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Derniére correction
Derniére correction
le
10.O3.2017.
Il
reste a vérifier dans ce tapuscrit:
1)Si
les titres de la table des matières sont les mêmes que ceux du
texte;
2)Si
toutes les notes sont conformes à des numéros de pages.
J
UN
ROMAN-POST-MODERNE
-ESSAI-
Les mémoires improvisées
opuscule
I
tome 1
EDITION DU SONGE
1
TABLE
DES MATIERES:
PREMIERE -PARTIE
Préface
ECRITS
OPUSCULE I-Tome 1.
UN
PEINTRE DEBUTANT UN ECRIVAIN IMAGINAIRE
_____________________________
2
PREFACE
MON
JOURNAL DE BORDS DU 12 SEPTEMBRE DEUX MILE QUIINZE.
Le
12.09.2015.
Ca y est j'ai décidé
d'envoyer une bouteille à la mer!.Cette bouteille,c'est un tapuscrit
tout ce qu'il a de plus banal.Ca s'appelle les dix neufs
soleils.Cela ma pris d'un coup ,j'avais pensé il y a peine un quart
d'heure que ce tapuscrit pouvait faire l'objet d'une édition.Mais
déception immédiate,après l'avoir retrouvé ,je me suis aperçu
qu'il était vraiment trop clairsemé,à peine quinze pages.Je ne
pouvais pas affronter les éditeurs avec un tapuscrit aussi
léger.L'idée sougrenue m'est venue alors de rassembler les nombreux
textes dispersés dans les nombreuses cases de mon ordinateur afin
de les faire lire ;j'en avais bien assez déjà pour en produire un
premier volume;c'était juste à ce moment que j'avais imaginé mon
titre -J Un écrivain imaginaire- J'avais écris un écrivain
imaginaire,car je n'étais sommes toute rien d'autre .J'avais déja
beaucoup écrit,mais n'avais jamais rien montré .C'est
normal,j'étais peintre avant tout et l'idée d'apparaître comme
écrivain était toujours resté chez moi du domaine du fantasme.Je
m'étais même fabriqué un nom d'auteur J pour ne pas apparaître
sous mon vrai nom,car je ne voulais pas essuyer les ennuis liés à
une profession que je respectais,mais qui m'ennuyais aussi
profondément.Je devais tenter de rendre visible mon passé
d'écrivain imaginaire avant que la vie m'échappe définitivement.La
somme considérable d'âneries que j'ai pu écrire m'invitait dans un
premier mouvement à renoncer à ce projet mégalomaniaque ,mais
des impulsions lointaines en provenance de mon adolescence,à
l'époque ou je révais d'être immortalisé comme écrivain me
relançaient dans cette vaste folie.La vastitude d'écrits restés
plantés dans la caverne de mon ordinateur se rappellèrent à moi
d'un seul coup , lorsque je les aperçu ,je failli m'évanouir . Il y
en avait trop,vraiment trop !Je devais m'arranger pour épurer tout
ça,je devais faire passer tous ces récits extravagants dans le chat
d'une aiguille,les lisser,les réduirent .Je dois avertir au passage
tous ceux qui me liront ,que les textes que j'ai pondu, sont tous
autobiographique,un genre épuisant.J'ai dût reprendre sous de
multiples variantes l'histoire
de ma vie,car c'est avant
tout de cela qu'il s'agit .ll ma toujours semblé qu'à chaque fois
que je tentais d'écrire cette histoire elle s'arrangeait pour me
fuir,c'est pourquoi je la reprenais à chaque fois sous des formes
différentes . Comme si cela ne suffisait pas,je m'inventais à
chaque fois un nouveau nom d'auteur.J'ai souvent failli m'arrêter
d'écrire définitivement ,car je pensais devenir fou.Si j'ai
continué à le faire,c'est qu'écrire .ranimait en moi des
émotions,cela faisait aussi resplendir d'anciennes vies que j'avais
cru tombées en désuétude ;écrire à heures perdues me plaisait
;devenir le narrateur imaginaire de ma vie ;parti à la conquête de
mon passé comme si j'étais un autre que moi avait quelque chose
d'exaltant.Pourtant aujourd'hui encore il me faut l'avouer ,rien dans
mes récits n'est exactement tel que ce que j'aurais aimé qu'ils
soient ;rien n'est exactement comme je l'aurais voulu ,tout ma
franchement échappé ;pourtant tout ce que j'ai écris sur ma vie
est exact,tout est entièrement fidéle ;le grand roman de ma vie
n'est pas strictement imaginaire,il est strictement vrai,strictement
exact.Plusieurs fois j'ai tenté de rejoindre les vestiges de ce que
j'apercevais de moi,ceux que j'aperçevais au loin,comme si ils ne
m'appartenait pas comme si c'était ceux d'un autre ;car j'aurais
aimé lire ma vie comme si elle avait été racontée par un autre
comme si c'était une sorte de héros improbable qui s'était
substitué à moi pour la raconter.Car l'histoire de ma vie vécue et
racontée par un autre me paraissait plus intéressante que la
mienne,ma vie par ce biais devenait soudain un espèce de roman qui
semblait inventée,mais pourtant tout ce qu'on disait d'elle était
totalement vrai totalement réel .Je voyais par instant par ce
biais ma vie devenir une fiction grâce au plaisir que quelqu'un
d'autre que moi prenait à la réinventée.Les grands écrivains que
j'admirais dans mon adolescence écrivaient presque tous de cette
manière ,ils s'observaient de loin parfois à l'opposé d'eux
même.J'ai souvent cherché durant mon adolescence à leur ressembler
;j'ai pondu des monceaux d'écrits,ils étaient tous illisibles,je ne
savais pas ce que voulais dire -prendre du recul pour écrire-
..J'avais à cette époque une idée de l'écriture beaucoup trop
sublime ,je ne pouvais y accéder tellement elle était sublime.Plus
tard ,bien plus tard alors que j'étais déjà devenu un homme avec
plus de vécu ,j'avais décidé de renoncer à écrire définitivement
car je m'étais aperçu que je n'atteindrais jamais au zénith de la
création telle que je l'avais entrevu en esprit par le passé.Ma
nature tourmenté me compliquait les choses ,je voyais des abîmes à
franchir là où il n'y avait que de simples fossés ,des mers
immenses là ou s'étalaient de petites mares. J'ai pris conscience
que j'étais perdu comme écrivain.Heureusement j'avais un autre
talent la peinture était venue juste à temps pour me sauver
,j'avais trouvé ma voie.La peinture ma fait découvrir des espaces
à part ,à travers elle j'ai vécu des expériences nouvelles qui
conservaient en même temps que leur qualité artistique l'extrême
simplicité du geste que j'avais toujours rêve d'atteindre en
pensant à l'art d'écrire.J'avais renoncé à écrire,renoncé aussi
à la littérature car dans mon esprit les deux se mélaient .Un
jour,je ne sais plus quand ;le projet insensé d'écrire ma
repris.C'est probablement lors d'un voyage en Chine qui a durée une
année alors que j'étais en pleine oisiveté ,et que le peintre
stagnait que j'ai décidé de reprendre l'écriture;en fouillant dans
mes malles je me suis aperçu à cette occasion que j'avais accumulé
au fil des années sans m'en rendre une quantité industrielle
d'écrits alors même que j'étais censé ne pas écrire .L'idée
singulièrement excentrique me vint alors d'organiser ces vieux
écrits et de les rassembler dans un vaste récit .J'ai voulu
rassembler toutes mes tentatives d'écritures plus ou moins abouties
pour en faire un espèce de roman d'écriture.Je voulais je crois
remonter le fil de mes obsessions à écrire .Cela m'obligeais a
remonter dans mon passé . J'ai retrouvé dans mes archives des tas
de choses diverses des esquisses poétiques,des récits littéraires
,des journaux des diplômes,des documents administratifs ,des photos
de famille ,d'anciennes peintures ,des dessins des correspondances
etc.Je me suis trouvé soudainement dans la position d'un archéologue
avec sur les bras un plan d'existence sur le sol ,ma vie étalée
devant mes yeux stratifiée sous formes d'archives ;j'ai aussitôt
esquissé –un essai d'anatomie-autobiographique d'existence
-.auquel je n'ai pas donné suite .On trouvera ici dans le
premier opuscule du Tome I d'un Roman post-moderne,une partie des
éléments qui composaient initialement ce projet d'écriture ,qui
s'appelait au départ -Les Ecrits – que j'ai failli encore plus
tard intituler un -Ecrivain
imaginaire – avant
de lui donner la forme présente et celle définitive d'un
roman-post-moderne -La première partie de mes mémoires ,car
au sens stricte ces récits sont des mémoires commencent à l'époque
de ma rentrée dans la vie active lorsque j'avais quatorze ans ,elle
se prolongent jusqu'à l'âge de vingt quatre ans,date de mon
départ pour Paris.Ce premier Tome est fragmenté en trois opuscules
,vous lisez la préface du premier opuscule de mon roman
post-moderne .
L'auteur
J
5
ANCIENNE
PREMIERE PAGE DES ECRITS .
ST
JEAN D'ASTRE (1)
LES
ECRITS
Premier Opuscule
Un peintre débutant un
écrivain imaginaire
(2)
ESSAI
D'ANATOMIE
AUTOBIOGRAPHIQUE
D'EXISTENCE
EDITIONS
DE L'AUBE
12
(3)
8
UN
ROMAN POST-MODERNE
TABLE
DES MATIERES
TABLE
DES MATIERES:
ANCIENNE
COUVERTURE DES ECRITS.
UN
ROMAN POST-MODERNE.
PREMIERE
PARTIE
NOTES
ET CONTRENOTES
CONTRENOTE
DU 16 0CTOBRE 2001
VOICI
LA NOTE DONT IL EST QUESTION
CONTRENOTE
DU
17 OCTOBRE 2001.
Plan
et structure de mes écrits.
UNE
PETITE NOTE INCONTINENTE DESTINEE A L'ATTENTION EXCLUSIVE DU LECTEUR
SUR
L'ECRITURE.
Plan
et structure de mes écrits.
Une
déclation de foi.
DES
FRAGMENTS DE MA VIE
PREMIER
SOLILOQUE SUR LES ECRITS
Rcommandation
supplémentaires pour me lire.
Je
n'ai pas dit unique.
UN
INSTANT POUR SOUFFLER ET POUR CONFIRMER UN FAIT.
POURSUITE
DE MES DIVAGATIONS
Note
du 21 octobre 01.
UNE
NOUVELLE NOTE SUR LES ECRITS ,UNE REDITE.
Vingt
et un octobre 01 suite.
Un
brouillon:
COMMENT
L'IDEE D'ECRIRE LES RECITS DE MA VIE M'EST VENUE A L'ESPRIT.
UN
FRAGMENT DU ROMAN DE MA VIE.UN EXTRAIT DE LA VIE DE SAINT JEAN VERS
SES SEIZE ANS.
Moi,c'est
lui.
FRAGMENTS
DE MEMOIRE DISPERSES.I.Je poursuis mon récit sans savoir où je
vais.
FRAGMENTS
DE MEMOIRE DISPERSES II.
Le
tisseur:
9
LES
ECRITS SUITE
SECONDE
PARTIE
A
PRESENT VOICI QUELQUES BREF EXTRAITS DES MEMOIRES IMPROVISEES SE
RAPPORTANT AUX ANNEES 1965-
66. 67. 68.
SUITE
DE MES PEREGRINATIONS A L'ARMEE.
Nous
étions en soixante huit.
PETIT
CATALOGUE DES PIECES QUI N'ONT JAMAIS VU LE JOUR.
UNE
ECRIVAIN IMAGINAIRE
DEUX
TRES BREFS EXTRAITS DE MES ECRITS IMAGINAIRES
PREMIER
EXTRAIT
SECOND
EXTRAIT
PREMIERES
SUITE MAGISTRALE DU ROMAN DE MA VIE
LE
SOLILOQUE DE LA MEMOIRE
Les
souvenirs de l'époque que j'essaye de faire réapparaître:
LES
MEMOIRES IMPROVISEES
UNE
METHODE IMPROVISEE
VOICI
CETTE LISTE
UNE
REMARQUE AU SUJET DE CETTE LISTE
FRAGMENTS
ANCIENS (DES
MEMOIRES IMPROVISEES)
UNE
PREMIERE TRANCHE DE SOUVENIRS SE RAPPORTANT A MES QUINZE SEIZE ANS.
-(1)-
LES TROIS SCOUTS.
Une
photo.
FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU
RECIT QUE J'ABANDONNE EN COURS.
DEUX PETIS RECITS RAJOUTES .
ST JEAN L'EXPERIENCE DE LA VIE
L'ABBE G..ETAIT PLEIN DE FOUGUE.
MOI NARRATEUR
LA PROMENADE A MOBYLETTE.(2)
UN RËVE ETRANGE
UN
BROUILLON DE ROMAN SORTIT DE NUL PART
POURSUITE
DE MES ECRITS
UN QUATRIEME FRAGMENT DE MEMOIRE RELATIF A MON ADOLESCENCE BIEN DIFFERENT
ENCORE DES QUATRES QUI PRECEDENT.
LE ROUGE GAZON.
A MOI MËME
DU ROMAN A LA REALITE.
UN CINQUIEME FRAGMENT
UN SIXIEME FRAGMENT DE MEMOIRE
(destiné à s'ajouter au cinquiéme qui précède pour le
compléter).
LE SOURIRE ET LES
NATTES D'UNE JEUNE FILLE QUE J'AVAIS DESSINEE.UN
SEPTIEME FRAGMENT DE MEMOIRE AYANT QUELQUES RAPPORTS AVEC LES
PRECEDENTS.
L'ABBE
CONTESTATAIRE.(1)
MEA CULPA
UNE POSE CAR J'ARRIVE A CET
ENDROIT DOULOUREUX OU J'AI ENVIE D'ECRIRE POUR PESTER CONTRE MOI.
Xiéme SOLILOQUE
UNE NOTE EN FORME DE CONFIDENCE
Un huitiéme fragment qui devrait
constituer une suite au précèdent .
AUTRES RECITS
UN NEUVIEME FRAGMENT
SUITE INVENTEE
UN NOUVEAU SOLILOQUE INTEMPESTIF
DU NARRATEUR
10
SUITE DU RECIT
DIXIEME
FRAGMENT
UN
ONZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES
PORTANT SUR MES VIES ADOLESCENTES.
LA CRECHE REVOLUTIONNAIRE.
UNE CRECHE PEU ORTHODOXE.
JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE QUI
ERIGERA UN CONTRECHAMPS A LA VISION EN PARTIE ROMANESQUE QUE J'AI
DEJA DONNE DE MA VIE .ON EN DEDUIRA CE QU'ON VOUDRA ,JE NE LE
JETTE ICI QUE POUR TENTER DE
MATERIALISER AU PLUS PRES L'IMAGE QUE J'OBSERVE DE MOI DANS MA
MEMOIRE.
DOUZIEME FRAGMENT
MOI
UN AUTRE REGARD
TREIZIEME FRAGMENT
SUITE PORTRAITURALE
DANS
MES PREMIERES ANNES D'INITIATION A LA VIE LITTERAIRE C'ETAIT VOLTAIRE
QUE J' ADMIRAIS PLUS QUE JEAN JACQUES .
ROMAN
III
AUTRE
SUITE PORTRAITURALE
UNE
DISCIPLINE DE VIE
QUATORZIEME
FRAGMENT
Une
vue son de bunker (Son jardin secret).
QUINZIEME
FRAGMENT
BREVE
SUITE
SEIXIEME
FRAGMENT
MOI CONTREPLAN
DIX SEPTIEME FRAGMENT
SUITE
PORTRAITURALE
DIX
HUITIME FRAGMENT
ENCORE
D'AUTRES PARTIES DE SA VIE
D'AUTRES
VISIONS A PROPOS DE DIEU ENTRE AUTRE
Rehaus.
DIX
NEUVIEME FRAGMENT
UN
DERNIER RAPIDE CONTRECHAMPS.
Deux
ans après mes premières révoltes.
VINGTIEME
FRAGMENT
ARCHEOLOGIE
D'UNE VIE ANCIENNE I
SUR
QUELQUES ELEMENTS D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE
UNE
NOUVELLE VERSION DE LA VIE DE NOTRE HEROS .
ARCHEOLOGIE
D'UNE VIE ANCIENNE II
J'étais
un autre.
Vindicte.
SUITE
DE MON ROMAN
VINGT ET UNIEME FRAGMENT
11
L'ETRANGE CONSTAT DU NARRATEUR
INCIPIT
HIER SUR UN CARNET J'AI RETROUVE
UN COMMENTAIRE ET QUELQUES NOTE QUE J'AVAIS PRIS EN VUE DE LA
POURSUITE DE CES ECRITS .
NOTES
POUR ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE.
ECRIT SUR MON CARNET CE MATIN.
FIN
DU PREMIER OPUSCULE
12
LES ECRITS
PREMIERE
PARTIE
NOTES
ET CONTRENOTES
CONTRENOTE
DU 16 0CTOBRE 2001:
Voici une note en
contrebas qui porte sur le fragment I (
des ECRITS elle est datée du mois d'octobre 2001 le quinze ,c'est
à dire hier j'ai pris cette note alors que je tentais après un
certain temps d'absence de remettre de l'ordre dans ce que j'appelle
mes écrits.
). Je
ne savais pas ou j'allais, mais j'avais décidé de procéder ainsi ,
rien n'était prédéterminé dans ma démarche, je construisais au
jour le jour " mon grand œuvre" ( façon de parler ) je la
construisais un peu en aveugle, presque en somnambule ;beaucoup en
improvisant j'étais incertain des résultats ( sur la fin ) ne
voyant jamais que des fragments de ce grand œuvre, j'avais du mal de
me représenter son corps en entier ; c'est pourquoi je me demandais,
si ces écrits pourraient avoir un sens ( un jour) pour quelqu'un
d'autre que moi.
VOICI
LA NOTE DONT IL EST QUESTION
:
Le portrait
de moi en uniforme militaire, que j'ai placé en page de garde du
premier opuscule des
ECRITS
annonce une période ou je n'écrivais presque pas de journaux.
.J'écrivais surtout des
pièces de
théâtre ( comme par exemple le journal d'un fou en campagne). J
'avais commencé cette pièce de théâtre ,lors de mon service
militaire (au Mans) dans l'infanterie de marine ( en 1968).
L'essentiel de mes activités de création entre dix huit et vingt
quatre ans ( essais ,esquisses littéraires ,ou projets pour des
pièces de théâtre ) se trouvait rassemblé dans des cartons .J'ai
traîné derrière moi ces documents jusqu'à très tard; ( jusqu'à
1997) c'est lors de mon départ précipité de mon atelier des bords
de Seine que je les ai brûlé ,j'étais fatigué de trainer derrière
moi un tel fardeau. Si j'avais eu en tête ce projet autobiographique
, j'aurais peut être tenté de préserver ces documents; mais au
final je ne regrette rien,je transporte encore trop de reliquats de
mon passé avec moi ,et ils me pèsent. Cette partie de ma vie que je
m'apprête à mettre en lumière aujourd'hui à travers ce que
j'appelle les écrits montrera cette période ou j'ai réellement
commencé par écrire, même si c'était pour le théâtre et que la
plupart de ces essais n'aient pas eut vraiment de suite car je suis
un dramaturge raté . Ma mémoire des écrits commence ici, avec
l'image symbolique de cette main (la mienne) photographiée par un
ami à l'époque ou je pensais avoir une vocation d'écrivain vers
mes seize ans . Cette main photographiée en train d'écrire
représente là la trame la plus visible de mon obsession lié à
l'écriture,c'est pourquoi je l'ai placée en tête de ces mémoires.
CONTRENOTE
DU
17 OCTOBRE 2001.
J'ai
retrouvé la seule partie restante ( peut être) du manuscrit que
j'avais intitulé "
Journal
d'un fou en campagne".
( Ce qu'il en reste) .Ce qu'il en reste, ce sont
quelques feuillets que j'aimerais remettre en forme. "Les
restes "de cette pièce ne sont pas aussi mauvais que j'avais
cru, j'aurais très certainement du persévérer et la terminer.
Le plus difficile ( pour moi à présent ) et d'en donner des
extraits qui soient compréhensibles,je dois surtout les replacer
dans leur contexte,j'ai écris cette pièce lorsque j'avais vingt ans
. Le plus surprenant dans cette partie que j'ai retrouvé, c'est la
séquence de l'interview ( imaginaire) qui suit,elle tente de donner
une idée du jeune homme que j'étais à l'époque. La partie que
j'ai retrouvé fait elle même partie d'une manuscrit que j'avais cru
égaré "La vie fantastique
d'Okapoulkofou ". Ce gros pavé
d'écriture pondu à une époque où j'étais devenu étudiant,vers
mes vingt sept ans fait partie de mes échecs pitoyable d'écriture,
il était censé être un mémoire de maîtrise universitaire,mais
c'est un essai raté . Je l'avais soumis à mon Directeur de maîtrise
A.V...qui m'avait dit gentillement qu'il était hors sujet .Lorsque
je l'ai rédigé j'étais devenu étudiant en théâtre ,j'avais
réussi après avoir travaillé une bonne dizaine années en usine
(en boîte ) à m'inscrire à l 'université de Paris VIII ,cette
université délivrait des permis d'étudier à des non bacheliers
,c'était une université d'avant-garde. Je venais de passer trois
années à étudier le théâtre au sein de l'université ,lorsque je
me suis lancé dans ce essai.Lorsqu'il a été refusé ,j'ai réalisé
avec une rapidité fulgurante,que je m'étais planté;j'ai tout de
suite pondu une autre version ,une version plus conforme de mon
mémoire de maîtrise;mon directeur m'avait fait cette fleur ,il
m'avait donné une chance de me rattraper ;il m'avait aussi demandé
pourquoi je tenais tant à l'obtention de ce parchemin ,je n'avais
su lui donner qu'une réponse banale,je lui avais dit que j'étais
venu dans cette fac pour obtenir un titre qui donnerait à ma vie une
configuratIion sublime, j'étais passé du statut d'ouvrier à celui
d'étudiant ,ce diplôme c'était une sorte de trophé,une revanche
,en fait je ne lui avais pas dévoilé mes réelles ambitions,en
écrivant mon essai malheureux;je voulais surtout me prouver à moi
même que j'étais écrivain . Comme nous étions dans une fac
expérimentale,j'avais pensé naivement qu'il était possible de
produire un essai excentrique un essai qui sorte du cadre des
pratiques universitaires traditionnelles .Mon essai était une sorte
de fiction post-moderne avant l'heure,une sorte de monstre de
littérature expérimentale qui manqauit de corps.Je ne comprend pas
encore aujourd'hui pourquoi j'ai voulu pondre cet essai -La vie
Fantastique d'Okapoulkofou - ouvrage somme toute fumeux et bancal ,de
même je ne comprend pas aujourd'hui pourquoi je m'obstine à écrire
un roman post-moderne qui risque de me faire perdre pieds dans les
sables mouvants de l'espace sans fin de l'écriture.Mon essai à
l'époque représentait plus une tentative d'essai romanesque qu'un
mémoire universitaire ,c'était mon génie littéraire auquel je
croyais dur comme fer à l'époque qui m'avait fait sans doute
pondre cet essai Dans mon essai je voulais donner une forme sublime
à des dérives artistiques que j'avais inventé en grande partie
pour donner corps à ce mémoire ,parceque dans la réalité je
n'avais pas tant produit.Je m'étais inventé une vie de peintre
imaginaire,de même j'avais tenté de mettre en scéne mes
expériences dramaturgiques plus ou moins abouties ,je m'étais
aussi inventé des écrits qui devaient déboucher sur un essai
poétique ;il y avait une raison à tout cela,je voulais construire
une sorte de nouveau roman,un roman symbolique qui contenait des
textes poétiques,des textes de théatre et ce que j'appelais un
corps de peinture (mes brefs essais en peinture) ;tout cela formait
le corps d'un héros qui était fait de tout ça;tout cela n'avait
pas fonctionné ,il était difficile de dire pourquoi et cela me
désolais ;ma mauvaise maîtrise des mécanismes narratifs n'est
sans doute pas la seule responsable de mon échec,j'avais surestimé
mes talents d'écrivain,mais surtout j'avais poursuivi une chimère.
Quand j'ai réalisé ce mémoire j'allais sur mes trente ans,c'est
parce que j'avais continuellement en tête par la suite l'échec de
cette malheureuse tentative d'écriture que j'ai voulu renoncer
pendant longtemps à écrire ;malheureusement je n'y suis jamais
arrivé,un mauvais démon s'est empressé de venir me relancer dans
mes projets d'écriture.J'ai continué à écrire d'une façon
clandestine.Me jugeant pourtant peu apte à le faire ,j'ai toujours
caché cette activité de peur qu'on me prenne un jour pour un
détraqué.Je ne suis pas si certain qu'on aurait tord de me prendre
pour un malade,c'est pourquoi je retarde à chaque fois le moment ou
je devrai déclarer mon appartenance à la secte des écribouilleurs.
