

Une simple histoire sentimentale.

C'est le nom d'un lieu dit situé sur les crêtes ( c'est à dire sur la ligne haute des montagnes qui font séparation entre l'Alsace et les Vosges) une chaume est également située à cet endroit. St Jean gardait en lui le vague souvenir d'une ballade que lui et ses camarades avaient effectués avec les jeunes filles qui appartenaient elles aussi à la Joc , ou peut être aux guides une association catholique qui est un peu l'équivalent des scouts féminin. Ma mémoire a retenu ce souvenir,bien qu'il ne contienne pas énormément; pourtant l'image d'un gazon rouge aussi rouge que l'herbe entrevue par Boris Vian dans un de ses romans aurait pu m'inciter à une rêverie aux allures fantastiques; mais il n'en était rien ,je ne voyais apparaître à travers ma mémoire que d'anciennes images d'un naturel sans fard .Sans doute étais ce dût à l'allure de mes souvenirs.A cette époque les garçons et les filles lorsqu'ils sortaient par bandes s'appliquaient à mettre une sorte de distance en eux ,ils marquaient une réserve dans leurs rapports car c'était l'usage .Cela ne les empêchaient pas de s'amuser follement chaque fois que l'occasion se présentait. Le fais de faire une ballade entre garçons et filles et de dormir sur une chaume dans une pièce collective n'était sans doute pas si fréquent, c'est peut être bien pourquoi, St Jean à gardé en mémoire cet événement .Quand la mémoire lui revient,il se souvient surtout des jeunes filles ,de leurs rires moqueur et déluré qui fusait à l'intérieur du vaste dortoir ou ils étaient installé,le dortoir respirait l'odeur du bois mais étais ce bien tout? Etais ce en tout cas suffisant pour qu'il garde en mémoire ce jour plus qu'un autre? Résumons, nous cette journée était associée dans son esprit au grand plaisir de la marche sur les sommets; elle était aussi associée au souvenir du rire des jeunes filles qui marchaient avec la bande de garçons qu'ils formaient; étais ce suffisant pour conserver en soi pendant si longtemps et avec une telle vénération le souvenir d'une telle journée?.Non! St Jean le savait bien; s'il conservait ce jour au fond de lui blottit comme une chose très ancienne qu'il avait fini par aimer, c'est que cette journée était surtout associée au beau souvenir d'instants passés en présence d'une jeune fille dont il était tombé follement amoureux quelques années auparavant (sans jamais qu'elle le sache ) alors que lui et elle n'étaient encore que des enfants. St Jean avait vénéré cette jeune fille comme une image pieuse par le passé ,il la regardait à présent avec étonnement, car elle avait grandit, elle était t'elle qu'il rêvait de pouvoir l'entrevoir dans le souvenir de la promesse qu'il s'était fait à lui même (de lui avouer son amour) lorsqu'il serait en était le faire;lorsqu'elle serait plus grande et que lui même aurait grandit .Tout cela ce jour là,lui revenait à l'esprit. N'avait il pas voulu jadis avec son coeur d'enfant s'emparer d'elle,il avait décidé plus tard d'en faire sa femme.Il était résolu et déterminé,demain il la ferait sienne.Il s'était promis d'attendre aussi longtemps qu'il le faudrait,il tenait à ce que son coeur reste ferme,il attendrait le temps qu'il fallait,des années et des années; lorsqu'il serait devenu en âge pour lui avouer son amour, il lui déclarerait sa flamme,l'avait il oublié!Aujourd'hui, il allait sur ses presque dix sept ans,il était devenu en âge de tenir sa promesse pourquoi restait il sans rien faire? Il lui suffisait de fermer les yeux pour sentir le parfum de ses désirs passés ,il revoyait dans un coin secret de sa mémoire l'image merveilleuse qu'il avait d'elle,elle était même presque plus belle qu'hier. L'image adorée ne s'était pas encore entièrement dissipée, il la gardait encore en lui comme un pieux souvenir qui ne voulait pas partir.Aujourd'hui il revoit le visage adoré, il pourrait le toucher il pourrait s'en emparer, le tirer à lui, le caresser,il lui suffirait d'avancer,de faire quelques pas de déclarer son amour ,de la frôler doucement,il pourrait créer le frisson qui l'envahirait et la ferait s'émouvoir et céder ,l'aimer lui dire combien il l'avait longuement aimé ,il n'avait qu'un pas à faire. Non! Il resterait là,immobile sans rien faire.Il observait par la fenêtre les contours dorés de la vaste montagne ou ils étaient venus pour marcher; il regardait le flanc des roches grises et roses qui s'allongeaient à l'horizon et formaient un délicieux spectacle ,il regardait le ciel blanc et bleu limpide et phosphorescent qui jaillissait comme dans un rêve au dessus des montagnes ;les reflets d'or d'une chevelure dont il avait un jour voulu baiser les éclatants reflets lui apparurent lovés à travers les nuages .A travers le soleil rouge qui se couche et qui illumine le dos râblé de la montagne, il retrouve le visage adoré de la petite déesse qui illuminait ses nuits d'enfance; il s'étonne pourquoi ne la ravît il pas? Pourquoi ne cherche t'il pas à la prendre maintenant qu'il pourrait être fidèle à la promesse qu'il s'était fait hier de la prendre pour toujours.Il observe le soleil qui décline ;sur son visage se dessine un léger sourire,il remarque qu'une légère pointe de tristesse s'est glissé en lui ;il sait déjà à cet instant que sa vie ne sera pas telle qu'il l'avait imaginée hier dans ses plus vieux et dans ses plus fous rêves d'enfant. Il sait que la jeune fille qu'il avait aimé, adoré comme une déesse ,vénéré comme une reine , admiré comme une pierre magique éclatante se jettera probablement dans le coeur d'un autre ,que c'est un autre qui l'entourera de ses bras pour la faire chavirer, c'est un autre qui lui offrira baisers et caresses ,un autre qui l'aménera dans sa maison,car lui St Jean ne sera pas de la fête ,il n'ira pas la prendre et la serrer contre lui ,il n'ira pas lui déclarer son amour ; il a décidé à l'instant que sa vie se ferait ailleurs,loin du paradis de son enfance,loin des rêves qu'il avait entrevu; c'est pourquoi il regardet la jeune fille avec une telle intensité;il sait déjà qu'il a abandonné l'idée de la faire sienne de la conquérir, de se l'approprier ,d'en faire sa femme sa compagne pour la vie, il l'observe ,il ne craint pas d'affronter son rire léger son regard joyeux, il observe la blonde chevelure qu'il avait vénéré ,il la regarde nostalgique et comme envouté par ses reflets et son sourire ,il la regarde comme le marcheur qui vénère l'aube et les rayons naissants du soleil; il l'aime toujour,il l'aime toujours et encore, mais il sait que son destin à décidé de lui ravir son rêve , son destin l'appelle ailleurs,c'est pourquoi il a renoncé au fond de lui à la prendre à s'en emparer ,il sait que sa vie ne sera pas mélangée avec la sienne ,car il a vu son coeur prendre une autre direction,il a vu son coeur reculer.C'est pourquoi il la regarde avec autant d'intensité,il la regarde à présent comme on regarde le feu du soleil ,un feu rouge intense qui décline ,un feu de braises ardentes qui se déverse sur le gazon de cette fin d'été ,le gazon devient rouge , il est en feu,son coeur est remplit d'une immense tristesse et d'une joie presque surnaturelle.Il sait qu'il va la perdre!.


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TRAGISME

DU ROMAN A LA REALITE.
Un cinquiéme fragment.

Dans le souvenir de cette journée; il y a les sommets splendides et la marche sur ces sommets qui me reviennent en tête, il y a le plaisir vénérable associé à la marche, au sol d'herbes rases qu'on trouve sur les chaumes illuminées par le soleil couchant ( Le Rouge gazon) il y a des odeurs ,des paysages , des levés et des couchés de soleil associés à la fraîcheur des saisons automnales sur les hauteurs Vosgiennes ;il y a les éclats de rire des jeunes filles qui m'entouraient à l'époque de mon adolescence, et plus spécialement le visage d'une jeune fille que j'avais adoré en secret, il y a cet univers d'une beauté sans fard , et d'un naturel supérieur qui est celui des grands espaces que l'on ne trouve que sur les sommets ; ces éléments me reviennent par bribes et par fragments par le trou pas encore entièrement clos de ma mémoire; j'y apercevois mes anciennes espérances et mes anciennes chimères , mes anciens sourires et mes anciennes douleurs, j'y redécouvre des amitiés et des amours que j'avais presque oublié; une partie du voile qui recouvre ma mémoire s'est levé ici un court instant pour me rappeler à mes vies passés. Mais tout cela ,tout ce qui était écrit ici ; tout cela n'est il pas de l'ordre du rêve?Tout cela n'est il pas dût à une erreur de perception que j'aurais fais dans l'impression et dans l'interprétation de mes sentiments? Sentiments si lointains,à peine perceptibles .Pourtant je n'avais pas rêvé, elle était bien réelle la jeune fille,la jeune fée qui avait éblouit tout un vaste pan de mon paradis enfantin; elle s'était levée pleine d'ardeur,pour se saisir de la ramure d'or des déesses invinsibles ,celle des élues,des promises et des prédestinées et elle l'avait planté et arrimé dans mon coeur et lorsqu'elle était réapparu plus tard beaucoup plus tard ,quelques années plus tard seulement;alors que j'aurais pu la toucher m'en emparer et déposer sur sa bouche le baiser discret et fatal de l'amant,du fidéle du conquis ;je l'avais abandonnée ,elle était devenu une autre,elle s'était transformée,elle était devenue extraordinairement belle et sublime une belle étrangère ; je ne savais si c'était un autre que moi - l'infidèle à sa promesse- qui l'avait rendu si totalement nouvelle ,si totalement différente,si totalement étrangére ; j'avais seulement dix ans lorsque je l'avais aimé à la folie ,à présent j'en avais seulement seize ou dix sept ,mais il me semblais pourtant ce jour là ,que j'en avais cent .Une idée nouvelle de la vie s'était lestée en moi;aidée sans doute par mes puissantes chimères elle m'avait rendue les choses différentes;je l'aimais toujours la merveilleuse jeune fille la folle déesse qui passait sur le trottoir et que j'acceuillais dans mon coeur chaque fois avec vénération; j'aimais toujours mon rêve ,mon rêve d'elle obstiné,obstinément amoureux de mon rêve et de sa sublime et incandescente ardeur je m'étais rendu à l'idée que ce rêve d'hier,ce rêve d'enfance deviendrait un jour réalité ,je voulais faire ma femme de la jeune fille adorée ,mon coeur obstiné d'enfant rêveur avait vu que c'était elle ma futur aimée,ma puissante destinée; mais quelques années plus tard,un ciel plus ombrageux, m'avait projeté dans l'abîme de moi même,je ne savais plus déjà vers où aller; j'étais devenu un pestiféré à mes propres yeux,un travailleur de l'ombre,un esclave ;j'avais dût me plier au sort que le ciel m'avait fait ,j'étais passé de la lumière à l'ombre ,je ne m'estimerais plus assez glorieux un fois passer les portes de l'enfer des hommes ,pour conquérir la fière déesse d'hier.L'astre sublime qui avait envouté mes rêves d'enfant et consumé mes ardeurs innocentes avait fait dévier ma trajectoire,mon coeur s'était mis à flancher.Je poursuivais déjà une chimére,je voulais sortir de l'ombre,sortir de l'enfer ,c'était prioritaire,c'était ma seule résolution,je savais que je ne pourrais pas offrir à ma reine vénérée le manteau d'or et d'hermine,dont elle se devait d'être parée ,le manteau de coton brut que j'aurais pu lui offrir me semblait trop insignifiant,elle était devenue dans mon esprit une reine innaccessible .Je me sentais terrassé je me considérais comme un pestiféré je travaillais en usine (en boîte) ,j'étais devenu indigne d'épouser une reine J'avais franchi les portes de l'enfer ma condition sociale dressait un rempart invisible entre elle et moi.Je venais de m'apercevoir quelle habitait un autre monde.A dix ans je croyais détenir les clés du bonheur absolu,j'avais aperçu la femme de ma vie une déesse aux yeux bleu clair et au sourire limpide;elle avait des nattes châtain et son allure svelte m'emportait toutes les nuits dans un palais de verre scintillant de lumière couvert de roses ;mais j'avais aperçu quelques années plus tard à la lumière de la clarté naissante à travers le charnier du temps ,vers mes quatorze ans ,les marques cruelles intempestives de la destinée,elle me contraignait déjà à ramer en luttant comme un damné contre les vagues menaçantes qui effleuraient ma barque ,je devais m'éloigner, aller ailleurs de crainte de me fracasser contre les rochers,un vague navigateur me disait de souquer ferme,sans chercher à comprendre un jour où l'autre j'arriverais à ma destination,je devais fuir ce lieu inhospitalier m'enfuir vers une une contrée nouvelle qui contenaient tous mes désirs,tous mes rêves et toutes mes aspirations les plus fantaisistes, mes amours d'enfants n'étaient que des chimères,je devais avant tout souquer ferme pour me sortir de l'enfer où les hommes m'avaient mis.


(8)



UN SIXIEME FRAGMENT DE MEMOIRE (destiné à s'ajouter au cinquiéme qui précède pour le compléter).



LE SOURIRE ET LES NATTES D'UNE JEUNE FILLE QUE J'AVAIS DESSINEE.




C'était la même (ma déesse blonde)celle dont j'ai parlé plus haut,c'était elle; je la dessinais sur la même table où j'écris aujourd'hui la belle table en bois ciré à la cire d'abeille par ma mére ,la belle table octogonale de la salle à manger ,celle qui me verrait écrire un peu plus tard, mes fameuses pièces de théâtre lorsque j'avais dix neuf ans, ou ces fabuleux projets de roman improbables qui me taraudaient l'imagination; je la dessinais amoureusement avec application, sur cette même table ou j'écris présentement cet essais monstrueux mon roman-post-moderne . Je devais avoir pas plus d'une dizaine d'années lorsque je l'idéalisais ,j 'étais encore un enfant. J'étais encore un enfant dans le souvenir que j'en ai,mais j'étais fou amoureux et l'amour transcende tout il transcende aussi le regard des enfants.Elle était cette déesse blonde ,la seconde femme que je vénérais d'amour fou dans le secret de mon imagination , la première ayant été une jeune indienne (une jeune fille déguisée en Indienne) qui habitait un restaurant tout près de là maison des commis ou nous résidions. Je trouvais le jeune indienne supérieurement belle , j'étais irrésistiblement attiré par sa divine manière d'être. Ma déesse blonde avait aussi une beauté singulière inégalable et personnelle.Nous avions exactement le même âge,je l'attendais tous les jeudi lorsqu'elle sortait de ses cours de catéchisme;je me postais à l'entrée du couloir et je l'observais à travers les carreaux du deuxiéme étage de la maison des commis ou nous habitions. Elle avait deux nattes, mi blond mi châtain, qui tombaient de chaque côté de son visage Elle avait un beau visage en forme d'ovale,comme celui des madonnes, elle portait une jupe et un pull bleu marine, des socquettes blanches et des sandales, comme en portaient à cette époque les jeunes filles qui appartenait à l'équipe des guides locales.Elle correspondait trait pour trait à ce type de femme que j'idéalisais dans mon for intérieur sans me poser de question et sans savoir pourquoi , comme si cette attirance s'était déposée en moi comme par enchanteemnt avant même que je sois né.Elle avait immédiatement attiré mon regard, j'en étais tombé follement amoureux ,elle avait la même beauté simple qu'une atrice que j'admirais Romy Schneider dont j'étais déjà à l'époque un fervent admirateur; dans mon esprit elles se ressemblaient,elles avait la même beauté la même prestance le même éclat ,comme j'étais fou amoureux des deux j'étais déchiré j'aimais autant l'une que l'autre ;mais ma jeune bien aimée était plus accessible que Sisi,j'avais cette chance tout de même de pouvoir l'observer passer tous les jeudis depuis la fenêtre de notre maison,c'était une chose qui m'emportait l'âme. Pour m'éviter de mourir d'amour et pour m'apaiser ,je m'étais mis pendant un certain temps à la dessiner,je voulais me la rendre de cette façon encore plus proche de moi,je voulais peut être m'emparer de son image ,pour pouvoir la toucher,la faire revivre plus intensément en l'épinglant dans mon imagination ,c'était par ce biais en la dessinant que je croyais la saisir. Je prenais un temps extrême pour la dessiner;je la dessinais en secret car je ne voulais pas que ma mére me surprenne en train de le faire,j'avais peur de devenir ridicule si on découvrais que j'étais amoureux .Je la dessinais avec application , avec des crayons de couleur, je la dessinais en secret sur cette belle table vernie ou j'écris présentement ( Ma table mythique , ma table à voyager dans le temps,ma table de voyageur explorateur voyageant hors du temps*) . J'étais heureux d'avoir pu me la représenter au réel et telle que mon imagination la voyais ,de façon à l'avoir toujours sous les yeux en permanence .Je l'avais dessiné telle que je la voyais,avec ses nattes blondes son uniforme bleu,ses soquettes blanches qui lui montaient jusquà mi genoux ,son col blanc qui débordait éclatant sur son pull échancré,son visage allongé,ses yeux gris,brun doré ou bleu je ne sais plus ,sa bouche était toujours agrémenté d'un large sourire; je la contemplait chaque fois à en perdre l'âme. Elle hantait mes rêves et mes nuits, j'avais décidé d'en faire mon épouse lorsque je serais en âge de l'épouser ,je la gardais sous la main pour plus tard . Elle m'impressionnait j'avais peur de lui parler, je n'étais pas sur de moi, je n'aurais pas su d'ailleurs ,car au final j'étais timide; je devais me contenter de la voir surgir comme un mirage ,chaque fois qu'elle passait devant notre maison ; je guettais sa venue avec anxiété,je la guettais comme on guette l'apparition d'une comète ; elle était mon rayon de soleil, ma joie secrète mon premier ou plutôt mon second grand amour d'enfant. Quand je l'ai revu quelques années plus tard, alors qu'elle me paraissait plus accessible, vers mes dix sept ans; ( dans la partie de fiction que j'ai décris plus haut au Rouge gazon ) je voulais prendre le temps de la contempler à ma guise pour savoir ce qui m'avait tellement bouleversé en elle,et surtout je cherchais à savoir ce qui l'était advenu de mon vieux rêve d'enfant. Sans doute elle m'attirait toujours autant physiquement, mais déjà j'avais noté qu'il y avait dans sa manière de penser et dans sa façon de voir des différences notables entre nous; elle ne sortait pas d'un milieu ouvrier, elle avait une façon différente de penser qui provenait pour partie de son éducation et du milieu dans lequel elle avait vécu; dans mon esprit, elle ressemblait déjà un peu moins au modèle de la petite fille lumineuse que j'apercevais tous les jours depuis ma fenêtre à l'époque ou je la vénérais. Un voile recouvrait son apparence ,il était d'une épaisseur infime ,mais il me laissait à penser que sa façon de voir le monde et la mienne n'était plus compatible;elle raisonnait d'une façon pragmatique, elle avait trop les pieds sur terre, et moi je les avaient toujours ailleurs; je m'apercevais de la différence ,surtout depuis que je travaillais ma vision du monde avait changé ; au yeux du monde je n'étais devenu rien de plus qu'un simple ouvrier ,elle était fille d'un commerçant,et cela soudain nous séparait.Elle était fille de commerçant et cela avait son importance, car une fille de commerçant voit le monde d'une façon entièrement différente de celle d'un ouvrier ( sauf exception bien sûr ) .Je n'avais plus dans mon esprit les mêmes chances pour lui plaire ,j'avais rejoins le camp des laborieux ,j'étais devenu ouvrier et dans mon esprit ,c'était chose humiliante , car ma nouvelle condition me ramenais un pan en dessous d'elle ;la seule chose qui aurait pu me redonner du prestige ,mais je n'y pensais pas,c'était trop loin de moi ,c'était que je pouvais potentiellement devenir contremaître comme mon père,car un contremaître jouissait de plus de prestige qu'un simple ouvrier ;mais l'idée de suivre le même chemin que mon père me révulsais. Je voyais se dessiner malgré l'affection profonde que je lui portais encore, les différences de nature qui nous séparaient ,je me disais avec tristesse que l'amour et le culte que je lui avais voué lorsque j'étais enfant, tout cela appartenait à l'histoire passée. Je ne pouvais pas l'aimer avec la même ardeur qu'hier ,car j'avais changé et elle ausi .Je ne pouvais pas m'empêcher pourtant chaque fois que je la regardais de repenser à cet amour violent qui m'avait pris et qui m'avait jeté au septiéme ciel ,je ne pouvais pas ignorer que je l'avais portée aux nues qu'elle m'avait fait rêver.Je m'attristais que cette image de feu que j'avais tenu en moi lorsque je la voyais dans ma tête d'enfant puisse si facilement s'estomper et je me demandais si dans un sursaut ultime,je ne pourrais pas la conquérir,tout en faisant fît de tous mes préjugés la concernant. Mais pour finir ,c'est elle qui me donnât le coup de grâce. Alors qu'un jour je l'avais revu et que nous discutions entre amis,elle se mit à se moquer avec un certain dédain de la stupidité et de l'ignorance des ouvriers qui étaient disait elle :- Incapables de gérer leurs comptes , ils ne tenaient même pas de comptabilité de leurs dépenses,ils étaient le plus souvent des retardés- . Je reçu à cet instant un coup sur la tête;ce jour là,à l'image de la déesse que j'avais portée sur un pieds d'estale se substitua soudain une simple fille de commerçant .C'était terriblement décevant de l'apercevoir sous ce jour;c'était comme ci elle avait rompu un charme.