UNE
NOTE AU LECTEUR
Si
tu as eu le courage de me lire jusqu'ici lecteur ne soit pas étonnés
de la façon décousue dont je procède pour écrire.Je suis un
écrivain désordonné,ainsi le paragraphie que tu lis à présent
est complétement improvisé,je viens de le rédiger à
l'instant.Nous sommes le 17 octobre 2001,il est 21heure ,je suis
entrain d'improviser la trame de lecture de ce chef-d'oeuvre que
j'appelle mes mémoires;ma vie mise en scéne à, travers le fatras
de mes anciens souvenirs et de mes vieux écrits. .
Plan
et structure de mes écrits:
QUELQUES
PRECISIONS:
Chaque
opuscule doit contenir un fragment de ma vie ; l'écriture
d'ailleurs ne compte pas dans tous les instants de ma vie autant
qu'elle pourrait;je n'écris souvent qu'à mi- temps .Je ne suis
qu'un écrivain d'occasion,je n'ai rien publié jusqu'ici ;tout cela
toutefois ne m'empêche d'avoir l'ambition démesurée d'écrire mes
mémoires.
15
MON
ODE A L'ECRITURE
Une
déclaration de foi (Un brouillon que j'ai retrouvé ce matin sur mon
bureau).
L'écriture
ma dévorée comme un feu doux , un feu doux qui s'est emparée de
mon être sans presque que je m'en soit rendu compte. L'habitude
d'écrire,cette habitude,j'en ai fais presque un sacerdose;dans les
années passées j'ai pourtant été la plupart du temps un écrivain
qui écrivais uniquement pour des lecteurs invisibles.Ces écrits
que vous lisez aujourd'hui je ne suis même pas sur qu'ils voient le
jour de mon vivant.Si je les boucles,je doute même qu'ils arrivent à
trouver leurs vrais destinataires,des hommes ou des femmes aussi
fantasmes que moi .Il faudra si on les trouvent ennuyeux sauter ces
écrits ou éviter soigneusement les parties qui ennuient ,car écrire
et lire doit toujours rester un plaisir.Ces écrits contiennent ma
vie,j'aurai tout dit et rien en disant ça,car ma vie n'est pas si
intéressante,ce qui est intéressant somme toute c'est surtout la
façon de l'écrire.
DES
FRAGMENTS DE MA VIE
Les
écrits devraient contenir les Fragments écrits de ma vie .J'ai
donné dans un premier temps comme sous titre aux Ecrits – Essai
d'anatomie autobiographique d'existence-e
j'ai décidé de le conserver pour l'instant.
________________________________________________________________________________
15
PREMIER
SOLILOQUE SUR LES ECRITS
L'intelligence des choses vient à moi sous des formes
imprévues…depuis quelques temps, depuis que je me suis remis à
ces écrits…j'aperçois les signes annonciateurs d'une
transformation dans ma façon de les concevoir , cette transformation
est peut être annonciatrice ou précurseur d'un changement dans ma
façon de les percevoir. Jusqu'à présent je voulais qu'ils
demeurent inidentifiables; je ne voulais pas qu'on puisse en
reconnaître son auteur, c'est pourquoi j'avais décidé qu'il devait
( son auteur) resté caché ne jamais paraître en plein jour;
j'avais pour lui des désirs de secret.Ces désirs de secret,
semblent se dissoudrent dans le désir que j'ai de faire apparaître
son visage. Ainsi l'idée que je m'étais fait de ces écrits ne
cesse de se modifier, de m'interpeller, comme si elle tentait de
s'échapper des formes que je lui avais assignées ( à d'autres
époques) en pensant qu'elles étaient celles qui convenaient le
mieux pour ce projet -Les Ecrits-. Il y a certainement une
intelligence souterraine qui brouille mes desseins initiaux et ce
n'est pas pour me déplaire. Quand serait il d'un corps manuscrit
qui répondrait parfaitement à mes attentes? Si ce manuscrit
existait, j'aurais à coeur à le polir pour le rendre le plus
parfait possible et le plus fidéle à mes desseins.Tout en
m'avançant dans cette façon de voir ,une diversité d'autres
façons de voir ont surgit presque à l'improviste , j'étais surpris
d'en voir apparaître autant sur ma route. J'avais pensé en
commençant la rédaction de mes Ecrits - mes
mémoires improvisés-qu'une seule manière
de voir était possible .J'avais caché en moi au départ un dessein
sans doute très littéraire;je voulais rendre ma vie beaucoup plus
exaltante, du moins plus sublime qu'elle était ,je pensais que seule
une transposition artistique cohérente et uniforme pouvait anoblir
ma vie; même une vie inféconde et ratée pouvait être rachetée
par la forme poétique et esthétique ,cette grâce étant due au
génie de la narration; la vérité brut importait finalement moins
que la vérité poétique .C'était une belle façon de voir.Mais
j'étais trop indisciplié pour pouvoir m'y tenir.Mes textes
m'échappaient toujours,ils filaient dans toutes les directions.Mon
esthétique était terriblement brouillonne,je devais admettre que
j'étais impuissant à la contenir.J'ai du apprendre à me corriger.
Ci
dessous une page de correction de mes Ecrits:
J'ai
appris ( en cheminant à travers mes écrits ) que le point de vue
d'un homme sur le monde, et sur sa vie ne peut être totalement
statique ce qu'on appelle la réalité n'est jamais ordinairement un
point de vue figé ,d'incessantes corrections viennent toujours
remettre en cause la dernière page écrite .Un mensonge peut venir
pour contredire un autre mensonge,une vérité contredire une autre
vérité.La vie est mouvement,c'est un mouvement incessant. La vie
d'un homme n'est pas si facilement explicitable en soi ,parfois il
faut du temps avant quelle se trouve .C'est d'ailleurs ce haut tôt
de variation dans l'observation et dans les interprétations des
conduires humaines qui me semble aujourd'hui le plus foncièrement
captivant; c'est parce que les hommes se contredisent qu'ils sont
intéressant; c'est parce qu'ils échappent pour l'essentiel à leur
propre entendement qu'ils m'intéressent; les gens qui croient tout
savoir d'eux même du meilleur et du pire, ne m'intéressent pas; je
ne suis intéressé que par ceux qui doute de tout et
particulièrement d'eux même. Mes écrits j'en suis conscient font
partie de l'instabilité du monde et des conduites humaines, ils y
participent à leur manière, et j'ai tout lieu dans être satisfait.
Si j'étais arrivé à l'âge ou j'en suis arrivé ( un âge
d'incertitude) ; avec des certitudes et des convictions toutes
faites, cela voudrait dire que je serais extrêmement vulnérable
face à ce monde fait de bouleversements incessants . Il vaut mieux
n'avoir prise sur rien, cela évite d'avoir trop à céder le moment
venu…cette morale vénale que j'édicte à l'instant dans le feu de
l'écriture n'est pas la mienne en vérité ; elle est je crois
,celle d'un autre ,celle d'un invisible dicteur; elle est celle de
celui qui écrit invisible dans mon dos. Celui qui écrit ce que je
suis en train d'écrire n'est pas moi; c'est un autre, un autre
mystérieux,il me fait dire des choses que je n'oserais pas dire si
j'étais resté simplement moi .Celui qui écrit dans mon dos est un
scripteur amoureux et instable.C'est lui qui décide de la
place et de l'endroit ou doivent s'inscrivent les narrations
intellectuelles de ma vie ,c'est lui qui décide de leur mise en
place (capricieuse),il ma convaincu je ne sais pas pourquoi de venir
les étaler ici sous forme d'essai.
Je pourrais
tenter de donner une définition plus exacte de cette essai
d'anatomie biographique d'existence dont j'ai parlé plus haut…cela
n'engage à rien. Par exemple…Je pourrais dire que ,c'est un essai
d'appréhension, instantané de ma vie à travers l'écriture ,un
essai non dépourvu d'originalité ( je n'ai pas dit unique), car je
n'ai pas la prétention à croire que je sois le seul à avoir voulu
appréhender ma vie sous cette forme, . Je note pour l'instant ,
que la partie -anatomique de mon travail -se
focalise presque toujours autour d'un objet qui est l'écriture,
c'est par le biais de cette obsession que j'expérimente les écarts
de ma vie.
18
POURSUITE DE MES IDEES
FIXES
Note
du samedi 21 octobre 2001.
J'ai fais
hier une chose que je n'avais jamais pris le temps de faire,
concernant ces écrits; j'ai compté ( en gros) le nombre de pages
que comporte chaque volume; ( il y a théoriquement treize
volumes,correspondant chacun à une partie de ma vie jusqu'à la
soixantaine ).Aujourd'hui je me demande si je n'ai pas mystifié ces
écrits en m'en faisant une idée résolument fausse.Dans ma tête
les écrits comportaient une somme énorme ,chaque volume étant
limité à cent , cent cinquante ou deux cent pages; j'ai compté que
l'ensemble des écrits jusqu'au treizième volume cela
représenterait environ mille deux cent pages.Cela me paraît petit
,en tout cas moins que j'avais imaginé. Trente années de vie tenant
dans une seule main ,cela me paraît tout à coup une chose
absolument dérisoire.Dérisoire surtout de penser qu'il me sera
possible de remplir tous ces volumes avec mes écrits ,c'est tout
simplement de la mégalomanie.
COMMENT
L'IDEE D'ECRIRE M'EST VENUE A L'ESPRIT
UN
SOUVENIR
J'ai
beaucoup de mal à me souvenir des circonstances exactes qui m'ont
amenées à vouloir écrire sur ma vie.Toutes mes passions sans doute
sont venues de mon adolescences .J'ai été très tôt un fervent
admirateur de Shakespeare ,c'était aux environs de mes seize ans (
je l'aimais et l'admirais sans avoir lu d'ailleurs la plupart de ses
pièces,sauf le marchande de Venise que possédait ma soeur dans sa
bibliothéque ,je n'avais lu que ses sonnets .J'avais surtout pu
admirer son génie à travers les pièces de théâtre qu'on montrait
à la télévision.Je me sentais pourtant quelque part très proche
de Shakespeare je transportais son image sur un petit livre qui me
servait à l'apprentissage de l'anglais, et lorsque je regardais
cette icône , j'avais l'impression de la connaître depuis toujours
(Je regardais cette image comme si j'avais été moi même
Shakespeare dans une vie antérieure) c'était quelque chose de
difficilement explicable et de troublant, mais moi je n'étais pas
troublé,j'aimais Shakespeare. L'icône du grand dramaturge que je
transportais avec moi ( tout en essayant d'apprendre l'anglais) cette
icône, c'était mon talisman, cet homme représentait pour moi
l'image du génie littéraire et dramaturgique de l'occident.
J'admirais dans Shakespeare, sa pénétration et sa hauteur d'âme;
qu'un homme se soit hissé si haut au dessus des autres hommes pour
décrire l'humaine condition je trouvais cette chose sublime entre
toute; Shakespeare représentait la perfection telle que je la
concevais sur le plan littéraire, il savait animer la vie et avait
réussit à la rendre telle quelle était mais d'une façon
supérieure, il possédait aussi une vertue ,il était presque
inconnu;tombé dans l'oubli on l'avait redécouvert ,c'était un
précurseur.Je m'exerçais à lire ses poèmes en anglais, sans
jamais vraiment y parvenir; je lisais ces poèmes au milieu de mes
machines à tisser au milieu d'un bruit assourdissant,c'était dans
une époque lointaine qui a à voir avec ma deuxiéme vie celle de
mon adolescence.Je partageais ma vie entre le travail à l'usine et
mes passions secrètes,la peinture et la littérature ,aujourd'hui
encore ce sont les mêmes que j'exerce.Ces activités souvent
déconnectées de la réalité ne me rapportaient pas d'argent,et je
n'avais cure qu'elles en rapportent.Tout au début de ma rentrée à
l'usine vers mes quatorze ans ,j'avais pour ambition de devenir un
grand peintre,car je peignais déjà ,puis j'ai ambitionné de
devenir écrivain,la passion du théâtre ma envahit ensuite lorsque
j'ai commencé par jouer dans la troupe de théâtre amateur de mon
village ,je lisais toutes sortes de choses en rapport au
théâtre,c'est probablement de là que date mon engouement pour la
dramaturgie.Mes trois ambitions celle de la peinture,celle de
l'écriture et celle du théâtre se soient déployées dans ma tête
sans que j'y prenne garde ,elles ont données naissance plus tard à
cet individu hybride que je suis encore aujourd'hui "
officiellement je suis peintre" mais je redeviens écrivain en
secret , et à temps perdu" ,de même même si j'ai abandonné à
l'heure qu'il est toutes tentatives pour écrire des pièces de
théâtre,l'envie me prend réguliérement dans écrire de
nouvelles.
UN
ESSAI
UN FRAGMENT DE VIE
ROMANCEE.
EXTRAIT DE LA VIE DE SAINT
JEAN VERS SES SEIZE ANS.
________________________________________________________________________________
Déjà
lorsque j'étais adolescent je me rêvais en héros .C'est en
contemplant ma vie à travers les fictions de l'écriture romanesque
que je m'appréciais le mieux.L'envie d'écrire me vient sans doute
de là.
________________________________________________________________________________
20
ROMAN.
Saint
Jean dans son adolescence disposait d'une grande table, pour se
livrer à ses activités extra littéraire ou extra - dramaturgiques;
cette grande table octogonale était couleur chêne clair, c'était
la table de la salle à manger familiale; il avait l'honneur d'en
disposer pour ses activités, sa mère qui jouait un rôle
considérable dans sa vie, lui avait permis de l'utiliser; il
utilisait donc la salle à manger comme " une salle d'écriture
" il l'utilisa un certain temps jusqu'à ce que la télévision
fasse irruption dans la pièce et rende plus compliqué le squat
intégral de la salle à manger familiale,car son père qui était
accros à la télévison lui disputait l'espace .Saint Jean adorait
écrire à cette table; il trouvait qu'écrire sur celle ci,
conférait une dignité exceptionnelle à ses rêveries ,car il
passait surtout son temps à rêver d'écriture plus qu'à écrire.
Ce sentiment d'exaltation ne dura pas, car il était aussi confronté
à des difficultés réelles pour écrire.Lorsqu'il imaginait un
essai,car il avait déjà la passion des essais,tout son plaisir à
l'imaginer s'envolait,lorsqu'il tentait de le coucher sur le papier,à
cet instant il avait le sentiment de butter contre un mur,mais il ne
renonçait jamais pour autant ,il persistait à vouloir écrire ,il
voulait à tout prix sauter le mur.Au début lorsqu'il rêvait
d'être un écrivain,tout lui semblait simple lumineux,magique.Très
certainement son écrivain était un être idéal ,c'était un
écrivain qui n'écrivait pas,sauf en rêves;cet écrivan enfantait
des essais des romans et des pièces de théâtre d'un seul coup de
baguette magique dans sa tête ,c'est pourquoi lorsqu'il écrivait
dans ses rêves tout lui semblait facile;écrire lui parût plus
difficile lorsqu'il tenta de coucher ses rêves sur le papier. Ses
auteurs préférés étaient Montaîgne, Elie Faure, et quelquefois
Mallarmé, des auteurs au style ferme sublime et facilement
identifiable,car ces auteurs de génie lui semblaient écrire comme
lui;ils écrivaient en rêve. Sa passion pour ces auteurs, se
mélangea bientôt à celle qu'il éprouva pour Proust,dont il
absorbait religieusement les longues phrases en retenant son
souffle.Il s'éfforçait d'écrire comme lui ,de longues, très
longues phrases,c'était ce qu'il préférait écrire ,écrire de
très longues phrases qui avaient l'air de ne jamais finir.Il ne
savait pas vraiment écrire,mais il essayait,c'était un dur
labeur;c'est pourquoi il adorait se rouler dans les mots et dans les
phrases de ses auteurs chéris,il avait l'impression en se roulant
dans leurs écrits de s'imprégner de leur génie,il avait
l'impression de leur ressembler .Son auteur préféré toujours le
même ,c'était Chateaubriand,il relisait pendant de longues heures
de merveilleux passages de ses écrits qui miroitaient dans sa
tête,comme des lacs aux eaux clairs sur lesquels venaient se mirer
des reflets de lumière;il admirait son style limpide et ses visions
phophorescentes et irréelles le ravissaiernt. Il devait partager
son temps entre l'usine et ses précieuses activités.Sa vie était
coupé en deux;lorsque qu'il rentrait de l'usine il était assommé
de fatigue ,mais il retrouvait très vite tout son entrain lorsqu'il
retrouvait sa table à écrire, et ses chères activités
artistiques, il se réjouissait d'avoir assez de temps à consacrer à
ses passions ;il devenait dans ces instants un être unique qui ne
vivait que pour le plaisir d'écrire,de peindre de réver,de
dessiner;il construisait à longueur de temps des plaisirs nouveaux
qu'il étalait avec une sorte d'exaltation dans les vastes espaces
libres de son imaginaire.
21
Lui
c'est moi,moi c'est lui.
Ce
matin,j'écris à la même table où j'écrivais quelques quarantes
cinq années plus tôt,naturellement cette table à voyagé elle
n'est plus au même endroit, mais c'est la même; la même que celle
ou écrivait celui qu'en rêve aujourd'hui j'appelle St Jean. La
table est la même, ainsi qu'une partie du buffet de la salle à
manger qui se trouvait à proximité. A la mort de mon père, lorsque
maman a du déménager par deux fois , elle a fini par perdre ses
points de repère, sa mémoire lui jouait des tours, il a fallu
prendre la décision de la placer dans la maison de retraite du
village . C'est lorsqu'il a fallu déménager les affaires de son
appartement , que nous avons du (ses enfants) nous partager ses biens
. J'ai hérité ( sans doute parce que je n'avais pas de meuble à
moi à ce moment là) du buffet de la salle à manger ( le plus beau
meuble du ménage) ainsi que de cette fameuse table et des chaises
qui allaient avec; j'ai aussi hérité d'une cuisinière électrique
et a gaz et de quelques autres objets précieux ( entre autre des
assiettes ( pour les repas de communion) qui se trouvaient dans le
buffet d'honneur de la famille. Cette table nous a servit pendant
longtemps de table à manger, dans le nouvel atelier que j'occupe
avec Iris ,ça c'était lorsque la cuisine pouvait encore la
contenir; mais depuis cet été, depuis que j'ai fais des travaux de
réaménagement dans cette cité d'artiste ou nous sommes venu
atterrir nous l'avons déplacée.C'est Iris (ma moitié) qui ma dit
alors que je pestais pour savoir ou j'allais me mettre pour écrire
- Mais
utilise la table de la salle à manger de ta maman , il faut bien
qu'elle serve ! - Je n'avais pas pensé
à me réapproprier cette table, car pour moi elle était sacrée
,elle me rappelait tout un monde passé qui était lié à la salle à
manger familiale ,je ne voulais pas la monopoliser;pourtant peu à
peu j'ai fini par la faire revenir à son ancien usage ; elle me
sert de nouveau de table à écrire, et à l'occasion, lorsque nous
recevons des amis, elle nous sert de table de réception. Ainsi
,j'écris à présent sur cette table comme par le passé non pas
avec un stylo plume comme à l'époque de mon adolescence , mais en
appuyant sur les touches en plastique noir d'un ordinateur portable,
et ma table au lieu d'être encombrée par les livres et les
brouillons qui entouraient l'univers exaltant de mes quinze ans est
à présent encombrée par un scanner, par une imprimante, et par
une palette graphique placée à ma droite.L'espace autour de moi
n'est plus le même qu'hier ;de même j'ai pris pas mal de rides,et
j'ai fini après maintes pérégrination par réaliser un de mes
rêve d'adolescence ,je suis devenu peintre comme je le voulais tant
à l'époque,de même ,je continue comme par le passé à écrire
toutes sortes de choses insignifiantes .Sommes toutes ,tout est
presque pareil qu'hier en apparence,sauf que je ne travail plus dans
une afFreuse usine aux murs gris et surtout j'ai veilli,je suis même
devenu pére de famille je n'ai d'ailleurs plus besoin de me
déplacer pour aller travailler,je travail directement ici sur place
,un de mes plus vieux rêve d'enfance sans doute.
FRAGMENTS DE MEMOIRE
INSTABLES
I
Je poursuis mon récit
sans trop savoir ou je vais
Mon projet
d'écriture depuis l'époque lointaine ou j'aspirais à écrire ( et
ou je m'y exerçais) à t'il prit forme aujourd'hui? .Après quarante
cinq années mes rêves d'écrire où voguent t'ils? Cette question
ne se pose que parce que la pente de ces écrits m'y invite.
Naturellement si on prend pour référence, uniquement le texte que
l'on a sous les yeux on pourra se dire que mon style est un peu
limité ,on aura pas tord d'y voir un style bâclé;on aura peu
l'occasion de rêver pour ces écrits, à d'autres façons de faire,
car le bref aperçu que j'en donne ici à travers ce premier
opuscule le numero un de mes récits de mémoire ,ressemble à un
jet anarchique à un essai plutôt maladroit.Ma lecture du passé
dans cette tentatives de mise en ordre de mes vies antérieures
procède par aller retour arbitraires du
passé au
futur et par des sautes d'humeur et des ruptures fantaisistes comme
on vient de le voir ici.Souvent mes souvenirs sont déréglés. .Je
ne veux démoraliser personne, mais c'est ainsi?.Ma façon d'écrire
est fait de heurts et de saccades elle ne procéde pas par ordre
elle est impérativement et foncièrement
bordélique.
Déjà à
l'armée ,j'avais été surpris de
découvrir qu'on m'avait fait cette sacré mauvaise réputation
d'être un homme bordélique; je ne savais par ou j'avais pêché,en
fait je ne savais tout simplement pas marcher aux pas! C'était ce
qu'on m'avais reproché.J'avais aussi une chambre bordélique ,comme
ma chambre de réceptionniste à l'hôtel sous off ,elle était à
l'image de toutes mes chambres, un beau désordre y régnait, mais je
voyais pas à l'époque en quoi mon comportement bordélique avait
pu me créer cette réputation; il y avait des choses qui
m'échappaient .Pour ces écrits ce sera vraisemblablement la même
chose, j'entrevois très bien aujourd'hui dans mon dos un capitaine
ou un juteux ( de l'écriture) qui viendra pour me dire si jamais
j'avais la naive idée de les présenter dans un camp militaire de
l'entraînement à l'écriture planifiée comme il en existe
j'imagine partout dans le monde moderne dit civilisé –
Avancez!Ah! C'est vous l'homme bordélique des soi disant
Ecrits!Avancez!Montrez nous votre fameux essai
post-moderne.Avancez!N'ayez pas peur!A non décidemment sortez,vous
êtes toujours aussi incorrigible,aussi infréquentable,Sortez!Vous
reviendrez lorsque vous aurez appris à écrire d'une façon
raisonnablement percutante!.POUR L'INSTANT VOUS ETES ENCORE
COMPLETEMENT OUT!DECALLE! HORS DU CHAMPS DES POSSIBLES!
Je ne serais pas étonné de cette réputation
qu'on m'aura fait à l'avance ,car je m'y suis habitué.Dans ma vie
on ma souvent pris pour un autre.Pour un mauvais sujet,pour un
garçon entreprenant alors que j'étais timide,plus tard pour un
individu subversif alors que j'étais simplement un passionné ,pour
un voleur alors que j'étais simplement un squatter et squatter n'est
pas voler ,pour un irréductible fouteur de merde alors que je
n'étais rien d'autre qu'un artiste protestataire ,pour un être
indiscipliné alors que je ne rêvais que de liberté Voleur c'était
lorsque j'avais dix ans ou douze ans , et que je tentais d'introduire
une vrai pièce de monnaie dans une machine à sous sur une fête
foraine, j'avais du mal à la faire rentrer dans le trou et j'étais
désespéré, mon regard rencontra celui du propriétaire des
machines à sous un gros forain au ventre rond,qui se précipita sur
moi en hurlant -
Ah! C'est toi qui me voles Tu es pris espèce de petit con
! - lorsqu'il s'aperçut que sous ma main
la pièce était bonne, il ne s'excusa même pas, il me considéra
simplement avec des airs encore plus soupçonneux, il s'imaginait
sans doute que j'étais le garnement qui refilait des fausses pièces
dans ses machines à sous et que j'avais réussit cette fois ci
encore à le berner.Voleur on tenta encore de me faire passer avec
mes petits camarades ,lorsque nous avons squatté un vieille baraque
pourrie à Paname ,nous étions étudiant en théâtre nous
cherchions un abri à moindre frais ;la propriétaire de l'immeuble
avait déposé exprès des meubles dans son bouge afin de nous faire
passer pour des spoliateurs.La vie des hommes c'était ça ,un combat
permanent ,une lutte continuelle pour la survie,une lutte permanente
pour garder sa candeur sa fraîcheur son innocence,au milieu d'un
champs de mines!.C'était vraiment terrible ,terrible et lamentable
d'être saisit sur le vif emporté nu dans les griffes de la vie.On
ma pris encore pour un fraudeur, c'était un peu plus tard, lorsque
vivant sur Paname j'étais obligé de faire des petits jobs pour
gagner ma vie,car j'étais devenu étudiant; un jour que je
travaillais pour une société de distribution de prospectus; le
chef d'équipe plutôt sympha qui nous amenait nous a dit -
Voilà
je vous demande de faire juste c'qui faut, vous foutez pas trop de
prospectus en l'air, et vous faites un tour léger dans les boîtes
aux lettres, le patron ma dit de vous tenir tous à l'œil, car il ne
fait confiance à personne, il ma désigné les personnes à
surveiller en premier, ( il se tourne vers moi) il ma dit de te
surveiller toi spécialement parc'qu'il se méfie spécialement de
toi!Tu
es dans son colimateur ,il ta à l'oeil,tu dois faire gaffe à toi…il
continua ses mises en gardes à droite et à gauche; quand à moi,
j'étais légèrement interloqué, je n'en revenais pas, qu'on ai eu
si mauvaises pensées à mon égard, car à cette époque j'étais si
heureux d'avoir trouvé un job, que je m'étais promis de m'appliquer
du mieux possible pour bien l'éxécuter ;le fait qu'on vienne me
soupçonner me fit chavirer ,je suis résté pensif; ainsi donc on me
prenait encore pour quelqu'un d'autre ,on me jugeait sur mes
apparences;c'était donc ça la vie un combat permanent pour
conserver son innocence. Certes j'ai fini par mis faire ,mais
ce que je n'admettait pas néanmoins c'était cette chose affreuse
insupportable"
être
pris pour un autre".
J'imagine ( à la hauteur de ces petits
événements) ce que doit être la souffrance d'un innocent qu'on
prend pour un coupable, j'imagine sa peine et sa douleur, car ( à
mes yeux ) il n'y a pas pire insulte que
d'être pris pour un autre; pour ma part, c'est comme si l'idée que
je me faisais de l'humanité s'effondrait lorsqu'on m'accusait
injustement.J'étais malgré mes airs déterminés un être ultra
sensible j'avais une certaine idée de moi ;lorsqu'on me jetais à
la face des choses abjectes ou des insultes qui me transformaient en
une autre personne que celle que j'étais ,j'étais abasourdit ,c'est
comme si on m'ensevelissait vivant sous une tonne de terre en me
montrant du doigt et en disant - C'est un mauvais garçon,c'est un
voyou ,un futur assassin!Il faut l'éradiquer,il ne mérite pas
d'exister! -.Je sais que c'est uniquement ma sensibilité exacerbée
qui me faisait voir les choses en noir, cette sensibilité ma souvent
joué des tours,et je crains qu'elle vienne perturber ces mémoires
,je crains en effet en dévoilant mes pensées les plus secrètes
qu'on m'imagine différent de celui que je suis ,je crains qu'on me
prenne encore pour un autre;un autre que celui que je suis en
réalité.je crains que mes écris au final me procurent plus
d'ennuis qu'autre chose .Mais c'est un fait dont je dois tenir compte
aussi;dans ma vie je n'ai jamais résisté au plaisir de me foutre
dans le merde.
UN
FLASH.
Ajuster
son style à la morale du temps,et savoir parler comme tout le monde
,si c'était ça la vraie clés de la réussite ,la clés de
l'intelligence.L'intelligence humaine était sociale,les manières de
raconter les histoires étaient sommes toutes toutes héritées de la
morale sociale on ne devait pas s'en plaindre c'était dans l'ordre
des choses..Savoir écrire c'était donc aussi une affaire de
mimétisme ,il fallait se fondre dans la norme sociale.Même
lorsqu'elle paraissait à contre courant,la liberté de langage
obéissait toujours à des normes esthétiques.Si j'avais la
prétention d'écrire,je devais me tenir sur mes gardes,un censeur
invisible veillait sur la totalité des écrits du monde entier ,ce
censeur appartenait à la bêtise humaine le surmoi de la société
.La peau de mes écrits défilait sans ordre,elle était hostile et
rebelle à l'ordre instauré par les mécanismes de régulation des
mérites dans une société bâtie pour des idiots attentifs à leurs
seule ego ,la vérité de mes écrits nageait en ordre dans l'ordre
et le désordre de mes pensées qui n'était rien qu'un simulâcre de
l'ordre imposé par les caprices de ma langue ,j'étais une sorte
d'écrivain fictif,un autodidacte de la parole incapable de me plier
aux injonction de disciplines des écrivains bourgeois.Pourtant je
les avaient assimilées les conseils de sagesse et de bien écrire
enseignés par mes pairs.Mais ma peau se rebiffait j'étais sans
ordre ,je n'obéissais pas aux même régles de narration que les
autres,j'étais hors champs,j'étais un narrateur batârd ,un insurgé
permanent sans même le savoir ,un fauteur de trouble né. Ma
fantaisie d'ailleurs n'est pas si ardente, mon imagination plutôt
terne comparée à celle de certains auteurs bien plus doués que moi
pour la révolte, mes partis pris sont trop volontaires,trop
obstinés,trop instables . J'apercevais parfois du génie ou
simplement des éclats de génie dans mes brouillons hostiles,mais
je doute ;Je suis pris parfois de frénésie et je m'abandonne
souvent à des circomvolutions de toutes sortes lorsque voulant
décrire une chose simple et ne le pouvant pas je m'impose de décrire
des choses qui n'ont aucune importance et qui probablement devraient
lasser le lecteur si je les servaient telles qu'elle;c'est pourquoi
je dois souvent m'amender,me corriger.Telles sont pour partie mes
-Mémoires improvisées-,elles
s'improvisent au jour le jour d'heure en heure de frappe en frappe (
depuis que j'utilise le clavier) elles s'alignent d'une façon
anarchique ( en apparence) sur ces pages que vous lisez; elles
dérivent parfois à l'opposé de là ou je voudrais qu'elles aillent
( soit elles se dirigent vers mon présent, alors que je voulais
parler de mon passé, soit elles sautent dans mon passé alors que je
voulais juste aborder mon présent ) ces mémoires appartiennent à
un vaste réseau d'écriture qui travail dans mon dos au tissage
d'une toile qui m'échappe presque entièrement pour partie.
24
II
AUTRE
DIVERS FRAGMENTS DE MEMOIRE INSTABLE
Le
tisseur:
Je ne
pensais pas lorsque j'étais ouvrier tisserand, qu'un jour je
pourrais comparer le travail que j'effectuais alors sur mes machines
à celui qu'un tisseur de mots égrène sur son ordinateur. Il y a là
pourtant une similitude qui peut immédiatement apparaître lorsque
je contemple la surface blanche éclatante de mon écran; et la
compare à la surface blanche que j'observais hier à travers la
texture blanche du tissu ;sauf que hier je vivais dans l'enfer du
tissage ,aujourd'hui,à part le ronronnement d'une appareil de
chauffage pas de stress;mais le stress vient d'ailleur.Aujourd'hui je
suis devenu un força (volontaire) de l'écriture,hier j'étais un
força involontaire de l'industrie textile. Je me refuse toujours à
associé mon travail à une entreprise littéraire même si s'en est
une ; ces écrits dans mon esprit ont cessé ( de mon point de vue)
de répondre aux critères de la littérature ( à ceux que j'avais à
l'esprit lorsque j'étais encore en admiration devant les grands
auteurs) ces écrits ni répondent pas ( de mon point de vue) d'autre
part, je pense ( j'ose à peine le formuler) que la littérature est
un genre dépassé où en passe de l'êtrre. Cette affirmation un peu
prétentieuse sortie de ma bouche m'étonne un peu d'autant que j'ai
du mal à l'argumenter ; ici je cède surtout à mes instincts
iconoclastes, car je me dis peut être à tord que c'est souvent eux
qui ont raison contre tout et souvent contre moi.
La
littérature est un genre dépassé et qui va disparaître( je
récidive) ; il va disparaître ( ce genre) au profit d'une autre
forme d'écriture beaucoup plus élargie ,beaucoup plus vaste
associant et combinant des stratégies et des modes d'écritures
très variées combinant les images le son tous les modes
audiovisuels et télématique à venir; cela donnera naissance à un
nouveau genre d'expression Synoptique et simultané ;élargie la
lecture d'un même événement pourra se faire sur un même plan avec
des mode d'expressions complètements différents. C'est déjà ce
que nous voyons apparaître avec cette vaste entreprise de
redéploiement de nos sensations qu'on appelle Internet, ce qui fais
que je n'ai pas grand mérite à pronostiquer la fin d'un genre et à
annoncer un nouveau puisque nous avons déjà la chose ( en
miniature) qui est en train de se produire sous nos yeux. Dans ces
écrits, je commence déjà ( depuis que je combine images et liens
hypertextes ) à avoir du mal à concevoir ce qui résultera au
final de mon travail d'écriture , s'il doit prendre la forme
classique du livre imprimé; il y a trop d'images déjà dans ce
manuscrit ( pas encore de sons mais je sens que ça ne va tarder à
me prendre) trop d'espaces virtuels en instance d'être canalisés
pour que bientôt je ne sente pas combien est proche la fin d'un
certain mode de lecture (statique) le livre devient de plus en plus
aujourd'hui un objet animé, poly-dimentionnel il est déjà presque
interactif. D'ailleurs peut être que je m'empresse après tout de
terminer cette première partie des Ecrits dans le but unique de la
voir paraître sous une forme imprimée ( avant qu'elle disparaisse)
cela correspond à mes anciens rêves d'adolescent ,à l'époque
quand je me rêvais en écrivain ,je rêvais d'être édité en livre
de poche plutôt que sous forme de e - book,car je ne savais pas
qu'un jour l'écriture pourrait se matérialiser sous une forme
aussi décallée et excentrique.
__________________________________________
LES
ECRITS SUITE
VOICI
QUELQUES EXTRAIT DE MEMOIRES
SURGIS A
L'IMPROVISTE.
___________________________________________________________________________
-
Lorsque j'écrivais le journal d'un fou en campagne - Nous étions en
soixante huit – Petit catalogue de mes géniales pièces qui n'ont
jamais vu le jour.- Un écrivain imaginaire - Deux brefs extraits
d'écriture imaginaire – .
________________________________________________________________________________
Lorsque
j'écrivais le journal d'un fou en campagne,
j'étais à l'armée, j'avais été incorporé en mai soixante huit
quelques jours avant les événements dans un régiment d'infanterie
de marine situé au Mans. J'ai commencé par écrire les pages du
journal d'un fou après quelques mois d'armée, alors que me trouvais
dans un hôtel sous off, comme gardien réceptionniste.Une fois
incorporé, après mes trois mois de classes réglementaires, j'avais
essayé d'échapper au sort qui m'attendait , je devais ( normalement
) rejoindre une compagnie de combat, j 'étais destinée à
crapahuter comme disent si bien les militaires; mais comme je voulais
continuer à me livrer à certaines de mes activités ( extra
artistique) pendant mon service j'avais du faire des pieds et des
mains pour faire en sorte qu'on me place dans une compagnie de
services qui donnait plus de loisirs. J'avais été voir un officier
conseil pour lui expliquer mon cas, je lui ai dit que je désirais
poursuivre des études et que j'avais besoin de rester dans un
service plutôt que rejoindre une compagnie, ou j'aurais eu du mal de
pouvoir étudier. L'officier avait de grosses moustaches noires, il
était impressionnant, mais je ne me suis pas laissé désarçonner;
j'ai défendu ma cause. Auparavant j'avais du subir une épreuve bien
plus difficile, j'avais eu à assumer un entretien avec le capitaine
de la compagnie de combat dans laquelle j'éffectuais mes classes,
pour lui expliquer pourquoi je désirais demander un poste dans les
services. Ce capitaine semblait m'avoir "à l'œil" je n'ai
jamais su pourquoi , il a essayé "de me faire plonger"
quelques quinze mois plus tard ;il devait sentir en moi un rebel,et
il ne supportait pas les rebels ,ma présence avait aiguisé ses
fantasmes d'ordre ;à la fin de mon service ,j'ai été convoqué au
conseil de discipline ,sans que je puisse savoir un seul instant ce
qui m'était reproché ( c'est d'ailleurs pourquoi on ma relaxé).En
réalité, j'étais poursuivit par la vindicte de ce capitaine
d'origine corse, (je l'ai su plus tard) parcequ'il me reprochait
entre autre d'avoir été un tir au flanc et d'avoir reste plus
longtemps ,que j'aurais dût dans une compagnie de services ,il
avait aussi eut connaissance vraisemblablement du dossier que lui
avait communiqué les services de renseignements de l'armée, ce
dossier donnait quelques détails sur ma vie d'agitateur syndical
dans les Vosges. J'ai aussi supposé un certain temps que son
hostilité venait de ma façon ironique de réagir aux commandements
de ses sous officiers ( je n'avais pas pu m'empêcher de faire un peu
d'humour lors des séances d'entraînement au début de mon
incorporation) mais surtout j'avais été ouvertement hostile aux
travaux d'approche et d'intoxication de certains gradés qui
n'arrêtaient pas de répéter à la ronde que nous ( l'armée)
allions devoir intervenir contre ces sales étudiants qui
manifestaient dans Paris,(nous étions en mai 68). Dans ma chambrée
le soir je m'insurgeais ouvertement contre ces travaux d'approche et
je travaillais au corps à corps mes camarades pour les avertir que
si la chose se produisait , j'étais capable de retourner mon arme
contre ces chers gradés!.( j'ai supposé un moment qu'il y avait eu
des oreille pour le répéter)*. En tout cas j'ai du être étiqueté
dans l'esprit de ce capitaine comme un élément potentiellement
dangereux ,comme un fauteur de troubles possible , et peut être
aussi comme un tire au cul puisque j'avais réussit à me glisser
dans les service après mes classes,les services avaient la
réputation d'abriter des planqués .A ses yeux j'étais surtout je
crois une sorte de dangereux subversif qu'il fallait
assommer.Subversif, je l'étais certainement car je détestais
épidermiquement la discipline militaire je la trouvais ringarde et
surtout abêtissante.
Un jour que
je prenais un pot dans un câfé au Mans en compagnie de quelques
amis du camp militaire qui avaient revêtus comme moi pour leur
sortie des vêtements civils ,un garçon revétu d'un pull over gris
m'accosta ,il avait la mine symphatique,il me dit :-Les services
de la sécurité militaire m'ont demandés des photos de toi.Tu dois
faire attention,tu es surveillé-** .J'étais surpris de sa
démarche car je ne le connaissais pas.Ce garçon était photographe
aux armées ,il faisait partie des services de l'administration du
camp ,il appartenait aussi je m'en suis rendu compte peut après à
un groupuscule marxiste léniniste qui se réunissait régulièrement
dans le bar ou je venais de mettre les pieds.Lui et ses camarades ne
cachaient pas leur opinion ,ils lisaient la cause du peuple qui
était étalées en grand sur les tables avec d'autres journaux
gauchistes ils semblaient prendre beaucoup de plaisir à batailler et
à s'escrimer dans d'interminales discussions sur des controverses
militantes qui m'échappaient,d'épaisses fumée de cigarettes
empuentaient l'atmosphère des bières étaient étalées en nombre
sur les tables .J'étais rentré tout à fait par hasard les jours
précédents en contact avec un jeune homme qui m'avait dit de passer
dans un câfé du Mans où se réunissaient des groupuscules
anarchistes . J'ai remarqué à mon grand étonnement en pénétrant
dans ce café que plusieurs groupuscules gauchistes avait leur
table ici ,tous cohabitaient,les uns sur les autres dans une parfaire
et singulière harmonie ,seuls des éclats de voix ou des invectives
parfois tonitruantes indiquaient qu'un rassemblement contestataire
avait pris position ici;les groupes anarchistes côtoyaient les
groupes d'obédience trotskistes ,des groupes marxistes léninistes
vivaient à deux pas de maoïstes de la cause du peuple des jeunes
gens pro ou néos écolos faisaient tapisserie dans une arrière
salle .Lorsque le photographe m'annonça que j'étais fiché par la
sécurité militaire , je suis tombé des nues…j'étais surpris
très légèrement flatté d'être pris pour cible et en même temps
j'étais surpris et peiné d'être pris pour un agitateur,car je
n'avais pas le sentiment d'en être un…que pouvaient t'on me
reprocher pourquoi éprouvaient t'on le besoin de me ficher comme si
j'étais un vulgaire délinquant,un individu suspect ,un dangereux
conspirateur.Dans quel pays vivions nous!.Ma naiveté n'avait d'égale
que ma persévérance à me révolter.Malgré mon écœurement,
d'être pris pour un autre,je devais me rendre à l'évidence que
j'avais le don pour me foutre dans le caca,et je ne pouvais pas m
'empêcher de trouver la situation drôle presque cocasse , ce que
je trouvais surtout drôle c'est que le photographe qui m'avait
averti,soit le photographe attitré de l'armée ,un appelé comme moi
un jeune homme ultra politisé ,comme je l'étais sans doute s'en
m'en rendre compte ,lui faisait partie des ultras ,c'était un
marxiste léniniste je connaissais ce courant politique ultra j'en
avais idéalisé les contouts quelques années avant ,mais à présent
j'étais plus circonspect j'étais surtout rebel à toutes les formes
d'autorité imposées d'une façon arbitraire.Que la sécurité
militaire ait confie à un photographe Marxiste Léniniste le soin de
photographier les individus suspectés d'être des contestataires ou
des extrémistes dangereux ,c'était plutôt marrant,c'était la
démonstration d'une réelle carence au sein de l'armée; la grande
muette était aveugle,elle ne connaissait pas vraiment le profil
des engagés avec qui elle travaillait ,elle confiait ses secrets à
des révolutionnaires radicaux qui conspiraient ouvertement contre le
systéme .Cela d'une certaine façon me rassurais je m'apercevais que
l'armée était habité par des éléments de la société
civile,dont certains étaient éduqués politiquement, il n'y avait
pas que des crétins abominables qui gobaient tout ce que leur
racontaient les gradés ;dans les rangs de la troupe ,il y avait
aussi des contestataires et des individus capables de s'opposer à
des formes de déviance possible de l'armée ;notre époque était
remplit d'idéologues et d'utopistes sincéres ,tous cherchaient de
grandes causes à défendre et chacun voyait la vérité de son
côté..Plein de rêves d'émancipation et de changement les
militants des groupes révolutionnaires avaient décrétés (et
j'étais à leur côté ) que l'imagination devait prendre le
pouvoir;c'était une période d'émancipation libératrice sur le
plan intellectuel;nous ne sous sentions pas seul ou isolés,on
sentait un vaste mouvement d'agitation qui travaillait la société
,cela faisait du bien ,cela nous donnait l'impression de marcher sur
des vagues .Mais j'étais néanmoins isolé,et je tenais en respect
une partie des idéologies que j'avais encensée quelques années
auparavant,j'étais en train d'effectuer une mutation. Enfermé entre
les murs de la caserne ,je ne cherchais pas à fomenter des
troubles,je cherchais à redéfinir mes positiions car j'étais resté
un penseur autodidacte ,j'avais besoin de passer du temps à
réfléchir et à beaucoup à spéculer je me méfiais de plus en
plus par instinct des idéologies toutes faites ,je m'éfforçais
de penser par moi même ;mais je n'avais pas encore perdu mes
convictions gauchistes;mais déjà en réalité je n'aspirais au fond
de moi qu'à une seule chose c'était écrire car j'étais convaincu
que j'avais une vocation à réaliser du côté là.***
* P 14
NOTES :
On nous
annonçait chaque soir, que des manifestants allaient attaquer la
caserne , on nous avait consignés,on nous disait qu'on aurait peut
être à intervenir ,on nous tenais sous pressions ,c'était en
grande partie de l'intox.C'ette période ressemblait par certains
côtés à une pièce de théâtre ubuesque, notre contingent
venait à peine de débarquer quand les événements de soixante
huit éclatèrent. La situation paraissait surréaliste .Nous
écoutions le soir dans les chambrées le déroulement des
événements à travers les infos distillées par les postes
radios.Le déroulement dés événements qui avaient lieux à Paris (
barricades, émeutes, voitures qui flambaient, manifestations
étudiantes) dessinaient en toile de fond une France prête à
imploser . Beaucoup de mes camarades de chambrée étaient hostiles
aux étudiants, ,c'étaient comme moi des ouvriers, dont l'hostilité
vis à vis des étudiants était viscérale; ils détestaient les
étudiants car ils avaient l'impression que c'étaient des
privilégiés Mon point de vue à l'époque était diamétralement
inverse ; je considérais que politiquement les étudiants étaient
dans leur droit de s'insurger; je considérais aussi que c'était
très bien qu'il le fasse, j'étais moi même en révolte contre
l'ordre établit ; j'étais surtout devenu un révolté politisé .A
cette époque j'étais encore imprégné de mes lectures marxistes;
mon marxisme n'était pas spécialement orthodoxe; j'étais un
marxiste autodidacte, je m'étais donné moi même ( par mes
lectures) mon éducation marxiste et elle était toujours tempérée
par des lectures humanistes. Je n'étais inscrit à aucun parti, je
commençais par prendre du recul par rapport à la vision
régularisatrice de l'histoire.
** P.14
La photo qui figure sur la page de garde du Tome I des écrits a été
prise le jour de mon incorporation, au servive militaire..
***J'écrivais
– Le Journal d'un fou en campagne- en
l'écrivant,j'apercevais les prémices d'une autre manière
d'appréhender l'histoire;le fou (mon héros) était parti en
voyage;son voyage était errance ,il traversait -des sociétés- .des
mondes hostiles un peu en Shyzophrene.Ces mondes promettaient tous
le bonheur aux homme,mais aucune ne tenait ses promesses.Je m'étais
arrété dans mon ébauche de piéce,à la description de la première
société ,celle ci cataloguait les individus en fonction du rôle
qu'il devait tenir ;ce rôle lui était assigné arbitrairement une
fois pour toute.La description que je faisais de cette société
était une copie caricaturale de la nôtre .J'avais prévu de faire
cheminer le fou,dans différent types de sociétes (que j'avais
imaginée toutes plus caricaturale les unes que les autres) ,son
voyage terminé mon héros le Fou devait indiquer quelle était la
meilleur société..Le fou n'est jamais arrivé à destination ni
dans la pièce ni dans mon esprit ,j'avais fortement présumé de mes
capacités de création ,je n'avais pas réussi à terminer,la pièce
.N'est pas Shakespeare qui veut. J'ai commencé par écrire sur la
lancée de nombreuses autres pièces de théâtre .Pour beaucoup
d'entre elles je m'inspirais des techniques de distanciation
Brechtienne , des pièces critiques et satyriques ,qui ne furent
presque jamais terminées,car mon plaisir principal était de les
imaginer,les écrires me fatiguais.
SUITE
DE MES PEREGRINATION A L'ARMEE
NOUS
ETIONS EN SOIXANTE HUIT,
Mais
par malchance j'étais à l'armée, je ne pouvais
pas goûter aux fruits de la contestation comme je l'aurais voulu ;
je ne pouvais pas espérer faire grand chose à part rêver et
imaginer des jours meilleurs. Comme la France n'était pas en guerre
, et je n'étais pas menacé ,j'avais appris le maniement des armes
en rechinant ,je prenais cette obligation pour une corvée.j'étais
très peu convaincu par ce genre d'apprentissage qui était
laborieux. On n'avait pas jugés bon de faire de moi un gradé,
j'étais resté deuxième classe.Je ne m'en plaignais pas; j'avais
horreur du commandement et commander à des hommes de troupe comme
moi me semblait absurde. La seule fois ou j'ai souvenir de m'être
réellement amusé en compagnie, c'était au debut de mes
classes,lorsqu'on nous avait lâché une pleine nuit, dans un bois
pour combattre un ennemi fictif représenté par une autre compagnie;
à cette occasion, je m'étais souvenu que j'avais beaucoup aimé
étant enfant jouer à la petite guerre .J'avais éprouvé avec
étonnement le même plaisir cette nuit là ,je retrouvais mes jeux
guerrier de naguère ,ramper en silence au milieu des bois,s'amuser
à déjouer la présence des sentinelles ennemies postée au quatre
coins d'un campement fictif et réussir grâce à des ruses de sioux
à contourner leur camp pour les prendrent à revers .Organiser une
embuscade surprise et réussir à dérober le fusil à un grand
empaletoché de deuxiéme classe comme moi qui avait du mal de se
mouvoir,car il était trop lent ,c'était stupidement excitant
;c'était un garçon qui n'était pas du tout méchant, et qui
nageait dans son uniforme trop grand ;nous l'avions cerné à quatre
et nous lui avons dérobé son arme. Je n'étais pas très fier
après coup de mon héroïsme, car c'était de toute évidence
tellement facile de s'attaquer à ce grand empaletoché que l'exploit
devenait dérisoire presque ridicule; c'était de la petite guerre
, l'armée qui était totalement ennuyeuse avait tout à coup réussit
à me désennuyer cette nuit là ;elle me renvoyais aux jeux
héroiques fantastiques de mon enfance.J'avais trouvé excitant de
ramper dans le noir de m'approcher d'un ennemi fictif et de lui
dérober son arme en bois,je continuais ma vie d'enfant ,c'était un
jeu qui ne prétait pas à conséquence. En temps normal,je trouvais
extrêmement laborieux toutes les disciplines, les exercices de tir
sur cible ou les attaques réglées devenaient vite des modèles
d'ennui,lorsqu'ils étaient enseignés par des gradés imbus de leurs
savoir logistique et très peu accessibles à l'humour . Dans ces
attaques simulées il fallait ramper dans des bosquets épineux et
attendre qu'un gradé fasse péter de fausses grenades attendre ses
ordres et avancer par vagues successives "dans un
environnement hostile" c'était faussement surréaliste,c'était
déprimant. Dans le fond, je n'aimais que la guérilla celle qui
laisse la place à l'invention et à l'initiative de l'individu; je
me sentais brimé chaque fois que je devais attendre les ordres
d'espèces gradées, dont peu possédaient selon mon avis de grandes
capacités d'initiatives stratégiques.Mes camarades de compagnie
m'appelaient "l'anglais" car une de mes manies à cette
époque c'était de me trimballer avec un petit livre qui me servait
à apprendre des mots d'anglais. Apprendre l'anglais, c'était une
façon de me différencier de mes petits camarades qui étaient soi
disant incultes. J'avais cette persistante un peu bête qui
consistait à m'accrocher à des morceaux de papiers sur lesquels
étaient inscrits des mots écrits dans cette langue souveraine
l'anglais , mais je n'ai pas retenu la plupart des mots que
j'apprenais par coeur , car mon système d'apprentissage était trop
empirique,totalement coupé d'une pratique vivante de la langue.