ELLE ETAIT

L'enfant d'un couple d'épiciers qui tenait un bazar dans une partie base du village .Dans un premier temps comme je l'aimais toujours je lui trouvais du bon sens et je me disais qu'elle n'avait pas entièrement tord dans ses réflexions,mais comme j'étais ouvrier je savais aussi que ce qu'elle disait avec un léger mépris en parlant d'eux ne s'appliquait qu'à certains d'entre eux,et qu'il révélait surtout une forme de préjugé et un léger mépris pour ce milieu car elle était d'un autre bords ;ma mère qui était ouvrière ,tenait parfaitement ses comptes à jour et beaucoup d'autres femmes d'ouvrier en faisait autant. Cela me confirma cependant dans mes appréhensions ,il était évident qu'un fossé nous séparait, je l'aimais toujours car j'étais resté attaché à son ancienne image ,mais une barrière se dressait entre elle et moi ;elle n'appartenait plus à la même famille de pensée que la mienne ,ce qui ne m'étais jamais passé par l'esprit étant enfant ,je l'adorais comme une déesse je la regardais comme une figure sacrée j'étais innocent ,j'étais un grand rêveur. Nous avons cessé de faire partie du même monde dés l'instant où j'étais devenu ouvrier.Si j'avais été vraiment obstiné cela aurait pu m'encourager à la conquérir,car je ne craignais pas les défis ;mais sortir de ma manière de penser pour raisonner comme elle raisonnait me paraissait une absurdité profonde ; je refusais d'adopter le point de vue d'un épicier pour la conquérir , car je savais à présent, que c'était désormais la seule façon de pouvoir la séduire,l'amour que j'avais conçu pour elle s'effrita peu à peu lorsque je me mis à réaliser qu'elle m'était devenue une étrangère par sa manière de penser, elle m'apparu alors d'une seul coup moins sublime. Au fil des années quand je reviens dans mon village à chaque fois que je la croise ,je la revois avec l'œil de mes dix douze ans ,il me reviens en mémoire en filigrane la jeune fille aux yeux rieurs dont j'avais été follement amoureux ,me reviens aussi en mémoire le portrait magique que j'avais fait d'elle,je l'avais peint avec la fougue et la sincérité dont seul sont capables les être passionément épris ; son visage rieur ses tresses blondes et sa tenue bleu marine à col blanc appartient toujours à un grand rêve qui ne cesse de m'éblouir et de me taroder lorsque je le revois avec mes yeux d'enfant.En la revoyant,je regarde passer la vision angélique et lumineuse surgie d'un très lointain passé,un passé si lointain et si proche par instants que je crois bien que je pourrais le toucher si je tendais mes doigts vers lui pour le faire réapparaître .Elle n'a probablement jamais su l'amour que je lui ai porté,le culte que je lui ai voué ,elle est resté attaché à ses habitudes,à ses façons de voir ,elle vit toujour dans mon village un village que j'ai presque déserté ;elle raisonne toujours j'imagine en commerçante,elle a marié je le sais un artisan ,elle ne m'accorde qu'un bref regard lorsque je la croise et c'est très bien ainsi , elle se souvient tout juste de moi en communiant peut être ,car nous étions de la même année de catéchisme ;je l'aime comme un morceau de paradis ,un paradis qui a obstinément survécu à toutes les épreuves du temps ;elle appartient au monde merveilleux et contrarié de mon enfance cela dresse un pont invisible entre elle et moi ,un pont dont je suis le seul à pouvoir faire apparaître de temps en temps la courbe sublime et l'élancée hardie ,tout cela se passe dans l'espace intime et secret de ma mémoire et c'est très bien ainsi. .

(9)

UN SEPTIEME FRAGMENT DE MEMOIRE SE RAPPORTANT A MON ADOLESCENCE ET AYANT QUELQUES RAPPORTS AVEC LES PRECEDENTS.



UN ABBE HORS NORMES(4)
    Ce récit fait suite aux portraits que j'ai déja dressé de l'abée G ( -l'expérience de la vie - l'abbé était plein de fougue-).


Je l'appelerai Pascale,faute de l'appeler par son vrai nom. Si je ne l'appelle pas par son nom, c'est que j'ai encore l'ancien réflexe de ces écrits; je désirais à une certaine période qu'ils restent anonymes, je ne voulais pas qu'on puisse ( le cas échéant) reconnaître leur auteur, je m'arrangeais pour dissimuler ou pour maquiller les noms des personnes . Aujourd'hui ou je commence seulement par me faire à la vague idée de les faire paraître, le soucis de l'anonymat ne revêt plus la même importance pour moi; car quoiqu'il en soit même si ces écrits voient le jour de mon vivant, il y a peu de chance que ceux qui les liront puissent s'y reconnaître; avec le temps ceux qui le pourraient que trouveraient ils d'ailleurs dans ces écrits qui puisse les contrarier? .Les êtres chers que je ne veux pas blesser, les ennemis que je ne veux plus combattre faute de vindicte , se reconnaîtraient ils dans mes écrits que cela au final ne pourrait guère les toucher, car il faut bien l'avouer pour qu'ils se reconnaissent et qu'ils en soient furieux, il faudrait que ces écrits accèdent à une sorte de notoriété qui fasse d'eux un objet de controverse,il y peu de chance pour qu'une telle chose se produise. C'est d'ailleurs plus égoïstement en pensant à ma tranquillité que je me refuserais à les publier ( moi étant ) si je savais qu'ils risquent de déranger (plus qu'en pensant aux autres ) ou peut être que ma rectitude moral m'obligera en dernier ( dans un ultime sursaut de scrupule ) à les différer ,mais dans ce cas c'est plutôt la pudeur qui m'inviterait à les tenir secrets car je parle parfois d'êtres qui me sont proches et je les montrent au quotidien ; ou encore autre hypothèse si les relisant je m'aperçois qu'ils sont vraiment trop médiocres; j'aurais alors le réflexe salutaire de vouloir les supprimer; car j'aurais trop honte de les montrer .En fait ce qui peut réjouir l'écrivain fictif imbu de lui même ( tout dire à tout prix) ne réjouit pas forcément l'être humain que je suis resté malgré moi.Si ces écrits devaient apporter le trouble il vaudrait mieux sans doute qu'ils ne paraissent jamais , car à quoi sert d'écrire si l'écriture crée des blessures, détruit des amitiés ou crée des hontes autour de moi. Ma hantise de les montrer serait encore plus forte si je savais ces écrits ennuyeux ,j'ai toujours conservé en moi des blessures liées à ma vie d'écolier,à une certaine époque on ne voyais en moi qu'un élévé médiocre.C'était parfois l'impression que je recevais en provenance de ceux qui avaient pour vocation de m'instruire ,j'avais l'impression dans leur regard que j'étais toujours destiné à échouer et que j'étais nul en tout (sauf en dessin).






LAMENTO ET SOUVENIRS LYRIQUES




Je m'excuse de ces lamentos ,les plaintes continuelles que j'émet en racontant mes souvenirs paraîtront trop fréquentes à certains je n'aimerais pas non plus être pris pour un chialeur ;mais j'ai appris par expérience que les hommes ( dont je fais partie) ne peuvent s'empêcher de juger à tord et à travers leurs semblables c'est pourquoi aussi je dois bien réfléchir avant que de balancer devant leur yeux ma vie toute entière ou presque,je dois me garder d'être trop nu,trop vulnérable trop entièrement exposé . D'ailleurs, je parle ici de ma vie, mais j'expose aussi par ricochet la vie de quantité d'être humains que j'ai côtoyé et qui possèdent eux aussi des vies entières, qui doivent être rendues à leur intégrité.C'est pourquoi je dois faire en sorte d'être le plus intégre possible moi même dans la description des mes souvenirs et dans les sensations qui leur sont associées.C'est pourquoi lorsque je revois dans ma mémoire l'image de Pascal curé rouge,prêtre contestataire au charisme chavirant et que je retrouve par les hasard de ces écrits ce personnage exceptionnel sur ma route,je me dit que je dois serrer les freins et prendre garde de ne pas balancer n'importe quoi à son sujet.Alors que je rédige ces mémoires sa vie à déjà basculée dans l'affreux néant ,il me semble bien ne pas l'avoir seulement imaginé , je n'ai pas rêvé on ma annoncé sa disparition au détours d'une nouvelle en provenance de mon pays natal .Alors que je l'aurais vu dans mon imagination qui l'avait ennoblit assis juste avant que la mort ne vienne le surprendre dans la position d'un buddha prêt d'accéder à l'illumination ,tant j'étais convaincu que sa foi pouvait lui faire accéder aux plus hauts degrés de l'enstase (je le voyais assis en pleine méditation comme un immortel sous un arbre sacré),j'ai reçu contre toute attente des nouvelles de lui avant sa disparition qui m'ont parues sombres ;on ma dit qu'il s'était mis à boire ,qu'il avait chuté dans un puit sans fond .Un pessimisme violent qui surgissait de temps en temps en lui,avait repris le dessus et avait terrasé ce titan,car c'était un homme plus haut en hauteur que certain ;illuminé par sa foi qui était d'une vigueur peu commune il pouvait sauter les obstacles les plus rebutants ,mais il pouvait aussi sombrer par le biais d'une faille que je ne lui connaissais pas,car il nous la cachait à nous ses admirateurs.Je n'osais imaginer le calvaire qu'il avait du vivre,les derniers temps de sa vie, après avoir consacré la plus grande partie de son existence à se battre au milieu d'un monde hostile dans un monde qui ressemblait comme deux gouttes d'eau au monde apocalyptique décrit par certains passages des Saintes écritures,c'était le monde de ma pré -adolescence remplit de figures de démons et de lumières incarnées par des figures tutélaires.Il était lui même une figure apotropaique ,il détournait du mal et tentait d'injecter de la foi et de l'espoir à des êtres soumis à la régle immuable de la fatalité .Il avait éclairé de sa foi qui était ardente comme le feu ,des esprits apeurés des êtres mous et indéterminés,des fils de pauvre des âmes perdues dans l'enfer de la société inégalitaire,et il avait chuté au dernier moment comme une simple brebis égaré au milieu du troupeau .La solitude l'inactivité ou un désespoir brutal l'avait envahit.Sa mission charismatique terminé,sa chute avait été immédiate,il avait perdu le goût de la vie,il ne pouvait plus sauver les brebis égarés il en était devenu une à son tour. Nous marchons tous à la poursuite d'un but qui éclaire nos vies , et lorsque le but vint à manquer, nous retombons dans l'océan de nuit qui engloutit nos âmes toujours apeurées par la vue de la mort , nos marches nous portent alors vers les ténèbres.Nous n'avons plus d'autre recours alors que de nous tourner vers les nouveaux prophétes qui affirment avec célérité-Dans nos ténèbres il n'y a pas une place pour la Beauté.Toute la place est pour la Beauté.-(René Char.Fureur et mystére .Page 237).Parole de poète dont je me badigeonne la face et le corps tout entier ,car je suis toujours aussi avide d'espérance.Mais cela me sauvera t'il pour autant de ma misére et de l'égarement.Lorsque je repense à cet homme, Pascal ,je me revois traverser le coeur en émoi les prêches qui emflammaient mon imagination,lorsque du haut de sa tour je le voyais qui lançait ses invectives à ses paroisiens ,ses brebis égarées je voyais peut être Savonarol ou Bossuet dans cet homme,car mon imagination travaillait vite.Ainsi c'est le panoramique entier de toute une époque qui surgit devant mes yeux; lorsque je revois Pascal ,je revois les fantaisies et les brisures d'une époque ,ce n'est pas une moindre affaire que de revoir une partie de mon passé en y replongeant d'une manière si absolue qu'elle me met en demeure de revoir les choses non pas telles qu'elles étaient dans la réalité ,mais t'elles que je les avaient vécues intérieurement dans ma mémoire. J'imaginais déjà à mon époque au contact de cet amoureux furieux de la parole de Dieu,des discours,des prêches et des harangues .Dejà deux êtres se bousculaient en moi, le sage et le timide l'introverti,et l'illuminé ceux que je pouvais préssentir en moi même au contact de ce prêtre italien au visage taillé à la serpe ,je revois en même temps par ricochet le visage frêle du jeune homme innocent buté et obstiné et plein d'ardeur que j'étais .Cet homme me servait de modéle, il avait en lui une force de caractére et une intégrité qui me subjuguais ,cet homme reste toujours présent dans mes pensées,même si elles se sont ramollies. Il fut à une époque de ma vie ( une époque difficile car c'était pour moi une période de mutation) le seul être intellectuel qui m'ait permit de penser mon rapport à la réalité d'une façon différente. Il imprimait dans les intelligences ( à peine en état de se penser) les premières lueurs que la conscience doit produire pour se rendre indépendante ; Pascal nous apprenait à penser (à nous ces jeunes disciples) ,mais surtout il nous apprenait à - penser- ,à penser plutôt – qu'à raisonner- . Un homme hors d'état de penser n'est pas à la hauteur de la destinée humaine qu'il doit affronter en naissant, c'était son enseignement .Il était d'une simplicité remarquable. Il nous apprenais surtout à penser en rebelle , car disait il toute pensée réellement autonome est rebelle,elle doit fait résistance à l'ordre lorsque celui ci est injuste.Et l'injustice est partout,c'était son mot favoris.-L'injustice est partout!- C'est de notre capacité à être libre ,que dépend le sort du monde,c'est cette capacité à être libre qui peut faire reculer l'injustice ;être libre c'était aussi pour lui qui enseignait la religion, être libre devant Dieu .De dieu,il n'en parlait quasiment pas;lorsqu'il évoquait le sujet,il ne disait pas Dieu,mais la foi. C'était la foi que nous avions en Dieu qui était pour lui la chose la plus fantastique la plus déterminante la plus considérable. Il considérait le reste sans importance .Un jour que nous parlions de la foi et de la liberté de conscience il me dit à brûle pourpoint sans que je comprenne pourquoi – une chose qui me pétrifia -Ta mère n'a rien compris à la foi,c'est une bigotte!-.Sur le coup son langage de barbare me choqua ,car je ne voyais pas le rapport avec l'image qu'il m'en donnait subitement et les entretiens que nous avions ;il tenait peut être à me dire ses pensées secrètes à l'égard de ma mère;mais cela n'avait fait que me porter à sa défense .J'avais été surpris par cette attaque surtout surpris qu'il puisse avoir de ma mère une idée aussi nette.Il devait la rencontrer sur les bancs de l'église,elle s'astreignait à les fréquenter par un reflexe immuable de son éducation qui l'avait rendue maniaque devant Jésus ,elle avait reçu les commandements affabulateurs d'une religion de bas étage inculqué par des curés stupides,elle en avait fait son bagage.



SACREMENTS

I)

Dieu pour ma mére c'était une image de l'autorité qui voisinait avec le pouvoir symbolique de l'église et celle des patrons qu'elle mélangeait dans le même compartiment avec une innocence imbécile ;elle avait fréquenté comme bonne à tout faire et gouvernante cette société affairée par son salut ,pour elle la religion ,l'église et le patronat c'était le même tissu, la même grossière chose (qu'elle trouvait belle).


2)
L'affrontement verbal jouait dans nos rencontres avec Pascal un rôle déterminant ;nous étions (dans une moindre mesure) comme dans les école de moines tibétains , qui s'exercent à développer à travers des débats réguliers une clarté d'esprit ,afin de mieux discerner les méandres du vrai et du faux; dans la confrontation de nos points de vue nous nous efforcions d'acquérir de nouvelles façons de nous mouvoir .


3)
Il y a un autre point sur lequel Pascal ne faiblissait pas; pour lui , la pensée ne pouvait pas être dissociable de l'action; c'était avant tout un être pétrit d'engagement, il considérait que l'engagement dans la réalité devait être total ,sans restriction .


4)
Il était homme de dieu ,mais il était aussi certainement ami de Socrate car il pratiquait la même technique d'accouchement par l'introspection et par le verbe. Mais avant d'être un fidéle disciple de Socrate ,il était un disciple du Christ .


5)
Son Christ à lui était provocateur rédempteur et agitateur ,c'était un insurgé divin; pour lui le message du Christ était un message révolutionnaire ; c'était sa conviction profonde,il affirmait péremptoirement que le Christ était un révolutionnaire le plus grand révolutionnaire de l'histoire d'occident, et sur ce point il était intraitable ,et si on essayait de le contredire il se fâchait.



RETROSPECTION


I-
Aujourd'hui je ne sais pas ,même avec la distance du temps ce qu'il me reste de cette vie ancienne .Mon esprit contestataire est toujours le même ,mais ma foi s'est effondrée,surtout ma foi en un Christ lumineux et rédempteur. Je suis devenu plus vite que prévu sans doute un esprit rebel,un païen plutôt qu'un chrétien, un païen moderne sensualiste impie et révolté contre les singeries hypocrites des hommes mes semblables .Je suis devenu un sceptique ,un égotiste rongé par le doute,mais capable de compassion ,un idéaliste légérement désabusé,mais pas encore entièrement aigri,je reste encore susceptiblement et possiblement accessible à la grâce et à l'émerveillement,mais je doute encore,j'ai du plomb dans l'aile,je dois m'accrocher pour ne pas céder à l'anéantissement au désespoir et à l'emprise obsessionnelle de mes égoismes qui m'assiégent à perte de vue à tous instants.J'ai peu varié dans l'ensemble sur mes convictions,même parfois et de plus en plus fréquemment,je n'en ai pas;j'ai ajouté deux doses de lumière à ma vie ,la première c'est le jour où je suis devenu un peintre à part entière ,la seconde c'est lorsque j'ai fais la rencontre de Iris et qu'ensemble nous avons engendré un fils ;c'est la seule chose raisonnable que j'ai réussi à faire; la rencontre de ces deux entités extra planétaires ma redonnée du moral,même si une vie d'amoureux errant vient encore me tenter par instants;c'est de ces deux entité lumineuses que je tire ma principale susbtance.




RETROSPECTION

II-

Vers mes dix sept ans j'avais plus de lumière dans le coeur c'est sûr,mais j'étais aussi plus taciturne qu'aujourd'hui j'avais de la peine à respirer,mon époque me paraissait bouchée ,je regardais le monde avec scepticisme ,mais mon enthousiasme pour me battre était intact;alors qu'à, présent il s'émousse .Je venais progressivement de perdre ma foi en Dieu à cette époque ;la perte de ma foi je la m'était sur le dos du scandale permanente de l'humaine condition;de l'humaine condition telle que je l'observais au quotidien ,je détestais l'usine et tous les formes hypocrites qui alimentaient les rouages de la société.Comment ne pas perdre la foi face à l'imbécile commerce que les hommes ont érigés entre eux,pour s'asservir se tromper,se spolier et s'humilier. ;à peine avais je la moindre petite illusion sur leur sujet que la réalité me remettait les pieds sur terre ;je devais (dans ma tête) affronter l'infecte boue des tréfonds à chaque fois que j'observais des injustices autour de moi.J'apercevais parfois des Saints sur ma route comme Pascal ,c'était inhabituel ,ceux là irradiaient littéralement mon esprit ,ou bien j'étais en admiration devant certains êtres profondéments altruistes ,souvent d'ailleurs des êtres vulnérables qui rayonnaient de générosité. Certains de mes amis syndicalistes étaient des héros annonymes,ils avaient le sens du sublime et du sacrifice leur visage était transfiguré lorsqu'ils passaient à l'action,c'étaient réjouissant de les voir marcher à mes côtés ;mais je voyais aussi errer autour de moi des hommes ou des femmes devenus aveugles débiles impénitents ,souvent des êtres perdus,noyés ou intoxiqués par l'implacable injonction de la fatalité – C'est comme ça nous n'y pouvons rien ,cela ne sert à, rien de se débattre ,ce n'est pas nous qui décidons ,il y aura toujours un plus fort que que nous ,un maître et un esclave nous n'y pouvons rien nous sommes trop petit pour changer le monde!Nous sommes des chiens nous devons ployer l'échine pour qu'on nous donne notre pitance!-.L'humanité n'existait d'une façon idéale que dans mes livres ,lorsque je la contemplais dans le sommeil de mes certitudes philosophique à ce moment là,j'apercevais le grand génie humain,celui là m'émerveillait ,les grands poètes et les penseurs redonnaient du sens à ma vie ,je laissais alors reposer mes hargnes et mes révoltes dans une longue et affectueuse tendresse qui résultait souvent de la contemplation admirative des oeuvres magistrales des artistes que j'aimais,Delacroix,Rubens,Michel Ange,Renoir,ou Monnet ,mais de temps en temps je revenais à mes lectures d'enfant,je me replongeais dans Tintin au Congo ,dans la vie d'Astérix,ou dans les histoires merveilleuses tirées de Spirou des illustrés qui étaient étalés en vrac près du siége du cabinet de toilettes familial. .Je n'avais que quatorze ans et déjà je savais que ma vie serait un long combat que je m'égarerais à cause de mon obstination à vouloir rester moi même,car j'avais découvert que ceux qui persistent à vouloir le rester encourent souvent les foudres de la société .Lorsque je remonte le fil des mes vies anciennes ,je revois l'agitation et les remous causés par mes vies contradictoires;je plongeais dans des lacs de braise incandescentes dans des puits nauséabonds;et puis certains jour ,durant certaines heures ,je revivais,j'étais transporté hors de ce cauchemar,je m'échappais ,je devenais un être lumineux.Mon coeur oppréssé se lâchait je redevenais léger,je rerouvais l'amour de la vie ,je partais marcher dans la nature ,mon âme retrouvait sa forme initiale envoûtée par un chant d'oiseau ou par le souvenir d'un cantique inconnu qui surgissait de dessous les frondaisons ,j'avais le coeur en fête ,je lisais à haute voix les poèmes que la nature avait jetée au hasard sur mon chemin sous forme de – feuilles-mots de -livres cailloux- -de fols brin d'herbes- de fleurs sauvages senteur - de nuages transparents qui longeaient le ciel en
courant -je lançais des mots au hasard je m'inventais des langages inédits ;j'avais emporté avec moi ,ma voix,elle résonnait sous la voûtes sombre et délicate des arbres qui formaient une couronne au dessus de ma tête ,je m'énivrai en abondance de vies imaginaires,je devenais un diseur céleste ,un être invisible aux yeux des autres un être irréel capable de marcher sur le sol terrestre comme si c'était les eaux d'un fleuve divin.