Cette manière de m'accrocher même en crapahutant à des bribes de
savoir me rappelait celle que j'avais adopté lorsque je travaillais
à l'usine ;je sortais de ma poche entre deux métier à tisser ,des
petits papiers sur lesquels j'avais inscrit des mots des phrases ou
des dates,je poursuivais tout en travaillant mes humanités sur le
tas ; cette façon d'apprendre avec persistance et obstination
aurait pu faire croire à un détraquement . C'était simplement la
folie et l'obstination d'un individu qu'on avait privé de savoir et
qui désirait par dessus tout s'en repaître; c'était aussi je le
savais à demi une façon pour moi de résister au rouleau
compresseur de l'anéantissement par le biais du travail laborieux
,l'usine était un enfer,un lieu de perdition pour un obsédé de
savoir comme je l'étais;le fait d'assimiler des connaissances en
travaillant,me purifiait l'âme et l'esprit ;de même le rouleau
compresseur de l'armée voulait me rendre docile,net propre sans
faille, sans vraie singularité ,sans aspérité, aussi plat net
stupide et inoffensif qu'un bouton d'uniforme. Je faisais de la
résistance derrière mes machines à tisser, de même je faisais de
la résistance à l'armée ,car je n'avais jamais accepté la vie
dans laquelle on voulait me maintenir de force ,ouvrier on voulait
que je reste ouvrier ,deuxiéme classe à l'armée on voulait que je
ressemble à un bouton d'uniforme .Apprendre,c'était
résister,c'était tenter de me singulariser.Je tentais d'échapper
d'instinct au sentiment d'uniformisation en me refugiant dans mon
intellect.J'avais aussi découvert très tôt les jouissances que
procure le savoir ,c'était surtout sa part de sensualité et de
volupté immatérielle que j'avais découvert ;la haute supériorité
que confére le savoir lorsqu'il a été assimilé par d'immenses
abruptis qui en font une stratégie de conquête des esprits égarés
m'était étrangére,je savais que mes connaissances étaient
strictement limitées et je savais surtout qu'humilier mes semblables
à travers cette arme coupante et profondément dévastatrice
qu'était le savoir m'était strictement interdit ,je m'étais promis
de ne jamais humilier un de mes semblable à l'aide de mes
connaissances.J'avais trop souffert de ces humiliations pour ne pas
être tenté de les reproduires.Relisant récemment certains passages
du livre de Calaferte -Septentrion -,j'avais revu étalé sous mes
yeux à travers ce livre vigoureux certaines scènes marquantes de ma
vie à l'usine ,celles en particulier ou je lisais dans les
lattrines infectes et puantes du tissage ou je travaillais ;les
toilettes à la turc de l'usine puaient l'urine ,le tabac elles
exhalaient un mélange de graisse de coton rance et de merde chaude
,on ne pouvait y rester très longtemps à cause de l'odeur infecte
qui s'en dégageait.Moi je prenais pretexte pour venir y lire
tranquillement certains passages de mes auteurs préférés.La
littérature associé à la puanteur et à l'urine m'est revenu en
mémoire à la lecture de certaines pages de Septentrion .Calaferte
décrit très bien l'atmosphère épaisse opaque et piteuse de sa vie
passée à apprendre ( dans des réduits fétides) il y passait dit
il une grande partie de son temps pour se cacher et pour ingurgiter
des bribes de connaissance ; je faisais exactement de même. Je
m'étais aperçu en le lisant il y a quelques années,que je
n'avais pas été le seul à vivre avec cette extrême et obstinée
volonté d'apprendre, les obstacles placés sur ma route ne
faisaient que renforcer ma détermination.A travers cette histoire ne
se reconnaîtrons sans doute que les parias qui sont passés par
là.Dans ces univers souterrain les hommes prennent conscience que
jouir de l'esprit est un bonheur suprême.En lisant des poémes ou
des passages en prose régulière dans les lattrines ,j'oubliais le
monde de merde qui s'agitait sous moi;j'étais uniquement heureux de
pouvoir savourer la beauté immatérielle des choses.Je n'avais pas
de haine,juste un désir fervent de me mélanger avec les génies qui
accouchaient de telles merveilles.Mais parfois,je m'insurgeais,car je
n'étais pas toujours aussi docile que je le dit .Lorsque je me
mettais à réfléchir sur ce que j'allais devenir après mon service
militaire ,je patinais je nageais dans le néant je continuais à
me consacrer à l'écriture de pièces de théâtre imaginaires
,c'était en fait ma presque vraie seule perspective d'avenir, peut
être d'ailleurs que cette perspective commençait seulement à
prendre forme dans ma tête. Mais j'ai présentement du mal à
ajuster exactement mes souvenirs ;je ne parviens pas à faire surgir
d'une façon spontanée la vie que je menais durant ces années,comme
si ma mémoire en avait expulsée les longs dérives joyeuses et les
vastes étreintes.Je n'ai gardé d'où je suis que des impressions.Si
j'ai conservé comme une relique pendant un certain temps le
manuscrit du journal d'un fou en campagne; c'est peut être parce
qu'il était le première vrai jalon qui était digne de marquer ma
vie d'un point de vue créatif et littéraire ,avec ce manuscrit
même inachevé , je pouvais me projeter dans une vie idéale
d'écrivain dramaturge,je reprenais confiance en moi ,j'avais le
sentiment que je pouvais m'extraire du néant dans lequel ma vie
était projetée depuis tant d'années.Il faut comprendre qu'à cette
époque ma passion pour l'écriture dramaturgique était totale,je
m'investissais dans l'écriture de mes pièces comme si c'était un
acte de vie ou de mort .C'était la seule planche de salut que
j'avais pour me forger une âme à part,une âme de créateur.A
travers l'accouchement de mes pièces ,j'accouchais de moi même,je
lançais un défi à ma vie,je devenais un résistant à la
médiocrité à l'injustice,et à la bêtisse humaine que je voyais
se déployer tous les jours devant moi ,à l'armée au travail et
plus généralement un peu partout au sein de cette société
française conservatrice engoncée dans des pratiques sociales
héritées d'un autre âge, j'avais l'impression d'être pris au
piège d'un moule social glacial. Cette société était pris de
temps en temps par des spasmes ,mai soixante huit en témoignait,la
société commençait par émerger de sa torpeur,le travail de sape
des contestataires avait fini par la faire vasciller,mais plus
généralement elle était endormie ,chloroformée par des années de
vie passées à l'étroit dans le vaste mouroir du régime de santé
républicain qui était quoiqu'en pensait ma mère profondément
paternaliste et inégalitaire ,mais je n'allais pas jusqu'à lui dire
,cela n'aurait servi à rien ,je pratiquais une critique sociale
imaginaire dans mon coin sur les tables glacées de l'hotel sous off
,ou sur la belle table vernie de la salle à manger familiale où
j'avais pris l'habitude de me réfugier pour écrire lorsque j'étais
à la maison.En rentrant de l'armée j'écrivais toujours des pièces
critiques et contestataires ,j'étais devenu aussi un activiste du
quotidien ,je me battais pour défendre la cause ouvrière au jour le
jour au côté de mes camarades de la section syndicale ,car je
n'étais pas entièrement coupé des réalités.Nous étions libre à
cette époque ,mais cette liberté ressemblait pour l'insurgé que
j'étais à une sorte de mouroir,je rêvais d'une autre vie d'une
vie bien plus vaste ,d'une vie enchantée par des chimères ultra
puissantes,je n'étais pas satisfait du calme plat de ma vie
quotidienne .Si j'avais consenti à admettre que ma vie puisse se
fondre dans les formes harmonieuse et apaissée du renoncement ,si
j'avais accepté de vivre une vie ordinaire,j'aurais pu peut être
heureux à la façon d'un sage ,mais c'était impossible ,je m'étais
tout à coup découvert des instincts d'aventurier,depuis que j'avais
injecté dans mes veines ,répandu dans mon sang la vie des poètes
,celle des Saints et des révolutionnaires ,je rêvais d'horizons
plus vastes je voulais ma part de butin. .Après mon séjour à armée
je voulais sortir du monde contrarié et étriqué que je m'étais
fabriqué durant mon adolescence ,un monde de rebelion et de défis
idéalistes pas assez en prise avec la réalité.Je commençais par
regarder le monde différemment .Mon défaut était inscrit dans mon
caractére de type virginal,j'avais aussi hérité d'un regard
critique hérité de mes lectures d'avant garde ,je voulais
deconstruire les formes de mon aliénation quotidienne par le biais
du théâtre ,instrument magique le théâtre devait permettre
d'éclairer les facettes historiques de la vie quotidienne de l'homme
moderne;mais je raisonnais bien plus en théoricien qu'en poéte ,je
voulais décortiquer le systéme d'exploitation qui avait permit
qu'une telle société puisse s'engendrer et se perpétuer .J'avais
adopté la grille de lecture Brechtienne car j'avais de l'admiration
pour Brecht ;mes pièces étaient toutes des dénonciations du
systéme social mercantile,je voulais montrer la misére sociale qui
filtrait derrière l'apparence hypocrite de bien être du systéme
dans lequel je vivais,j'étais un intellectuel autodidacte,mais
j'avais assimilé les systémes de penser de l'intelligensentia
contestataire ,c'était au final quelque chose de rare d'inédit et
de totalement insensé d'avoir engendré un tel individu ,car je
n'appartenais pas à l'intelligentsia même si je m'identifiais à
elle ,,j'étais un créateur autodidacte une espèce rare et encore
plus instable et imprévisible que l'autre ;j'avais d'énormes
lacunes que je compensais par mon génie de l'improvisation et de la
rêverie.Je travaillais dans l'ombre de Brecht que je voulais
surpasser,je ne suis arrivé à le surpasser que dans mes rêves
;c'était un beau rêve solitaire qui ma permis de voler
distinctement au dessus de la société du capitalisme attardé ;déjà
j'avais aperçu dans mes dérives théatrâles à travers mes
exploraions dramaturgiques excentriques briller les éclats d'une
société shyzoprénique encore plus malade et largement plus
sophistiquée que la première ,c'était les débuts d'une ére dont
je ne savais pas encore qu'elle était qualifié d'ére
post-moderne,par les nouveaux penseurs de l'après modernité.La
critique sociale à laquelle j'adhérais avait je le savais au fond
de moi peu de prise sur le monde simple dans lequel j'évoluais; les
gens du monde ouvrier que je cotoyais au quotidien étaient souvent
fonciérement content de leur sort et à mille lieux de partager ma
vision critique de la société . Sauf les militants syndicaux qui
tentaient de faire de la résistance ,la plupart des gens ordinaires
semblaient aimer leur sort.Mettre en branle le scénario d'une
nouvelle pièce qui dénonçait l'aliénation de la société
,c'était ma façon à moi de faire de la résistance et d'affirmer
(même en porte à faux) mon identité sociale rebelle. C'était une
sorte de catharsis que j'avais mis en place pour me forcer à rester
éveillé ,car je croyais au rôle de la pensée et de
l'intellect.J'imaginais sans cesse de nouvelles pièces,car je
trouvais dans cette persistance à mettre à jour les maux du systéme
un objet de renforcement de mes propres convictions.Je prenais des
notes , et encore des notes, je m'évertuais sur mes machines à
tisser au milieu d'un bruit d'enfer ,le jour ou la nuit,le matin ou
l'après midi à peaufiner et à tisser mes scénarios critiques
tout en effectuant comme un automates les gestes requis au quotidien
pour mon travail de tisseur.Je prenais des notes même au travail
,j'avais la passion des notes; j'avais accumulé beaucoup de pièces
dans mes cartons, et je ne cessais pourtant d'en inventer d'autres
quotidiennement ; imaginer le synopsis d'une pièce de théâtre
était devenu mon seul vrai grand plaisir ,ma seule vraie grande
distraction ,cette activité me sauvait de la dépression. J'avais
débuté mon activiré dramaturgique ,vers mes dix huit ans ,peut
être même un peu avant et je la continuais.
Lorsque j'ai
entrepris l'écriture du journal d'un fou en campagne à l'armée;
j'avais l'impression d'avoir déjà beaucoup écrit;mais c'était
seulement une impression,car si j'avais écris des pièces
auparavant,c'était surtout sous la forme de brouillons.Ou bien soit,
j'ai trop douté de moi, ou bien c'était au dessus de mes forces, il
doit y avoir une raison qui à fait que je parvenais pas à terminer
la plupart de mes pièces .La seule chose dont je suis certain
concernant le journal d'un fou en campagne, c'est qu'il a déclenché
le processus de création dramaturgique obsesionnel qui ma propulsé
dans la manie furieuse d'écrire des pièces et de ne jamais les
terminer. Le processus d'élaboration d'une pièce de théâtre et
l'attente de sa concrétisation me paraissait plus jouissif et plus
beau que sa finition,j'étais en admiration devant la lente
décomposition de mes énergies incapables d'opérer le saut final
pour terminer mes pièces.Aujourd'hui encore je suis fasciné par mes
résistances à conclure mes projets littéraires ,je dois
incessament lutter contre mes tendances à faire long à tout
embrouiller et à ne jamais finir ;en peinture je n'ai pas ce
probléme,je crée et je conclus sans difficulté ,c'est comme si une
langeur négative m'emportait au loin lorsque je m'attaquais à la
littérature ,une résistance imprévue s'insinue qui m'empêche de
concrétiser le processus de création ,cette résistance me
projette dans des abîmes sans fin.C'est pourquoi,j'ai décidé de
faire de cette difficulté (de cette faille) pour partie l'objet de
mon roman.C'est mieux rendre compte de ma vie que d'en décrire le
versant négatif,et d'en explorer les failles que de glorifier
éternellement mon ego en le ceinturant dans des poses qui ne
correspondraient pas à ma vie réelle.La littérature doit savoir
s'insurger et s'inscrire en faux contre ses propres faiblesses.Je
suis un écrivain en lutte contre lui même,en lutte contre
l'apparence sereine du monde et mon roman tire aussi sa substance de
cette dimension négative.
PETIT
CATALOGUE DE MES GENIALES PIECES DE THEATRE QUI N'ONT JAMAIS VU LE
JOUR.
Chant
d'amour chant de haine pour un spectacle défunt .
Profs
aux balcons .
Le
discours sur une planche.
Le
radeaux de la Méduse.
Gool.
.A l'énoncé
de leurs titres je revois comme dans un flash halluciné , les
splendides et aussi les laborieuses et excitantes scénes théâtrales
que j'avais inventé - Chant d'amour chant de haine pour un spectacle
défunt - .Cette pièce etait la description du spectacle gigantesque
de notre époque étalé sur une grandes scéne aux dimensions
mythiques;des choeurs masqués s'affrontaient de chaque côté d'un
écran de cinéma qui diffusait des rushs d'actualité ,sur ce
dernier on voyait défiler le spectacle des violences et des conflits
qui affectaient le monde à cette époque (la fin des années
soixante dix) .Des orateurs,perchés sur des tribunes harangaient les
spectateurs ,les choeurs voilés faisaient entendent leurs chants
tristes,plaintifs vindicatifs ou hilarants ,la simultanéité des
images d'actualité prises dans les médias de l'époque ,des images
sublimes ou effrayantes mélangées aux harangues des tribuns et aux
chants des choeurs devait créer un suspens syncopé,destiné à
faire état du cahos bruyant dans lequel notre monde était
plongé.J'avais imaginé un instant faire monter sur la scéne un
trio de sorcières comme celles que Shakespeare fait apparaître à
l'ouverture de Macbeth ,puis j'avais renoncé ,j'avais pris une
foule de notes pour cette pièce qui était de l'ordre du délire et
cela me comblais ,j'exploitais des technique Brechtienne de
distanciation je faisais passer des messages sur la scéne sous forme
de pancartes glissées au milieu du spectacle..Je puisais dans les
comptes rendus d'une revue -Travail théatrâle – pour me
documenter.J'étais parfaitement au courant de ce qui se passait au
niveau théatrale,car la revue offrait des panoramiques de la vie
théatrâle du monde entier. Dans une autre pièce encore plus
Brechtienne celle là intitulée -Profs aux balcons – j'avais
rassemblé sur scène une série de professeurs sur un balcon,ils
enseignaient à l'aide d'insultes de harangues et de mots obcénes à
des élèves qui se trouvaient attachés où ligotés sur des tables
d'écolier en contrebas.Dans - Le discours sur une planche – des
rhéteurs modernes,des philosophes et des politiciens,mais aussi des
scientifiques récitaient des discours d'une beauté de
circontance,debout en déséquibre sur des planches glissantes ils
tentaient de faire passer leurs messages en tentant de faire comme si
de rien n'était .Le comique grinçant qui devait en résulter ,avait
pour but de démonter la réalité effrayante du monde qui s'agitait
autour de nous.Montrer le monde tel qu'il était dans la réalité
,dénoncer les formes d'aliénation ,tel était mon objectif ,j'avais
élaboré une théorie sur les effets physique au théâtre qui me
semblait assez pertinente.je ne pouvais pas la vérifier sur le
terrain,faute de pouvoir l'expérimenter concrétement sur
scéne,cette théorie est restée à l'état brut au milieu de mes
cartons remplit de projets .Ma scéne était toujours virtuelle ,elle
était purement imaginaire , je voyais se déployer toutes ces
pièces dans ma tête ;je prenais plaisir à les voir exister à
travers les notes que prenais ,puis je les abandonnais dans mes
tiroirs au fur et à mesure de leur apparition car je n'avais presque
plus envie après les avoir vu s'étaler pendant plusieurs semaines
dans mes rêveries de me mettre à les écrire c'est à dire de
finaliser mon travail. J'avais dans une pièce prévu d'installer sur
une scéne (une base instable) un radeau basculant qui était une
réplique du tableau de Géricault -Le radeaux de la Méduse-les
dialogues des survivants nichés sur le radeau étaient strictement
politiques,des idéologues se disputaient pour assurer leur survie
sur un radeau perdu au milieu de l'océan.Tous les coups étaient
permis ,il y avait des scénes terribles inspirés de scénes réelles
,pris dans des comptes rendu d'époque se rapportant à ce drame.Je
n'étais pas très scientifique dans mon approche des faits, je les
travestissaient souvent tout en les badigeonnants de mes fantasmes
,j'étais une sorte de romantique critique et désespéré ,je
voulais décrire la dérive d'un monde et d'une époque (la nôtre )
en pleine déliquescence .J'étais ( sur un plan virtuel) un
dramaturge critique ,mais surtout un peintre de la desespérance.Dans
une autre pièce -Gool- que j'ai égarée ,(égaré les notes et le
synopsis ) je décrivais les péripétie d'un enfant handicapé
-Gool- que des parents indignes s'amusaient à persécuter par
plaisir et sadisme,car ils s'ennuyaient.Je ne faisais pas référence
à mon enfance ,car j'avais eu une enfance heureuse ,j'exerçais
simplement mon esprit polémique.J'avais pris sur la fin l'habitude
de dessiner les scénes que je voulais voir apparaître,c'était plus
simple que les écrires ,c'est pourquoi j'avais aussi dans mes
cartons,des pièces purement visuelles,car je prenais plaisir à
dessiner - je dessinais les scénes de mes futurs spectacles- .Dans
mes notes visuelles pour un théâtre imaginaire,je n'avais qu'une
seule chose à faire c'était de mettre en scéne théatrâlement les
visions que je faisais surgir sur le papier ,mes planches mettaient
en scéne mes futurs spectacles,mais étant paresseux,je me
contentais d'en dessiner les principales séquence,puis je les
abandonnais ; je construisais de cette façon des pièces de théâtre
instantanées plus faciles à mettre en branle en images qu'en mots
car elles étaient directement issus de mes visions (sublimes
gribouillages) .Après avoir assisté à Nancy au spectacle de Bob
Wilson au début des années soixante dix -L'enfant fou- ma vision du
théâtre s'est tout à coup mis à changer.J'ai compris qu'on
pouvait imaginer des spectacles qui pouvaient durer des heures durant
en utilisant la technique du ralenti.Je pouvais ralentir mes visions
et les étirer.J'ai commencé par construire un spectacle simillaire
à celui de Bob Wilson l'enfant sourd.la pièce de Bob Wilson durait
au moins six heure,je me suis arrété de m'échiner sur ma pièce
lorsque je me suis aperçu que pour réaliser ce spectacle il
m'aurait fallu m'occuper de tout je trouvais la chose hors de ma
portée ,passer de l'état de rêveur à celui de metteur en scéne
me semblait une absurdité,je voulais rester un pur rêveur un
dramaturge de l'impossible.- La seule pièce que j'ai vraiment
terminée et menée à son terme, là été parce qu'elle m'avait été
demandé par un ami peintre qui m'avait promis de m'aider à la
monter;cette pièce qui s'intitulait -la vie
fantasmagorique fantastiuqe d'Artur Planck –
était une pièce situationniste.J'avais en l'espace de deux trois
ans après ma sortie de l'armée virée ma cutie,de marxistej'étais
devenu situationniste ,cette pièce qui décrivait la vie d'un
ouvrier de production coincé à l'intérieur de la société du
spectacle représentait ma vision shyzophrénique de cette partie du
monde.Mais de toutes ces pièces, c'est au final le journal d'un fou
en campagne que je trouve la plus intéressante,à cause peut être
qu'elle représentait une tentative littéraire de concrétisation de
mes fantasmes théatraux.A travers cette pièce je tentais de
devenir écrivain.Hélas,mes meilleurs moment littéraires ,ont été
bien souvent des défaites,je ne terminais jamais mes pièces,j'en
faisais la plupart du temps de purs moments d'écriture
imaginaire.Cette manie remonte à loin,je me souviens lorsque j'avais
une quinzaine d'années,j'écrivais des choses merveilleuses en
marchant ,je me promenais à travers les bois ou dans les près,dans
des endroits propices à la rêverie .Je parlais tout haut,
j'écrivais déjà dans ma tête des romans imaginaires.Je les
voyaient qui s'installaient en moi,et la marche m'aidait à les faire
défiler,j'adorais écrire des choses sublimes extravagante et
irréelles tout en marchant .J'étais inspiré.Dans les pages que je
voyais s'écrire ,j'étais déjà à l'époque l'auteur d'un grand
roman imaginaires dont j'étais souvent le seul héros;j'inventais
des mondes extraordinaires ,ces mondes n'existaient que dans l'espace
invisible de mes rêves,ces pages fantastiques étaient innacessible
à tout autre que moi;mon génie scintillait à travers mon
imagination qui était grande,mon roman était d'autant plus sublime
et précieux que j'étais le seul ,à pouvoir le lire.
UN ECRIVAIN
IMAGINAIRE
Un de mes
plus grand moment d'écriture imaginaire, date de cette époque que
j'ai évoqué ; lorsque je me promenais sur le flanc de la grand
roche une partie montagneuse de mon village natal je retrouvais à
chaque fois un endroit que j'avais choisi à cause que je pouvais y
marcher de long en large et que la futaie protectrice me cachait des
yeux indiscrets ,un endroit perdu entre prés et bois. Dans cet
endroit je devenais des jours durant un fabuleux écrivain.J'écrivais
en imagination de ma plus belle écriture ( une écriture de rêve)
des pages fantastiques inspirées des mes plus belles lectures; je
voyais s'écrire devant mes yeux un livre surnaturel. Cela se passait
au milieu des arbres et des prés dans un décor naturel somptueux.