RETROSPECTION


III-
Le lendemain ou le jour même, ou ces moments d'extase m'avait pris ,je retournais en serrant les dents sur les lieux de mon supplice,j' arpentais la jungle de mes métiers à tisser comme un damné qui retombais enchainé au pieds d'un colosse, j'avais l'esprit en feu,j'étais en pleine révolte.Remarquons pour parachever cette fresque abominable que mon ressentiment contre les choses terrestres était souvent attisé par mes lectures ;autant celles ci pouvaient m'embaumer et m'emparfumer l'esprit et les sens,autant celles ci pouvaient me rendre hargneux polémique et violent ;très tôt c'est dans la lecture vengeresse que je faisais des écrits de Robespierre et de Saint Just que je tirais le meilleurs de mes vengeances contre le monde; je lisais Robespierre et Saint Just en cachette ,mes écrits toxiques étaient planqués dans le placard en zinc qui était installé au milieu d'un couloir étroit qui sentait le tissu âcre et une odeur de graisse épaisse,c'était dans l'usine affreuse .N'en pouvant plus à cette époque d'arpenter la forêt humaine hostile dressé sur ma route,ces écrits servaient d'exutoire à mes hargnes.Marx Voltaire et Bakounine,vinrent ensuite pour me laver l'âme,j'avais renoncé aux pamplhets violent,Jean Jacques aussi vint pour m'apaiser,et Montaigne aussi pour m'aider à refaire surface,j'étais autodidacte et je me nourrissais de ce que je trouvais sur ma route de mieux et de plus haut,c'est à dire de plus exaltant et de plus héroique mais aussi de plus terne et de plus violent car dans les livres tout est partagé. L'amour immatériel pour les textes littéraires ,cette force transcendante qui brillait cachée dans les livres avant d'atteindre mon coeur ulcéré ,vint pour me sauver d'un chute inévitable dans l'abîme du nihilisme à une période où j'étais arrivé à la conclusion que toute l'agitation du monde était destinée à me perdre ou à me faire mourir .Mon esprit fragile était hanté par des images suspectes.Je suis tombé heureusement sur certains livres qui m'ont sauvés du chaos .Arrivé au bout du rouleau ,j'ai découvert dans un sursaut de survie les mondes merveilleux ,les espaces suprême invisibles du Tao ,les univers lumineux du cosmos de Theillard de Chardin,les Upanushade du yoga et d'autres textes sacré de l'antiquité,je n'étais encore qu'un adolescent révolté ,mais ces écrits me jettérent immédiatement dans un état de triomphal retour ;j'avais l'impression de naître une second fois en lisant ces textes intemporels ,je revoyais Dieu sous une autre forme ,je contemplais Dieu sous la forme du Buddha , sous la forme d'un Saint Zoroastre ou sous la forme d'un Yogi méditant dans une épaisse forêt .J'étais sauvé des eaux pour un temps.Ma vie était pleine de beautés cachées,cela ne dura qu'un temps mais ce fût assez pour me convertir au plaisir d'arpenter toutes sortes de grandes vérités ,des plus instantanées aux plus éternelles avec l'âme d'un novice illuminé par la beauté soudaine du monde.


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UNE POSE

CAR J'ARRIVE A CET ENDROIT DOULOUREUX OU J'AI ENVIE D'ECRIRE POUR PESTER CONTRE MOI.

Si je faisais rewriter cet ouvrage par un génie de l'écriture, je crois qu'il ne parviendrait pas malgré son talent à éliminer toutes les nombreuses imperfections qui minent ce manuscrit; elles sont si nombreuses que l'on comprendra par quel côté je peu détester l'homme qui s'est mis en tête (presque contre ma volonté) d'écrire ces mémoires,cet homme (moi) doit se compter au nombre des crétins prétentieux qui encombrent l'humanité avec leurs précieux moi et leurs grandes convictions d'écrivain débutant.C'est ainsi que je me voyais ce matin bien peu triomphal au réveil,lorsque je pensais à la confection de mon ouvrage ,j'étais pour tout dire franchement désabusé et certain d'avoir failli avant même d'avoir commencé à le coucher sur le papier.


XIEME SOLILOQUE



Il est étrange que la confrontation avec les idées qui animèrent une partie de mon adolescence, dans le souvenir que j'en ai gardé donne naissance à cet espèce de déferlement de mises au point, sur les fondements éthique de ma vie et sur la morale qui m'animait en arrière plan .Est ce l'objet de mon roman de mettre en scéne ces conflits?.Roman d'initiation ou roman d'aventure,roman psychologique ou roman d'historien dans quel registre m'acculent mes mémoires?;A l'époque de ma jeunesse j'étais comme tout héros d'un roman traditionnel encore en droit de me poser les questions essentielles que se pose tout homme normal dans un roman d'initiation. D'où je viens qui suis je? Que fait Dieu au dessus de moi ?. Aujourd'hui,le roman rétrospectif lié à mes memoires quarante ans plus tard, (j'écris en 2001) m'invite t'il vraiment à revoir ma vie avec des yeux plus aiguisés,ou avec une perspicacité plus acérée ?.Suis je plus avancé qu'hier?.Mon désir de comprendre et ma soif de vérité sont ils aussi vifs ?.La folle exigence de comprendre de ma jeunesse s'est elle tarie ,s'est elle accentuée où à t'elle regressée ? .Qu'ais je appris de la vie?.En quoi mon projet romanesque m'invite t'il à revoir ma vie d'une façon différente?.Si la réponse existe ,elle se trouve dissimulée dans un cahier mystérieux que j'ai rétrouvé et que je vois régulièrement réemerger à la surface de mes archives,ce cahier contient une vision de mes essais de théorie littéraire lorsque j'avais trente ans. Il y a eut un moment dans ma vie ou j'ai été pris de visions , ces visions ont déposées sur la surface de ma mémoire des mondes extravagants et fantastiques que je peine presque à me rappeler,tant ils paraissent éloignés de ma vie actuelle.Le cahier dont je parle ,contenait des théories qui redéfinissaient ma vision magistrale de la vie;à travers ce cahier je plonge encore aujourd'hui dans des univers aux issues toujours incertaines mais j'en aperçois d'autres qui font remonter à la surface de ma mémoire des intuitions littéraires géniales. Aujourd'hui lorsque je relis les pages à demi effacées de ces cahiers j'aperçois mille feux qui reviennent m'animer ,je crois apercevoir à chaque détour de mes anciens écrits un nouveau type de voyant qui s'épuisait à mettre à jour une nouvelle manière d'écrire et surtout des théories littéraire singulièrement percutantes.











Lorsque je reparcour ces notes ,je longe un long labyrinthe de fantaisies fait de textes difractés et de récits à glissières qui étaient suposés contenir la nouvelle écriture dont j'avais l'intuition qu'elle pouvait surgir,là où on ne l'attendait pas -Tirer des modes d'exposition aléatoires des récits la puissance même d'une découverte-Trouver un mode d'investigation du réel tiré de l'écriture elle même-.Ces théories littéraires je n'en parlerai pas davantage,j'aimerais plutôt les montrer en action lorsque le fil de mes récits me ménera à elles plus tard,si toutefois elles m'y ménent.



SUITE DE MON ROMAN.

La figure de Pascal cet être mi lumineux mi défait ma fait remonter le fil de gravité de mon être passé .Toutes les expériences accumulées depuis dans ma courte existence ,n'ont rien pu m'apporter de plus raisonnablement convaincant que celles que j'avais déjà aperçu au seuil de mon adolescence ,même si depuis je me suis renforcé,j'ai bien peu à me réjouir d'avoir pu percer les secrets de l'existence ,je suis toujours resté sur le seuil de la compréhension ultime ,l'âme défaite le coeur battant,j'ai dût admettre l'étendue de mes faiblesses ,la persistance de mes angoisses devant la mort et les questions de survie matérielles qui m'ont toujours accaparées ne cessent pour l'instant de me relancer.Est ce ainsi qu'on vit?.Aujourd'hui en plein âge mûr .Je suis toujours comme hier à l'époque de mon adolescence à la recherche d'une vérité charnière qui pourrait éclairer la vie,je suis moins tourmenté qu'hier ,même si entretemps j'ai parcourir un large chemin,je ne suis pas plus éclairé pour autant sur le vrai sens de ma destinée .J'ai cru la trouver en différents endroits ,j'ai tenté de la traquer parfois en dehors de moi en la prenant à revers parfois en embuscade sans savoir que cela aussi faisait partie du chemin. J'ai acquis plus de confiance en moi plus de conviction sur moi,j'ai pu transcender en partie celui que j'étais hier pour en faire un autre.A la fin,je suis enfin devenu celui que j'avais rêvé d'être ,je rêvais de conquérir le ciel la terre et mon futur,j'ai réalisé en partie mon rêveJ'avais fait de mes rêves une simple réalité,cela m'avait pris du temps.J'étais devenu un autre,j'étais devenu moi même.Je me souviens qu'à une époque je n'arrivais pas à m'appréhender tel que j'aurais voulu être,j'étais désespéré.C'était peut être à cette époque que j'ai compris qu'il fallait utiliser ses rêves pour conquérire le monde.Il fallait -faire de la résistance- ne pas se laissser abattre ,il fallait mener le combat toujours plus haut contre un ennemi invisible qui logeait en nous et qui nous disait d'abandonner nos illusions;nous étions responsables de nos propres défaites,il fallait rester debout,ne pas s'affaiser,persister à croire en nous même et en nos folies en dépis de tous ceux qui avaient décidé que nous n'étions rien,que nous ne valions rien et que nos folies étaient suspectes.Il fallait nous tenir droit dans nos folies et tenir bon jusqu'à leur réalisation ,c'était la seule chose à faire..Il ma fallu attendre plusieurs années,avant que se dessinent en moi les voies lumineuses tracés par mes folies ,il a fallu que j'attende de les voir apparaître clair et nets dans ma tête avant qu'elles commencent par devenir réalité,c'est pourquoi lorsque le désenchantement me reprend,je remonte la pente de mes rêves,et je reprend en main le totem ardent qui me noue à mes folies ,alors dans l'instant qui suit je retrouve mon courage car je vois resplendir les étincelles de vie qui alimentent et font vibrer la coque de titane pleine de vif et d'ardeur de mes folies ,elles me soutiennent,elles me soulèvent.


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Un huitiéme fragment pour constituer une suite aux précèdents récits sur ma vie d'adolescent. .



Les réunions qu'on avait avec Pascal se tenaient en général chez lui, dans sa chambre, à la cure.
La cure se trouvait ( et se trouve toujours ) à proximité de l'entrée du cimetière, de mon village natal.A l'époque dont je parle, (les années soixante); il n'y avait pas de syndicat d'initiative à l'angle de la rue qui mène à la cure, il y avait simplement le garde champêtre qui habitait là . La route pour accéder à la cure était la même que je prenais quand j'allais cueillir des myrtilles et des framboises , ou selon des champignons, elle débouchait sur un chemin qui menait sur un sommet qu'on appelait la croix de mission à cause qu'elle était surmontée d'un grand Christ noir en bronze cloué sur une croix blanche en béton,ensuite le chemin regagnait la forêt (dont il semblait issu ). La croix de mission est toujours située sur l'une des deux montagnes qui surplombait mon village, aujourd'hui rien n'a changé ou presque sauf une modernisation des habitats . Sur la montagne en face il y avait une grande Vierge patinée de vert ,que j'apercevais dejà depuis la fenêtre de ma chambre,elle aussi est toujours là. La chambre où je vivais à trouvée par contre d'autres locataires,car depuis la disparition de ma mére tout a changé.J'ai vécu toute mon enfance et toute ma jeunesse jusqu'à l'âge de vingt quatre ans au milieu de ce décor ,je m'étais tellement imprégné des lieux et de tout ce qui gravitait autour que j'aurais pu les dessiner presque entièrement en ayant les yeux fermés.




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UN NEUVIEME FRAGMENT

SUITE INVENTEE




La cure ( le bâtiment) ne serait pas si mal, si il n'était associé dans l'esprit de celui que j'appelle mon héros à une sorte d'image austère ( celle du célibat) et de la vie spartiate que les prêtes successifs qui ont habité ce lieu ont du vivre, car si pour eux il était naturel de vivre dans ce lieu destiné à héberger les hommes d'église, ce lieu lui était toujours apparu profondément énigmatique.Il avait du mal à concevoir qu'on puisse vivre à longueur de vie dans un lieu aussi austére ; il est vrai que son sentiment à ce sujet a évolué au fil du temps . Il s'etait transformé par exemple avec l'apparition d'un nouveau prêtre plus jeune fort sympathique ,beau,beau comme un David ,nouvelle version de la prétrise qui succédait à celle plus austère qu'incarnait l'abbé G...Pascal.Sa décontraction faisait contraste avec l'austérité dynamique et virile de ce dernier . Lorsque St Jean venait voir le jeune prêtre, il avait la sensation qu'un reloking formidable s'était produit dans ce lieu un peu sinistre , le jeune prêtre avait rendu ce temple du sacerdose austère plus lumineux ; à cause sans doute de sa manière de vivre moins encombrées ,plus moderne plus accessible, plus actuelle , à cause peut être aussi de sa beauté qui irradiait comme un feu insolent au milieu d'une plaine froide .




UN CERTAIN CONTRASTE



Le souvenir qu'il avait gardé de la chambre de Pacal n'était pas vraiment éblouissant Pascal avait aménagé sa chambre d'une façon un peu négligée ,c'était celle d'un vieux célibataire,St Jean ne la trouvait pas sa pièce très confortable , il la trouvait même triste .Pascal menait une vie à la dure une vie de prêtre spartiate; le jeune prêtre accordait lui plus de place aux plaisirs et à l'art de vivre. Il se dégageait de sa chambre ,un parfum légèrement troublant ; c'était la chambre d'un jeune prêtre fraîchement débarqué du séminaire qui n'était pas disposé à offrir son corps en martyr à la religion, il était en cela à l'opposé de Pascal son aîné qui n'aurait sans doute pas hésité devant le sacrifice ; mais les comparer avait probablement peu de sens, car l'un et l'autre incarnaient deux époques en voie de mutation,deux époques différentes.Deux époques qui se réflétent dans le miroir de mon esprit comme deux mirages opposés.La vie les manières et les attitudes décontratées du jeune prêtre traduisaient la mutation qu'avait dût accomplir l'église pour s'adapter à la nouvelle époque,celle des années soixante dix;mon héros était à la fois troublé et ravi par ce changement. Il avait voué une admiration presque sans borne à Pascal ,mais leur rapports manquaient souvent de chaleur et de la sensualité qui faisait corps avec l'enseignement décontracté et beaucoup moins conventionnel du nouveau prêtre;de ses rapports avec Pascal il avait surtout retenu la fermeté et la distance,il y avait dans ce rapport la distance qu'un apprenti pouvait avoir avec son maître . Avec le jeune prêtre à figure d'Apollon ses rapports étaient beaucoup plus amicaux presque parsemé d'intimité. Quand il était venu pour la première fois s'installer à la cure il avait établit d'emblée avec ses interlocuteurs une sorte de lien amical, qui le rendait plus accessible ; d'ailleurs il ne portait plus la soutane noir à l'ancienne ,il portait un costume gris avec des chemises et des pulls élégants ,ce qui lui donnait une allure plus légère ,plus moderne et beaucoup plus décontractée qui tranchait avec le côté plus rude et plus frustre de ses collègues qui appartenaient tous encore autour de lui à l'ancienne forme hiérarchisée liée au développement du sacerdose .C'était un jeune prêtre tout neuf il relookait le visage austère et un peu terne de l'église.


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NOUVEAU SOLILOQUE INTEMPESTIF DU NARRATEUR



Les impressions que je dispose ici sont bien trop réduite je sais ,mais c'est tout juste si je peu avoir encore accès à mes souvenirs pour situer les contours d'un roman qui situe dans une autre époque de ma mémoire ; certains événements de ma vie me donnent parfois l'impression d'être disposées dans un passé si lointain que j'imagine de plus en plus fréquemment qu'ils appartiennent à quelqu'un dautre qu'à moi, ou du moins qu'ils sont d'une époque désormais presque inaccessible à la nôtre ; pourtant ces événements dont je parle ne sont pas si lointain ,ils ne sont éloigné au final que d'une trentaine d'années. Qu'en serait il si je devais vivre presque un siècle comme ma mère qui le comptabilisera bientôt ( au moment ou je rédigeais une partie de ces mémoires elle allait sur ses quatre vingt quatorze ans*). Comme elle à presque perdu intégralement l'usage de sa mémoire, on se s'étonnera pas de me voir si effrayé à l'idée de vieillir et de perdre encore un peu plus l'usage de la mienne.Il me semble aujourd'hui d'où je suis, que les capacités de se souvenir des hommes et des femmes il s'entend sont extrêmement limitées sauf entraînement. Les capacités de se souvenir de la plupart d'entre nous se dégradent dès que nous commençons par arriver à l'âge de la soixantaine ; à moins que les progrès de la médecine ne permettent de faire reculer ces limites, nous sommes donc astreint à une vie dans la jouissance de nos souvenirs qui est relativement assez limitée ; c'est peut être pourquoi je m'emploie à l'âge de la cinquantaine à essayer de coucher mes mémoires sur le papier avant que ma mémoire se dégrade trop . Je constate en effet à travers mes faibles capacités à me souvenir que cet exercice de remémoration auquel je m'essaye est bien peu suivit d'effets. Dans beaucoup de cas, je dois procéder à des reconstitutions hasardeuses de mon passé; les sentiments et les émotions que j'ai éprouvé hier, il ne m'en reste qu'un lot infime, et souvent je dois faire un effort intense pour m'en rappeler seulement quelques fragments. C'est pourquoi la variations de mes textes dans ces mémoires ,doit être perçue aussi comme une sorte de scanne ou plutôt comme une palpation de mes facultés intellectuelles .Ces dans les variations écrites (bonnes ou mauvaises) de ma mémoire que se tient mon originalité,je n'écris pas pour démontrer mes facultés à bien écrire ,ou pour faire la démonstration que je suis encore capable de me souvenir,mais pour montrer la singularité des processus d'individualisation qui soutiennent le corps visible et invisible de ma mémoire,c'est la saga de cette aventure originale que j'aimerais mettre à jour dans ce roman.(Post-moderne) .Autant que le récit bien défini de mes vies passées,c'est le récit de mes défaillances à me souvenir que j'aimerais montrer ici.Les récits aventureux de ma mémoire m'intéresse autant que l'histoire détaillée et romancée de ma propre vie.Dans les faits,il est rare qu'un jaillissement spontané d'émotions anciennes vienne me saisir ou qu'une lucidité surgie du fond de mon passé vienne pour m'éclairer,( en jaillissant au débouté sur ma route); je peine comme un galérien lorsqu'il s'agit de me remettre en mémoire des scénes de ma vie, je dois souvent m'y reprendre à plusieurs fois avant qu'un souvenir spontané reprenne forme en moi. Je pense d'ailleurs qu'une grande partie de nos soi-disant souvenirs sont d'ordre presque fictionnels; et en ce qui concerne la fiction, si j'en utilise les effets ici, c'est aussi pour montrer que nos souvenirs pourraient très bien appartenir à une forme de mémoire de substitut ,une mémoire romancée plus agréable à mettre en scéne que ceux d'un soi disant témoin objectif. Notre mémoire s'emploie souvent à nous restituer nos souvenirs sous des formes tellement approximatives que nous sommes obligés de les recomposer en partie dans un ordre nouveau inventé,car il arrive rarement que les hommes lorsqu'ils portent témoignages d'une chose le fasse d'une manière entièrement exacte ( tout en étant persuadés du contraire ) c'est d'ailleurs pourquoi les témoignages humains sont si peu sûrs , c'est comme dans les affaires judiciaires, la plupart des témoignages recueillis auprès des témoins de bonne foi s'avèrent souvent faux ou inexacts en tout cas contestables . Notre mémoire nous joue des tours à notre insu. Je reste persuadé que Proust lui- même à du inventer une grande partie des émotions qu'il prête à ses personnages; il les a reconstruites ces émotions ,en les restituant sous une forme imaginée qui tient plus de la fiction que du souvenir,car la meilleure des mémoire prend plaisir a modifier les choses vues et à les voir avec l'oeil d'une mémoire inventée ,qui n'est jamais aussi exacte que la réalité,surtout quand elle susbtitue à la mémoire réelle, la mémoire purement arificielle des écrivains .Car d'après nous esthétes civilisés ,la réalité brut est souvent insignifiante et sans intérêt ;sans la sensibilité artistique qui fabrique instantanément de l'émotion et des vêtements neufs pour nos souvenirs le monde nous apparaîtrait probablement sans grâce .Mais il est tentant de vouloir généraliser à partir de ma propre expérience ,des défauts des qualités ,des forces ou des faiblesses qui n'appartiennent peut être qu'à un fragment de la mienne ; car il existe aussi des être doués d'une prodigieuse mémoire,et certains capables de se souvenir de presque tout .Nous sommes semblables mais au final ,nous sommes tous différents. C'est aussi ce qui fait que je peu éprouver tant d'intérêt pour la vie des autres,si j'étais identique en tous points à eux ,mon narcissisme spontané ,m' empécherait de regarder dans le miroir de l'autre pour y lire des détail de ma vie qui m'auraient peut être échappés (puisque nous sommes censémment bâtis de la même façon) car notre ego éprouve impérieusement le besoin de venir se comparer à un double pour pouvoir exister d'une façon différente.
*Je m'attaque à la relecture de ces textes en octobre 2015.A l'époque où j'écrivais ces récits,ma maman avait encore seulement cinq ans à vivre.
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SUITE DE MON RECIT




DIXIEME FRAGMENT

St Jean n'avait pas avec Pascal malgré l'estime qu'il lui portais, le même rapport de proximité qu'il avait avec le jeune prêtre.Il y avait entre lui et Pascal une distance dont il n'a jamais pu exactement savoir à quoi elle tenait; c'est pourquoi il la mit sur le compte de son jeune âge , d'ailleurs je l'ai déjà noté , dans ces réunion il faisait figure d'élève face au prêtre qui restait un maître,une sorte d' initiateur ,il faisait aussi figure de benjamin.Face à ses camarades plus, agés .St Jean avais nettement le sentiment d'être le plus jeune, c'était une chose qu'il ressentait d'une façon plutôt positive, c'était comme une sorte de grande fraîcheur qui le tenait éveillé, il était plus jeune qu'eux, cela lui plaisait, il avait la sensation qu'il pouvait apprendre plus vite de la vie ;en étant placé au milieu de gens plus mûrs il voyait la un avantage. Ses camarades à cause de leur âge étaient censées être plus réfléchit et plus posés ; ils semblaient du fait de cet avantage plus à l'aise que lui ,ils avaient franchi certaines étapes d'une initiation que lui n'avait pas encore atteint; il n'avait pas droit comme eux aux longues conversations intimes avec Pascal . Ce genre de conversation c'est avec M..le jeune prêtre qu'il les aura plus tard .St Jean admirait chez Pascal son aisance, sa rigueur ,sa façon directe de parler .Pourtant, il pouvait avoir quelquefois des paroles crues ,son caractére volontairement abrupte pouvait choquer ,à cause de sa franchise il pouvait heurter.(5) Il regardais Pascal comme une personne morale exemplaire, il admirait sa vitalité et sa force de caractère ,mais il n'aurait pas aimé suivre ses traces,il trouvait sa vie trop austère.

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UN ONZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES PORTANT SUR MES VIES ADOLESCENTES.



LA CRECHE REVOLUTIONNAIRE..

Cette crèche représente une scène marquante de la vie adolescente de mon héros (St Jean). Je dois me rappeler qu'à cette époque ce qui primait dans sa vie, c'était encore bien plus la passion de la peinture que celle des livres. ll devait déjà à cette époque être inscrit aux cours grands maîtres de peinture par correspondance et ses après-midi ou ses matinées ( hors usine) , il devait les passer à dessiner ou à peindre, car l'histoire de la crèche est dans mon sentiment intimement lié au fait qu'on le montrait déjà parmi les siens, comme un garçon presque exclusivement passionné d'art et surtout de peinture; c'est d'ailleurs probablement pourquoi l'abbé (celui que j'appelle Pascal) et ses camarades lui avaient confiés le soin de réaliser cette crèche. Il était de tradition dans les églises, à une certaine époque pas si lointaine de réaliser des crèches géantes;cette années là c'était au groupe des Jeunesses Ouvrière qu'on avait confié cette tâche.Les camarades de St Jean avaient décidés connaissant ses talents de lui confier la réalisation de ce travail artistique.Saint Jean avait pour tâche d'illustrer à l'aide de sont art une nouvelle manière de voir après approbation du groupe.Les membres des jeunesses ouvrières devaient intervenir devant la communauté des Chrétiens qui devait se rassembler dans l'église du village lors de la soirée inaugurale de la messe de minuit . L'intervention devait avoir lieu dans la belle et vaste église paroissiale aux piliers de grès rose. Certains de ses camarades avaient pour mission de lire des textes qui témoignaient de leur foi, mais aussi des difficultés qu'ils rencontraient pour la vivre au quotidien, ils parlaient aussi de leur engagement social, c'était une tâche courageuse et difficile,que de s'exposer ouvertement aux yeux de tous .St Jean avait été réquisitionné pour travailler à la réalisation de la crèche ,à cette occasion on lui avait demandé d'écrire un texte sur sa vision de l'église et sur son engagement de jeune Chrétien .Il avait choisi d'écrire un texte polémique ,il voulait exprimer sa révolte et son ressentiment contre les formes traditionnelles de la croyance en Dieu,il voulait exprimer en public sa colère et ses doutes sur le rôle que jouait l'église ,il avait proposé un texte intrépide ,il avait pour se faire choisi de se mettre à nu et d'exposer au plein jour sa foi qui vascilllait . Il avait soumis le texte à ses camarades qui l'avaient accepté avec enthousiasme car il était sincère et littéralement provocateur, l'abbé ne désirait pas interférer il voulait montrer aux fidéles assemblés ce que pensait réellement la jeunesse qu'il avait sous sa garde ;le texte enregistré sur magnétophone, avait été diffusé au milieu de la messe de minuit. On peu voir ici la marque de fabrique de l'abbé G...(Pascal) Laisser un jeune homme de quinze ans exprimer sa révolte en public en pleine messe de minuit , au milieu de ses ouialles les plus réactionnaires assemblées le soir de Noel ,c'était presque un acte de provocation ;c'était surtout perçu pour certain comme un acte révolutionnaire.Il y avait de l'audace à permettre qu'une telle manifestation puisse avoir lieu au sein même de l'église ,l'abbé voulait donner des coups dénoncer l'hypocrisie ambiante de la communauté des fidéles face aux réalités du monde ,il voulait remuer les consciences ,avertir ses ouialles que des changements dans les manières de penser étaient requis ;la jeunesse exprimait un désir de transformation radical, il fallait l'entendre,cela ne concernait pas seulement l'église ,même si l'attaque frontale avait lieu en son sein,cela concernait la société toute entière.Saint Jean était devenu le porte étendart d'une jeunesse en révolte ,il n'y avait qu'un homme comme Pascal,pour faire le pari que la liberté de penser était plus profitable au monde des hommes que ses dénis ou ses aveuglements perpétués au nom de la sacro sainte tradition où d'une morale de l'ordre et de l'autorité qui commençait par s'éffondrer à cause de ses excés d'intempérance. C'était aussi la preuve que des esprits libres pouvaient surgir à tout moment pour venir bousculer les habitudes,Saint Jean marchait ce jour là dans la même tranchée que celle dans laquelle Pascal marchait depuis un nombre incommensurable d'années ,c'était aussi celle dans laquelle gravitaient ses camarades ,et tous ceux qu'ils assimilaient à une espèce nouvelle qu'on appelait -les hommes libres ou quelquefois - des libres penseurs-.


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UNE CRECHE REVOLUTIONNAIRE.


La crèche que St Jean avait conçu, n'était pas très orthodoxe; il y avait bien un Jésus enfant avec Marie et frère Joseph qui figuraient dans un coin ; mais ce n'était qu'à titre ornemental . Les grandes formes symboliques que St Jean avait imaginé pour illustrer son propos se tenaient en arrière plan ,ces grandes formes envahissaient tout l'espace. On voyait sur fond de ville grise découpé dans le carton, une grande église à moitié détruite, elle occupait un vaste espace sur l'estrade à gauche du chœur ; au milieu de ce décor surprenant, se trouvaient trois hommes à genoux, grandeur nature, ils étaient découpés et peints sur du contre-plaqué et du carton comme presque tout le reste du décor d'ailleurs ,cela ressemblait étrangement au décor d'une pièce de théâtre. Il y avait un homme noir, un homme blanc et un homme jaune; ils lançaient chacun une paire de dés ( assez bien visibles) sur lesquels figuraient des mots emblématiques tel que .Amour. Foi. Passion. Dieu. Désir. Justice. Hasard Etc. Dans un coin de cet espace stylisé, un enfant Jésus de bonne taille bien rose et souriant le corps plongé dans la paille figurait la nativité.Deux statuettes plus petites présentes à ses côtés représentaient Marie et Joseph. Cette crèche inhabituelle surpris et peut être même fît elle figure de scandale pour certains. Elle fit scandale peut être sans doute moins à cause du décor peu orthodoxe que St Jean avait réalisé, qu'à cause des paroles qui s'égrenaient sur la bande magnétique ce soir là. Les trois premières strophes commençaient par un élan de révolte qui résonne encore à mes oreilles .
Je rejette ton monde église, car je n'y vois plus Dieu.
Je rejette ton monde église, car sur la face éblouissante de tes saints je ne lis plus la compassion.
Je rejette ton monde église, car tes fidèles sont devenus à mes yeux aussi ennemi du bien et de la justice que de vulgaires voleurs.
Le texte polémique qui durait une bonne dizaine de minutes fut diffusé par haut parleurs le soir de la messe de minuit; messe à laquelle St Jean n'assistait pas, car il avait dès lors résolu de ne plus mettre les pieds à l'église. Il considérait probablement à cette époque que la seule vrai action de grâce véritable qu'il pouvait effectuer était exclusivement un acte de révolte contre la société des hommes ,il devait se cantonner à dire la vérité ,c'était sa mission. A cette époque il est vrai que St Jean avait cessé d'invoquer Dieu avec la naïveté confiante qu'il mettait à l'invoquer lorsqu'il était encore sous la coupe de son admiration craintive, il l'implorait pour toutes sortes de choses futiles .Lorsqu'il pensait à lui à présent ,c'était plutôt un cri de révolte qu'il sentait monter ,car il voyait partout fleurir l'injustice la résignation le mensonge et l'hypocrisie ,il ne comprenait pas et n'admettait pas que Dieu ait pu servir un tel dessein. Ce fut probablement à l'occasion de la construction de cette crèche que sa rupture avec son ancienne foi Chrétienne lui apparut évidente , il prenait soudainement conscience que les idées toutes faites qu'on lui avait inculqué sur la religion et sur les hommes ne collaient plus à la réalité;sa vision du monde avait changée ; le monde de son enfance ,ce monde ou primait l'innocence et la sincérité était en train de se fragmenter ,il était remplacé par un autre,par un monde sans pitié ou régnait la cupidité le faux semblant et la bassesse sous toutes les formes possibles et imaginables .Le monde innocent de son enfance disparut Saint Jean découvrait le monde tel qu'il était ,il avait construit des citadelles merveilleuses qui dépassaient largement la demeure pourtant gigantesque de ses rêves mais elles s'étaient effondrées petit à petit .Dieu maintenait la cité artificielle de son enfance dans un espace immatériel qui était protégé par la sainte famille originelle ,Marie Joseph et Jésus formaient un triangles qui sanctifiait tous les espaces autour d'eux; la mythologie des évangiles orchestrait la place de Dieu ;Dieu avait crée le monde et l'avait rendu possible,c'était déjà un grand miracle;Adam et Eve ses premières créations avaient faillis,Dieu avait alors redonné une chance à ses créatures,il leur avait permis de vivre ,au lieu de les effacer ,il leur avait permis de croître comme elles l'entendaient ;malgré cela l'hypocrisie humaine et la cupidité avait fructifiée ;alors dans un geste ultime de générosité Dieu avait envoyé son fils pour tenter de racheter les hommes .Ce fils les hommes l'avaient brutalisé,humilié,supplicié comme si c'était un vulgaire voleur.Ce faux roi juif,les romains l'avait jugé coupable;les romains ne tenaient qu'à la cohésion de leur empire ,Jésus le Nazaréen ils s'en foutait,ils s'en battaient les flancs de savoir si cet illuminé était ou nom le fils de Dieu;des dieux ils en avaient plein les mains. Saint jean découvrais que le monde n'appartenait pas à Dieu,mais à l'univers de son enfance ,contrairement à ce qu'on avait essayé de lui faire croire (au catéchisme), les hommes n'étaient pas que bonté vertu et générosité ,ils étaient remplis de férocité ,les plus riches les plus féroces,les plus retords et les plus aguerris se réservaient les plus belles parts du butin souvent sur le dos des plus faibles ,la vie n'était qu'un combat sans fin où les plus forts et les plus malins se distribuaient les biens de ce monde avec un total sans gêne .Au fur et à mesure qu'il croissait en maturité Saint Jean voyait s'agrandir la face sombre du monde,sans doute sa sensibilité qui était extrême s'employait elle à à tout rendre encore plus sombre ,mais il n'y pouvait rien ,il avait vu le monde à découvert depuis qu'il avait ouvert les yeux,et son spectacle l'avait attéré .Si l'homme voulait avoir accès à la beauté ,à la bonté et à l'intégrité ,à cette part de vérité qui résidait à l'état de latence dans l'univers ,il devait renoncer à aller la chercher, là ou elle avait cessé d'apparaître dans la croyance en un Dieu omnicient ; l'église qui avait abritée ses rêves d'enfant et forgée sa première vision du monde l'église représentante de Dieu sur terre lui avait racontée des histoires ,elles mentait sciemment ,elle était compromise .Surgissait petit à petit l'idée qu'il devait aller chercher la vérité ailleurs ,par lui même ,là chercher là ou elle se trouvait cachée quelque part peut être dans les replis mystérieux de ses propres pensées et dans son cogito ,dans l'exercice d'une pensée critique ou simplement sur la mappemonde de sa vie intérieure ,dans le vaste champ de sa propre intelligence intuitive.En plongeant dans la demeure de son âme , il pensait trouver de lui même un assez grand espace de lumière ,un espece qui lui redonne espoir car il voulait apaiser son trouble et épancher sa soif de vérité qui était toujours intense, il voulait car il était obstiné trouver avec l'aide du ciel et de son intelligence qui était vive une explication rationnelle à sa révolte contre les formes dégénérées qui avaient envahit l'existence et confectionnées pour elle une aussi sombre parure.





LE TEMPS EST PERE DE VERITE

Cette crèche qui marquait une rupture symbolique avec le cycle biblique de son enfance ,révéla à Saint Jean ses propres aspirations à créer,et il lui sembla que l'une des portes de sa rédemption à lui devait passer par là.Par la création et par l'art.En même temps que la révélation d'une profondeur subtile qui émergeait en lui la créche marquait éblouissante la manière qu'avait l'abbé G. (Pascal) d'enseigner à ses ouailles la parole de Dieu Il laissa la jeunesse dont il avait contribué à l'éveil s'exprimer en toute liberté ( St Jean était sans doute sa meilleure apparition ) .Il s'abattit tel un faucon de lumière sur l' assemblé des fidèles en leur mettant sous les yeux l'image de son désarroi ,et son dégoût pour les rites hypocrites de l'église . Pascal était le disciple d'un Christ iconoclaste et révolutionnaire . St Jean était s'en s'en rendre compte son disciple le plus radical . Lui et ses camarades ne faisaient que rentrer dans la brèche que l'abbé avait essayé de creuser dans cette communauté de chrétiens réactionnaires et bien pensant qui occupaient peut être quatre vingt pour cent des bancs de l'église paroissiale. St Jean et ses camarades étaient simplement pour partie ses apôtres .St jean et ses camarades étaient rentrés dans le combat pour la pure vérité avec l'extrême ardeur qui caractérise la jeunesse et qui en fait sa beauté; ils n'avaient pas trop de mal à le faire, car ils étaient tous persuadé comme toute la jeunesse le croît que le monde entier lui appartient. Généreuse toujours prête à s'émouvoir, la jeunesse était le fer de lance du Christ émancipateur et révolutionnaire que soutenait Pascal.Son pari,c'était de croire que l'homme était capable de s'élever au dessus de sa propre condition pour accéder à une part de lumière et de sainteté.Saint Jean avait cessé de croire en Dieu,mais il n'avait pas abandonné l'image d'un Christ de lumière qui marchait à ses côtés. Pourtant bientôt il ne verra plus luire cette apparition presque surnaturelle , sa vie dans le blanc tissage où s'écrivait le monde des hommes repoussait jour après jour cette apparition dans les ténébres.Les nouveaux Christs qu'il contemplait à présent comme des apparitions surnaturelles avaient le visage lisse de Saint Just,le visage étroit ,lisse et froid de Robespierre ,le visage charismatique impitoyable de Lénine ,le visage promméthéen de Marx le visage ravagé par l'ardeur de Trosky ,il remplacaient le visage du Christ au coeur doux que Pascal vénérait .Avant que ces visages se fanent à leur tour il faudra attendre encore quelques années.-Le temps est père de la vérité- Disait Rabelais.



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JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE QUI ERIGERA UN CONTRECHAMPS A LA VISION EN PARTIE ROMANESQUE QUE J'AI DEJA DONNE DE MA VIE .
ON EN DEDUIRA CE QU'ON VOUDRA ,JE NE LE JETTE ICI QUE POUR TENTER DE MATERIALISER AU PLUS PRES L'IMAGE QUE J'OBSERVE DE MOI DANS MA MEMOIRE.



DOUZIEME FRAGMENT



MOI C'EST LUI ,LUI C'EST MOI

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UN AUTRE REGARD



La société dans laquelle nous étions pris,était structurée,comme au moyen âge ,chaque partie contribuait à renforcer l'autre,chaque partie nous enchassait à un ordre invisible qui avait sa loi dont le seul objet était de nous rendre esclave et soumis. Posée elle même comme inéluctable,cette loi organisait nos destins et les compressaient dans cette fausse patrie ou nous vivions comme des citoyens libres et émancipés ,des citoyens éclairés selon les dires de la république ,en réalité comme des citoyens enchainés à un monde rétrograde,à la fois visible et invisible .Enchainés nous l'étions,comme chaque partie l'était,avec plus ou moins de liberté selon la place qu'elle occupait au cœur de cette société. La mairie du village ou j'étais né était depuis longtemps sous la dépendance des patrons des usines ,ils étaient les véritables maîtres; l'église bien pensante qui était omniprésente bouchait partout les trous de la contestation, elle servait à appointer les bonnes consciences et à les canaliser,pour le profit de tous -travail tais toi,et soit humble et soumis !. Dieu a crée le monde,et les patrons sont ses représentants. Il n'y a pas lieu de bouleverser cet ordre - . Il est inutile de se révolter ,c'était ainsi depuis l'éternité que les choses doivent être. Saint Jean mon double a refusé très tôt de se plier à cette injonction,c'est pourquoi il s'est enrebellé.C’est contre cette injonction-Travail et tais toi!-que je dût lutter très tôt, j'ai dût me rebeller contre cette injonction qui faisait- de moi un sujet soumis ,je ne voulais pas admettre la fatalité du monde, celle qui m'offrait entre autre pour seule perspective de travailler toute ma vie dans la même usine que mon père . Cette perspective, je l'avais violemment rejeté et refusée dès l'instant ou je l'avais vu briller comme seule forme de perspective rédemptrice ,je ne voulais pas de cette forme grossiété de redemption;je me rebellais contre cette opaque destinée,j'étais en lutte contre son principe . Je n'étais pas de la race des esclaves, je ne supportais pas les gens qui en faisaient partie, je les combattais intérieurement avec passion.Mon optique sur ce point n'a encore jamais variée,aujourd'hui malgré les temps qui, ont changés,je suis toujours le même rebel stupide et contrarié . Hier je n'avais pas de mérite à penser ces choses elles me venaient droit du cœur; j'étais un révolté viscéral et je le suis toujours resté par reflexe peut être.A notre époque dite de post-modernité l'injustice demeure aussi criante ,elle a prit les nouveaux visages de la sophisticité rationnelle ;depuis que les maîtres du monde se sont convertis avec délices aux pouvoirs subliminal de l'argent et qu'ils ont mis à profit les nouvelles technologies pour asservir la planéte au régne du profit raisonné, ils n'ont jamais cessé de faire fructifier les peines les douleurs les angoisses et les signes magiques qu'ils font pour qu'on les croit n'ont jamais été aussi convaincants.L'argent qui peuple la demeure des plus riches na jamais été aussi abondant ,leur pouvoir aussi démesuré,leurs cynisme aussi héroique .Nous sommes devenus presque contre notre gré ,les otages d'une civilisation mercantile dont les inventions géniales de la démocratie n'ont pas réussi à réduire la voracité.Les injustices non pas régressées,malgré beaucoup d'avancées positives dans la structure évolutioniste du corps social ,des lourdeurs effrayantes subsistent qui semblent le paralyser;l'état rempart et protecteur de la légalité l'état protecteur innamovible de nos liberté semble contribuer volontairement ou involontairement à la faillite de nos convictions tant il semble impuissant à régler ses propres problémes d'éthique;ses représentants politiques fonctionnent souvent en vase clos envahit par un sentiment de supériorité qui leur fait confondre leur propres intérêts avec ceux de la nation toute entière ;aveugles, ,ils reconstruisent les vieilles habitudes de caste et brigandage reçues en héritage du temps où les monarchies n'étaient pas encore capable de penser leur disparition .Le catalogue des plaintes pour le citoyen de l'éte démocratique post-moderne est devenu de plus en plus difficile à gérer vu sa grosseur .Des agressions de type nouveaux sont venues s'ajouter à celles dont se plaignaient sans doute nos parents nos grand-parents et nos ancêtres;comme je n'ai jamais connu que les bienfaits de la Pax Romana pour le temps ou elle a protégé l'Europe ,donc de quoi suis je réellement en droit de me plaindre au final?.Si nous devions quitter la démocratie pour un état totalitaire,ou pour une sorte de royauté serais je plus mal ?.Je préfére ne pas y songer.Il y a des régimes plus douloureux des états plus cruels que le nôtre des pays plus mal foutu ,pourtant notre pays la France est quand même bien malade à l'heure ou je l'observe le regard braqué sur les écrans médiatique.Malade de tout ;de ses élites,de ses délitements,de ses impôts de ses égarements,de ses égoismes;est ce si nouveau?Je ne n'en suis pas certain,ce pays à traversé moultes épisodes de troubles politiques dont j'ai déjà entendu plusieurs fois s'égréner les récits.Et si j'ai l'impression aujourd'hui de vivre sur une poudrière en perpétuelle ébullition,c'est surtout par un effet d'optique que me crée mon imagination.Car en réalité même si j'aime les révolutions,l'immobilisme institutionnel de la France me rassure ,c'est lui qui garantit pour ses enfants un minimum de sécurité,santé,retraite ,et surtout un minimum de survie pour les plus démunis ;tout ça ne forme pas un véritablement enchantement,mais cela est à prendre à défaut d'une véritable institution démocratique à l'âge censément évoluée ou nous sommes .La France est engoncée dans les vieilles pratiques institutionnelles héritée de l'époque monarchique ,elle peine à s'en défaire,tient t'elle vraiment à s'en défaire?.A l'extérieur Les pays émergeants qui attendaient leur tour sur la ligne de départ de la compétition mondiale ont décidés de rentrer en lice,ils observent la fragile puissance européenne avec l'idée qu'elle puisse subitement s'effondrer. Je pourrais certainement écrire quinze pages sur le sujet ,uniquement pour le plaisir de disserter.Je pourrais dire aussi -Il faut changer de modéle de république.,il faut changer d'éthique de morale et le systéme économique, élire une assemblée spéciale pour s'occuper de la corruption – .Car je suis comme tous les français ils ont envie de s'exprimer sur tout et moi aussi ..Alors je parle je m'exprime au débouté. Mais c'est sans doute peine perdue,il n'y aura donc sans doute qu'une révolution comme toujours en france pour nous émanciper de nos vieilles façons de penser.Et les révolutions font des dégâts.


LA POLITIQUE.

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A l'époque de mes quinze ans,il était important pour moi d'avoir pu m'exprimer à travers un manifeste ,la crèche était mon manifeste.Ce n'était pas un manifeste réligieux c'était un manifeste social.Aujourd'ui mon manifeste est un Roman post-moderne ,que personne le lira probablement si j'écris toujours avec la lenteur régulière d'un escargot sans me soucier du temps.comme je le fait actuellement Pourtant le temps est père de vérité comme le dit Rabelais, c'est pourquoi je dois faire un effort pour me hâter,car à notre époque super médiatisé,l'information la culture,les mots,les personnes sont prisonnière de l'entropie axphixiante du temps totalitaire invisible qui géré la société du paraître ,le grand censeur universel qui gére l'ordre universel de nos société à vite fait de dépecé nos âmes ont les enterrant vive sous le couvercle d'un tombeau d'informations ineptes et extravagantes dissimulées sous ses réseaux conviviaux mis en place par les capitaux privés de l'insdustrie de communication du net;le temps totalitaire invisible de la société de communication du néant post-moderne et le nouveau maître absolu de nos aliénations .Ces aliénations sont invisibles pour la plupart ,ce que les situs appelaient en leur temps la société du spectacle ,cet ordre est devenu néant néo informatique .Ce néant est un vide qui renvoi à la dépossession des pouvoirs citoyens,nous donnant seulement l'illusion du pouvoir,il nous rend démunis face à cet hydre totalitaire invisible - la démocratie virtuelle- ,notre seul pouvoit est devenu uniquement pouvoir de geindre sur les réseaux sociaux.En réalité nous ne sommes pas conscient que toutes nos révoltes sont commandées par l'appétit du gain,selon un ordre programmé par les moteurs de recherche de la nouvelle société totalitaire moderne.Cette société du gain détourne et retourne toutes nos dépressions et nos envies contre nous.Nous sommes les nouveaux esclaves d'un ordre moderne irrationnel invisible (mais rationnellement construit).


HEUREUSEMENT J'AI VU HIER QUE JE DEVAIS PENSER LE MONDE AVEC MON SEUL ESPRIT.