Je passais des moments délicieux dans cet endroit béni,j'oubliais
mes soucis mes tracas,l' humiliation d'être obligé de travailler
alors que je n'aurais aimé ne faire que lire peindre
,étudier,étudier selon mes élans,et mes désirs,qui n'étaient pas
conformes à ceux que le monde produisait autour de moi;pas conformes
à ceux de l'école que je détestais ,éloignés aussi éloigné que
possible de l'univers affeux de l'usine qui n'était pour moi qu'un
champs de douleur et d'expiation.Ces mêmes promenades délicieuses
et enchanteressent je les ai retrouvées pendant de brefs instants
les mois que j'ai passé au Mans durant la période de mon service
militaire ; il m'arrivais fréquemment lors de mes quartiers libres
de descendre dans un grand parc de la ville, que j'avais trouvé
propice à la rêverie ; dans ce parc je passais des heures à
déambuler et à continuer à écrire .Je rêvais que j'écrivais le
roman de ma vie, je me récitais des passages
d'écritures inventées inspirés des mémoires de Chateaubriant ou
des Rêveries de Rousseau ( que je ne connaissais pourtant
qu'imparfaitement et par bribes) je me récitais des passages
d'écriture lyrique ,sentimental tous plus ou moins illuminés par
une fougue romantique ,je construisai des fictions et des essais ,des
livres de poésie sauvage et j'inventais des théories littéraires;
je m'imaginais que j'étais un grand écrivain en train d'écrire
mes mémoires. Je conserve en moi certaines vague impressions de ces
moments bénis,qui étaient toujours liés à des sensations
précises; il y avait souvent un unique déclencheur à ces moments
d'extase,c'était le chant d'un oiseau (toujours le même un
rossignol ) son chant lorsque je l'entendais,me transportais
instantanément dans le pays magique de l'écriture.Lorsque
j'écoutais ce chant bercé par son rythme envoutant j'étais
transporté ,je me voyais transformé en une sorte de merlin
enchanteur ,j'avais le don d'écrire ,mais aussi j'étais saisit par
le don de voyance ,j'étais doué de pouvoir magiques ,je pouvais
voler et m'envoler avec une surprenante facilité .Je survolais
l'espace de mes lectures et de mes textes toujours imaginaires avec
une grande facilité ,j'étais devenu un être prolifique que rien ne
pouvais arrêter .Je revois à présent les près immenses et les
ombrages qui me servaient de lieu pour composer mes livres secrets,
ils me semblent que ce sont eux qui ont donnés naissance à ma
vocation d'écrivain;même si depuis j'en ai quitté les rivages et
ne produit plus rien d'égalable .Je revois dans un éclair,les
grands sapins qui entouraient une cabane que j'avais construit avec
des genêts dont certains portaient encore des fleurs,cette cabanes
se trouvait à proximité de mon lieu d'écriture secret.Lorsque
j'écrivais en rêve ,j'étais transporté ailleurs,j'avais les
sensations décuplées;je respirais tout en marchant et en écrivant
,l'odeur épicée des herbes sauvages qui poussaient à proximité
dans les près ,j'apercevais les insectes qui butinaient sur de
grandes étendues fleuries ,je revoyais même les saules penchés,et
les ruisseaux débordant d'eau que je devais sauter lorsque je devais
aller sur une montagne située en face ,car déjà je m'éfforçais
de retracer les impressions de ma vie ;je revoyais comme par magie
,le chemin que je parcourais pour aller chercher du lait sur une
ferme située sur les hauteurs voisines ,j'embelissais mes souvenirs
avec des détails tirés des récits de mes écrivains fétiches ,je
retrouvais mon insouciance la légéreté et la fugacité de mes
jeunes années passées à jouer dans les bois ,je retrouvais des
sentiments anciens,tous empreints d'une sensibilité que je trouvais
merveilleuse car je me prenais pour un génie;absorbé par le chant
persistant de l'oiseau qui me poursuivait; je reparcourais en rêve
d'une seule traite le monde merveillaux de mon enfance. Mes souvenirs
étaient entrecoupés par des passages de lecture que je faisais à
haute voix en parcourant les près ,les herbes me fouettaient les
jambes; je levais souvent la tête pour tenter d'apercevoir le
rossignol qui écrénait son mystérieux chant ;je suspendais ma
lecture pour écouter le chant, je prenais un immense plaisir à
absorber les effluves de l'immensité qui se dressait majestueuses
impériale et amicale autour de moi. J'étais à cet instant le
plus heureux des hommes.Je ne savais pas qu'à cet instant j'étais
déjà en train d'écrire les toutes premières pages du grand roman
fantastique qu'allait devenir ma vie.
35
___________________________________________________________________________
VOICI
DEUX TRES BREFS EXTRAITS DE MES ECRITS IMAGINAIRES REALISES VERS MES
QUINZE ANS LORSQUE JE M'EXERCAIS DANS L'ART D'ECRIRE.
_____________________________________________________________________________
UN
PREMIER EXTRAIT
Cette
beauté bien quelle soit pure dans chaque trait si on les contemple
en détail, est visible surtout dans l'ensemble par l'harmonie, et
par la grâce. C'est bien là tout près de ce grand lac aux eaux de
cristal que j'ai été élève;j'ai grandi dans une bibliothèque
immense plantée au milieu de la nature. Depuis cette époque, j'ai
souvent vu se bâtir dans ma tête des châteaux enivrants plus
vites écroulés que des palais de sable.Un des premiers plaisirs que
j'aie goûtés était de lutter contre les vagues qui se retiraient
devant moi ou couraient après moi, sur la rive. Dans ce vaste temple
naturel j'aimais jouer avec l'arène de la plage dont les bordures de
verdure illuminaient mes pas par dedans.
Un
autre de mes divertissement était de construire,, des monuments que
mes camarades appelaient des fours. Véritable beauté de l'âme ces
objets sans destination précise m'occupaient à longueur de journées
;mon sort était irrévocablement fixé, je me destinais à une
enfance oisive.
UN
SECOND EXTRAIT
J'étudiais
ma leçon dans la chambre contigüe à la cuisine tout en essayant
par politesse, par habileté, par amour propre, peut être par
reconnaissance, de me montrer de plus en plus affectueux envers ma
mère. Hélas, il me semblait m'apercevoir , que malgré mes efforts
je gardais l'aspect figé d'un animal autour duquel un cercle
progressivement resserré dessinait ces quelques phrases . "Un
antre tient sur des rocs profondément minés une montagne suspendue
( il n'est pas de la main de l'homme; les causes naturelles ont crée
l'énorme excavation). C'est alors que j'entendis quelqu'un murmurer
à mes côtés "Vénérons les sources des grands fleuves".
De cet aveu même, je pouvais tirer de cruelles conséquences. Mon
imagination d'enfant faisait le reste,il me semblait que j'étais
possédé par des songes.Le passage d'un texte que j'avais lu me
revenait en mémoire -Dehors la servante avait mit sécher à la
plaque les peignes. Quand elle revint les prendre, il s'en trouva un
dont tout un côté de dents était brisé-. Je regardais la
poitrine de la maîtresse qui se soulevait ,elle avait un peigne dans
les cheveux;elle m'envoya devant le tableau pour la récitation ,à
cet instant me revint à l'esprit l'image d'une jeune écolière dont
j'étais tombé amoureux,elle était assise juste face moi sur un
banc de couleur jaune elle me souriait comme l'eut fait un ange.Ainsi
la ressemblance même de la femme choisie, de la tendresse demandée,
avec le bonheur que j'avais connu , tout concourait à me la faire
aimer; c'est pourquoi je peu dire aujourd'hui…que la mémoire n'est
rien d'autre qu'une chose liée à de simples impressions venues
d'ailleurs,peut être de l'inconscient .Rien, rien de ce qui m'est
arrivé durant cette époque chérie, rien de ce que j'ai fait, dit
et pensé tout le temps qu'elle a durée rien ne ma échappé .Je
regardais mon écolière,mon amoureuse le regard fixe, je ne pouvais
plus désirer une tendresse sans avoir besoin d'elle, sans souffrir
de son absence,je ne pouvais plus me passer de son beau regard d'ange
indifférent à la mort.
MURMURES.
Les temps de
vertiges d'amour et d'angoisses de mon enfance ont disparus,je me
rappelle surtout à présent de sensations qui étaient étalés sur
la page des livres que je voyais défiler devant moi en rêve lors de
mes promenades en solitaire.J'écrivais un livre avec le souvenir de
mes lectures passées ou présentes.Je construisais mes textes comme
des gribouillages qui ressemblaient à des assemblages sans cul ni
tête ,c'était des délires spontanés réalisés par cutt-up à une
époque où je ne savais même pas ce que la notion de cutt-up
voulait dire et qu'elle faisait partie d'une technique.Je réalisais
mes textes dans ma tête ,sous forme de collages,en croisant les
écrits de mes idoles avec mes inventions personnelles ,mes idoles de
l'époque Lamartine, Chateaubriand , Rousseau ,Proust . et avec
quelques extrait peut être de Pétrarque ( la vie solitaire) que
j'admirais ; j'arrangeais mes écrits selon mon gré en essayant de
réinventer une langue musicale dont j'étais tombé amoureux mais
dont j'étais incapable de retranscrire la texture la chaleur et
la féminité sans faire autre chose que la dénaturer;c'était là
mon seul génie! .J'ai tenté de redonner de la cohérence plus
tard à ces brouillons littéraires issus de mes inventions
d'adolescent,j'ai essayé de les réinventés (lorsque j'ai cru en
retrouver certaines part dans ma mémoire ) ce faisant je les ai
forcément trafiqués ,je l'ai fait de bonne foi,car j'ai cru que la
lecture de mes écrits fantasmatiques publiés à l'état brut
aurait été trop difficile d'accés ,mon génie anarchique
précoce d'adolescent en déconstruisant la langue l'avait rendu je
crois innacessible à tout autre que moi.C'eut été à mon honneur
de pouvoir retranscrire mes anciennes visions telles qu'elles étaient
à l'origine ,mais j'en étais incapable,j'avais perdu dans mes
souvenirs toute trace de leurs passages véritable ,ces marches
anciennes étaient devenues si lointaines qu'elles s'étaient
envolées en fumée,je n'avais d'autre solution que de tenter de
réinventer les traces de mes lectures anciennes en les imaginant
dans le souvenir que j'en avais en les montrant sans doute au passage
plus belles qu'elles n'étaient ,ce faisant ,je les avaient sans
doute trahit.Je réinventais peut être ma vie au prix du mensonge
c'était là le charme ambigue de la littératture elle réinventait
les choses du passé,en leur conférent un charme qui n'existait peut
être pas à l'origine,elle réinventait la substance de la réalité
.J'étais rentré sans m'en rendre dans un processus d'interprétation
purement allégorique de la réalité.Mes écrits décrivaient un
processus de balayage qui,allant et venant sur le texte,réajustait
ses termes d'une façon régulière ,cette relecture constante
composait une nouvelle allégorie horizontale caractéristique
paraît il de la nouvelle grille de lecture de la littérature
post-moderne,c'était du moins ce qu'en disait (F.J) une des figure
éminente du portmodernisme.Comme j'étais totalement incapable d'en
observer les effets d'un point de vue objectif (c'est à dire
extérieur à moi) je ne pouvais pas accorder à cette nouvelle
manière d'ecrire tout mon attention.J'avais le plus souvent le corps
pris dans un texte qui m'emportait sans que je puisse encore pour
l'instant ,faire autre chose que flotter et surnager au milieu de
ses eaux.J'étais un écrivain façonné par le texte et par les
remous de la langue.A part ça j'étais plongé dans l'incertitude
la plus totale.Ne pouvant,ni freiner ni arréter le balayage de ma
mémoire sur mes anciennes vies je devais seulement me résigner à
montrer l'empreinte de son mouvement sur la page;c'était autant
l'empreinte de mon propre vertige que celle de ma conscience qui
vascillait que je faisais apparaître ici sans m'en rendre
compte,c'était ça peut être la nouvelle révolution littéraire à
laquelle j'aspirais qui surgissait ici dans mon dos.Mon inconscient
travaillais pour moi,il m'expliquait secrètement ce que j'étais
incapable de saisir de face.Je devais me plier à mes instincts.Mais
je comprenais à présent pourquoi le grand public préférait
acheter des romans de style populaire dans les gares lors des arrêts
de train;la littérature intellectuelle avant gardiste dite moderne
ou post-moderne était le plus souvent bougrement rasante rebutante
et presque quasiment impénétrable .Les élites qui théorisaient
sur la littérature écrivaient certainement des choses intéressantes
sur elle ,mais elles étaient toutes remplies de choses à mourir de
rire.
UN ROMAN POST-MODERNE
PREMIERES SUITE MAGISTRALE DU ROMAN
DE MA VIE
LE SOLILOQUE DE
LA MEMOIRE
Les
souvenirs des époques mélangées que j'essaye de faire réapparaître
resteront malheureusement toujours assez
peu précis ,car les choses se mêlent dans ma tête , différentes
périodes de ma vie se brouillent et se confondent. Je dois sauter
d'une époque à une autre pour tenter de retrouver quelques bribes
de mon passé s'en être totalement assuré qu'elles ne se
substituent pas les unes avec les autres,car ma mémoire est
capricieuse. Il m'est assez difficile de tracer le vrai portrait de
celui que j'étais hier sans m'égarer un peu . Il y a pourtant des
fils conducteurs qui mènent à ma vie dans ces temps éloignés, il
me faut les trouver…j'en ai trouvé ( hier ) au contact de
certaines réminiscences de lectures ,comme dans la lecture de
Rousseau …de même en retrouvant dans mes archives mes essais
d'écritures mélangées j'ai aperçu en transparence une ancienne
tranche de mon passé elle me renvoyait à mes quinze ans ,j'ai cru
entendre à nouveau le chant du rossignol et retrouver des sensations
des temps heureux ; des sensations que j'avais cru perdues, et qui
demeuraient intactes ; la lecture des passages de la vie de Jean
Jacques que j'avais fait récemment ( la lecture des rêveries)
avaient ravivées les anciennes passions qui m'avaient fait
l'admirer.Je me dis que je devrais peut être relire plus
fréquemment des passages de mes auteurs préférés pour redonner à
ma mémoire la vitalité qu'elle semble avoir perdue . Je pourrais
aussi faire ce que j'ai fais à une certaine époque; c'est a dire
m'allonger sur mon lit et tenter de me remémorer des passages de ma
vie en me concentrant sur certaines images passées qui continuent
par m'émouvoir ;le visage de ma mére,le visage de mon père,celui
de mes frères et soeur,la statue de la vierge installée au sommet
de la colline qui donnait directement sur ma chambre ,mes allées et
venues dans l'usine assommante ou je travaillais ,mes passages sur
les banc de l'école etc..je parviendrais certainement de cette
manière à retrouver quelques lambeaux. de ma vie ancienne, même
si l'ordre dans lesquels mes souvenirs surgiraient serait
instable.Je voudrais parvenir à me souvenir de certaines scènes
passées pour essayer de voir dans quel ordre elles surgiraient si je
les jetaient sur la page sans me soucier exactement de leur ordre
chronologique,j'appellerais ça -des mémoires improvisées-.
38
LES MEMOIRES
IMPROVISEES
ESSAI
Hier,j'ai
gribouillé sur une feuille une liste de souvenirs que je devrai
sélectionner.
:
La
grève -
Un premier grand amour que je n'ai pas su garder.-les
trois scouts –
- la promenade à motocyclette
- un rêve étrange-. Le
rouge gazon
. -L'abbé contestataire -
la crèche révolutionnaire -
.J'admirais plus Voltaire que Jean Jacques- Mes
lectures difficiles - la vie paisible -
marches sur la haute montagne -
un
PDG bien sympathique-. A
propos de Jean - Jacques et de ses enfants -
Robespierre - paysages de neige - Hérémétisme ou érémitisme voir
(dictionnaire ) de mes dix sept ans - j'étais un révolté - le
maillot rouge - les beaux lacs Vosgiens - Paysages montagnards - Je
m'enfermais dans une tour d'ivoire plus haute que les montagnes qui
m'entouraient pour me protéger sans doute J'avais oublié qu'à
cette époque je consacrais la plupart de mon temps à l'étude de la
peinture et du dessin - J'avais conçu une architecture
extraordinaire - Des amis non conformes -Yoga - Mes universités -
Hegel - Spinoza -- Un vieil étudiant qui s'appelait Duval - Un ami
de la CGT - Colleur d'affiche et syndicaliste - PSU -Le
sourire d'une jeune fille que j'avais dessiné -
La chorale - Ma promenade préférée - Etienne - Je me méfiais des
étudiants -Promenade derrière le château - Mes lectures de Karl
Marx -
Œcuménisme - Teilhard de Chardin - Dieu -
La télévision en noir et blanc - Le théâtre communal - L e bel
abbé - Alain Robin, Pierrot etc… Permis de conduire;
,
39
UNE
METHODE IMPROVISEE
UNE
REMARQUE AU SUJET DE CETTE LISTE
Cette liste
que j'ai dressée est décousue,je ne sais pas si je l'utiliserai
telle quelle. .J'ai inscrits ici des souvenirs de mon passé,sans
tenir compte de la chronologique,ils s'inscrivent tout de même dans
une tranche précise de ma vie ,celle qui va de mes quatorze à dix
sept ans,sauf pour certains qui ont eut lieu plus tard (à l'armée)
.J'ai déjà rédigé dans cette liste, les parties soulignées en
gras.Je vais essayer d'organiser mes souvenirs de façon à les
rendrent plus homogénes , même si je doute que cette méthode
encore aléatoire soit la bonne.Ainsi amis lecteur si tu as déjà
consenti patiemment à me suivre jusqu'ici ,il te faudra faire preuve
de la même résolu patience si tu veux remonter plus en avant dans
l'imbroglio de ma vie à travers les modestes récits qui vont
suivrent,car je ne suis pas un auteur très organisé,j'avance
toujours en tatonnant..
UN
ESSAI
PREMIERS FRAGMENTS DE MEMOIRES IMPROVISEES
(UNE
PREMIERE TRANCHE DE SOUVENIRS SE RAPPORTANT A MES QUINZE SEIZE ANS.)
___________________________________________________________________________
(1)-
UN FRAGMENT DE MEMOIRE DIVISE EN DIVERS PETITS RECITS-Les trois
scouts - (2)-FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU RECIT QUE J'ABANDONNE EN
COURS- (3) -DEUX PETITS RECITS RAJOUTES -St Jean l'expérience de la
vie - L'abbé G..était plein de fougue.-Moi narrateur - -(4) -La
promenade à motocyclette -Un rêve étrange - .(5) - UN BROUILLON
DE MEMOIRE SORTI DE NUL PART -.(6) – POURSUITE DE MES ECRITS- Un
quatriéme fragment de mémoire .- Le rouge Gazon -.(7) – A moi
même- .DU ROMAN A LA REALITE -Un cinquiéme fragment . (8) -Un
Sixiéme fragment de mémoire -.- Le sourire d'une jeune fille que
j'avais dessiné -(9) – UN SEPTIEME FRAGMENT AYANT RAPPORT AVEC LE
PRECEDENT -.L'abbé contestataire – ( – Mea culpa-. (10) -UNE
POSE -Car j'arrive à cet endroit douloureux -(11) - XIEME
SOLILOQUE-. (12) -Huitiéme récit qui devrait constiteur une suite
au précédent- AUTRES RECITS- -.(13) -NEUVIEME FRAGMENT -.SUITE
INVENTEE-.(14 )-SOLILOQUE INTEMPESTIF DU NARRATEUR -(15) SUITE DU
RECIT --DIXIEME FRAGMENT - .(16) UN ONZZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER
L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES -La crèche révolutionnaire –
Une créche peu orthodoxe-. (17) -JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE
ETC..Douziéme fragments - . Moi – Un autre regard-.Roman I-Roman
II -. (18) -Treiziéme fragments – SUITE PORTRAITURALE – C'était
Voltaire que j'admirais plus que Jean Jacques -.(19) –Quatorziéme
fragment - AUTRE SUITE PORTRAITURALE -. (20) – Quinziéme fragment
-UNE DISCIPLINE DE VIE .(21)- Seiziéme fragment -CONTRE PLAN-. (22)
-Dix septieme fragment – SUITE PORTRAITURALE .(23) -Dix huitiéme
fragment – D'AUTRES VISIONS -.(24) -Dix neuviéme fragment -UN
DERNIER RAPIDE CONTRECHAMPS.- (25) -Vingtiéme fragment- SUR QUELQUES
ELEMENTS D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE.-UNE NOUVELLE VERSION DE LA VIE
DE NOTRE HEROS- Archéologien d'une vie ancienne II.-J'étais un
autre –Vindicte-.SUITE DE MON ROMAN -.(26)-Vingt et uniéme
fragment- .L'ETRANGE CONSTAT DU NARRATEUR -.INCIPIT.UN ROMAN
POST-MODERNE SUITE.Fin du premier opuscule. .
___________________________________________________________________________
VOICI
D'BORDS POUR COMMENCER UN FRAGMENT DE MEMOIRE .
(1)
LES
TROIS SCOUTS.
MA MEMOIRE SE TROUBLE.
Je n'ai plus la photo sous les yeux qui les
représentent, mais c'est grâce à elle que me je me suis souvenu
de leur existence,sans elle j'aurais tout oublié. Ma mémoire ici
est donc purement photographique.Sur la photo il y avait Jean Paul,
Jean Claude et Francis; c'est parce que j'ai gardé dans mes
archives une photos d'eux, que je les ai toujours en mémoire. Le
balisage de ma mémoire à besoin d'être matérialisé ,j'ai besoin
d'avoir une représentation des choses pour m'en souvenir. Je crois
bien que les photos vont jouer un rôle déterminant dans ces
mémoires.Ceux qu'on appelait -Les trois scouts- je me souviens de
les avoir pris en photo alors qu'ils étaient debout sur un rocher .
Mais je ne me souviens absolument plus du lieu ou a été pris la
photo. Celle ci que j'ai sous
les yeux,me remet en mémoire une partie de ma vie qui
tournait autour de ces trois amis qui se faisaient appelés les trois
scouts par un goût de la dérision qui ne m'avait pas échappé. Je
participais avec eux aux réunions de JOC ( jeunesse ouvrière
Chrétienne ). Les réunions de jeunes travailleurs avaient lieu
dans un endroit appelé - la Roche – ils étaient situé dans les
locaux d'une ancienne usine qui a présent disparue;une grande roche
creusée à même le roc en marquait l'entrée .Lorsque je repasse
devant l'endroit où se situait cette usine et nos réunions ,je ne
faisais plus sauf depuis que j'ai retrouvé cette photo l'association
entre mon ancienne vie ici et le supermarché qui a à présent
remplacé l'usine. Il ma fallu cette photo pour me rappeler qu' un
pan entier de mon passé se trouvait enfouit sous ce super-marché;ma
mémoire l'avait déjà gommé. Je note ce détail , car à présent
j'ai une étrange et presque imperceptible sensation
d'amputation,lorsque je traverse ce supermarché.Je sais à présent
que blottis derrière ce dernier une masse de souvenirs invisibles
m'attendent,ils sont tapis dans l'ombre et se confondent avec un
paysage qu'on a sciemment détruit.A propos de cet ancien paysage,des
bribes d'images entières me reviennent en mémoire.Je revois tout à
coup les réunions que nous avions dans une des salles de
l'ancienne usine ;les garçons se tenaient d'un côté les filles de
l'autre.C'est l'abbée G...qui conduisait les débats.Nous étions
conviés dans ce lieu,chaque semaine à des séminaires de
reflexion . En redistribuant ces images dans ma tête ,j'imaginais
que ma mémoire fonctionnait comme un livre d'archives qu'on aurait
étripé,ce livre ne me montrait plus que des images fatiguées ,il
me montrait uniquement des bribes à peines lisibles de mon passé
.Je devais m'y résigner mes souvenirs d'hier étaient recouverts
par quantité des souvenirs nouveaux qui brouillaient les pistes du
passé ;des sensations nouvelles se superposaient à ma vie
ancienne;en faisant mes courses dans le supermarché ,je marchais
fréquemment sans m'en apercevoir sur une partie de mon ancienne
destinée.Sensations présentes et souvenirs passés se chevauchent
habillement en moi sans que je prenne toujours conscience de leur
véritable existence.Etais je donc comdamné en écrivant ces
mémoires,(ou ce roman ),à ne jamais reconstruire que des fragments
d'éternité disparus à tout jamais par le seul fait qu'ils se
trouvaient enfouis sous des couches immatérielles de nouveaux
souvenirs sans que j'en eu tout à fait conscience ;ils proliféraient
sans doute à foison ces nouveaux souvenirs sous des couches
altérées de vieux souvenirs ,ils recouvriraient bientôt avec eux
d'autres souvenirs encore plus anciens et plus vifs encore que les
nouveaux devenu à leurs tours des souvenirs anciens.Je venais de
réaliser juste à l'instant qu'il me sera difficile d'orchestrer
mon roman avec toute l'objectivité que j'aurais aimé y mettre
uniquement parceque j'avais l'intention de me comporter en
mémorialiste avisé ;les éléments invisibles qui contribuent à
former la trame de ma mémoire se dérobent à moi avec autant de
facilité qu'ils s'imposent ; ils me fuient se superposent
s'embrouillent et se confondent jusqu'à me donner le vertige ,je
doute de plus en plus qu'il me soit possible d'écrire avec une vraie
sincérité et une totale objectivité l'histoire de ma vie ;trop de
choses viennent qui interférent et viennent troubler cet immortel
et sublime dessein.
(2 )
FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU
RECIT QUE J'ABANDONNE EN COURS.
Les trois scouts (j'y reviens) étaient de joyeux
drilles , et probablement qu'ils s'entendaient à merveille à
l'époque, car leur association ( sur la photo que j'ai étalé à
mes côtés) semblait aller de soi. Il est vrai que les trois scouts
travaillaient tous les trois comme gratte papier, l'un pour une
société privée, les deux autres pour la sécurité sociale pour
laquelle ils travaillaient encore quarante années après. A l'heure
ou j'écris ces lignes ,certains sont déjà parti.La vie passe comme
un trait, et je n'oublie pas les drames qu'elle sème derrière elle.