.Je vivais lorsque j'étais en pleine jeunesse dans plusieurs mondes imaginaires ,ces mondes se superposaient dans ma tête comme des objets qu'on entasse dans une malle destinée à voyager,je ne voulais pas faire du surplace ,j'avais la conviction que demain je partirais ailleurs car j'avais décidé que mon destin m'appartenais.Pourtant j'étais freiné par une sorte de harangue qui assiégeait mon esprit,un être fataliste l'occupait,je ne savais d'où il venait,il me disait que je ne parviendrai jamais à sortir de cette maison de fou dans la quelle on m'avait jeté.J'étais dépendant principalement de mes peurs et de mes préjugés ,je me disais que je ne pourrais jamais sortir de la citadele ou on avait emprisonné mon âme.De même aujourd'hui,je suis redevenu le prisonnier de la nouvelle citadelle que j'ai construit dans mon esprit,j'ai l'impression qu'une sorte de fatalité m'empêche de m'échapper de mes trajets habituels; j'ai l'âme embarassé par des langueurs et mes ardeurs même plus qu'hier pour les combattrent se sont atténuées ,je dois retrouver l'ancienne obstination qui m'avait fait le vainqueur de mes faiblesses .Hier je gravitais entre deux monde ;il y avait le monde fastidieux du labeur et de l'usine et il y avait un peu plus loin à l'écart le monde protecteur de la famille .A la maison j'avais crée mon bunker;une sorte de bunker culturel alternatif ,il abritait,mes études,mes livres mes créations et mes rêves qui foisonnaient . A l'usine,j'étais sous la dépendance d'un monde hostile sans illusion,mais je m'y était adapté ,car je n'avais pas le choix, j'avais compris que la seule manière de pouvoir lui résister ,c'était de le tenir secrètement loin de moi en esprit.Je devais me construire ma propre raison d'être ma vraie patrie était ailleurs,elle était logée dans l'espace de mes rêves. C'est pourquoi j'avais des rêves de toutes sortes.Mes rêves me nourissaient.A la sortie de l'école, j'avais refusé de rentrer dans le moule triste du lycée technique,celui dans lequel rentra mon frère . J'avais passé des tests mais on s'était résigné ,je veux dire ma mère surtout à ne pas m'y fourrer,elle avait dût admettre que j'étais inapte à ce genre de d'exercice. Je préférais souffrir et garder pour moi l'illusion secrète d'être un être à part ,un être flamboyant nourrit de pures rêveries. J'avais préféré au début l'univers de l'usine,car il semblait m'offrir au début malgré sa dureté beaucoup plus de liberté. C'est du moins ce que j'avais entraperçu au début de ma rentrée dans ce tombeau ;j'étais pressé de gagner ma vie ,pressé d'obtenir mon indépendance.Si je me suis mis à déchanter ce fût uniqueent petit à petit ,une fois passé les sublimes instants de griserie,qui me permettaient de me livrer à mes occupations favorites,peindre lire et écrire tout en gagnant un peu d'argent. Une fois que la chape de fer du travail mécanique de l'usine s'est refermée sur moi j'ai senti qu'il était trop tard ,je ne pouvais plus m'enfuir ,je m'étais transformé en statue de plomb ,j'étais devenu un prisonnier. Pourtant avant de rentrer à l'usine ,ma mére avait tenté de me sauver des eaux (j'avais quatorze ans)on m'avait fait travailler dans un petite entreprise ou on fabriquait des composants électroniques,mais cet univers étriqué ma très vite déplut ;ma tâche principale consistait à souder à longueur de temps,des fils électrique sur la membrane de haut- parleurs qui défilaient sur une chaîne,nous étions une vingtaine assis sur une table à exécuter des opérations qui n'avaient absolument aucun attrait.Je n'aimais pas du tout l'atmosphère confiné de cette petite boîte les petits chefs étaient hautains et vulgaires ;j'ai profité d'un mal de foie survenu a bon escient ,pour dire à ma mère que l'odeur des soudures me rendaient malade . Elle se résigna après de longues discussions avec mon pére à m'envoyer travailler à l'usine. Elle aurait aimé pour moi une autre vie,mais elle devait se rendre à l'évidence ,j'étais un sujet compliqué ;elle fini par se rendre à cette solution;je n'étais pas franchement hostile à celle ci lorsqu'on m'en fit part.,car j'étais pressé d'obtenir ma liberté Mon père qui avait passé l'essentiel de sa vie en usine trouvait naturel que j'y rentre; il avait commencé à y travailler dés l'âge de treize ans,c'est pourquoi il ne semblait pas être traumatisé comme ma mère ,par l'idée de me voir rentrer dans cet univers hostile qui lui paraissait satisfaisant puisqu'il il n'en connaissait pas d'autre.Il nous racontait à mon frére et à moi lorsque nous étions plus petit,ses exploits de jeunesse dans cet univers mythique à la Zola qui servait de décor à sa jeunesse .Il nous racontait ses exploits de garçon indiscipliné,turbulent tête brûlé et un peu mal équarri dans cet univers qui semblait appartenir à un polar ancien ; j'avais toujours en tête les photos de lui lorsqu'il avait une douzaine d'années ,habillé à la gavroche,un képi sur la tête des jambières et des galoches comme en portaient les enfants des milieux populaires ;tout cela me renvoyais à une époque vraiment très très lointaine,elle paraissait à ma vue éloignée de cent mille ans au moins de celle où je vivais au présent. Mon père tout heureux de raconter ses exploits nous disait qu'il sautait pour s'amuser durant le travail du haut d'une fenêtre d'une des usines où il travaillait comme apprenti ,il sautait sur un tas de charbon situé plusieurs métres en contrebas au risque de se casser le cou,les contremaîtres lui couraient après et le réprimandaient ,mais il parvenait à s'en sortir après quelques remontrances,car dans l'univers de l'usine de son époque tout le monde se connaissait et on passait l'éponge sur ces effronteries ;les directeurs et les chefs connaissaient la vie intime de chaque famille,les patrons pratiquaient une politique de tolérance bon enfant et de sévérité sans appel qui était la caractéristique de la société paternaliste primitive que j'allais critiquer d'une façon si radicale un peu plus tard, lorsque j'étais rentré en rebellion contre ses pratiques esclavagistes; je connaissais imparfaitement la vie de labeur que dessinait mon pére dans ses récits,mais j'avais sous les yeux la mienne et c'était suffisant pour me faire rentrer en révolte .La jeunesse de mon père me semblait appartenir à des temps protohistoriques,ceux des années trente,la mienne se déroulait dans une ére nouvelle c'était celle des années soixantes ,il me semblait que l'existence du progrés auquel je croyais dur comme fer malgré mon jeune âge aurait dût faire évoluer les choses en mieux,mais ce n'était malheureusement pas le cas,le monde ancien perdurait.Et j'étais rentré au révolte contre lui.



UN ROMAN post-moderne I.-SUITE)



Je suis rentré comme apprenti,non pas dans l'usine ou travaillais mon père et ou ma mère travailla quelques années ,mais dans une autre située juste en face .C'est si éloigné de ma mémoire ,qu'à présent j'ai du mal à me rappeler le premier jour de ma rentrée dans cet univers à la zola. Je croyais d'ailleurs avoir effacé certaines images de mon cerveau datant de cette époque ,j'en vois pourtant réapparaitre certaines,sans grands efforts ,elles sont restées collées en moi comme les duplicatas d'une vie à moitié rêvée ;fermant les yeux,je revois très bien l'usine et les premiers pas que je devais faire pour franchir son portail de bois gris en forme de triangle le matin vers cinq heure lorsque j'étais à peine réveillé .Je devais retenir ma respiration pour franchir un peu plus loin le mur en plastique souple qui me séparait de l'océan tumultueux du grand tissage ;une fois à l'intérieur les lumières aveuglantes des néons et le bruit assourdissant des machines me sautaient au visage ,l'odeur âcre du tissu agripait mes narines et se fichait dans mes pores,je me revois gravir comme un automate les vagues infernales qui déferlaient sur la totalité de l'espace envahit par une tempête sonore qui dévallaient vague après vague dans l'immensité du tissage ;je devenais saoul presque sans m'en rendre compte ,drogué par les effets de la naviguation somnanbulique je commençais mon périple dans cette antre ,il allait durer huit heures ;j'en perdais peu à peu la notion du temps,je marchais et courais à travers les machines en déambulant comme un être tombé dans le coma au milieu de cette immensité .Au début et par la suite ce fût toujours la même chose je traversais des kilométres de rêves qui s'étallaient dans ma tête, ils faisaient écran entre moi et le monde extérieur ;mes rêves à peine visibles en surface m'aidaient à me mettre en branle dans cet univers qui ressemblait par certains côtés aux scénes que Dante avait décrit dans son purgatoire ,je me comparais souvent à un damné qui naviguait au milieu des enfers ,à cela s'ajoutait je ne sais quelles visions Ubuesques à cause que tout me semblait détraqué et décallé par rapport au monde normal ,j'avais perpétuellement le sentiment de naviguer dans un monde irréel.C'est parfois la même impression que j'éprouve aujourd'hui lorsque je contemple le monde qui m'entoure ,il me semble certains jours parfois irréel.


UN ROMAN post-moderne II


Pour mémoire:
J'ai retrouvé en consultant mes archives les fiches de paye datant de ma rentré dans la boite électronique,elles dates de décembre 1962 ;quelques mois plus tard je venais d'avoir quatorze ans je rentrais au tissage.J'ai parcouru durant les deux premières années ou j'étais placé comme rameur dans cette usine plusieurs milliers de kilomètres pour alimenter en fil les fameux métiers à tisser dont je parle.Je poussais devant moi comme le faisaient mes petits camarades qui étaient rentrés en même temps que moi dans cette antre à trimer,une petite charrette en bois que nous devions remplir de bobines de différentes couleurs,c'était notre job. Nous étions une dizaine ,nous nous connaissions tous,car nous avions la plupart du temps usé nos culottes sur les même bancs d'école . On nous appelait -Les rameurs- car nous devions charger en bobines de fil les rames qui alimentaient les machines à tisser des tisserands .Il fallait turbiner pendant quelques années comme rameur avant d'accéder au rang plus noble de - relayeur- qui était lui - l'aide- du tisserand .C'était le mode classique de transmission du savoir et d'élévation dans la hierarchie textile ;passé relayeur nous devions attendre également plusieurs années pour devenir tisserand car les places étaient limitées.Si j'avais été un vrai romancier,j'aurais pu écrire avec plus de brio que je ne le fait ici,le vrai roman de mes années passées à rêver et à trimer dans le splendide et terriffiant tissage qui a marqué ma jeunesse laborieuse. Mais je suis pas aussi bon romancier que j'aurais aimé être ,je suis juste bon à écrire les fragments autobiographique un peu baclés d'un roman post-moderne.J'aurai mis en garde mon lecteur , s'il s'attendait à me voir écrire ma vie comme si j'était Flaubert ou Guy de Maupassant ou un romancier génial qui écrivait,il doit s'attendre à quelques grandes déceptions.




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TREIZIEME FRAGMENT


SUITE PORTRAITURALE







DANS MES PREMIERES ANNES D'INITIATION A LA VIE LITTERAIRE C'ETAIT VOLTAIRE QUE J' ADMIRAIS PLUS QUE JEAN JACQUES .


UN ROMAN Postmoderne III

St Jean avait de l'admiration pour l'esprit brillant de Voltaire, il n'avait pas encore appris à goûter à la prose délicieusement musicale de Rousseau; c'était Voltaire son maître au niveau littéraire.
A cette époque en plus des cours de peinture par correspondance,qu'il pratiquait avec ferveur après ses heures de travail,car il avait au moins deux cordes à son arc,il pratiquait aussi l'apprentissage de la langue ,il s'était inscrit aux cours ABC de composition de Français (par correspondance). Il aimait ces études, l'enseignement dans cette école lointaine contrairement à celui de l'école primaire qu'il détestait franchement lui paraissait captivant et plein d'intérêts, ainsi il prenait plaisir à composer des rédactions libres et à se pencher sur les figures de style qu'on lui proposais d'étudier . A cette époque il possédait sans doute une maîtrise de l'orthographe et de la syntaxe plus grande que celle qu'il a aujourd'hui, où sa mémoire semble défaillir.Pour marquer cette époque il me reste toutefois en tête une anecdote qui montrera la manière de penser un peu naive de mon héros .Un jour qu'ils parlait des droits de l'homme et de la civilisation des lumières lors d'une réunion avec Pascal et ses amis de la Joc ; l'un de ses camarades s'emporta violemment contre Rousseau et il dit devant tous les autres avec une forte conviction -" Non , c'est plus fort que moi, je ne peu pas admirer un homme qui a mis ses enfants à l'assistance publique!" -.Il s'en est suivit alors un débat ou chacun essayait de peser le pour et le contre des choses concernant l'écrivain. Ce fut à cette occasion que St Jean appris que Jean Jacques avait placé ses enfants à l'assistance publique ,et il s'en étonna.Saint Jean n'a jamais très bien compris pourquoi Rousseau avait pris cette étrange décision qui allait totalement à l'encontre de sa manière de voir et qui heurtait sa pensée .A l'époque,où ces discussions avaient lieu,il n'intervenait pas encore dans les débats, il laissait le soin à ses aînés de se disputer et de trancher; il hésitait en ce qui concernait Rousseau,mais comme il avait une franche admiration pour lui,il le défendait intérieurement malgré l'obstacle mis sur sa route.Il admirait l'indépendance morale de Rousseau et son esprit brillant ;il admirait en Rousseau l'auteur du contrat social, Rousseau était pour lui une figure mythique liée à la révolution Française.Rousseau était un esprit l'ibre et indépendant,même opposé à Voltaire il restait unique à ses yeux .Dans son esprit Voltaire était quelque part d'une autre race que celle à laquelle appartenait Rousseau , il identifiait Voltaire à la race des vainqueurs. Rousseau était de ceux qui restait éternellement du côté des vaincus. C'était étrange comme façon de voir,car elle ne reposait à priori sur rien de très tangible et très concret..Au début de ses humanités Saint Jean l'autodidacte penchait du côté de Voltaire ,il s'identifiait à l'esprit caustique et à la superbe de ce lettré frondeur qui défiait ouvertement l'autorité royale,ce dernier apparaissait à ses yeux comme un esprit qui travaillait pour le camp des lumières ,c'était peut être ça qu'il, appelait le camp des vainqueurs.Rousseau empétré dans sa paranoia lui faisait penser parfois à un persécuté. Quelque chose troublait toutefois St Jean .Il se disait:-Jean Jacques me ressemble plus que Voltaire ,c'est un autodidacte comme moi- Jean Jacques vient du peuple . Voltaire a beaucoup d'esprit ,mais il vient d'une classe aisée,son père était notaire,et il méprisait au fond de lui les gens du peuple- ; cette distinction n'était pas anodine elle surgissait parfois dans son esprit pour le troubler,mais pas avec assez de force pour lui faire renoncer à son admiration pour le -libre penseur-. Il admirait Voltaire,mais son cœur lorsqu'il l'examinait penchait du côté de jean Jacques,Jean Jacques lui tendait un miroir dans lequel il aurait pu facilement se reconnaître si à l'époque il avait lu plus régulièrement -Les rêveries-qui correspondaient tout à fait à sa propre perception du monde. Mais voilà il préférait lire au début de sa formation littéraire,les écrits philosophiques de Votaire ce libre penseur à l'esprit tranchant comme un cimetère plutôt que les rêveries de Rousseau .Peu de temps avant ou après ou à approximativement dans les mêmes temps St Jean qui commençait par se rebeller, se mettait à lire les discours de Robespierre ( ceux qu'il avait fait à la convention). Il se les récitaient au travail , car il les trouvaient très acérés très beaux ,d'une violence qui lui plaisait,cette violence lui donnait surtout l'énergie dont il avait besoin pour ne pas sombrer dans le défaitisme ou dans le nihilisme .La fureur et la flamme de Robespierre,l'aidait à entretenir en lui une flamme de révolte qui commençait par surgir du tréfond de lui même. St Jean avait de plus en plus le sentiment humiliant d'être privé de toutes les occasions de grandir et de s'instruire ,car à présent qu'il plongeait dans les livres il avait l'impression qu'on voulait le privé de la joie d'apprendre ,en le réduisant exclusivement au rôle de laborieux il avait l'impression qu'on voulait le réduire à l'état de rouage mécanique à un rôle de força à vie comme si rien en lui n'existait de meilleur.C'est pourquoi il transportait avec lui chaque jour au milieu de ses machines à tisser furieuses des symboles de l'esprit français (des pages fétiches de ses auteurs révolutionnaires favoris ,qu'il avait déchiré et gardait sur lui comme des talismans, en signe de défi et de résistance) il serrait les dents pour montrer son opposition à l'ordre fatal qui l'avait désigné comme victime de l'ordre social arbitraire qui régnait toujours en France à l'heure bénie de la démocratie parlementaire.. Il refusait d'être le sacrifié.Le placard métallique de rangement gris qui lui servait de bibliothéque clandestine au travail occupait la partie réduite d'un couloir de chaufferie,ce placard servait de lieu de stockage de ses harangues , il s'y rendait souvent sous prétexte de boire un coup et il en lisait en vitesse un passage pour se fortifier l'âme et l'esprit ,c'était pour lui un elixir de combat ,certains passages le transportaient dans les heures les plus dramatiques et névralgiques de la révolution française : Les amis de la liberté cherchent à renverser la puissance des tyrans par la force de la vérité : les tyrans cherchent à détruire les défenseurs de la liberté par la calomnie ; ils donnent le nom de tyrannie à l'ascendant même des principes de la vérité-. Lorsque la raison est proscrite comme un crime, la tyrannie règne ; quand les bons citoyens sont condamnés au silence, il faut bien que les scélérats dominent-Ici j'ai besoin d'épancher mon coeur ; vous avez besoin aussi d'entendre la vérité. (extrait d'un -Discours du 8 thermidor Maximilien de Robespierre 26 Juillet 1794 .Il se voyait parfois travestit en Robespierre qu'il admirait pour la violence de ses discours qui reflétaient ses propres états d'esprit du moment ;la fermeté de son style lui servait d'exutoire,il le vengeait de la médiocrité du monde qui complotait en silence contre lui,il apercevait à travers ses discours enflammés ,les mêmes hargnes qui le poussaient à hair les tyrannies modernes imposées par le capital au peuple sous prétexte de progrés. Il avait toujours dans son placard métallique , deux ou trois discours de lui. Il était habité par le feu ,une hargne intérieure le dévorait; il se considérait comme injustement comdamné,il était née dans une classe laborieuse il devait trimer pour sa gagner sa vie il était surtout privé du droit d'étudier; au lieu de passer sa jeunesse à apprendre il devait la passer à travailler, s'épuiser jusqu'au sang à produire du labeur.Dans son for intérieur il considérait comme une injustice universelle le travail en usine ,il refusait d'être un esclave moderne ,il aurait aimé passé son temps exclusivement à lire à peindre ou simplement a étudier,c'était là sa seule vraie vocation,son seul vrai plaisir,il venait subitement de s'en rendre compte.Le pire,c'est qu'il ne devait s'en prendre qu'à lui même,car après son échec au certificat d'étude il avait également échoué à l'examen d'entré dans un lycée technique ( école qu'il aurait détesté de toute façon ) c'est pourquoi il ne savait plus quelle entité maudira à part celle qui l'avait fait naître sous un jour défavorable ,c'était elle qui l'avait mis dans ce pétrin,mais il avait besoin de matérialiser son malheur pour le rendre plus tangible,c'est pourquoi il s'en prenait à ceux qui symbolisait dans son esprit l'incarnation de cette injustice,tous les détenteurs de la puissance nominale du monde ,en premier les classes riches.Au début il était soulagé d'avoir échappé à ces horribles tortures que lui imposait l'école publique sous forme examens ,mais bientôt lorsqu'il sentit le monde clos de l'usine se refermer sur lui,il prenait conscience qu'il devait s'échapper de la galère ou il s'était fourré.


DESTINEE

Libéré du carcan de l'école Saint Jean, avait cru jouir de la liberté l'instant d'un éclair,il avait découvert avec extase la sensation de liberté qu'éprouve un prisonnier sorti des geôles d'une prison et il en goûtais l'ivresse nouvelle une ivresse innatendue . Il n'avais plus de devoirs à rendre, plus de maître dans son dos pour le surveiller où pour tenter de l'humilier il n'avait de comptes à rendre qu'à lui même.Cette liberté nouvelle s'accompagna d'un moment de bonheur grisant mais éphémère ,il s'imaginait naivement que cette vie de bonheur qui s'offrait à lui allait durer toute la vie. Mais cette sensation de bonheur ne dura qu'un temps ;car bientôt le servage de l'usine remplaça le servage de l'école ,les maîtres furent remplacés par les contremaîtres l'astreinte des horaires et les contraintes physiques imposées les rythmes qu'imposaient l'usine ,tout cela lui apparut bientôt comme un long et affreux supplice, il se senti laisé humilié et abattu;tout cela était loin de la vie dont il rêvait pour lui lorsqu'il était enfant .Lorsqu'il était enfant ,du plus loin qu'il se souvienne,il voulait vire -une vie purement joyeuse- et il croyait fermement en cette vie;c'est pourquoi il avait de plus en plus le sentiment d'une trahison ,le ciel ( la destinée ) avait failli ,Dieu lui même l'avait abandonné,désormais il savait qu'il ne pouvait plus compter que sur lui même.
* le carré de chocolat.





(19)

AUTRE SUITE PORTRAITURALE




QUATORZIEME FRAGMENT


Une vue de son bunker secret.




Si j'essaye de me souvenir de l'état d'esprit qui était le mien à l'époque de ces événements divers empilés dans ces pages, ou comme on voudra enfilés sur un fil comme un collier, je m'aperçois que j'ai peine à distinguer l'un plus que l'autre; c'est dire sans doute qu'à cette époque mon alter ego Saint Jean avait déjà en lui sans doute accumulés plusieurs vies;des vies simultanées souvent contradictoires.Si le mot œcuménisme, qui me vient à l'esprit s'est ajouté à l'instant sur le fronton de ma mémoire,c'est qu'il contenait aussi dans ces années là une certaine autre partie de ma manière de voir. Lorsque sortant de l'usine je redevenais moi même ,je poussais un grand ouff!.je pouvais enfin respirer,mon âme se déployait dans de nouvelles directions,elle prenait pour tout dire une autre envergure.De penseur autodidacte je devenais penseur tout cours au contact des livres je redevenais moi même.A travers le contact des livres je ramenais à moi le tissu des certitudes qui donnaient à ma vie sa véritable dimension,une dimension sublime exaltante enfiévrée .C'étaient les livres qui me procuraient cette grandeur d'âme.Autodidacte extrêmement résolu et persistant, j'étais avide de me bourrer de connaissances, amoureux de tous les savoirs nouveaux,je lisais tout ce qui me tombais sous la main,je m'éfforçais surtout à lire des livres ardus,non pour me donner l'impression d'être un savant ,mais pour éprouver la sensation exaltante d'être aéroporté ailleurs.Mon père qui était un manuel,était resté toujours très proche de la nature ,c'était aussi un jouisseur ,un homme de plaisirs et d'amusements ,il était fier de sa force qui était réelle et de son habileté en tout ,il aimait la musique populaire ,il avait des goûts simples ;moi pour me démarquer j'avais trouvé original de me fixer pour tâche de m'initier aux maniements de l'esprit aux jeux intellectuels aux spéculations et déambulations verbales de toutes sortes,j'avais aussi des penchants pour les choses immatérielles.Dans cette guerre que je livrais a moi même je m'éfforcais de me forger une identité originale ,je voulais me différencier de mon père qui avait des idées trop terre à terre ,c'est pourquoi je m'éfforcçais de recourir à des lectures sophistiquée qui parlaient d'esthétique et de philosophie;en lisant ces ouvrages je me sentais d'une race à part,une race qui avait à voir avec celle de ces faux gouroux enchanteurs,que sont les intellectuels ,j'étais à peine conscient de ce que poésie veut dire ,j'admirais les poètes et les saints sans trop de discernement ; heureusement malgré mes élans destructeurs et nihilistes durant ma pire période de rejet de la vie en usine ,je réussissais à tenir un équilibre intérieur,grâce à mes talents cachés,car j'avais des prédispositions pour la peinture .Je ne sais pas si je me sentais déjà artiste dans l'âme ,mais j'éprouvais un grand plaisir à peindre et à dessiner ,lorsque je me retrouvais seul au contact de la nature en train de croquer des arbres des maisons ou de simples paysages je perdais tout sens du réel ,j'étais enfin heureux.Sans ma passion pour la peinture et le dessin, et sans mon goût irrépréssible pour la lecture, il m'aurait été impossible de continué la vie d'enfer que je menais en parralléle à l'usine.Je poursuivais une vie secrète dans les soutterains de l'existence en cheminant avec obstination dans un grand rêve de création .En dehors de cette vie de labeur odieuse que je détestais, j'avais dréssé dans ma chambre des ilôts d'intelligence de savoir faire et de beauté qui me protégeaient de l'odieuseté du monde .Incapable de faire surgir la moindre étincelle de vérité et de beauté lorsque je trimais sur mes machines,je me vengeais à la maison.Là j'étais enfin libre!Je n'avais que la vérité secrètes de mon âme pour exister. .


SAINT JEAN



Croyais, car il avait un fond candide ,que si il poursuivait ses pérégrinations dans le monde des vérités intellectuelle qu'il vénérait , il accéderait un jour à la lumière exigeante de l'esprit ,il tentait jour après jour de chasser de son moi les réalités concrétes qui l'empéchaient d'accéder au sublime de la vie .Dans ses rêves il apercevait une autre intelligence il voyait luire les vraies couleurs de la vie. Il essayait de lire des auteurs compliqués ,car il se sentait proche des récits qu'ils mettaient en oeuvre pour peindre l'existence .Par exemple il aimait lire Spinoza ( il ne le lisait qu'à demi ,c'est à dire juste assez pour apprécier en lui un nectar de nature supérieure ,une littérature éminemment sophistiquées,réservée à des esprits entrainés à lire le monde à travers un diamant ) .S'il prenait plaisir à lire des morceaux de l'Ethique pris au hasard,c'était parce qu'il aimait Spinoza sincérement ,il le considérait un peu comme un grand frère avec qui il se sentait des affinités- ; ce philosophe juif qui vivait en Hollande avait été persécuté à cause de ses idées (par les gens de sa communauté) ,il vivait en solitaire en taillant des verres d'optique dans son atelier comme un athlète de l'esprit,c'était cette vie en marge qui lui plaisait,il admirait la candeur de Spinoza.Il tentait de déchiffer à travers ses écrits dont le principal (l'Ethique) ce que le philosophe avait voulu démontrer,principalement l'existence de Dieu .Il se délectait de ses axiomes,qui lui plaisaient infiniment.Il était tombé amoureux de l'enlacement des mots enfilés dans ce diamant -l'Ethique - avec l'habileté d'un artisan surdoué ,enfilés les uns derrière les autres ,les mots lui paraissaient doux au toucher,ces mots qui étincelaient dans son coeur le remplissaient de joie et d'émotion , il aimait entendre la musique divine de l'intelligence qui frappait ses tempes;cette musique plus pur que toute autre semblait provenir d'une planéte inconnue ;elle était pleine de rêveries devenues accessibles.Spinoza formulait tout haut ce que lui ressentait en silence .-Pour atteindre le bonheur suprême,la joie éternelle ,l'homme doit parvenir à la connaissance de son union avec la totalité de la nature.L'accroissement ,de la connaissance de la nature,signifie l'accroissement de l'amour de Dieu-.Baruch Spinoza donnait ,une description de l'amour intellectuel qui était à peut près exactement celle que Saint Jean aurait pu formuler si il avait pût la formuler lui même si il était philosophe ,il pensait avec les mêmes mots que le vertigineux penseur.-Sentiment absolument désintéressé,humble assentiment à la nécessité universelle,compléte libération des passions qui troublent l'âme;ni louange ni blâme,mais compréhension ,à l'égard de la vie.-*(Citation tirée de l'histoire illustrée de la philosophie,c'était mon livre de chevet à cette époque.Page 37.)Spinoza,avait reflété pour un temps le monastére idéal dans lequel Saint Jean aurait aimé vivre ;c'est pourquoi son esprit s'accordait naturellement avec celui du grand penseur.



-L’art progresse à mesure que l’Esprit se réalise.-


Cette citation de Hegel qu'il avait fixé dans un coin au dessus de sa table à écrire pour tenter d'en déchiffer le sens à force de se la répéter lui revenait à l'esprit même lorsqu'il naviguait en somnambule dans ses machines à tisser,elle venait à lui pour l'interroger et pour le torturer .Il tentait d'en comprendre le sens,mais le sens lui échappait.Les pensées de Hegel et sa philosophie qu'il admirait sans la comprendre lui était apparut d'une complication de langage extrême,mais il était obstiné et il désirait s'emparer de ses trésors ; il y avait des échelles et des barrières dressées entre chaque mot,des labyrinthes obscurs se dressaient entre chaque phrase ,des mots étrangers dissimulés dans l'entremêlement de ses écrits lui rendaient difficile le suivit de ses explications ,il s'efforçait pourtant d'en comprendre le sens ,il s'efforçait dans lire des passages entier sans respirer ; de temps en temps, il soulignait une phrase plus rebelle,un mot plus lumineuse lui servait de balise pour assurer sa progression dans l'entrelacement suspect des pages du livre .Lire Hegel dans le texte lui semblait compliqué ,il comparaît cet exercice à l'escalade d'une falaise lisse et abrupte , il trouvait peu de prises ou se raccrocher,il en tirait orgueuil et peut être de la vanité car il voyait bien que même si lire Hegel c'était difficile,cela le menait tout de même sur les traces de l'humanité cultivée .Hegel avait mis en place son systéme de thése et d'antithése qui allait devenir le modéle de raisonnement favoris des défenseurs du matérialisme historique à quelques nuances près tout de même Marx aidant.Mais il n'en pris réellement conscience que plus tard.Pour se faire la main,il lisais aussi un autre auteur Alain ( du moins il tentait ) c'était plus facile, car il paraissait plus accessible que Hegel au niveau du langage;il lisait le système des beaux Arts, cela lui plaisait de récupérer et de recopier des phrases entière du philosophe pour les apprendre par coeur,quitte à les oublier en chemin quelques temps plus tard,car il n'aimait répéter ces phrases que pour le plaisir de les entendrent raisonner à ses oreilles,c'était la beauté des raisonnements qu'il admirait,plus que la langue qu'il trouvait assez plate . Car il avait l'oreille,son grand auteur préféré à l'époque ,son meilleur ami c'était toujours Montaigne .A cause de la proximité des liens qu'il avait tissé avec lui,depuis le premier jour où il avait plongé la tête dans ses Essais; il avait senti immédiatement qu'une complicité s'était crée entre lui et le grand écrivain .Il avait décelé une profonde affinité avec sa manière de penser et la sienne il ne pouvait pas se l'expliquer,il l'avait constaté .Il éprouvait avec certains penseurs ou écrivains une affinité immédiate alors qu'avec d'autres elle n'existait pas.Il avait aimé spontanément la langue savoureuse de Montaigne , sa manière de penser et de raisonner ,c'est pourqui il considérait Montaigne comme son plus grand ami.Il ne le lisait qu'en livre de poche ,il avait toujours un exemplaire de lui sur sa table,cela le rassurait d'avoir à proximité de lui un ami si prestigieux.Et puis un jour dans l'immense dédale de sa vie proto intellectuelle était venu se glisser pour quelques instants seulement quelque chose qui ressemblait à un ovni.


TEILHARD DE CHARDIN

Il avait lu des extraits de ses écrits ;il les avaient survolés avec la rapidité de l'éclair et s'était étonné de les avoir lu avec tant de facilité,c'était presque désarmant de trouver une grande intelligence qui parlait avec une telle simplicité ;c'était tellement simple qu'il s'était mis à douter du sérieux de l'entreprise intellectuelle de ce philosophe hors normes.il était devenu soudain un adepte de l'oecuménisme prôné par le théologien.



IL FAISAIT REVENIR DE PARIS


Avec son argent de poche des livres en quantité ,car il avait sentiment de boucher les immenses lacunes de son savoir .Il était ravis de constater que son esprit rebel se soit temporairement apaisé ,il était ravis de pouvoir voyager en esprit et de rattacher ses reflexions à des systémes de penser totalement exotiques .Les livres le faisaient voyager .Il voyagait à travers l'hindouisme, le bouddhisme ,le soufisme,les penseurs de l'antiquité et ceux de l'ère moderne,il se sentait libéré tout à coup des limitations temporelles imposées par la société et par l'espace social qui le rabaissait et l'humiliait ;il avait réduit pour l'instant le labeur physique astraignant qu'il était obligé de fournir chaque jour à l'état d'une chicquenaude lancée au loin dans l'espace,son esprit transcendait le monde réel ,il circulait à présent à travers les hautes sphéres de l'intelligence il volait ailleurs ,au delà de la sinistre et pesante réalité du monde.Il lisait l'histoire des mondes humains et des civilisations comme si il était un voyageur doué de pouvoirs surnatureles ,il voyait le monde de la hauteur d'une montagne qui surplombait les paysages terrestres,il était accroché à une montagne céleste.Il se mit à parler et à dialoguer avec les poétes,les Saints et les philosophes de l'antiquité comme si ils étaient ses contemporains,il était enveloppé par le génie des races et des foules humaines qui l'avait précédé ,il était pétrit dans la matière d'une vie nouvelle ,en lui résonnait une nouvelle âme.Il avait trouvé sa véritable mesure au coeur du voyage de l'esprit ,il trouverait sa vérité ultime demain mais ça n'avait pas d'importance,car il avait vu luire en lui la possibilité d'être un autre homme,un homme véritable;il était encore entravé par des liens lourds à porter ,des châines lui barraient la route ,il était encore obligé de marcher à marche forcée dans l'abîme d'une vie forcée et contraire,mais il savait qu'au bout du voyage il trouverait la vérité ,sa propre vérité,car il l'avait vu luire sur sa route,la flamme insurmerssible d'une conscience en éveil ;elle lui avait indiqué la route à suivre ,il n'avait qu'un pas à faire pour s'atteler au voyage intemporel de l'esprit il se sentait désormais un peu plus fort pour affronter le voyage supérieur de la vie.




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UNE DISCIPLINE DE VIE

QUINZIEME FRAGMENT

BREVE SUITE


Suite à ses lectures,St Jean avait inscrit dans sa pratique quotidienne, le yoga. Il pratiquait en fait plutôt que le yoga une forme de détente totale des muscles et du cerveau, qui s'apparentait à une forme de discipline de l'esprit; il avait utilisé un manuel pour réaliser ses exercices. Il reproduisait les postures hasaniques qui étaient dessinées dans son manuel.ll s'allongeait sur le sol et durant une bonne demi heure il tentait d'évacuer les stress causés par le travail à la chaîne. C'était une période héroique,elle lui permettait de passer d'une activité mécanique ( le travail à l'usine qui était harassant ) à des activités plus intellectuelles, la peinture le dessin l'écriture ou la lecture. Il avait établit d'une certaine façon les bases de sa propre maieutique,il voulait se connaître lui même se délivrer de ses peurs et de ses préjugés il voulait donner une impulsion nouvelle à sa vie ,il voulait grandir,il avait crée sa propre université sur place à la maison.Grâce à la discipline de vie drastique qu'il avait érigé il pouvait avoir l'impression d'être arrivé à une certaine forme de dépassement ;il tentait à l'aide du yoga de purifier ses sens et d'affiner son attention,il cherchait à provoquer par la détente absolue du corps et de l'esprit,une nouvelle façon de percevoir qui lui permette de surmonter les obstacles ardus que la vie ordinaires semaient sur sa route ,il s'armait doucement mais avec fermeté et obstination contre les lois de la destinée et contre la fatalité.



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SEIXIEME FRAGMENT


( A revisiter )
CONTREPLAN



Je vivais à cette époque partagé entre deux monde; celui des livres , des écrits, celui des peintres que j'aimais des penseurs des écrivains , et celui des machines monstrueuses de l'usine textile toujours chargée d'un bruit géant roboratif,dévastateur ,assourdissant .Dans l'univers de l'usine il y avait une faune humaine majestueuse et misérable ,cette faune avait pour moi une épaisseur de peau si épaisse que j'avais l'impression parfois qu'elle m'était innaccessible ,j'aspirais souvent à fuir son contact ,je recherchais le silence des bois et les longues marches dans la nature .Je tentais de m'extraire mentalement de cet univers ;je me sentais comme un exilé. Je regardais mes camarades de travail avec affection,mais j'étais rempli d'hostilité,affection et hostilité se partageaient mon coeur à part égale ;je traversais en rêve des paysages d'ombres et de guerres ;de temps en temps j'apercevais au loin de splendides rayons de lumières,mais des formes hideuses encombraient souvent mon imagination ,des idées néfastes me traversaient fréquemment l'esprit ;je voyais la misère la lâcheté et le vice recouvrir chaque chose ; j'observais consterné la souffrance des hommes et le moindre soupçon de noblesse et de grâce que je voyais apparaître sur leurs âmes illuminait d'un façon instantannée et décuplée la mienne rongée par le doute et la solitude ; j'étais devenu un être instable et traumatique,je voyais l'horreur là ou elle n'était pas,je voyais aussi sans doute la beauté là où peut être elle n'existait pas. Je détestais ma trop grande sensibilité ,car je croyais voir dans celle ci une faiblesse ;pour me préserver du monde hostile qui m'entourait ,je devais renforcer ma dureté ,j'aurais aimé me forger une carapace de fer pour être moins exposé aux coups de la vie ,où partir vers un exil doré et fuir ma condition.Pourtant j'aimais chose étrange ma part de supplice et les défis qu'elle me lançait.J'avais décidé de rentrer en lutte contre la fatalité,j'avais décidé de renforcer et d'endurcir mon âme,je voulais me forger une morale de vainqueur au milieu des vaincus,car il me semblait à travers mes délires que les hommes et les femmes qui travaillaient à mes côtés avaient perdu tout espoir de rehausser leur vie et de la conquérit ,ils considéraient pour certains ( pas tous heureusement ) que c'était déjà une sorte de bénédiction de seulement pouvoir exister; certains ouvriers étaient des chiens battus ,ils prenaient les patrons qui les avaient embauchés pour des Saints dont ils vénéraient l'image d'une façon piteuse et obscéne ,d'autres disaient qu'ils n'étaient pas mieux lotis que des chiens galleux ,ceux là étaient pessimistes et résignés ,ils étaient minoritaires,mais eux savaient au moins encore se battre et rester vivants , car les autres la plupart des êtres humains que je rencontrais sur ma route étaient surtout blessés à mort ,pour certains cela se voyais ils avaient même cessés d'exister.J'étais devenu aux premiers temps de mon apparition dans la société des hommes un révolté viscéral ;aujourd'hui encore je n'arrive pas à me contenir lorsque j'apercevoir les stigmates et les traces obscénes de l'indignité humaine ,mais celle qui me fait le plus honte c'est surtout celle que j'observe ,lorsque je me vois en train de marcher dans le même sillon que ceux que je déteste ,lorsque j'oublie d'aider par lâcheté ou par faiblesse un de mes semblables qui est dans la détresse.



(22)
DIX SEPTIEME FRAGMENT
SUITE PORTRAITURALE
St Jean était un idéaliste invétéré et un grand pessismiste ,mais c'était avant tout un extrême rêveur;c'est en partie ce qui l'a sauvé de la misère intellectuelle précoce; si il n'avait pas cru que les idées sublimes puissent changer les hommes et la face du monde, il aurait vite renoncé sans chercher à combattre ,il se serait rangé il aurait admis qu'il était un esclave et que l'esclavage avait du bon,comme beaucoup le pensaient en silence autour de lui sans chercher à l'expliquer. C'est parce qu'il avait en lui une dose d'idéalisme extrême et une dose extrême de fanatisme altruiste qu'il parvenait à exister sans voir l'extrême folie qui l'emportait ,sans se laisser fléchir par l'extrême inransigeance du monde tel qu'il était à vrai dire à l'état brut ,il pensait qu'il était protégé par une idée supérieure de l'homme.Il n'imaginait pas que la méchanceté puisse avoir prise sur lui ; il croyait au perfectionnement de la nature humaine donc en sa propre perfection ,même si il voyait toute la difficulté qu'il y avait à mettre en pratique cette théorie sur lui même.Il n'était pas différent de tous ses petits camarades éduqué dans l'esprit de la civilisation des lumières ,sauf que lui croyait dur comme fer à la théorie,il s'en était imprégné jusqu'à croire que c'était la seule chose véritable digne d'être enseignée en ce monde. Il croyait en la possibilité d'une transformation radicale de l'humanité et des parties les plus obscures de chacun ; il n'avait pas encore renoncé à son devoir de perfectionnement.








(23)
DIX HUITIME FRAGMENT

D'AUTRES VISIONS DE LUI
A PROPOS DE DIEU ENTRE AUTRE


Une partie de sa vie à l'époque de ses quatorze ans était encore illuminée par sa croyance en Dieu . C'est peut être pourquoi il était si plein d'entrain et si confiant au futur (mais cela vu d'aujourd'hui n'est il pas pure et simple spéculation de ma part?). Si le sentiment de Dieu l'avait aidé à vivre durant la toute première partie de son enfance,jusqu'au début de son adolescence; son cœur plus tard s'était rétracté ,il était trop avide de vérités pour accepter sans broncher les lâchetés,les vilénies et les brutalités du monde ,le portrait que j'ai tracé de lui plus haut en fait un sujet révolté ,il était trop indépendant, trop sensible pour suivre sans se rebeller les injonctions moralisantes . Il pouvait aussi avoir des croyances et des illuminations, avoir une admiration débordante pour les mystique et se voir en disciple du Christ à certains moments ,il était imprévisible.Son imagination croisait des lacs et des ciels pourvus de lumières artificiels,il inventait des scénarios inventés par son désir de se projeter dans des mondes héroiques tous spécialement aménagés pour lui par son imagination qui était toujours en pleine ébullition, à l'affût du moindre événement pour le faire décoller.Il croyait plus en l'espace de ses rêves qu'en la réalité .Lorsqu'il fût pris dans la tourmente ,dans une période périlleuse où ses anciens points de repères s'étaient effondrés sans que de nouveaux prennent le relai il se rassura en se prenant pour un héros qui voyageait comme Ulysse ,découvrant des contrées merveilleuses et sublimes,il s'affrontait à la vie en découvreur sublime.
Sorti de l'enfance,il devenait pour un temps grâce à son imagination un Héros de l'histoire des hommes,il composait dans sa tête des récits héroiques.C'était de là peut être que l'idée obsesionnelle d'écrire des romans lui était venue plus tard.Il avait envie de rejoindre les attributs d'un être fantastique qui dormait dans ses rêves. Le portrait que je forme de lui aujourd'hui est presque détouré,il ne représente plus que la partie extérieure de l'être fantastique multiforme que je voyais en moi lorsque je me contemplais intérieurement vers mes dix ans . Cet être surgît de mon enfance avait tous les attributs du bonheur qui coexistaient autour de lui,un foyer,une famille qu'il aimait et son amour exagéré pour les récits fantastiques qui le rendaient heureux.Mon admiration pour les Essais de Montaigne,mon addiction aux mémoires d'Outre-tombe,mon admirations pour les écrits philosophiques de Voltaire n'étaient que des prolongements de mes manières d'être heureux .Mon imagination sublimée par une conception héroique de la vie me faisait souvent perdre le sens des réalités , sans m'en rendre compte je transportais dans ma tête les rêves de mon enfance ,exagération,emportement éclair,naiveté absolue,don d'affabulation à la limite du mensonge ,désir d'emportement vers des mondes mystérieux,inconnus illogiques irrationelles et purement fantasques,c'était cela qui formait mon univers,et celui d'aujourd'hui n'a pas changé. .Défaut d'hier agrandis avec le temps .mes récits post-modernes sont certainement de la même veine narcissique qui emportait mes rêves d'enfants.Défauts agrandis par la faille déposée dans mon esprit par l'avancée improbable du temps.Je me ,revois au moment où je m'apprétais à rentrer dans le grand enfer blanc de l'usine vers mes quatorze ans avec tous mes ,défauts agrandis par mon âge ,défauts qui reviennent décuplés je le sais par les formes délirantes que contiennent mes mémoires vu à travers le prisme de cinquante années de vie artistique dégentée subliminale et obstinée ,mes haines d'aujourd'hui sont l'exacte réplique de celles que je portais contre l'ordre abominable du monde,lorsque je m'apprétais étant à peine sorti de l'enfance à entrer dans l'univers de l'usine peuplé de machines infernales,j'aperçois les même visages grimaçants ,je les vois apparaître et s'agiter sous mes yeux à travers ceux pervertis de l'immonde société du spectacle que les grands prêtres situationistes ont fait sortir de leur chapeau magique ,ce sont les mêmes suites d'images obscénes que j'aperçois,les mêmes qui viennent alimenter mes cauchemar d'homme civilisé.Je ne suis pas innocent,j'ai le tord de livrer tout haut mes pensées.A quoi sert l'art d'écrire si on ne peu plus s'insurger. Saint Jean héros fébril qui accompagne mes rêves d'adolescent ,héros qu'un instinct de survie supérieur obligeait à déambuler jour et nuit dans le complexe cosmique de sa psychée électrique ,Saint Jean dévalle à présent dans mes récits improvisés avec toute la candeur magique et décalée de son sublime passé ,Saint Jean reste le héros emblématique de la première partie de mon roman- post-moderne ,fruit de l'imagination d'un écrivain fictif qui a encore du mal à faire monter les oeufs en neige ,il demeure encore en l'état un héros en suspens.