Je parle d'une époque qui les ignoraient encore car nous étions au
début ,presque tout au début du grand voyage de la vie. Les trois
scouts me faisaient incidemment revoir des fragments décomposés de
mon passé . Si j'associais leur existence à mes vies antérieures
j'avais encore du mal à me rendre compte pourquoi j'étais venu là
,car ma mémoire semblait m'abandonner,elle ne se souvenais presque
plus des détails de cette vie lointaine,il avait fallu le souvenir
d'une photo pour qu'elle réapparaisse,c'était comme si je ne
pouvais plus me souvenir de mon passé qu'à travers une prothése
visuelle.Je devais abandonner temporairement ma quête aux souvenirs.
(3)
DEUX
PETIS RECITS RAJOUTES
ST
JEAN L'EXPERIENCE DE LA VIE
Les réunions de la Jeunesse ouvrière catholique se
faisaient le plus souvent dans le local de l'ancienne usine dont
j'ai déjà parlé,qui se trouvait juste sur l'emplacement de
l'actuel supermarché U. Ces réunions ,c'était toujours l'abbé
G...qui les animaient ;c'était un prêtre charismatique et survolté
,il ne mâchait pas ses mots et possédait une sorte de sensibilité
prolétarienne qui effrayait certainement la bourgeoisie catholique
du village,même si elle lui reconnaissait des talents d'animateur .
L'objet de ces réunions était d'aider les jeunes gens (comme moi)
à réfléchir dans un esprit communautaire non exempt de critique
,l'abbé qui était un bon dialecticien tenait de cette façon à
nous sensibiliser aux formes de la controverse .Parce que mon héros
St Jean (moi en plus héroique) se sentait plus jeune que ses
camarades,il avait deux à trois ans de moins qu'eux ,c'est à peine
si il osait intervenir dans les débats au début du moins. C'est
pourquoi un jour ou la réunion avait lieu uniquement ce jour là
avec les garçons et qu'il restait sans rien dire alors qu'on
l'interrogeait , un de ses camarade,Brutus, le désigna et dit d'une
façon provocante . - Sait-Jean y s'en fout!- St Jean à cet
instant se senti malheureux et honteux, car si il ne disait
rien,c'est qu'il n'avait rien à dire,mais cela pour autant ne
voulait pas dire contrairement à ce qu'affirmait son camarade qu'il
ne portait pas attention au débat .Sur ce, un des trois scouts
prit sa défense et rétorqua - Mais non y s'en fout pas! Laisse
le donc s'exprimer en temps voulu!- St Jean n'avait de nouveau
rien répliqué il était trop tôt pour lui pour dire ce qu'il
pensait ;il avait tout simplement besoin de temps pour formuler ses
idées . C'est pourquoi il avait été blessé pour ne pas dire
profondément affecté par la remarque violente de son camarade ;à
cet instant il avait eut la sensation malheureuse que l'histoire se
répétait , on le prenait pour un autre une fois encore,pour un
autre,pour un qu'il n'était pas,pour un affreux j'm'enfoutiste pour
un autre que lui.Il réalisait avec desespoir une fois encore que la
vie était un combat de tous les instants un combat sans merci.Se
taire lorsqu'on vous demandait votre avis,pouvait vous faire passer
pour un autre surtout si vous n'aviez pas encore d'avis ,vous n'aviez
pas pris le temps ni les précautions de vous en forger un . Cet
incident ,l'avait marqué suffisamment pour qu'il retienne la
leçon.Il avait reçu un coup une dague qu'on lui avait enfoncé en
plein coeur sans crier gare ,c'est pourquoi il avait remercié
intérieurement le camarade qui était venu à son secouru,car il
s'était sentit sur l'instant complétement désarmé face à cette
attaque et peut être même humilié.C'était la leçon à retenir
,il ne fallait jamais rester inerte se dit il.- Je dois garder en
mémoire cette scéne et la graver dans mon esprit ; à l'avenir je
ne devrai, jamais juger ou mésestimer mes semblables .Me comporter
comme ce camarade la fait avec moi,c'est faire preuve d'un grand
manque de discernement et d'un grand manque de sensibilté Je
ferai attention à l'avenir de ne pas commettre la même erreur,car
il suffit d'un simple jugement émit à la hâte pour condamner un
homme désarmé et innocent à l'échafaud !.Et je détesterais
faire ça.Je trouve cela infâme!- . C'est pourquoi lorsque il a
pu avoir lui même l'usage et la maîtrise de la parole ; le souvenir
de cette blessure lui revenait souvent en tête; instruit par cette
leçon , souvent il se retenait de porter des jugements trop hâtifs
sur des camarades ou sur des inconnus ;il fermait sa bouche, bien
qu'il fut tenté souvent de proférer des jugements sans
appels,contre ceux ou celles qu'ils croisaient sur sa route et qui
semblaient parfois sans parti pris ,ou presque indifférents au sort
du monde - ils ont peut être en eux comme moi dans le passé des
raisons de se taire,ils ne savent pas encore ce qu'ils veulent!.
Il raisonnait comme cela car il avait gardé en lui l'empreinte d'une
attaque injustifiée.Pourtant rien ne dit que plus tard il n'exécuta
pas sans s'en même s'en rendre compte une série d'attaques idiotes
contre des êtres aussi innocent qu'il l'étais lui à son époque
lorsqu'il était comme nous l'avons décrit innocent et sans arrières
pensées car si l'homme est souvent pêtrit de bonnes résolutions
,il laisse souvent échapper au fil du temps ses meilleures
intentions ;elles lui échappent souvent et de héros glorieux ,il
se transforme en son contraire.C'est un effet de miroir qui
n'échappera à personne ,tous les héros sont un jour ou l'autre
défaillant.
L'ABBE G..ETAIT PLEIN DE FOUGUE.
L'abbé essayait de donner le respect d'elle même à
cette jeunesse ouvrière (La Joc) excédée souvent par la bêtise,
et la stupidité des adultes et par le monde austère,et désarmant
du travail . Il s'efforçait de faire prendre conscience à cette
jeunesse,qu'elle était la meilleure des promesses; sa candeur,sa
fierté et son dévouement pouvait racheter durablement la
médiocrité et la bêtise des adultes qui était grande .Elle avait
pour obligation de se révolter contre les injustices,c'était son
rôle ,c'était sa vocation,c'était aussi dans sa nature ,elle ne
devait pas hésiter un seul instant,elle devait dénoncer toutes les
formes d'humiliation qu'on faisait subir aux hommes.Pour l'abbé,elle
portait l'espérance d'un monde meilleur ,il en rêvait,c'était sa
plus grande force.La jeunesse portait en elle la spontanéité et
la fraicheur des élans du coeur ,cela compensait largement ce que
les adultes appelaient – sont déficit d'expérience- ..L'abbé
G...était un battant, il encourageait la jeunesse à lutter face à
l'adversité; c'était un partisan du coup de poing ( sur la table)
et du coup de gueule ( en prêche); toutefois il se posait
incessamment la question de savoir si telle chose était bonne ou si
elle était mauvaise,car c'était un humaniste,mais aussi un homme de
dieu ,c'était le compagnon d'un Christ charismatique et sublime
qu'il serrait en secret dans les replis souvent froissés de sa
soutane noir .Cette pratique de l'examen de conscience que tentait de
leur enseigner ce prètre non conformiste aux allures de rugbyman
était ce qui avait le plus marqué notre héros Saint Jean (mon
alter ego) ; il voyait en la personne de l'abbé,(Pascal pour ses
amis) un homme sincère et passionné qui se battait sans ménager
sa peine pour faire triompher la vérité en laquelle il croyait,il
le voyait branler le monde à pleines mains et poser des questions
que personne d'autre ( sauf dans les livres qu'il aimait) n'osaient
poser ouvertement .c'est pourquoi il trouvait cet homme plutot
fantastique et sincérement admirable . Son exemple fut précieux
pour celui que j'appelle mon héros; mon héros voyait un être
humain émerger du lot ,un être humain capable d'exprimer ses
sentiments et ses convictions, avec une rigueur et une persistance
qui faisait la plupart du temps défaut à tous les autres, il le
faisait avec une force de conviction qu'il ne cessait d'admirer
,même si il appréhendais parfois la rudesse avec laquelle il
s'exprimait. St Jean mon héros se disait qu'au final si un tel homme
existait c'est que tout n'était pas entiérement perdu en ce monde
;si ce monde impitoyable portait en son sein des êtres aussi
éblouissant des êtres intelligents et aussi désintéressés et
admirables ,des êtres capables de charisme ,d'ardeur et de
générosité tel que l'était Pascal,c'est que ce monde pouvait
encore être sauvé ,car Pascal redonnait du brillant et de l'ardeur
à la vie.Il était la flamme lumineuse qui brûlait et redonnait de
l'espoir et du courage à certains qui en manquaient .
44
MOI NARRATEUR
Cette période de ma vie dont je tente de tracer les
contours s'est passée sommes toute comme dans un rêve; ma mémoire
,elle butte toujours contre un trou noir qui s'élargit au fur et à
mesure que je tente d'en forcer l'entrée. Je dois renoncer à
donner un ordre logique à mes souvenirs ,mais en même temps je suis
décidé à porter mes récits dans l'ordre que j'avais décidé de
leur donner au départ ,car je diverge trop ;c'est pourquoi voilà
comme je l'avais promit dans l'ordre la suite de mes récits.
(4)
LA PROMENADE A MOBYLETTE.
UNE HISTOIRE A DORMIR DEBOUT
J'ai noté la promenade à mobylette , dans mes
souvenirs bien que cette ballade, ne soit pas si extraordinaire; elle
faisait partie des balades que les membres de la Jeunesse Ouvrière
Chrétienne auxquelles j'appartenais organisaient les week-ends, et
pour ce faire chacun devait posséder un véhicule à moteur; j'avais
du en l'occurrence emprunter la motocyclette bleue ciel de mon père
pour me mêler à mes camarades. Une des photos que j'ai en tête
quand je repense à cette balade représente les trois scouts
accroupis sur une grosse pierre ;à bien y penser, cette photo avait
du être pris " sur les chaumes" .car en me la remémorant
et en pensant à nos ballades, j'ai comme de vagues réminiscences de
virées accomplies sur les sommets Vosgiens en compagnie de ma bande
de copains de l'époque,des jeunes gens très bien,tous très
délurés. J'ai surtout gardé en souvenir une virée que nous avions
fait en direction des hauteurs ,elle devait nous conduire sur un
sommet situé sur la ligne bleu des Vosges à un jet de pierre de
l'Alsace . Avant d'accéder au sommet de la montagne nous nous sommes
arrété au bords de la route escarpée qui traversait la forêt en
contrebas.J'ai encore dans la tête l'atmosphère impériale qui se
dégageait de cet endroit ou nous nous étions arrêtés pour
marcher ; les sapins étaient tellement haut et tellement nombreux
qu'ils formaient à leurs sommet un tressage de verdure qui
ressemblait à une vaste pyramide dressée au dessus de nos têtes,
voûte ou tombeau?. Une étendue de silence majestueuse déposait
sous nos pas des sensations déroutantes. Nous nous étions arrété
pour visiter une maison à l'abandon. Elle se tenait nue immobile ,
blottie au coeur d'un amas de verdure qui formait un écrin autour
d'elle ,elle dormait d'un repos qui semblait éternel .Elle était
planté au creux d'un vallon sombre cerné par de très hauts sapins
elle me semblait surgir d'un passé lointain ,elle était porteuse
d'énigmes indéchiffrables. Nous l'avons visitée. A l'intérieur
des vieux meubles,des objets anciens jonchaient le sol ,ils étaient
recouvert de poussière,mais on avait l'impression que tous ce fatras
avait été abandonné à la hâte comme si une catastrophe avait
obligé les habitants à fuir les lieux saisis de panique,ils
avaient tout laissé sur place;des livres de vieux livres par
centaine partout ,il étaient répandus sur un parquet sombre ,lui
même encombré par de vieux tas de papiers;ces livres semblaient
anciens; ils étaient recouverts pour certains d'une vieille
couverture en carton bouilli comme celle qui recouvraient les livres
rares. Intrigué je m'étais penché, repoussé la poussière de
quelque uns pour lire les titres . J'avais lu sur la tranche du
premier livre que j'avais ramassé - La vie des moines d'occident de
– Montalembert, sur la tranche d'un second je lisais - Le génie
du Christianisme – de Chateaubriand – je reçu un léger coup au
coeur ,car Chateaubriand était un de mes écrivains préféré ,et
voir traîner ce trésor au milieu d'une maison à l'abandon me
peinait beaucoup.Je lu sur un autre livre son titre - Histoire de St
Grégoire racontée par un de ses disciples - .De vieux parchemins
dormaient au milieu des livres avec dessus des écritures
calligraphiées tracés d'une plume alerte sur du papier parchemin
très épais .En touchant ces vieux écrits,je fus instantanément
pris de vertige ,à cet instant il me sembla voir surgir comme en
rêve une silhouette qui sortait des murs de la pièce.Une forme
humaine tentait de s'extraire des murs.Je cru comprendre car mon
imagination était vive,qu'une âme dormait ici et qu'elle cherchait
à communiquer. Je la voyais qui se parlait à elle même,elle
murmurait des mots tristes.-Tu es poussière
et tu retourneras en poussière!- C'était vrai!Lorsque j'entendais
quelqu'un murmurer ces paroles je n'y prétais pas attention ,toutes
les choses me semblaient éternelles!.Ma vie était un paradis ,je
vivais heureuse au milieu de mon trésors,tous mes livres étaient
mon trésor ;à présent mon trésor est en train de mourir. Mon
paradis n'existait qu'en imagination.Je pris
pitié de cette âme qui semblait affligée. .M'avançant un peu plus
pour faire sa connaissance, je vis apparaître à travers le corps de
l'ombre au pieds du mur les traits majestueux d'une jeune femme à
chevelure blonde elle avait des yeux bleus magnifiques ,elle souriait
.-Elle me tendit deux livres. Tiens emporte
les ,tu me sauveras de la profonde tristesse qui m'agite!.J'ai
emporté machinalement les deux livres qu'elle ma tendu sans
chercher à comprendre,car cette apparition m'avait troublée, et en
rentrant dans ma chambre le soir,je les ai placés automatiquement
au milieu des autres livres dans le rayon de ma bibliothèque.Lorsque
je consulte encore en rêve (cela m'arrive) les livres de mes
anciennes bibliothèques,lorsque je m'empare de ceux restés sur
l'étagére dont je parle ,je suis sidéré de voir apparaître à
chaque fois la motocyclette bleue pâle de mon père ,j'aperçois
aussi une grande forêt ou se dresse de hauts sapins ,j'attends avec
anxiété et ravisssement que la silhouette frêle d'une jeune fille
aux cheveux blonds vienne pour me dire -Tiens
emportes ces livres avec toi ,tu me sauveras de la profonde tristesse
qui m'habite!-..La littérature est belle
infiniment belle mais je transporte toujours en moi le sourire
tragique et désespéré de sa disparition..
UN RËVE
Il voyait dans son rêve un homme en train de marcher
dans une forêt touffue magnifique,comme l'étaient les forêts
Vosgiennes.Le marcheur tenait un livre en équilibre sur sa tête;il
prenait garde de ne pas le laisser tomber;il devait comme c'était
dans un rêve enjamber sans les voir pas mal d'obstacles disposés en
vrac sur sa route,car une forêt en comporte beaucoup.Il ne pouvait
pas lire ce qui était écrit dans le livre bien qu'il l'aurait
voulu,car le livre était sur sa tête.Dans une autre partie de son
rêve,il tentait d'ouvrir le livre,pour en feuilleter les
pages.Beaucoup plus tard dans une autre partie de son rêve il était
parvenu à lire ce qui était écrit dans le livre,mais chose
curieuse,les pages du livre s'effaçaient lorsqu'il tentait de s'en
souvenir.Il refit ce rêve plusieurs fois jusqu'à ce qu'il l'oublie.
(5)
UN
BROUILLON DE ROMAN SORTIT DE NUL PART
Evry le 16.1.2012.
J'ai retrouvé hier soir dans mes
anciens brouillons un morceau de texte ,il est daté d'au moins dix
ans le voici:.
Se
livrer à l'écriture comme il le fît par la suite d'une façon si
obstinée et si obsessionnelle c'était probablement sa façon à
lui de lutter contre le sentiment angoissant de sa propre disparition
;écrire c'était peut être conjurer l'angoisse que s'était emparé
de lui à la vue d'un livre qui s'effaçait.Le souvenir de cet
instant inoubliable ou il avait vu surgir un petit garçon en train
d'essayer de lire dans un alphabet aux couleurs un peu passées,lui
revint à l'esprit .Il avait su dés cet instant que toute sa vie
était là, dans la forme colorée des lettres qui surgissaient sous
ses yeux .Elles annoncaient la création d'une vie joyeuse et
éternelle.Savoir lire dans cet alphabet c'était construire un monde
magique peuplé de figures élancées quasi intemporelles . Les pages
de ce livre ne s'effaçeraient jamais, elles étaient sculptées pour
l'éternité .
J'avais écrit ce passage à une époque ou je ne
songeais pas écrire un affreux roman-post moderne,je songeais plutôt
à un autre projet de roman que j'avais abandonné comme c'était
souvent ma manie .Je me dit aujourd'hui qu'un roman invisible
s'écrit peut être dans mon dos ,il suffit d'être patient un jour
il surgira , je pourrais le lire.
(6)
POURSUITE DE MES ECRITS
UN QUATRIEME FRAGMENT DE MEMOIRE RELATIF A MON ADOLESCENCE BIEN DIFFERENT ENCORE DES QUATRES QUI PRECEDENT.
LE ROUGE GAZON.
Une
simple histoire sentimentale.
C'est le nom d'un lieu dit situé sur les crêtes (
c'est à dire sur la ligne haute des montagnes qui font séparation
entre l'Alsace et les Vosges) une chaume est également située à
cet endroit. St Jean gardait en lui le vague souvenir d'une ballade
que lui et ses camarades avaient effectués avec les jeunes filles
qui appartenaient elles aussi à la Joc , ou peut être aux guides
une association catholique qui est un peu l'équivalent des scouts
féminin. Ma mémoire a retenu ce souvenir,bien qu'il ne contienne
pas énormément; pourtant l'image d'un gazon rouge aussi rouge que
l'herbe entrevue par Boris Vian dans un de ses romans aurait pu
m'inciter à une rêverie aux allures fantastiques; mais il n'en
était rien ,je ne voyais apparaître à travers ma mémoire que
d'anciennes images d'un naturel sans fard .Sans doute étais ce dût
à l'allure de mes souvenirs.A cette époque les garçons et les
filles lorsqu'ils sortaient par bandes s'appliquaient à mettre une
sorte de distance en eux ,ils marquaient une réserve dans leurs
rapports car c'était l'usage .Cela ne les empêchaient pas de
s'amuser follement chaque fois que l'occasion se présentait. Le
fais de faire une ballade entre garçons et filles et de dormir sur
une chaume dans une pièce collective n'était sans doute pas si
fréquent, c'est peut être bien pourquoi, St Jean à gardé en
mémoire cet événement .Quand la mémoire lui revient,il se
souvient surtout des jeunes filles ,de leurs rires moqueur et
déluré qui fusait à l'intérieur du vaste dortoir ou ils étaient
installé,le dortoir respirait l'odeur du bois mais étais ce bien
tout? Etais ce en tout cas suffisant pour qu'il garde en mémoire ce
jour plus qu'un autre? Résumons, nous cette journée était
associée dans son esprit au grand plaisir de la marche sur les
sommets; elle était aussi associée au souvenir du rire des jeunes
filles qui marchaient avec la bande de garçons qu'ils formaient;
étais ce suffisant pour conserver en soi pendant si longtemps et
avec une telle vénération le souvenir d'une telle journée?.Non!
St Jean le savait bien; s'il conservait ce jour au fond de lui
blottit comme une chose très ancienne qu'il avait fini par aimer,
c'est que cette journée était surtout associée au beau souvenir
d'instants passés en présence d'une jeune fille dont il était
tombé follement amoureux quelques années auparavant (sans jamais
qu'elle le sache ) alors que lui et elle n'étaient encore que des
enfants. St Jean avait vénéré cette jeune fille comme une image
pieuse par le passé ,il la regardait à présent avec étonnement,
car elle avait grandit, elle était t'elle qu'il rêvait de pouvoir
l'entrevoir dans le souvenir de la promesse qu'il s'était fait à
lui même (de lui avouer son amour) lorsqu'il serait en était le
faire;lorsqu'elle serait plus grande et que lui même aurait grandit
.Tout cela ce jour là,lui revenait à l'esprit. N'avait il pas
voulu jadis avec son coeur d'enfant s'emparer d'elle,il avait décidé
plus tard d'en faire sa femme.Il était résolu et déterminé,demain
il la ferait sienne.Il s'était promis d'attendre aussi longtemps
qu'il le faudrait,il tenait à ce que son coeur reste ferme,il
attendrait le temps qu'il fallait,des années et des années;
lorsqu'il serait devenu en âge pour lui avouer son amour, il lui
déclarerait sa flamme,l'avait il oublié!Aujourd'hui, il allait sur
ses presque dix sept ans,il était devenu en âge de tenir sa
promesse pourquoi restait il sans rien faire? Il lui suffisait de
fermer les yeux pour sentir le parfum de ses désirs passés ,il
revoyait dans un coin secret de sa mémoire l'image merveilleuse
qu'il avait d'elle,elle était même presque plus belle qu'hier.
L'image adorée ne s'était pas encore entièrement dissipée, il
la gardait encore en lui comme un pieux souvenir qui ne voulait pas
partir.Aujourd'hui il revoit le visage adoré, il pourrait le toucher
il pourrait s'en emparer, le tirer à lui, le caresser,il lui
suffirait d'avancer,de faire quelques pas de déclarer son amour ,de
la frôler doucement,il pourrait créer le frisson qui l'envahirait
et la ferait s'émouvoir et céder ,l'aimer lui dire combien il
l'avait longuement aimé ,il n'avait qu'un pas à faire. Non! Il
resterait là,immobile sans rien faire.Il observait par la fenêtre
les contours dorés de la vaste montagne ou ils étaient venus pour
marcher; il regardait le flanc des roches grises et roses qui
s'allongeaient à l'horizon et formaient un délicieux spectacle ,il
regardait le ciel blanc et bleu limpide et phosphorescent qui
jaillissait comme dans un rêve au dessus des montagnes ;les reflets
d'or d'une chevelure dont il avait un jour voulu baiser les éclatants
reflets lui apparurent lovés à travers les nuages .A travers le
soleil rouge qui se couche et qui illumine le dos râblé de la
montagne, il retrouve le visage adoré de la petite déesse qui
illuminait ses nuits d'enfance; il s'étonne pourquoi ne la ravît il
pas? Pourquoi ne cherche t'il pas à la prendre maintenant qu'il
pourrait être fidèle à la promesse qu'il s'était fait hier de la
prendre pour toujours.Il observe le soleil qui décline ;sur son
visage se dessine un léger sourire,il remarque qu'une légère
pointe de tristesse s'est glissé en lui ;il sait déjà à cet
instant que sa vie ne sera pas telle qu'il l'avait imaginée hier
dans ses plus vieux et dans ses plus fous rêves d'enfant. Il sait
que la jeune fille qu'il avait aimé, adoré comme une déesse
,vénéré comme une reine , admiré comme une pierre magique
éclatante se jettera probablement dans le coeur d'un autre ,que
c'est un autre qui l'entourera de ses bras pour la faire chavirer,
c'est un autre qui lui offrira baisers et caresses ,un autre qui
l'aménera dans sa maison,car lui St Jean ne sera pas de la fête ,il
n'ira pas la prendre et la serrer contre lui ,il n'ira pas lui
déclarer son amour ; il a décidé à l'instant que sa vie se ferait
ailleurs,loin du paradis de son enfance,loin des rêves qu'il avait
entrevu; c'est pourquoi il regardet la jeune fille avec une telle
intensité;il sait déjà qu'il a abandonné l'idée de la faire
sienne de la conquérir, de se l'approprier ,d'en faire sa femme sa
compagne pour la vie, il l'observe ,il ne craint pas d'affronter son
rire léger son regard joyeux, il observe la blonde chevelure qu'il
avait vénéré ,il la regarde nostalgique et comme envouté par ses
reflets et son sourire ,il la regarde comme le marcheur qui vénère
l'aube et les rayons naissants du soleil; il l'aime toujour,il l'aime
toujours et encore, mais il sait que son destin à décidé de lui
ravir son rêve , son destin l'appelle ailleurs,c'est pourquoi il a
renoncé au fond de lui à la prendre à s'en emparer ,il sait que
sa vie ne sera pas mélangée avec la sienne ,car il a vu son coeur
prendre une autre direction,il a vu son coeur reculer.C'est pourquoi
il la regarde avec autant d'intensité,il la regarde à présent
comme on regarde le feu du soleil ,un feu rouge intense qui décline
,un feu de braises ardentes qui se déverse sur le gazon de cette fin
d'été ,le gazon devient rouge , il est en feu,son coeur est remplit
d'une immense tristesse et d'une joie presque surnaturelle.Il sait
qu'il va la perdre!.
(7)
TRAGISME
DU ROMAN A LA REALITE.
Un
cinquiéme fragment.
Dans le souvenir de cette journée; il y a les sommets
splendides et la marche sur ces sommets qui me reviennent en tête,
il y a le plaisir vénérable associé à la marche, au sol d'herbes
rases qu'on trouve sur les chaumes illuminées par le soleil couchant
( Le Rouge gazon) il y a des odeurs ,des paysages , des levés et des
couchés de soleil associés à la fraîcheur des saisons automnales
sur les hauteurs Vosgiennes ;il y a les éclats de rire des jeunes
filles qui m'entouraient à l'époque de mon adolescence, et plus
spécialement le visage d'une jeune fille que j'avais adoré en
secret, il y a cet univers d'une beauté sans fard , et d'un naturel
supérieur qui est celui des grands espaces que l'on ne trouve que
sur les sommets ; ces éléments me reviennent par bribes et par
fragments par le trou pas encore entièrement clos de ma mémoire;
j'y apercevois mes anciennes espérances et mes anciennes chimères ,
mes anciens sourires et mes anciennes douleurs, j'y redécouvre des
amitiés et des amours que j'avais presque oublié; une partie du
voile qui recouvre ma mémoire s'est levé ici un court instant pour
me rappeler à mes vies passés. Mais tout cela ,tout ce qui était
écrit ici ; tout cela n'est il pas de l'ordre du rêve?Tout cela
n'est il pas dût à une erreur de perception que j'aurais fais dans
l'impression et dans l'interprétation de mes sentiments? Sentiments
si lointains,à peine perceptibles .Pourtant je n'avais pas rêvé,
elle était bien réelle la jeune fille,la jeune fée qui avait
éblouit tout un vaste pan de mon paradis enfantin; elle s'était
levée pleine d'ardeur,pour se saisir de la ramure d'or des déesses
invinsibles ,celle des élues,des promises et des prédestinées et
elle l'avait planté et arrimé dans mon coeur et lorsqu'elle était
réapparu plus tard beaucoup plus tard ,quelques années plus tard
seulement;alors que j'aurais pu la toucher m'en emparer et déposer
sur sa bouche le baiser discret et fatal de l'amant,du fidéle du
conquis ;je l'avais abandonnée ,elle était devenu une autre,elle
s'était transformée,elle était devenue extraordinairement belle
et sublime une belle étrangère ; je ne savais si c'était un autre
que moi - l'infidèle à sa promesse- qui l'avait rendu si
totalement nouvelle ,si totalement différente,si totalement
étrangére ; j'avais seulement dix ans lorsque je l'avais aimé à
la folie ,à présent j'en avais seulement seize ou dix sept ,mais
il me semblais pourtant ce jour là ,que j'en avais cent .Une idée
nouvelle de la vie s'était lestée en moi;aidée sans doute par mes
puissantes chimères elle m'avait rendue les choses différentes;je
l'aimais toujours la merveilleuse jeune fille la folle déesse qui
passait sur le trottoir et que j'acceuillais dans mon coeur chaque
fois avec vénération; j'aimais toujours mon rêve ,mon rêve d'elle
obstiné,obstinément amoureux de mon rêve et de sa sublime et
incandescente ardeur je m'étais rendu à l'idée que ce rêve
d'hier,ce rêve d'enfance deviendrait un jour réalité ,je voulais
faire ma femme de la jeune fille adorée ,mon coeur obstiné d'enfant
rêveur avait vu que c'était elle ma futur aimée,ma puissante
destinée; mais quelques années plus tard,un ciel plus ombrageux,
m'avait projeté dans l'abîme de moi même,je ne savais plus déjà
vers où aller; j'étais devenu un pestiféré à mes propres yeux,un
travailleur de l'ombre,un esclave ;j'avais dût me plier au sort que
le ciel m'avait fait ,j'étais passé de la lumière à l'ombre ,je
ne m'estimerais plus assez glorieux un fois passer les portes de
l'enfer des hommes ,pour conquérir la fière déesse d'hier.L'astre
sublime qui avait envouté mes rêves d'enfant et consumé mes
ardeurs innocentes avait fait dévier ma trajectoire,mon coeur
s'était mis à flancher.Je poursuivais déjà une chimére,je
voulais sortir de l'ombre,sortir de l'enfer ,c'était
prioritaire,c'était ma seule résolution,je savais que je ne
pourrais pas offrir à ma reine vénérée le manteau d'or et
d'hermine,dont elle se devait d'être parée ,le manteau de coton
brut que j'aurais pu lui offrir me semblait trop insignifiant,elle
était devenue dans mon esprit une reine innaccessible .Je me sentais
terrassé je me considérais comme un pestiféré je travaillais en
usine (en boîte) ,j'étais devenu indigne d'épouser une reine
J'avais franchi les portes de l'enfer ma condition sociale dressait
un rempart invisible entre elle et moi.Je venais de m'apercevoir
quelle habitait un autre monde.A dix ans je croyais détenir les clés
du bonheur absolu,j'avais aperçu la femme de ma vie une déesse aux
yeux bleu clair et au sourire limpide;elle avait des nattes châtain
et son allure svelte m'emportait toutes les nuits dans un palais de
verre scintillant de lumière couvert de roses ;mais j'avais aperçu
quelques années plus tard à la lumière de la clarté naissante à
travers le charnier du temps ,vers mes quatorze ans ,les marques
cruelles intempestives de la destinée,elle me contraignait déjà à
ramer en luttant comme un damné contre les vagues menaçantes qui
effleuraient ma barque ,je devais m'éloigner, aller ailleurs de
crainte de me fracasser contre les rochers,un vague navigateur me
disait de souquer ferme,sans chercher à comprendre un jour où
l'autre j'arriverais à ma destination,je devais fuir ce lieu
inhospitalier m'enfuir vers une une contrée nouvelle qui contenaient
tous mes désirs,tous mes rêves et toutes mes aspirations les plus
fantaisistes, mes amours d'enfants n'étaient que des chimères,je
devais avant tout souquer ferme pour me sortir de l'enfer où les
hommes m'avaient mis.
(8)
UN SIXIEME
FRAGMENT DE MEMOIRE (destiné à s'ajouter au cinquiéme qui
précède pour le compléter).
LE SOURIRE ET LES NATTES
D'UNE JEUNE FILLE QUE J'AVAIS DESSINEE.
C'était la même (ma déesse blonde)celle dont j'ai
parlé plus haut,c'était elle; je la dessinais sur la même table où
j'écris aujourd'hui la belle table en bois ciré à la cire
d'abeille par ma mére ,la belle table octogonale de la salle à
manger ,celle qui me verrait écrire un peu plus tard, mes fameuses
pièces de théâtre lorsque j'avais dix neuf ans, ou ces fabuleux
projets de roman improbables qui me taraudaient l'imagination; je la
dessinais amoureusement avec application, sur cette même table ou
j'écris présentement cet essais monstrueux mon roman-post-moderne .
Je devais avoir pas plus d'une dizaine d'années lorsque je
l'idéalisais ,j 'étais encore un enfant. J'étais encore un enfant
dans le souvenir que j'en ai,mais j'étais fou amoureux et l'amour
transcende tout il transcende aussi le regard des enfants.Elle était
cette déesse blonde ,la seconde femme que je vénérais d'amour fou
dans le secret de mon imagination , la première ayant été une
jeune indienne (une jeune fille déguisée en Indienne) qui habitait
un restaurant tout près de là maison des commis ou nous résidions.
Je trouvais le jeune indienne supérieurement belle , j'étais
irrésistiblement attiré par sa divine manière d'être. Ma déesse
blonde avait aussi une beauté singulière inégalable et
personnelle.Nous avions exactement le même âge,je l'attendais tous
les jeudi lorsqu'elle sortait de ses cours de catéchisme;je me
postais à l'entrée du couloir et je l'observais à travers les
carreaux du deuxiéme étage de la maison des commis ou nous
habitions. Elle avait deux nattes, mi blond mi châtain, qui
tombaient de chaque côté de son visage Elle avait un beau visage en
forme d'ovale,comme celui des madonnes, elle portait une jupe et un
pull bleu marine, des socquettes blanches et des sandales, comme en
portaient à cette époque les jeunes filles qui appartenait à
l'équipe des guides locales.Elle correspondait trait pour trait à
ce type de femme que j'idéalisais dans mon for intérieur sans me
poser de question et sans savoir pourquoi , comme si cette attirance
s'était déposée en moi comme par enchanteemnt avant même que je
sois né.Elle avait immédiatement attiré mon regard, j'en étais
tombé follement amoureux ,elle avait la même beauté simple qu'une
atrice que j'admirais Romy Schneider dont j'étais déjà à l'époque
un fervent admirateur; dans mon esprit elles se ressemblaient,elles
avait la même beauté la même prestance le même éclat ,comme
j'étais fou amoureux des deux j'étais déchiré j'aimais autant
l'une que l'autre ;mais ma jeune bien aimée était plus accessible
que Sisi,j'avais cette chance tout de même de pouvoir l'observer
passer tous les jeudis depuis la fenêtre de notre maison,c'était
une chose qui m'emportait l'âme. Pour m'éviter de mourir d'amour et
pour m'apaiser ,je m'étais mis pendant un certain temps à la
dessiner,je voulais me la rendre de cette façon encore plus proche
de moi,je voulais peut être m'emparer de son image ,pour pouvoir la
toucher,la faire revivre plus intensément en l'épinglant dans mon
imagination ,c'était par ce biais en la dessinant que je croyais la
saisir. Je prenais un temps extrême pour la dessiner;je la dessinais
en secret car je ne voulais pas que ma mére me surprenne en train de
le faire,j'avais peur de devenir ridicule si on découvrais que
j'étais amoureux .Je la dessinais avec application , avec des
crayons de couleur, je la dessinais en secret sur cette belle table
vernie ou j'écris présentement ( Ma table mythique , ma table à
voyager dans le temps,ma table de voyageur explorateur voyageant
hors du temps*) . J'étais heureux d'avoir pu me la représenter au
réel et telle que mon imagination la voyais ,de façon à l'avoir
toujours sous les yeux en permanence .Je l'avais dessiné telle que
je la voyais,avec ses nattes blondes son uniforme bleu,ses soquettes
blanches qui lui montaient jusquà mi genoux ,son col blanc qui
débordait éclatant sur son pull échancré,son visage allongé,ses
yeux gris,brun doré ou bleu je ne sais plus ,sa bouche était
toujours agrémenté d'un large sourire; je la contemplait chaque
fois à en perdre l'âme. Elle hantait mes rêves et mes nuits,
j'avais décidé d'en faire mon épouse lorsque je serais en âge de
l'épouser ,je la gardais sous la main pour plus tard . Elle
m'impressionnait j'avais peur de lui parler, je n'étais pas sur
de moi, je n'aurais pas su d'ailleurs ,car au final j'étais timide;
je devais me contenter de la voir surgir comme un mirage ,chaque
fois qu'elle passait devant notre maison ; je guettais sa venue avec
anxiété,je la guettais comme on guette l'apparition d'une comète
; elle était mon rayon de soleil, ma joie secrète mon premier ou
plutôt mon second grand amour d'enfant. Quand je l'ai revu quelques
années plus tard, alors qu'elle me paraissait plus accessible, vers
mes dix sept ans; ( dans la partie de fiction que j'ai décris
plus haut au Rouge gazon ) je voulais prendre le temps de la
contempler à ma guise pour savoir ce qui m'avait tellement
bouleversé en elle,et surtout je cherchais à savoir ce qui l'était
advenu de mon vieux rêve d'enfant. Sans doute elle m'attirait
toujours autant physiquement, mais déjà j'avais noté qu'il y avait
dans sa manière de penser et dans sa façon de voir des différences
notables entre nous; elle ne sortait pas d'un milieu ouvrier, elle
avait une façon différente de penser qui provenait pour partie de
son éducation et du milieu dans lequel elle avait vécu; dans mon
esprit, elle ressemblait déjà un peu moins au modèle de la petite
fille lumineuse que j'apercevais tous les jours depuis ma fenêtre à
l'époque ou je la vénérais. Un voile recouvrait son apparence ,il
était d'une épaisseur infime ,mais il me laissait à penser que sa
façon de voir le monde et la mienne n'était plus compatible;elle
raisonnait d'une façon pragmatique, elle avait trop les pieds sur
terre, et moi je les avaient toujours ailleurs; je m'apercevais de la
différence ,surtout depuis que je travaillais ma vision du monde
avait changé ; au yeux du monde je n'étais devenu rien de plus
qu'un simple ouvrier ,elle était fille d'un commerçant,et cela
soudain nous séparait.Elle était fille de commerçant et cela avait
son importance, car une fille de commerçant voit le monde d'une
façon entièrement différente de celle d'un ouvrier ( sauf
exception bien sûr ) .Je n'avais plus dans mon esprit les mêmes
chances pour lui plaire ,j'avais rejoins le camp des laborieux
,j'étais devenu ouvrier et dans mon esprit ,c'était chose
humiliante , car ma nouvelle condition me ramenais un pan en dessous
d'elle ;la seule chose qui aurait pu me redonner du prestige ,mais je
n'y pensais pas,c'était trop loin de moi ,c'était que je pouvais
potentiellement devenir contremaître comme mon père,car un
contremaître jouissait de plus de prestige qu'un simple ouvrier
;mais l'idée de suivre le même chemin que mon père me révulsais.
Je voyais se dessiner malgré l'affection profonde que je lui portais
encore, les différences de nature qui nous séparaient ,je me disais
avec tristesse que l'amour et le culte que je lui avais voué lorsque
j'étais enfant, tout cela appartenait à l'histoire passée. Je ne
pouvais pas l'aimer avec la même ardeur qu'hier ,car j'avais changé
et elle ausi .Je ne pouvais pas m'empêcher pourtant chaque fois que
je la regardais de repenser à cet amour violent qui m'avait pris et
qui m'avait jeté au septiéme ciel ,je ne pouvais pas ignorer que je
l'avais portée aux nues qu'elle m'avait fait rêver.Je m'attristais
que cette image de feu que j'avais tenu en moi lorsque je la voyais
dans ma tête d'enfant puisse si facilement s'estomper et je me
demandais si dans un sursaut ultime,je ne pourrais pas la
conquérir,tout en faisant fît de tous mes préjugés la concernant.
Mais pour finir ,c'est elle qui me donnât le coup de grâce. Alors
qu'un jour je l'avais revu et que nous discutions entre amis,elle se
mit à se moquer avec un certain dédain de la stupidité et de
l'ignorance des ouvriers qui étaient disait elle :- Incapables
de gérer leurs comptes , ils ne tenaient même pas de comptabilité
de leurs dépenses,ils étaient le plus souvent des retardés-
. Je reçu à cet instant un coup sur la tête;ce jour là,à l'image
de la déesse que j'avais portée sur un pieds d'estale se substitua
soudain une simple fille de commerçant .C'était terriblement
décevant de l'apercevoir sous ce jour;c'était comme ci elle avait
rompu un charme.
ELLE ETAIT
L'enfant d'un couple d'épiciers qui tenait un bazar
dans une partie base du village .Dans un premier temps comme je
l'aimais toujours je lui trouvais du bon sens et je me disais qu'elle
n'avait pas entièrement tord dans ses réflexions,mais comme j'étais
ouvrier je savais aussi que ce qu'elle disait avec un léger mépris
en parlant d'eux ne s'appliquait qu'à certains d'entre eux,et qu'il
révélait surtout une forme de préjugé et un léger mépris pour
ce milieu car elle était d'un autre bords ;ma mère qui était
ouvrière ,tenait parfaitement ses comptes à jour et beaucoup
d'autres femmes d'ouvrier en faisait autant. Cela me confirma
cependant dans mes appréhensions ,il était évident qu'un fossé
nous séparait, je l'aimais toujours car j'étais resté attaché à
son ancienne image ,mais une barrière se dressait entre elle et moi
;elle n'appartenait plus à la même famille de pensée que la mienne
,ce qui ne m'étais jamais passé par l'esprit étant enfant ,je
l'adorais comme une déesse je la regardais comme une figure sacrée
j'étais innocent ,j'étais un grand rêveur. Nous avons cessé de
faire partie du même monde dés l'instant où j'étais devenu
ouvrier.Si j'avais été vraiment obstiné cela aurait pu
m'encourager à la conquérir,car je ne craignais pas les défis
;mais sortir de ma manière de penser pour raisonner comme elle
raisonnait me paraissait une absurdité profonde ; je refusais
d'adopter le point de vue d'un épicier pour la conquérir , car je
savais à présent, que c'était désormais la seule façon de
pouvoir la séduire,l'amour que j'avais conçu pour elle s'effrita
peu à peu lorsque je me mis à réaliser qu'elle m'était devenue
une étrangère par sa manière de penser, elle m'apparu alors d'une
seul coup moins sublime. Au fil des années quand je reviens dans mon
village à chaque fois que je la croise ,je la revois avec l'œil
de mes dix douze ans ,il me reviens en mémoire en filigrane la jeune
fille aux yeux rieurs dont j'avais été follement amoureux ,me
reviens aussi en mémoire le portrait magique que j'avais fait
d'elle,je l'avais peint avec la fougue et la sincérité dont seul
sont capables les être passionément épris ; son visage rieur ses
tresses blondes et sa tenue bleu marine à col blanc appartient
toujours à un grand rêve qui ne cesse de m'éblouir et de me
taroder lorsque je le revois avec mes yeux d'enfant.En la
revoyant,je regarde passer la vision angélique et lumineuse surgie
d'un très lointain passé,un passé si lointain et si proche par
instants que je crois bien que je pourrais le toucher si je tendais
mes doigts vers lui pour le faire réapparaître .Elle n'a
probablement jamais su l'amour que je lui ai porté,le culte que je
lui ai voué ,elle est resté attaché à ses habitudes,à ses façons
de voir ,elle vit toujour dans mon village un village que j'ai
presque déserté ;elle raisonne toujours j'imagine en
commerçante,elle a marié je le sais un artisan ,elle ne m'accorde
qu'un bref regard lorsque je la croise et c'est très bien ainsi ,
elle se souvient tout juste de moi en communiant peut être ,car nous
étions de la même année de catéchisme ;je l'aime comme un morceau
de paradis ,un paradis qui a obstinément survécu à toutes les
épreuves du temps ;elle appartient au monde merveilleux et
contrarié de mon enfance cela dresse un pont invisible entre elle
et moi ,un pont dont je suis le seul à pouvoir faire apparaître de
temps en temps la courbe sublime et l'élancée hardie ,tout cela
se passe dans l'espace intime et secret de ma mémoire et c'est très
bien ainsi. .
(9)
UN SEPTIEME FRAGMENT DE MEMOIRE SE RAPPORTANT A MON ADOLESCENCE ET AYANT QUELQUES RAPPORTS AVEC LES PRECEDENTS.
UN
ABBE HORS NORMES(4)
Ce récit fait suite aux
portraits que j'ai déja dressé de l'abée G ( -l'expérience de la
vie - l'abbé était plein de fougue-).
Je l'appelerai Pascale,faute de l'appeler par son vrai
nom. Si je ne l'appelle pas par son nom, c'est que j'ai encore
l'ancien réflexe de ces écrits; je désirais à une certaine
période qu'ils restent anonymes, je ne voulais pas qu'on puisse ( le
cas échéant) reconnaître leur auteur, je m'arrangeais pour
dissimuler ou pour maquiller les noms des personnes . Aujourd'hui ou
je commence seulement par me faire à la vague idée de les faire
paraître, le soucis de l'anonymat ne revêt plus la même importance
pour moi; car quoiqu'il en soit même si ces écrits voient le jour
de mon vivant, il y a peu de chance que ceux qui les liront puissent
s'y reconnaître; avec le temps ceux qui le pourraient que
trouveraient ils d'ailleurs dans ces écrits qui puisse les
contrarier? .Les êtres chers que je ne veux pas blesser, les
ennemis que je ne veux plus combattre faute de vindicte , se
reconnaîtraient ils dans mes écrits que cela au final ne pourrait
guère les toucher, car il faut bien l'avouer pour qu'ils se
reconnaissent et qu'ils en soient furieux, il faudrait que ces écrits
accèdent à une sorte de notoriété qui fasse d'eux un objet de
controverse,il y peu de chance pour qu'une telle chose se produise.
C'est d'ailleurs plus égoïstement en pensant à ma tranquillité
que je me refuserais à les publier ( moi étant ) si je savais
qu'ils risquent de déranger (plus qu'en pensant aux autres ) ou
peut être que ma rectitude moral m'obligera en dernier ( dans un
ultime sursaut de scrupule ) à les différer ,mais dans ce cas
c'est plutôt la pudeur qui m'inviterait à les tenir secrets car je
parle parfois d'êtres qui me sont proches et je les montrent au
quotidien ; ou encore autre hypothèse si les relisant je m'aperçois
qu'ils sont vraiment trop médiocres; j'aurais alors le réflexe
salutaire de vouloir les supprimer; car j'aurais trop honte de les
montrer .En fait ce qui peut réjouir l'écrivain fictif imbu de lui
même ( tout dire à tout prix) ne réjouit pas forcément l'être
humain que je suis resté malgré moi.Si ces écrits devaient
apporter le trouble il vaudrait mieux sans doute qu'ils ne paraissent
jamais , car à quoi sert d'écrire si l'écriture crée des
blessures, détruit des amitiés ou crée des hontes autour de moi.
Ma hantise de les montrer serait encore plus forte si je savais ces
écrits ennuyeux ,j'ai toujours conservé en moi des blessures
liées à ma vie d'écolier,à une certaine époque on ne voyais en
moi qu'un élévé médiocre.C'était parfois l'impression que je
recevais en provenance de ceux qui avaient pour vocation de
m'instruire ,j'avais l'impression dans leur regard que j'étais
toujours destiné à échouer et que j'étais nul en tout (sauf en
dessin).
LAMENTO ET SOUVENIRS LYRIQUES
Je m'excuse de ces lamentos ,les plaintes continuelles
que j'émet en racontant mes souvenirs paraîtront trop fréquentes à
certains je n'aimerais pas non plus être pris pour un chialeur ;mais
j'ai appris par expérience que les hommes ( dont je fais partie) ne
peuvent s'empêcher de juger à tord et à travers leurs semblables
c'est pourquoi aussi je dois bien réfléchir avant que de balancer
devant leur yeux ma vie toute entière ou presque,je dois me garder
d'être trop nu,trop vulnérable trop entièrement exposé .