Rehaus.


A la vie héroique de jeune prolétaire frustré dans son désir de savoir ,s'ajoutait la peine qu'il avait à s'affranchir de sa propre manière de réfléchir et de bâtir le monde .A la sortie de l'enfance,il avait
dût tout reconstruire,le monde tel qu'il l'avait rêvé lui échappait.En âge de travailler,il manquait de points de répères,tout lui paraissait artificiel,les sanglots,les baisers,les sourires,les évaporations,la logique ,les feuilles de paie de ses premiers salaires,le corps des jeunes filles apparues entre deux rayons de soleil;la détresse de ses pensées augmentait au fur et à mesure qu'il tentait d'appréhender le vaste planétaire de l'univers des adultes;ses régles arbitraires ,ses obligations,ses défis.C'est peut être à cet instant qu'il prit conscience que l'existence de chacun était liée à un vaste roman ,dont l'existence prenait forme à chaque instants ,chacun en était le héros,chacun se disputait une place dans le planétaire fantastique de la vie.Mais pour réaliser cette chose difficile -écrire sur la vie- il fallait pouvoir contempler la vie avec l'esprit libre, garder le cœur humble,se garder de tout sens du grandiose et de la grandiloquence ,choses essentielles qui compromettait l'écriture authentique du romancier surtout du romancier en état permanent d'ébulition.Etat qui troublait et qui envahissait toutes les sphéres du raisonnement,rendant impuissant celui qui était sous cette emprise de témoigner et d'enrober d'un mouvement leste l'âme du lecteur,et de capter la divine étincelle d'intelligence qui faisait frisonner son coeur sensible .ll fallait arriver à un certain stade ,à se libérer du poids gravitationnel de l'existence pour faire apparaître le roman magique ,le roman métaphyque et authentique le roman qui purifie la vie.Ce roman devrait faire apparaître d'un seul coup foudroyante et éclatantes nos raisons fondamentales de vivre ,il rachéterait toutes nos vilénies et toutes nos mauvaises action et surtout nos imperfections il donnerait un tel essor à notre vie,que notre âme soudain libérée donnerait naissance à un homme nouveau,à un homme Saint . Saint Jean qui était en son tout début d'existence en proie à une sorte d'un mysticisme violent et intuitif,avait transposé probablement à son insu une partie de ses visions rédemptrices adolescentes dans la vision du roman mythique qu'il tenta d'écrire sans jamais y parvenir ,lorsque devenu adulte il se mit à envisager avec obstination et sous différentes formes sa rédaction.Il était en attente pour écrire ce roman que son esprit soit purifié,mais son esprit produisait toujours des scories et des ralentissements, un état d'ébulition constant l'empêchait d'engendrer dans la serennité l'oeuvre mythique qu'il voyait luire au sommet de la vaste montagne qui abritait son inspiration.



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DIX NEUVIEME FRAGMENT





UN DERNIER RAPIDE CONTRECHAMPS.



Deux ans après mes premières révoltes. je crus comprendre que mon esprit commençait par s'ouvrir ,il pouvait prendre en charge un nouveau soleil je devenais plus tolérant; je regardais soudain ma mère et mon père d'un œil différent. Ils n'étaient responsable en rien de ma pénible destiné,je n'étais qu'un voyageurs qui voyageait sur des mers incertaines ,une sorte d'Ulysse qui traversait une mer inconnue sans aucun points de repères,mais avec la conviction qu'il était invinsible.Mes parents étaient des âmes bienvaillantes attelées au chariot de marbre de la société moderne transformée par les progrés de la science et de l'économie en société d'expansion et du bien être ,ils n'étaient pas nés riche ,c'étaient des gens simples au coeur généreux. Ma conscience de classe commençait par s'affiner,mais je me voyais plutôt en guerrier de la mythologie antique ,en Achille où en Ulysse plutôt qu'en simple esclave.En tant que tisseur j'avais honte de m'identifier avec Pénélope femme d'Ulyse,c'était une forme d'atteinte à l'idée que je me faisais de la virilité ,je n'étais pas dépourvu de certains préjugés véhiculés par la culture machiste occidentale.Qu'en suite je devienne un héros prolétarien,c'était une autre affaire ,je commençais par établir des discrimations entre les différents niveaux de pensée qui m'affectaient.Sur un plan métaphysique je pouvais dessiner dans l'espace de mes rêves des continents aux vastes propriétés;mais j'avais du mal de supporter les contradictions,j'aimais bien les héros Grecques,mais je ne parvenais pas à saisir la place exacte qu'occupaient les Dieux dans leur mythologie;les Dieux étaient sujets aux même caprices que les hommes,mais ils étaient différents puisqu'ils étaient immortels,cela me paraissait absurde.Pourtant en comparant cet univers au nôtre je trouvais qu'il était plus censé de représenter les Dieux sous une forme immortel puisqu'ils se reprodusaient dans nos sociétes à l'identique d'une génération à l'autre , les esclaves modernes dont je faisais partie n'avaient pas d'âme ,juste une vague capacité à perturber les plans des Dieux qui disposaient de toutes les richesses de la terre.Les premiers régnaient sur une justice terrestre qui avait du mal de se réguler;en fermant les yeux lorsque je me réveillais des cauchemars que je faisais en tentant de m'expliquer l'organisation du monde à partir de mes lectures de la Gréce antique je vascillais ;ma révolte contre l'autorité était du même genre que celle qu'effectuaient sur d'autres plans et à d'autres niveaux les peuples colonisés ,c'est pourquoi je me sentais des affinités avec tous les exploités;mais lorsque je retrouvais mes esprits ,mes penchants à la lecture qui étaient sommes toute assez vastes,me projetaient dans lieux du monde qui navigaient à contresens ,si je comparais mon sort avec celui des peuples Indiens d'Amérique,je me sentais soulagé,j'apartenais à une époque qui avait évolué,on ne me méprisais pas comme un Indien,on me regardais comme un individu civilisé;donc même étant aussi bien soumis et exploité qu'un Indien,je faisais meillleur figure qu'eux car j'étais un blanc d'occident qui savait lire et écrire.J'étais sommes toute gagnant,gagnant tout en étant un peu perdant,cela m'obligeait à relativiser mon sort.Il y avait pire sort que le mien.Je commencais à peine à m'extraire de mes états d'âme et par porter un autre regard sur la vie,je voulais m'émanciper,parcourir les étendues fragiles de mes mondes intérieurs avec l'oeil froid du contempleur critique des luttes sociales,je m'apprétais à cet endroit de ma vie à rejoindre mes camarades syndicaliste par le biais d'une action d'éclat méthaphysique ,qui allait effrayer ma mére j'allais provoquer une grêve.A cet endroit,je ne lui en voulais plus de me barrer la route,je décidais sans elle;j'avais soudain compris que le monde était divisé,entre ceux qui faisaient de la résistance et ceux trop faibles pour s'imaginer même que cela puisse se faire . J'étais timide résolu et plein d'allant; modeste ,intrépide persévérant et sans doute sans vraiment m'en rendre compte plein d'orgueil mal placé ,déchiré en toutes mes obsessions je n'avais plus le temps d'attendre je devais me réveiller .Je n'étais plus un enfant, j'avais atteint l'âge canonique de seize ans.









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VINGTIEME FRAGMENT




ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE I


SUR QUELQUES ELEMENTS
D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE
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1962
Quand celui que j'appelle St Jean avait 14 ans.
Un brevet d'éducation sportive:Une photo.







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UNE NOUVELLE VERSION DE LA VIE DE NOTRE HEROS .



Mon héros ,celui que j'appelle Saint Jean avait seulement quatorze ans sur cette photo . Il s'appelait Saint Jean d'Astre c'était le pseudo que j'avais choisi de lui donner dans la première version des mémoires improvisées. Sur cette photo il a encore l'air d'un enfant Ce diplôme ( un brevet sportif) était le seul diplôme qu'il avait obtenu,un peu avant de sa sortie de l'école primaire . Quelques temps plus tard,il allait échouer au fameux "certificat d'études"; ce sésam de l'éducation scolaire. Dès sa création, ce diplôme crée par Jules Ferry en 1882 devait permettrer à une majorité d'élèves d'être honorés après un bref cursus d'études ;la réalité n'a pas correspondu à cet idéal. Le certificat d'études primaires se révèle un examen encore réservé à une élite. La barre fatidique éliminatoire de cinq fautes en dictée en est une cause principale. Saint Jean avait chuté sur l'épreuve de calcul mais peut être aussi sur celle d'orthographe ,deux épreuves toutes deux éliminatoires lorsqu'il le passe en 1962.Il se souviens de son grand désespoir et de son humiliation lorsque qu'on lui annnonce qu'il est le seul de sa classe à avoir échoué ;il avait vécu ça comme un drame ,seul recalé dans une classe comportant environ vingt cinq à trente camarades; il avait du subir cette épreuve cruelle. Il se souvient, que lorsqu'il avait aperçu sa mère qui l'attendait anxieuse sur le pas de la porte le jour de l'examen ;il avait éclaté en sanglots ; elle avait compris tout de suite que son petit dernier avait échoué à l'épreuve.Il s'attendait à ce que sa mère se fâche, mais à son grand étonnement, elle ne s'était pas mis en colère. C'est seulement bien plus tard par la bouche de sa sœur qu'il comprit pourquoi elle ne l'avait pas fait; sa mère culpabilisait,elle se reprochait de ne pas lui avoir consacré assez de temps ; elle avait du retravailler à l'usine, et elle pensait que c'était sa faute si l'éducation de son dernier fils avait été négligée . Comme il avait échoué au certificat, il fallait malgré tout le sauver; même si c'était chose difficile ;son sort avait été comme fixé à cet instant ,il devrait travailler. Sa mère avait bien tenté de le faire échapper à l'usine signe d'échec pour elle ,elle aurait préféré pour ses enfants un sort meilleur.Elle l'avait fait inscrire à des examens dans un lycée technique,pour apprendre un métier plus noble que le travail en boîte .Saint Jean hostile à toutes tentatives d'examen ,s'était naturellement arrangé pour échouer,c'est pourquoi il avait été jugé inapte à l'entrée dans les lycées techiques. Sa mère avait pris son parti la mort dans l'âme de se ranger à l'avis de son père qui pensait que l'usine était la seule solution ,puisque que leur fils n'était pas assez doué pour les études,il devait en passer par là . Elle fit cependant encore une dernière tentative pour le sauver,elle trouva une petit entreprise électronique,qui voulu bien l'accepter comme apprenti ,mais au bout de six mois,il lui demanda d'en sortir,il n'aimait pas ce travail trop confiné et l'ambiance qui y régnait. Son sort était scellé ,il n'avait plus d'autre choix que de rentrer " à l'usine.L'usine c'est à dire l'usine textile ou travaillait déjà son père comme contremaître et où sa mère retravaillait depuis quelques temps comme fileuse.Son père était rentré à l'usine dés l'âge de 13ans il ne trouvait pas qu'y rentrer fût un handicap,il avait même réussi parti de rien à devenir contremaître,grâce à l'appui de sa mére .Etant plus avancée que lui sur le plan des études,elle l'avait conseillé ,elle l'avait aidé étant presque illétré à rehausser son niveau d'étude et à franchir le cap difficile qui conssistait à passer de l'état d'ouvrier à celui de contremaître.Sa mére avait probablement utilisée ses relations pour faire aboutir son projet,elle voulait aider son homme à accéder à un statut plus élevé..Lore était une femme de tête,qui avait du caractére et de la suite dans les idées.Elle seconda son homme pendant un temps interminable,lui apprenant à écrire,et à compter selon les régles ,elle le rendit apte à passer l'examen de maîtrise .Le pére de Saint Jean qui avait été elevé seul par sa mére avait souvent fait l'école buisonnière ,il n'avait pas reçu une éducation scolaire très stricte ;sa propre mére qui devait élever quatre enfants tout en travaillant comme fileuse,le laissait courir à travers les champs et la campagne ;lui de son côté préférait s'amuser plutôt que de râper ses culottes sur les bancs de l'école;une fois en âge de travailler il était rentré à l'usine c'était l'ainé de la famille ,il remplaçait le père qui venait de mourir au front il devenait soutien de famille.Il vénérait sa mére ,une belle femme autoritaire et décomplexée,elle avait trois enfants d'au moins deux lits différents,elle en aura un quatriéme un peu plus tard.Lore la mére de Saint Jean avait des affinités de tempéramment avec cette femme ,elle était pugnace intelligente,généreuse et ambitieuse ;elle usa de ses relations amicales avec les Directeurs des usines qu'elle connaisait pour les avoir servir lorsqu'elle travaillait chez eux ,ils l'aidèrent peut être lorsqu'elle décida son mari à postuler à un poste d'agent de maitrise.Elle avait du respects pour eux ,elle faisait l'éloge de leur gentillesse et de leur générosité ,ils ne l'avaient jamais mal traité est même l'avait souvent aidé lorsqu'elle était en difficultés , il l'appelait par son prénom -Lore- .C'est probablement grâce à l'intelligence et la persévérance de sa femme que le pére de Saint Jean put accéder au poste de contremaître ;Lore avait sut mettre à profit toutes ses capacité de persuation et user de sa gentilesse pour plaider sa cause.Lucien son mari manquait d'instruction ,mais il avait tout de même pour lui un atout important il était travailleur ingénieux et intelligent il avait été l'ainée d'une fratrie ,il avait servit dans la résistance on pouvait lui faire confiance ,elle l'aida à corriger ses fautes de calculs et son ortographe et il fni par décrocher le poste tant recherché.



ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE II

KARMA

Si je reviens sur la toute première partie de la vie active de Saint Jean ,c'est parce qu'elle constitue probablement le premier traumatisme dessinant la scéne originelle de son conflit avec la société Cette scéne se dessina à priori sans qu'il y ait lieu de faire un rapprochement entre la vie heureuse de son enfance ,entre la vie amoureuse sentimentale et si particulière de ses parents ,elle se construisit presque en dehors de tout ça ,mais elle était imprégnée de ces choses..L'ambivalence de ses sentiments pour cette société son amour et sa haine pour celle ci est liée à l'usage des symboles qu'elle engendrait dans son esprit à une époque où il était encore vierge ,c'est à dire en état de croire qu'elle représentait le meilleur de ce qu'il y avait sur terre pour lui même pour les siens et pour les autres.S'apercevant tout à coup vers la fin du second cycle lié à son enfance ,que cette société distribuait les honneurs et les grâces,les bon points et les mauvais point selon un ordre qui fixait presque au hasard les formes du bien et du mal ,il se mit à douter de tout,et en premier lieu de sont pays la France .Lors de l'exament du certificat d'étude ;il avait reçu un choc ,il s'était mis à douter de l'impartialité des enseignants ,sa mise à l'écart l'avait traumatisée.Il n'était pas moins bon qu'un autre pensait t'il mais on l'avait mis à l'écart ,on l'avait désigné à la vindicte pour le seul fait qu'il avait échoué à un examen qui obéissait à des critères arbitraires;on avait à peine regardé ce qu'il valait en propre avec son intelligence et ses dons particuliers;on l'avait exclu du seul fait qu'il ne rentrait pas dans une case .Il ne parvenait pas à rentrer dans la case,donc on l'avait exclu. Saint Jean avait détesté aussitôt cette manière barbare de fonctionner..




DIVISION SOCIALE


Le pays idéal dont il avait rêvé en feuilletant les livres d'histoire de France ,images Saintes qu'il vénérait étant enfant,ce pays lui semblait tout à coup s'évaporer en fumée ,il se trouvait en porte à faux avec la réalité;la France n'était pas exactement le pays de l'égalité,le beau pays émancipateur qu'on décrivait dans les livres d'histoire.Elle cachait derrière les symboles d'égalité qui la rendaient tellement séduisantes ,des distortions des formes de sélection rigoureuse qui la rendait incompréhensibles pour ceux qui en était les victimes .Si ce pays excluait de son monde tous les élèves qui faisaient quelques fautes d'orthographe,ou quelques erreurs de calcul,qu'en résulterait il de tout ça? Puisque cet ordre était injuste ;on pouvait s'attendre à trouver dans ses rangs de futurs insurgés . La France pays des liberté avait un systéme de cooptation élitaire qui semblait de toute évidence favoriser la rebellion ,la contestation et les désirs de révolution;elle ne devait s'en prendre qu'à elle même si elle rencontraient sur sa route des révoltés endémiques des contestataires permanents,des individus convaincu de leurs droits à la revanche ,car éliminés par son systéme de sélection profondément élitaire .Saint Jean en avait déduit que son élimination précoce du systéme scolaire l'avait rendu inapte à toute tentative d'intégration à une vie sociale normalisé ;il s'était détaché des normes sociales de réussite -à la française- et s'en était fabriqué d'autres par lui -même ,il étais devenu un self made man,mais aussi, presque sans s'en rende compte et presque sans le vouloir – un rebel ,une sorte de dissident permanent - si il se comporta plus tard si fréquemment en insoumis ,c'est qu'il était en révolte contre la distribution arbitraire des rôles dans cette société qui maniait le bâton et la carotte avec souvent un manque total de discernement .





J'étais un autre .

Revoyant en un éclair des aspects de ma vie que j'avais cru engendrés par une sorte de pulsion spontanée et innée, mon affinité immédiate par exemple avec – les exilés ou les gens d'origine étrangère- je me disais à présent qu'elle n'avait peut être été engendrée uniquement que par une suite d'événements qui avaient contribués à me forger une identité marginale,on m'avait exclu du systéme,donc il était logique que je me trouve des affinités avec les exclus.Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser par ailleurs ,que si j'avais été exclu très tôt du systéme ,c'était sans doute aussi parceque j'étais allergique par nature au systéme ,influencé par ma manière de penser désordonnée et anarchique ,je m'étais volontairement mis en marge; si j'avais échoué à mes examens par le passé ,et si j'avais été le seul à échouer,c'était aussi parce que ma sensibilité excessive et mon esprit rêveur m'avait marginalisé.Quelque part j'étais, un inadapté viscéral du systéme.Je ne m'intéressais pas uniquement aux exilés,aux rebels et aux insoumis,parceque j'avais été la victime d'un systéme bancal,mais sans doute aussi parceque ma sensibilité se trouvait spontanément des ressemblances avec la leur .Je ne pouvais pas faire reproche à la société toute entière de m'avoir marginalisé;ma propre manière de voir et de penser m'avait probablement rabattu sur les bords,sans que je m'en aperçoive.J'étais différent consubstanciellement différent de ce que réclamait de moi la société .J'étais un trop grand rêveur ,c'était ce qui rendait ma vie impossible,j'étais plus que probablement un inadapté .La recherche d'un cosmos idéale et la construction de grandes utopies m'avait servit d'horizon premier dés l'enfance ;le monde existant ne me suffisait pas ,je voulais autre chose.Je rêvais de vivre dans un univers nouveau ,j'aurais voulu remplacer le monde réel par un autre plus adapté à mes désirs de métamorphose et de transformation.Je me sentais à l'étroit dans un espace ou l'imagination ne pouvait pas avoir toute sa place.Je rêvais de vivre dans une société utopique,même si le mot m'était inconnu.Plus je voyais mon impuissance à m'établir dans ce monde ci,plus mon désir de créer des choses nouvelles et excentriques me venait à l'esprit.J'étais pris dans une pâte dont je voulais m'extraire ;dans ces instants surgissait en moi le désir de tout transformer ;toutes les horreurs et toutes les monstruosités que j'apercevais devenaient des moyens nouveaux pour m'inventer une nouvelle vie ,oubliant toutes les abominations que je voyais ,je me mettais à penser à ma vie comme à un objet de plaisir,la monotonie des espaces infinis m'obligeait à mettre en oeuvre des stratégies pour rendre ma vie plus inventive ,plus belle et meilleure que celle que je voyais s'organiser autour de moi .J'ai retrouvé plus tard la même sorte de folie dans les élans qui m'incitaient à écrire pour tenter de prendre possession de ma vie ,il fût une époque ou j'écrivais des romans dont je perdais de plus en plus le fil de l'histoire tant mon imagination débridée me faisait perdre pieds;en essayant de m'inventer de nouvelles vies,je m'épuisais ,mes romans devenaient des labyrinthes ,je me perdais dans les méandres de mon inspiration.J'étais poursuivit par une malédictions celle d'avoir trop d'imagination et trop de génie.







Vindicte.


Repensant à ma propre enfance ;contrariée par mes échecs répétés dans le systéme scolaire , j'ai cru y déceler à un certain moment (dans un espèce d'égarement) les signes de ma vindicte et de ma haine (dans les années qui suivirent ) pour l'institution et pour tous ceux qui en étaient les porteurs où les représentants; pour moi ils incarnaient l'hypocrisie d'un systémes élitaire profondément injuste et sélectif .Ce pays glorieux,mon pays n'était généreux qu'en apparence ,il n'était génereux qu'avec ceux qui s'étaient fait les esclaves docile de son mode de penser . Essayant de lire à travers ma révolte les signes d'une guerre que se livaient les dominants contre les dominés,je n'arrivais à rien,mon âme enflammé plongeait dans les enfers,je devenais nihiliste ,et mon esprit perdait toute sa puissance de raisonnement je m'égarais.Cette brulure très ancienne que j'avais cru guérie ,me revenait parfois alors même que j'étais censé avoir atteint l'âge de raison;elle me revenait de façon subite et innatendue alors même que j'avais toute les raisons d'être heureux,elle rejetait son feux sur mon esprit ,elle ranimait mes vieilles souffrances,pétrissait dans ses mains une haine que j'avais reçu en héritage de mon passé.Devenu peintre ayant rompu les amares avec mes vies anciennes ,je retrouvais la même forme de vindicte qui m'avait fait il y a très longtemps hair - les gens heureux- ceux installés dans le confort de leur certitudes ;ces certitudes qui dessinaient une image du monde (ou de la France mon pays) parfaitement et épouvantablement chloroformante ,j'étais devenu paranoiaque.J'avais beau tenter de surmonter cette blessure primitive ,ma vindicte me revenait sans que je puisse savoir exactement pourquoi,elle m'assaillait avec autant de constance et de vitalité.Rendre responsable le monde de mes échecs ou de mes difficulté ce n'était pas dans ma manière de voir; il y avait certainement une étincelle qui avait mis le feu aux poudres pour que surgisse ma vindicte d'une façon aussi régulière .C'était parfois le soleil acablant qui m'echauffait la tête ,une panne informatique qui me faisait devenir fou ,où ma voisine qui admirait Houelbec qui m'avait mis dans un état affligeant d'excitation .Elle était à genoux devant certaines stars de la littérature ;moi je ne supportais plus les artistes embrigadés dans le systéme des médias;j'étais devenu injuste inobjectif et coléreux.Certains jours je devais faire des pieds et des mains pour vendre mon travail sur les marchés ,cette entreprise qui n'était pas sans noblesse avait fini par me tuer et mon caractére avait fini par en pâtir je devenais de plus en plus vindicatif,j'étais sur le poinr d'accoucher d'une mauvaise façon de voir .J'étais atteint par des révoltes intermittentes,je redevenais ponctuellement un insoummis total une sorte de fanatique embrasé par un feu que j'avais du mal d'éteindre.Comme je ne tenais pas à devenir un artiste égotiste ,consumé par les défaites et que je voulais retrouver la foi inébranlable de ma jeunesse ,je me suis mis au vert durant quelques temps.C'est tout ce qui me restais à faire.Je devais me tirer durant quelque temps de cette vie affligeante et mortelle.En général après un séjour au vert ,cela ne sait jamais démenti,je retrouvais ma pureté d'âme mon optimiste et mes croyances en l'équilbre naturel de ma raison.





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SUITE DE MA VIE ANCIENNE


A sa sortie de l'école les premiers temps, je l'ai déjà noté St Jean a travaillé dans une petite société d'équipements électroniques St Jean détestait cette boîte, il n'aimait pas l'atmosphère confiné du travail et sa proximité avec les managers de l'établissement un homme et une femme qui devaient être amants ça se voyait , il les avait pris tout de suite en grippe , il leur trouvaient des airs malsains,il avait découvert à travers eux de nouvelles façon misérables de penser.Il trouvait leur manière de faire détestable;ses pensées commençaient par tourner au noir ,le monde vu à travers le filtre de cette première expérience de vie au travail lui parut singuliérement désespérant.Ses parents ont trouvé un prétexte pour le faire partir de là ; son père a aussitôt fait une demande pour le faire embaucher dans l'usine textile où lui même travaillait. Désormais il se levait en même temps que son père, à quatre heure trente du matin, Lore leur préparait à tous les deux le petit déjeuner;la semaine d'après ils prenaient le travail à treize heure et terminaient le soir à vingt est une heure. Les premiers temps il trouva une sorte soulagement dans le fait de travailler dans cette grande usine lumineuse ultra longue .Dans l'usine,ce qui renforçait la sensation d'isolement ,c'était le mouvement incessant des machines à tisser ,elles faisaient un bruit assourdissant ,les machines dévoraient l'espace avec une extraordinaire vitalité,il avait l'impression chaque fois qu'il franchissait les portes de l'usine d'être rentré dans un grand rêve dont il ne voyait jamais la fin.Il fini par mettre des boules de cire dans les oreilles pour atténuer l'impact du bruit ,et peu à peu il s'habitua à cette manière de plonger et de nager dans ce grand rêve sonore.Il préférait travailler le matin, car il avait du temps libre tout l'après - midi ,il se sentait au début du moins totalement libre;c'était l'impression de nouveauté qui faisait ça ;Il avait l'impression parfois que c'était les machines qui commandaient ,cette grande chose immatérielle qu'on appelait l'usine;l'usine avait un coeur et une âme ,son âme était mécanique c'était une machine à mille voix.Les hommes de la surveillance les contremaîtres ,n'étaient rien d'autres que des serviteurs de la machine,les hommes et les femmes ici n'avaient plus besoin de penser les machines pensaient à leur place,elles commandaient le travail,il suffisait d'obéir à leurs injonctions.Les ampoules rouge des métiers à tisser s'allumaient lorsque les machines n'étaient plus approvisionnées ,les tisserands criaient alors ,ils s'époumonnaient comme des furias ,car ils étaient payés au rendement ils n'avaient d'autre choix que de s'en prendre à leurs aides ou aux rameurs,ils s'en prenaient rarement au ciel.



COMA

L'usine était immense, à la fois lumineuse blanche et sale ( elle était éclairée par des centaines de néons ) les murs étaient couvert d'un duvets de coton fin et léger; les métiers à tisser étaient serrés les uns contre les autres comme des insectes prédateurs ,on avait l'impression d'avoir devant soi de grande cigales faisant vibrer leurs ailes du matin jusqu'au soir .Pour parler il fallait communiquer par gestes ;utiliser le langage des signes pour se faire comprendre au travers du Buggi-Buggi ardent des machines qui dévallait à un rythme syncopé .L'effet kinesthésique du bruit,accélérait son poul.Dans cet univers infernal il se dédoubla rapidement ,il avait l'impression de nager dans une grande mer de plomb qui était agitée par un mouvement continuel ;un homme criait brutalement pour le réveiller ,il l'interpellait;il criait dans sa direction ,lui faisait de grands signes en lui montrant une machine dont l'ampoule était rouge ,elle était prête à s'arrêter.Les premiers temps,il avait l'impression qu'il ne parviendrait jamais à venir à bout de cette course physique que lui imposaient les machines;elles dévoraient tout à la va vite avec avidité.Avec le temps il sembla qu'il s'habituait ,il voyait le temps qui ralentissait,il goûtait alors pendant quelques instants qui étaient inneffable à la sensation bienheureuse de dominer cette gigantesque mer en furie. Il avait l'impression d'avoir lié sa vie à un démiurge qui tentait de faire pression sur sa raison pour la faire plier ,c'était le début de son séjour dans les enfers ,ensuite il oublia. Les stridulations mécaniques des cigales amplissaient les premiers temps vingt quatre heures sur vingt quatre son cerveau même quand il était sorti de l'usine il entendait résonner le bruit strident de leurs ailes ,elles hantaient son sommeil . Pour échapper à leur chant infernal, il mettait des boules de cire dans ses oreilles même lorsqu'il rentrait à la maison.Elles symbolisait pour lui le régne d'Icare leur vue lui rappelait qu'il volait dans un ciel paisible,mais que s'il avait le malheur de trop se rapprocher du soleil,il chuterait instantanément dans l'océan.



IL AVAIT UN DOUBLE

En rentrant à la maison ,le plus souvent il peignait et dessinait, consacrait son temps à des rêveries,il s'était inscrit à des cours de peinture par correspondance et bientôt ceux ci l'absorbérent assez pour lui faire oublier les heures infernales passées à l'usine .Sa vie s'était mis petit à petit à prendre une autre dimension poussée par la nécessité impérieuse qu'il avait de vouloir s'échapper du trou dans laquelle il s'était fourré ,il avait érigé un autre monde ,il avait crée un double ;une autre vie prenait forme à l'intérieur de lui.



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VINGT ET UNIEME FRAGMENT




CONSTAT DU NARRATEUR


Un simple brevet Sportif ma amené à tirer le fil de la vie de mon alter ego St Jean dans le sens que l'on a pu voir ; je me fais un peu l'effet à travers ces images distordues dêtre le voleur de ma vie passée .j'ai le sentiment avec la distance que ma mémoire à jetée sur ma vie " la vie d'un autre".La distance du temps s'emploie à déformer les émotions,les sensations et les images du monde ancien ,ces sensations et ces images sont toujours présentent en moi,parfois atténuées déformées exagérées où articicialisées,car le filtre même de la langue que j'emploie,torture mes souvenirs et semble même parfois les mythifiés ,la langue ma toujours joué des tours .Je revois des images qui ont à voir avec ma vie passé,mais elles me font rentrer dans l'espace temps mythique d'un passé que ma mémoire à fait éclater dans un projet de roman devenu la traduction presque surréaliste de ma vie véritable.


LES VERITES ET LES MENSONGES


Sans doute mon Héros Saint Jean ne dit pas toute la vérité sur lui même ,il en dit seulement une partie,celle que ma mémoire à bien voulu retenir,et celle que les récits ampoulés de mon imagination ma transmit .Je dois lui reconnaître à ce héros malgré tout une part de vertu,il m'oblige à me replonger dans la mer lanscinante mystérieuse et oppressante parfois de mes souvenirs et à en faire le tri. Que montre ce héros ?.Montre t'il ma vie?.Ce héros que j'ai fabriqué pour mettre mes vies anciennes à distance de moi ,m'offre t'il vraiment des garanties d'authenticité?.Serait t'elle plus véridique ma vie si je l'avais fait réciter par un autre ,par un narrateur de génie qui la rendrait encore plus admirable,plus convaincante plus romanesque plus vrai que nature .La vérité se tient elle uniquement dans l'art de dire ?.Est ce que la vérité à besoin des mensonges de la littérature,pour mieux apparaître,pour être plus vraie, plus authentique,plus prêt de la vérité.Je dois avouer que je ne sais plus quoi penser en voyant apparaitre mes récits qui dévallent ici comme des pierres folles lancées du haut d'une pente;c'est bien moi pourtant l'auteur de ces mémoires ,je suis aujourd'hui infiniment troublé ,car j'aperçois dans le reflet tremblant de mes souvenirs des mondes que j'avais presque oubliés ,des mondes dont l'empreinte et le souvenir s'accrochent à moi comme des ventouses .Oui c'est bien moi l'auteur de ces récits,oui c'est bien moi qui raconte les histoires fantasmées de ma vie ,de ma vie de poète égaré,les nerfs à vif,le coeur saignant le coeur qui pend suspendu pour l'éternité au milieu du monde des humains,c'est bien moi certes mais c'est un autre que moi ,un autre que moi qui écrit..


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INCIPIT



HIER J'AI RETROUVE GRIBOUILLE SUR UNE FEUILLE QUELQUES NOTE QUE J'AVAIS PRIS EN VUE DE LA POURSUITE DE CES ECRITS .


ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE


Je voudrais explorer ces mémoires (ma vie) comme on explore un nouveau continent.

Les traces laissées par le passé me renvoient presque automatiquement à des redites (sur ma vie).

Je suis peiné de voir que la mémoire me fait défaut.

Je voudrais écrire un texte différent sur ma mére ,ça s'appelerais -Une jeune fille de vingt ans- J'ai déja réalisé la maquette à partir d'une photo d'elle à vingt ans que j'ai retrouvé dans mes archives,mais je n'ai pas encore la gnaque pour entretrendre le récit.J'ai commencé par écrire un premier texte raturé que j'ai intitulé -Lore une jeune fille bien à tous égards.-
Une photo du projet:(6)




UN ROMAN POST-MODERNE SUITE.


En temps normal je dois faire beaucoup d' efforts pour me souvenir ,puis soudain parce qu'un simple indice à surgit, souvent une simple photo, ma mémoire se met à revivre; je me retrouve alors bientôt propulsé dans un univers aux dimensions fantastiques,mon imagination me porte au romanesque ;j'ai le goût du travestissement ,c'est pourquoi l'idée de revivre ma vie sous des formes fictives me plaît assez.C'est sans doute aussi pourquoi j'ai crée ce personnage Saint Jean;personne irréelle dans mes souvenirs,il rend pourtant visible une partie importante de ma vie.La narration de ma vie est tellement incertaine que ce serait vain de tenter de trouver une réponse unique à toutes les questions que je me pose sur la part de vérité que j'aimerais faire émerger dans ces mémoires .Question un peu con d'ailleurs,car les pièces du pulze que constitue ma vie s'assemblent dans ces récits comme des objets trouvés ,je ne parviens pas à les organiser d'une façon consciente et réfléchie,je peine souvent à identifier l'origine ultime de mes pensées et de mes souvenirs.Les récits de ma vie sont disposés dans un ordre précis assez cohérents,mais ils appartiennent à une logique qui me dépasse,en fait ils organisent ma vie selon un ordre qui m'échappe totalement.


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CETTE ULTIME QUESTION POURQUOI J'ECRIS.


C'est sans doute pour être fidèle à mon désir secret de conquérir -ma vraie vie- celle qui m'échappait hier que j'écris cet essai post-moderne - mes mémoires-.J'espérais hier que je parviendrais à raconter l'histoire de ma vie dans tous ses détails, car je croyais qu'en racontant ma vie dans tous ses détails elle deviendrait éternelle.Bien entendu,j'étais naif,et j'avais tord.J'avais tord ,car il ne suffit pas de raconter sa vie dans tous ses détails pour la rendre immortelle ou éternelle ,même en sélectionnant dans celle ci les meilleurs passages on n'y arrive pas.Les meilleurs passages sont peut être -les plus mauvais- .Il n'y a pas qu'une seule est unique façon de raconter,il y en a aussi plusieurs.J'ai très vite découvert ça ;c'est en écrivant sur le vif que le tri s'accomplit;c'est dans un tri effectué à travers l'écriture immédiate que se tient l'histoire secrète de ma vie ;la vérité qui en résulte est faite d'une somme de vérités et d'une somme de mensonges à peu près égaux ;mes récits sont fait de mensonges ,des mensonges qu'il faut organiser en vérités . J'ai cru pendant très longtemps depuis ma petite enfance,qu'il n'existait qu'une seule vérité ,et une vie idéale qui était inchangeable ;cette façon de voir était la plus convenable pour moi. Le reste n'existais pas,j'avais décrété que le monde m'appartenait.Le monde qui m'appartenait était celui que j'avais crée de mes propres mains avec ma propre imagination.En plongeant dans le monde des hommes un peu plus tard ,des mondes surprenants m'assaillèrent ,ils défaisaient peu à peu l'idée que je m'étais fait de moi,et du monde idéal que j'avais construit dans mon imaginaire d'enfant ; ils contredissaient ma vie ,la rendait singulièrement plus compliquées et plus difficile à conquérir.Cette nouvelle définition de la vie m'emportait loin des mirages que j'avais cru contempler dans le miroir narcissique d'une vie expréssément faite pour moi.Je m'apercevais à présent en écrivant ces récits que c'était exactement pareil aujourd'hui ;j'avais essayé d'écrire le récit idéal de ma vie,mais c'était les trajectoires divergeantes de celle ci qui surgissaient.Probablement que c'est ainsi que ça doit être,c'est à travres les méandres de la récitation anarchique de mes récits que se tient le meilleur de moi même.Je venais vaguement de comprendre que je devais pour être moi même renoncer à écrire selon les normes du romancier idéal qui squattait mon cerveau ,je devais m'en débarasser petit à petit de ce romancier avec fait play si possible,car au final il m'empéchait d'exister pleinement .
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ECRIT SUR MON CARNET CE MATIN.

Je pensais il y a quelques années que j'avais réussi à conquérir les trois quart de mes rêves,mais j'en ai vu aussitôt d'autres surgir qui n'étaient pas accessibles,j'ai vu aussi que j'avais transporté dans mon coeur un tel nombre de chimères que leur trop plein à failli me noyer ,leur trop vaste étendue ma desservit ;aujourd'hui je tisse encore comme un força la toile immense de mes derniers caprices celle de mes rêveries littéraires itinérantes ;sur cette feuille virtuelle blanche éclatante ,j'inscris le roman sublime et incertain de ma vie de loseur jamais satisfait,mais toujours aussi obstiné et magnifique.






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NOTES


INDIQUER LES RENVOIS AUX PAGES .

(1)-Premier pseudo que j'ai utilisé pour les mémoires.
(2)-Photo effectuée lors de mon service militaire.
(3)-Première maquette pour les Ecrits effectué à partir d'une photo réalisé par mon ami Maurice après mon séjour à l'armée.
(4) Dissonance:
En relisant ce récit que j'ai écrit sur l'abbé, je me disais il est franchement mauvais, comment peut on parler comme ça !Et l'idée d'en écrire un autre, m'est venue à l'esprit. C'est pourquoi j'en avais pondu ,deux autres entre temps- -l'expérience de la vie est- l'abbé G.. était plein de fougue-.C'est souvent l'impression que me font mes écrits après coup, ils me semblent mauvais lorsque je les relis,ils me semblent qu'ils sont écrit par un autre que moi plus bête et parfois même,mais plus rarement plus intelligent . Je me dit alors qu'il serait bon de redresser mes vues sur mon passé . Certains jours je me dit que j'écris si mal , que c'est un calvaire ,je m'insulte tout haut ,je me renie,je trouve mes expressions débiles je voudrais changer de peau. Pourtant, il y a sans doute une naïveté à croire que ce sont les phrases uniquement les phrases ,les mots et leur enfilades qui sont à l'origine de ce malaise d'écriture qui m'emporte .A une certaine époque ,j'avais une vision compassées et littéraire de la vie et de la littérature et cela m'est resté comme un cailloux coincé dans ma chaussure. Avec le temps j'ai compris que je m'égarais en voulant copier les grands maîtres de la littérature ,je me disais,seuls les grand écrivains parviennent à transcender et à dépasser, les images convenues, car ils recréent le passé d'une façon si totale et si radicale qu'elle en devient nouvelle. Récemment j'ai lu Orweel , j'étais frappé d'étonnement en le lisant par la superbe vigueur de son écriture, on avait l'impression que ses textes avaient été écrit la veille, Orweel parlait pourtant de souvenirs remontant à très loin, il en parlait d'une façon si vivante qu'on avait l'impression de les voir se dérouler devant nous avec une fraîcheur qui m'avait saisit d'étonnement. J'en ai conclus une fois encore que je ne savais pas écrire,car je ne parvenais pas à trouver la même vibration d'authenticité,je peinais et n'arrivais pas à cette haute simplicité.Je n'écrivais souvent qu'en me raidissant c'est pourquoi j'allais toujours à vaux l'eau.La première qualité d'Orweel c'est d'avoir su garder la vigueur du premier regard . Moi je peine pour la retrouver.J'en conclu que ne sais pas vraiment écrire comme je voudrais,c'est à dire avec une totale spontaneité .Ce défaut fait partie de mes troubles ,il engendre mes malaises.Souvent installé dans une durée qui n'est pas la mienne,mais celle imposée par la structure atemporelle de mes écrits ,je rame à contre courant.Je reprends des textes et des écrit,déjà écrits il y a plus de dix ou quinze ans ;il répetent à l'infini ce que je suis ,ils le répéte à contretemps;mes textes se répétent dans un infini qui se contredit à tout bout de champ. .Au bout de quinze ans mon regard premier s'esr évanoui,il s'est s'est mobilisé ailleurs,il a viré ,un autre à surgit qui s'est tracé une autre trajectoire dans mes récits;cette trajectoire nouvelle ampute l'ancienne et elle se superpose aux autres ;une couche de souvenirs anciens recouvre une couche de souvenir nouveaux,,mes écritures sont prises en tenaille dans ce labyrinthe ;je découvre parfois des effets nouveaux appliqués à distance comme un emplâtre ,ils donnent à mes textes des airs bancals.Ainsi mes textes pondus arbitrairement à travers le temps fondent une manière et une stylistique, ils déterminenet des positions occupent des espaces inattendus ils lient mes phrases, et mes souvenirs dans des aspects qui m'échappent une manière de percevoir qui m'était étrangére hier, devient nouvellepour moi .C'est certainement (je pensais ça hier) - dans la forme anatomique incontrolée de mes récits que se tient ma nouvelle manière de faire-.Mais elle est difficile à capter!. Hier ne sachant pas écrire,peut être à cause de cela j'aspirais à fonder une nouvelle méthode d'écriture ;une écriture ou les variatioins et les défauts de l'ecrit deviendraient romanesques et concouraient à l'objet même du roman.Je reconnais dans cette obsession ma manie intempestive de la spéculation;j'ai pour l'instant renoncé temporairement à cette posture ,mais pas totalement,je connais trop mes manies pour ne pas m'en méfier elles me reviendront à coup sûr au moment ou je m'y attendrai le moins.En fait il faudrait pouvoir me lire comme je voudrais sans rapport avec des stéréotypes.En regardant l'empreinte de mon d'écriture comme on regarde une sculpture,une chose en relief une chose qui appartient à mon être propre et qui le caractérisent autant par la négative ( le mal écrire) que par le positif ( le bien écrire). Je voudrais, montrer que derrière "le fait stylistique qui est le fait littéraire" se cache souvent bien d'autres choses que le fait littéraire lui même.. La part de vérité d'un homme se cache souvent sous des formes altérées ,et ces formes sont souvent encore plus convaincantes que le fait -littéraires lui même – à savoir le bien écrire.Cette forme de travestissement le travestissemnt littéraire appartient à une forme d'aliénation qui lie l'homme à la culture.Nous sommes sans le savoir souvent des formes idiomatiques ou emblématiques des savoirs que nous transportons avec nous ,nous sommes sans le savoir; prisonniers de nos savoirs,ceux qui échappent le mieux à ces travestissements sont les fous ou les aliénés ,ceux qui marchent nus sous leurs costumes, on les reconnaît d'emblée lorsqu'ils l'ôtent,puisqu'ils n'onr rien à cacher;ce sont eux les vrais écrivains,ils sont plus proche que nous de la vérité car il on le sait la vérité marche nue et sans atours.

(5)Je reviens sur les termes qu'il avait utilisé au détour d'une phrase en parlant de ma mére "Ta mère est une bigote!" m'avait il dit. Cela avait heurté ma sensibilité sur le moment ,même si je n'en avais rien laissé paraître .J'avais beaucoup d'affection pour ma mère ,même si je savais que ma mére se comportrait comme une bigote,même si je savais que Pascal avait raison ,je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir reçu un coup. Lorsque quelqu'un parle d'un être qui nous est proche pour le critiquer, malgré toutes les bonnes raisons que nous avons nous même de le critiquer connaisant ses défauts ; nous ne pouvons pas nous empêcher d'être choqué, lorsqu'on dessine son portrait par la négative ; il est rare qu'on accepte que d'autres que nous puissions montrer sous leur angle véritable les défauts des êtres qui nous sont chers,car c'est comme si en défigurant les êtres qui nous sont proches; on nous défiguraient nous même.Les sentiments humains sont des objets qui nous attachent durablement à nos faiblesses.

(6)Ce roman fait partie d'une série d'écris que j'ai orchestré en vue de raconter l'histoire de mes ancêtres.Ces récits prennent appuis sur une série de photos familiales qui me servent de point de repère.J'ai intitulé cette saga -Une histoire impossible-car il m'est presque impossible de reconstituer mon histoire familiale vu le peu d'éléments que j'ai receuilli sur elle.Ce sont des fragments de souvenirs que j'ai l'intention de placer aux différents chapitre de cette histoire ,puisque je n'ai plus rien d'autre à offrir que ça.









FIN DU PREMIER OPUSCULE



















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