D'ailleurs, je parle ici de ma vie, mais j'expose aussi par ricochet
la vie de quantité d'être humains que j'ai côtoyé et qui
possèdent eux aussi des vies entières, qui doivent être rendues à
leur intégrité.C'est pourquoi je dois faire en sorte d'être le
plus intégre possible moi même dans la description des mes
souvenirs et dans les sensations qui leur sont associées.C'est
pourquoi lorsque je revois dans ma mémoire l'image de Pascal curé
rouge,prêtre contestataire au charisme chavirant et que je retrouve
par les hasard de ces écrits ce personnage exceptionnel sur ma
route,je me dit que je dois serrer les freins et prendre garde de ne
pas balancer n'importe quoi à son sujet.Alors que je rédige ces
mémoires sa vie à déjà basculée dans l'affreux néant ,il me
semble bien ne pas l'avoir seulement imaginé , je n'ai pas rêvé on
ma annoncé sa disparition au détours d'une nouvelle en provenance
de mon pays natal .Alors que je l'aurais vu dans mon imagination qui
l'avait ennoblit assis juste avant que la mort ne vienne le
surprendre dans la position d'un buddha prêt d'accéder à
l'illumination ,tant j'étais convaincu que sa foi pouvait lui faire
accéder aux plus hauts degrés de l'enstase (je le voyais assis en
pleine méditation comme un immortel sous un arbre sacré),j'ai reçu
contre toute attente des nouvelles de lui avant sa disparition qui
m'ont parues sombres ;on ma dit qu'il s'était mis à boire ,qu'il
avait chuté dans un puit sans fond .Un pessimisme violent qui
surgissait de temps en temps en lui,avait repris le dessus et avait
terrasé ce titan,car c'était un homme plus haut en hauteur que
certain ;illuminé par sa foi qui était d'une vigueur peu commune
il pouvait sauter les obstacles les plus rebutants ,mais il pouvait
aussi sombrer par le biais d'une faille que je ne lui connaissais
pas,car il nous la cachait à nous ses admirateurs.Je n'osais
imaginer le calvaire qu'il avait du vivre,les derniers temps de sa
vie, après avoir consacré la plus grande partie de son existence à
se battre au milieu d'un monde hostile dans un monde qui ressemblait
comme deux gouttes d'eau au monde apocalyptique décrit par certains
passages des Saintes écritures,c'était le monde de ma pré
-adolescence remplit de figures de démons et de lumières incarnées
par des figures tutélaires.Il était lui même une figure
apotropaique ,il détournait du mal et tentait d'injecter de la foi
et de l'espoir à des êtres soumis à la régle immuable de la
fatalité .Il avait éclairé de sa foi qui était ardente comme le
feu ,des esprits apeurés des êtres mous et indéterminés,des fils
de pauvre des âmes perdues dans l'enfer de la société
inégalitaire,et il avait chuté au dernier moment comme une simple
brebis égaré au milieu du troupeau .La solitude l'inactivité ou un
désespoir brutal l'avait envahit.Sa mission charismatique
terminé,sa chute avait été immédiate,il avait perdu le goût de
la vie,il ne pouvait plus sauver les brebis égarés il en était
devenu une à son tour. Nous marchons tous à la poursuite d'un but
qui éclaire nos vies , et lorsque le but vint à manquer, nous
retombons dans l'océan de nuit qui engloutit nos âmes toujours
apeurées par la vue de la mort , nos marches nous portent alors vers
les ténèbres.Nous n'avons plus d'autre recours alors que de nous
tourner vers les nouveaux prophétes qui affirment avec célérité-Dans
nos ténèbres il n'y a pas une place pour la Beauté.Toute la place
est pour la Beauté.-(René
Char.Fureur et mystére .Page 237).Parole de
poète dont je me badigeonne la face et le corps tout entier ,car je
suis toujours aussi avide d'espérance.Mais cela me sauvera t'il pour
autant de ma misére et de l'égarement.Lorsque
je repense à cet homme, Pascal ,je me revois traverser le coeur en
émoi les prêches qui emflammaient mon imagination,lorsque du haut
de sa tour je le voyais qui lançait ses invectives à ses paroisiens
,ses brebis égarées je voyais peut être Savonarol ou Bossuet dans
cet homme,car mon imagination travaillait vite.Ainsi c'est le
panoramique entier de toute une époque qui surgit devant mes yeux;
lorsque je revois Pascal ,je revois les fantaisies et les brisures
d'une époque ,ce n'est pas une moindre affaire que de revoir une
partie de mon passé en y replongeant d'une manière si absolue
qu'elle me met en demeure de revoir les choses non pas telles
qu'elles étaient dans la réalité ,mais t'elles que je les avaient
vécues intérieurement dans ma mémoire. J'imaginais déjà à mon
époque au contact de cet amoureux furieux de la parole de Dieu,des
discours,des prêches et des harangues .Dejà deux êtres se
bousculaient en moi, le sage et le timide l'introverti,et l'illuminé
ceux que je pouvais préssentir en moi même au contact de ce prêtre
italien au visage taillé à la serpe ,je revois en même temps par
ricochet le visage frêle du jeune homme innocent buté et obstiné
et plein d'ardeur que j'étais .Cet homme me servait de modéle, il
avait en lui une force de caractére et une intégrité qui me
subjuguais ,cet homme reste toujours présent dans mes pensées,même
si elles se sont ramollies. Il fut à une époque de ma vie ( une
époque difficile car c'était pour moi une période de mutation) le
seul être intellectuel qui m'ait permit de penser mon rapport à la
réalité d'une façon différente. Il imprimait dans les
intelligences ( à peine en état de se penser) les premières lueurs
que la conscience doit produire pour se rendre indépendante ;
Pascal nous apprenait à penser (à nous ces jeunes disciples) ,mais
surtout il nous apprenait à - penser- ,à penser plutôt – qu'à
raisonner- . Un homme hors d'état de penser n'est pas à la hauteur
de la destinée humaine qu'il doit affronter en naissant, c'était
son enseignement .Il était d'une simplicité remarquable. Il nous
apprenais surtout à penser en rebelle , car disait il toute
pensée réellement autonome est rebelle,elle doit fait résistance
à l'ordre lorsque celui ci est injuste.Et l'injustice est
partout,c'était son mot favoris.-L'injustice
est partout!- C'est de notre capacité à
être libre ,que dépend le sort du monde,c'est cette capacité à
être libre qui peut faire reculer l'injustice ;être libre c'était
aussi pour lui qui enseignait la religion, être libre devant Dieu
.De dieu,il n'en parlait quasiment pas;lorsqu'il évoquait le
sujet,il ne disait pas Dieu,mais la foi. C'était la foi que nous
avions en Dieu qui était pour lui la chose la plus fantastique la
plus déterminante la plus considérable. Il considérait le reste
sans importance .Un jour que nous parlions de la foi et de la liberté
de conscience il me dit à brûle pourpoint sans que je comprenne
pourquoi – une chose qui me pétrifia -Ta
mère n'a rien compris à la foi,c'est une bigotte!-.Sur
le coup son langage de barbare me choqua ,car je ne voyais pas le
rapport avec l'image qu'il m'en donnait subitement et les entretiens
que nous avions ;il tenait peut être à me dire ses pensées
secrètes à l'égard de ma mère;mais cela n'avait fait que me
porter à sa défense .J'avais été surpris par cette attaque
surtout surpris qu'il puisse avoir de ma mère une idée aussi
nette.Il devait la rencontrer sur les bancs de l'église,elle
s'astreignait à les fréquenter par un reflexe immuable de son
éducation qui l'avait rendue maniaque devant Jésus ,elle avait reçu
les commandements affabulateurs d'une religion de bas étage inculqué
par des curés stupides,elle en avait fait son bagage.
SACREMENTS
I)
Dieu pour ma mére c'était une image de l'autorité qui
voisinait avec le pouvoir symbolique de l'église et celle des
patrons qu'elle mélangeait dans le même compartiment avec une
innocence imbécile ;elle avait fréquenté comme bonne à tout faire
et gouvernante cette société affairée par son salut ,pour elle la
religion ,l'église et le patronat c'était le même tissu, la même
grossière chose (qu'elle trouvait belle).
2)
L'affrontement verbal jouait dans nos rencontres avec
Pascal un rôle déterminant ;nous étions (dans une moindre
mesure) comme dans les école de moines tibétains , qui s'exercent
à développer à travers des débats réguliers une clarté
d'esprit ,afin de mieux discerner les méandres du vrai et du faux;
dans la confrontation de nos points de vue nous nous efforcions
d'acquérir de nouvelles façons de nous mouvoir .
3)
Il y a un autre point sur lequel Pascal ne faiblissait
pas; pour lui , la pensée ne pouvait pas être dissociable de
l'action; c'était avant tout un être pétrit d'engagement, il
considérait que l'engagement dans la réalité devait être total
,sans restriction .
4)
Il était homme de dieu ,mais il était aussi
certainement ami de Socrate car il pratiquait la même technique
d'accouchement par l'introspection et par le verbe. Mais avant
d'être un fidéle disciple de Socrate ,il était un disciple du
Christ .
5)
Son Christ à lui était provocateur rédempteur et
agitateur ,c'était un insurgé divin; pour lui le message du Christ
était un message révolutionnaire ; c'était sa conviction
profonde,il affirmait péremptoirement que le Christ était un
révolutionnaire le plus grand révolutionnaire de l'histoire
d'occident, et sur ce point il était intraitable ,et si on essayait
de le contredire il se fâchait.
RETROSPECTION
I-
Aujourd'hui je ne sais pas ,même avec la distance du
temps ce qu'il me reste de cette vie ancienne .Mon esprit
contestataire est toujours le même ,mais ma foi s'est
effondrée,surtout ma foi en un Christ lumineux et rédempteur. Je
suis devenu plus vite que prévu sans doute un esprit rebel,un païen
plutôt qu'un chrétien, un païen moderne sensualiste impie et
révolté contre les singeries hypocrites des hommes mes semblables
.Je suis devenu un sceptique ,un égotiste rongé par le doute,mais
capable de compassion ,un idéaliste légérement désabusé,mais pas
encore entièrement aigri,je reste encore susceptiblement et
possiblement accessible à la grâce et à l'émerveillement,mais je
doute encore,j'ai du plomb dans l'aile,je dois m'accrocher pour ne
pas céder à l'anéantissement au désespoir et à l'emprise
obsessionnelle de mes égoismes qui m'assiégent à perte de vue à
tous instants.J'ai peu varié dans l'ensemble sur mes
convictions,même parfois et de plus en plus fréquemment,je n'en ai
pas;j'ai ajouté deux doses de lumière à ma vie ,la première c'est
le jour où je suis devenu un peintre à part entière ,la seconde
c'est lorsque j'ai fais la rencontre de Iris et qu'ensemble nous
avons engendré un fils ;c'est la seule chose raisonnable que j'ai
réussi à faire; la rencontre de ces deux entités extra planétaires
ma redonnée du moral,même si une vie d'amoureux errant vient
encore me tenter par instants;c'est de ces deux entité lumineuses
que je tire ma principale susbtance.
RETROSPECTION
II-
Vers mes dix sept ans j'avais plus de lumière dans le
coeur c'est sûr,mais j'étais aussi plus taciturne qu'aujourd'hui
j'avais de la peine à respirer,mon époque me paraissait bouchée
,je regardais le monde avec scepticisme ,mais mon enthousiasme pour
me battre était intact;alors qu'à, présent il s'émousse .Je
venais progressivement de perdre ma foi en Dieu à cette époque ;la
perte de ma foi je la m'était sur le dos du scandale permanente de
l'humaine condition;de l'humaine condition telle que je l'observais
au quotidien ,je détestais l'usine et tous les formes hypocrites qui
alimentaient les rouages de la société.Comment ne pas perdre la foi
face à l'imbécile commerce que les hommes ont érigés entre
eux,pour s'asservir se tromper,se spolier et s'humilier. ;à peine
avais je la moindre petite illusion sur leur sujet que la réalité
me remettait les pieds sur terre ;je devais (dans ma tête)
affronter l'infecte boue des tréfonds à chaque fois que
j'observais des injustices autour de moi.J'apercevais parfois des
Saints sur ma route comme Pascal ,c'était inhabituel ,ceux là
irradiaient littéralement mon esprit ,ou bien j'étais en admiration
devant certains êtres profondéments altruistes ,souvent d'ailleurs
des êtres vulnérables qui rayonnaient de générosité. Certains de
mes amis syndicalistes étaient des héros annonymes,ils avaient le
sens du sublime et du sacrifice leur visage était transfiguré
lorsqu'ils passaient à l'action,c'étaient réjouissant de les voir
marcher à mes côtés ;mais je voyais aussi errer autour de moi des
hommes ou des femmes devenus aveugles débiles impénitents ,souvent
des êtres perdus,noyés ou intoxiqués par l'implacable injonction
de la fatalité – C'est comme ça nous n'y
pouvons rien ,cela ne sert à, rien de se débattre ,ce n'est pas
nous qui décidons ,il y aura toujours un plus fort que que nous ,un
maître et un esclave nous n'y pouvons rien nous sommes trop petit
pour changer le monde!Nous sommes des chiens nous devons ployer
l'échine pour qu'on nous donne notre pitance!-.L'humanité
n'existait d'une façon idéale que dans mes livres ,lorsque je la
contemplais dans le sommeil de mes certitudes philosophique à ce
moment là,j'apercevais le grand génie humain,celui là
m'émerveillait ,les grands poètes et les penseurs redonnaient du
sens à ma vie ,je laissais alors reposer mes hargnes et mes
révoltes dans une longue et affectueuse tendresse qui résultait
souvent de la contemplation admirative des oeuvres magistrales des
artistes que j'aimais,Delacroix,Rubens,Michel Ange,Renoir,ou Monnet
,mais de temps en temps je revenais à mes lectures d'enfant,je me
replongeais dans Tintin au Congo ,dans la vie d'Astérix,ou dans les
histoires merveilleuses tirées de Spirou des illustrés qui étaient
étalés en vrac près du siége du cabinet de toilettes familial.
.Je n'avais que quatorze ans et déjà je savais que ma vie serait un
long combat que je m'égarerais à cause de mon obstination à
vouloir rester moi même,car j'avais découvert que ceux qui
persistent à vouloir le rester encourent souvent les foudres de la
société .Lorsque je remonte le fil des mes vies anciennes ,je
revois l'agitation et les remous causés par mes vies
contradictoires;je plongeais dans des lacs de braise incandescentes
dans des puits nauséabonds;et puis certains jour ,durant certaines
heures ,je revivais,j'étais transporté hors de ce cauchemar,je
m'échappais ,je devenais un être lumineux.Mon coeur oppréssé se
lâchait je redevenais léger,je rerouvais l'amour de la vie ,je
partais marcher dans la nature ,mon âme retrouvait sa forme initiale
envoûtée par un chant d'oiseau ou par le souvenir d'un cantique
inconnu qui surgissait de dessous les frondaisons ,j'avais le coeur
en fête ,je lisais à haute voix les poèmes que la nature avait
jetée au hasard sur mon chemin sous forme de – feuilles-mots de
-livres cailloux- -de fols brin d'herbes- de fleurs sauvages senteur
- de nuages transparents qui longeaient le ciel en
courant -je lançais des mots au hasard je m'inventais
des langages inédits ;j'avais emporté avec moi ,ma voix,elle
résonnait sous la voûtes sombre et délicate des arbres qui
formaient une couronne au dessus de ma tête ,je m'énivrai en
abondance de vies imaginaires,je devenais un diseur céleste ,un
être invisible aux yeux des autres un être irréel capable de
marcher sur le sol terrestre comme si c'était les eaux d'un fleuve
divin.
RETROSPECTION
III-
Le lendemain ou le jour même, ou ces moments d'extase
m'avait pris ,je retournais en serrant les dents sur les lieux de
mon supplice,j' arpentais la jungle de mes métiers à tisser comme
un damné qui retombais enchainé au pieds d'un colosse, j'avais
l'esprit en feu,j'étais en pleine révolte.Remarquons pour
parachever cette fresque abominable que mon ressentiment contre les
choses terrestres était souvent attisé par mes lectures ;autant
celles ci pouvaient m'embaumer et m'emparfumer l'esprit et les
sens,autant celles ci pouvaient me rendre hargneux polémique et
violent ;très tôt c'est dans la lecture vengeresse que je faisais
des écrits de Robespierre et de Saint Just que je tirais le
meilleurs de mes vengeances contre le monde; je lisais Robespierre et
Saint Just en cachette ,mes écrits toxiques étaient planqués dans
le placard en zinc qui était installé au milieu d'un couloir étroit
qui sentait le tissu âcre et une odeur de graisse épaisse,c'était
dans l'usine affreuse .N'en pouvant plus à cette époque d'arpenter
la forêt humaine hostile dressé sur ma route,ces écrits servaient
d'exutoire à mes hargnes.Marx Voltaire et Bakounine,vinrent ensuite
pour me laver l'âme,j'avais renoncé aux pamplhets violent,Jean
Jacques aussi vint pour m'apaiser,et Montaigne aussi pour m'aider à
refaire surface,j'étais autodidacte et je me nourrissais de ce que
je trouvais sur ma route de mieux et de plus haut,c'est à dire de
plus exaltant et de plus héroique mais aussi de plus terne et de
plus violent car dans les livres tout est partagé. L'amour
immatériel pour les textes littéraires ,cette force transcendante
qui brillait cachée dans les livres avant d'atteindre mon coeur
ulcéré ,vint pour me sauver d'un chute inévitable dans l'abîme du
nihilisme à une période où j'étais arrivé à la conclusion que
toute l'agitation du monde était destinée à me perdre ou à me
faire mourir .Mon esprit fragile était hanté par des images
suspectes.Je suis tombé heureusement sur certains livres qui m'ont
sauvés du chaos .Arrivé au bout du rouleau ,j'ai découvert dans un
sursaut de survie les mondes merveilleux ,les espaces suprême
invisibles du Tao ,les univers lumineux du cosmos de Theillard de
Chardin,les Upanushade du yoga et d'autres textes sacré de
l'antiquité,je n'étais encore qu'un adolescent révolté ,mais ces
écrits me jettérent immédiatement dans un état de triomphal
retour ;j'avais l'impression de naître une second fois en lisant ces
textes intemporels ,je revoyais Dieu sous une autre forme ,je
contemplais Dieu sous la forme du Buddha , sous la forme d'un Saint
Zoroastre ou sous la forme d'un Yogi méditant dans une épaisse
forêt .J'étais sauvé des eaux pour un temps.Ma vie était pleine
de beautés cachées,cela ne dura qu'un temps mais ce fût assez pour
me convertir au plaisir d'arpenter toutes sortes de grandes vérités
,des plus instantanées aux plus éternelles avec l'âme d'un novice
illuminé par la beauté soudaine du monde.
(10)
UNE
POSE
CAR J'ARRIVE A CET ENDROIT
DOULOUREUX OU J'AI ENVIE D'ECRIRE POUR PESTER CONTRE MOI.
Si
je faisais rewriter cet ouvrage par un génie de l'écriture, je
crois qu'il ne parviendrait pas malgré son talent à éliminer
toutes les nombreuses imperfections qui minent ce manuscrit; elles
sont si nombreuses que l'on comprendra par quel côté je peu
détester l'homme qui s'est mis en tête (presque contre ma volonté)
d'écrire ces mémoires,cet homme (moi) doit se compter au nombre
des crétins prétentieux qui encombrent l'humanité avec leurs
précieux moi et leurs grandes convictions d'écrivain débutant.C'est
ainsi que je me voyais ce matin bien peu triomphal au réveil,lorsque
je pensais à la confection de mon ouvrage ,j'étais pour tout dire
franchement désabusé et certain d'avoir failli avant même d'avoir
commencé à le coucher sur le papier.
XIEME
SOLILOQUE
Il est étrange que la confrontation avec les idées qui
animèrent une partie de mon adolescence, dans le souvenir que j'en
ai gardé donne naissance à cet espèce de déferlement de mises au
point, sur les fondements éthique de ma vie et sur la morale qui
m'animait en arrière plan .Est ce l'objet de mon roman de mettre en
scéne ces conflits?.Roman d'initiation ou roman d'aventure,roman
psychologique ou roman d'historien dans quel registre m'acculent mes
mémoires?;A l'époque de ma jeunesse j'étais comme tout héros
d'un roman traditionnel encore en droit de me poser les questions
essentielles que se pose tout homme normal dans un roman
d'initiation. D'où je viens qui suis je? Que fait Dieu au dessus de
moi ?. Aujourd'hui,le roman rétrospectif lié à mes memoires
quarante ans plus tard, (j'écris en 2001) m'invite t'il vraiment à
revoir ma vie avec des yeux plus aiguisés,ou avec une perspicacité
plus acérée ?.Suis je plus avancé qu'hier?.Mon désir de
comprendre et ma soif de vérité sont ils aussi vifs ?.La folle
exigence de comprendre de ma jeunesse s'est elle tarie ,s'est elle
accentuée où à t'elle regressée ? .Qu'ais je appris de la vie?.En
quoi mon projet romanesque m'invite t'il à revoir ma vie d'une façon
différente?.Si la réponse existe ,elle se trouve dissimulée dans
un cahier mystérieux que j'ai rétrouvé et que je vois
régulièrement réemerger à la surface de mes archives,ce cahier
contient une vision de mes essais de théorie littéraire lorsque
j'avais trente ans. Il y a eut un moment dans ma vie ou j'ai été
pris de visions , ces visions ont déposées sur la surface de ma
mémoire des mondes extravagants et fantastiques que je peine presque
à me rappeler,tant ils paraissent éloignés de ma vie actuelle.Le
cahier dont je parle ,contenait des théories qui redéfinissaient ma
vision magistrale de la vie;à travers ce cahier je plonge encore
aujourd'hui dans des univers aux issues toujours incertaines mais
j'en aperçois d'autres qui font remonter à la surface de ma
mémoire des intuitions littéraires géniales. Aujourd'hui lorsque
je relis les pages à demi effacées de ces cahiers j'aperçois
mille feux qui reviennent m'animer ,je crois apercevoir à chaque
détour de mes anciens écrits un nouveau type de voyant qui
s'épuisait à mettre à jour une nouvelle manière d'écrire et
surtout des théories littéraire singulièrement percutantes.
Lorsque je reparcour ces notes ,je longe un long
labyrinthe de fantaisies fait de textes difractés et de récits à
glissières qui étaient suposés contenir la nouvelle écriture dont
j'avais l'intuition qu'elle pouvait surgir,là où on ne l'attendait
pas -Tirer des modes d'exposition aléatoires des récits la
puissance même d'une découverte-Trouver un mode d'investigation du
réel tiré de l'écriture elle même-.Ces théories littéraires
je n'en parlerai pas davantage,j'aimerais plutôt les montrer en
action lorsque le fil de mes récits me ménera à elles plus
tard,si toutefois elles m'y ménent.
SUITE
DE MON ROMAN.
La figure de Pascal cet être mi lumineux mi défait ma
fait remonter le fil de gravité de mon être passé .Toutes les
expériences accumulées depuis dans ma courte existence ,n'ont rien
pu m'apporter de plus raisonnablement convaincant que celles que
j'avais déjà aperçu au seuil de mon adolescence ,même si depuis
je me suis renforcé,j'ai bien peu à me réjouir d'avoir pu percer
les secrets de l'existence ,je suis toujours resté sur le seuil de
la compréhension ultime ,l'âme défaite le coeur battant,j'ai dût
admettre l'étendue de mes faiblesses ,la persistance de mes
angoisses devant la mort et les questions de survie matérielles qui
m'ont toujours accaparées ne cessent pour l'instant de me
relancer.Est ce ainsi qu'on vit?.Aujourd'hui en plein âge mûr .Je
suis toujours comme hier à l'époque de mon adolescence à la
recherche d'une vérité charnière qui pourrait éclairer la vie,je
suis moins tourmenté qu'hier ,même si entretemps j'ai parcourir un
large chemin,je ne suis pas plus éclairé pour autant sur le vrai
sens de ma destinée .J'ai cru la trouver en différents endroits
,j'ai tenté de la traquer parfois en dehors de moi en la prenant à
revers parfois en embuscade sans savoir que cela aussi faisait partie
du chemin. J'ai acquis plus de confiance en moi plus de conviction
sur moi,j'ai pu transcender en partie celui que j'étais hier pour en
faire un autre.A la fin,je suis enfin devenu celui que j'avais rêvé
d'être ,je rêvais de conquérir le ciel la terre et mon futur,j'ai
réalisé en partie mon rêveJ'avais fait de mes rêves une simple
réalité,cela m'avait pris du temps.J'étais devenu un autre,j'étais
devenu moi même.Je me souviens qu'à une époque je n'arrivais pas
à m'appréhender tel que j'aurais voulu être,j'étais
désespéré.C'était peut être à cette époque que j'ai compris
qu'il fallait utiliser ses rêves pour conquérire le monde.Il
fallait -faire de la résistance- ne pas se laissser abattre ,il
fallait mener le combat toujours plus haut contre un ennemi invisible
qui logeait en nous et qui nous disait d'abandonner nos
illusions;nous étions responsables de nos propres défaites,il
fallait rester debout,ne pas s'affaiser,persister à croire en nous
même et en nos folies en dépis de tous ceux qui avaient décidé
que nous n'étions rien,que nous ne valions rien et que nos folies
étaient suspectes.Il fallait nous tenir droit dans nos folies et
tenir bon jusqu'à leur réalisation ,c'était la seule chose à
faire..Il ma fallu attendre plusieurs années,avant que se dessinent
en moi les voies lumineuses tracés par mes folies ,il a fallu que
j'attende de les voir apparaître clair et nets dans ma tête avant
qu'elles commencent par devenir réalité,c'est pourquoi lorsque le
désenchantement me reprend,je remonte la pente de mes rêves,et je
reprend en main le totem ardent qui me noue à mes folies ,alors dans
l'instant qui suit je retrouve mon courage car je vois resplendir
les étincelles de vie qui alimentent et font vibrer la coque de
titane pleine de vif et d'ardeur de mes folies ,elles me
soutiennent,elles me soulèvent.
(12)
Un huitiéme fragment pour
constituer une suite aux précèdents récits sur ma vie
d'adolescent. .
Les réunions qu'on avait avec Pascal se tenaient en
général chez lui, dans sa chambre, à la cure.
La cure se trouvait ( et se trouve toujours ) à
proximité de l'entrée du cimetière, de mon village natal.A
l'époque dont je parle, (les années soixante); il n'y avait pas de
syndicat d'initiative à l'angle de la rue qui mène à la cure, il
y avait simplement le garde champêtre qui habitait là . La route
pour accéder à la cure était la même que je prenais quand
j'allais cueillir des myrtilles et des framboises , ou selon des
champignons, elle débouchait sur un chemin qui menait sur un sommet
qu'on appelait la croix de mission à cause qu'elle était surmontée
d'un grand Christ noir en bronze cloué sur une croix blanche en
béton,ensuite le chemin regagnait la forêt (dont il semblait issu
). La croix de mission est toujours située sur l'une des deux
montagnes qui surplombait mon village, aujourd'hui rien n'a changé
ou presque sauf une modernisation des habitats . Sur la montagne en
face il y avait une grande Vierge patinée de vert ,que
j'apercevais dejà depuis la fenêtre de ma chambre,elle aussi est
toujours là. La chambre où je vivais à trouvée par contre
d'autres locataires,car depuis la disparition de ma mére tout a
changé.J'ai vécu toute mon enfance et toute ma jeunesse jusqu'à
l'âge de vingt quatre ans au milieu de ce décor ,je m'étais
tellement imprégné des lieux et de tout ce qui gravitait autour que
j'aurais pu les dessiner presque entièrement en ayant les yeux
fermés.
62
(13)
UN
NEUVIEME FRAGMENT
SUITE
INVENTEE
La cure ( le bâtiment) ne serait pas si mal, si il
n'était associé dans l'esprit de celui que j'appelle mon héros à
une sorte d'image austère ( celle du célibat) et de la vie
spartiate que les prêtes successifs qui ont habité ce lieu ont du
vivre, car si pour eux il était naturel de vivre dans ce lieu
destiné à héberger les hommes d'église, ce lieu lui était
toujours apparu profondément énigmatique.Il avait du mal à
concevoir qu'on puisse vivre à longueur de vie dans un lieu aussi
austére ; il est vrai que son sentiment à ce sujet a évolué au
fil du temps . Il s'etait transformé par exemple avec l'apparition
d'un nouveau prêtre plus jeune fort sympathique ,beau,beau comme un
David ,nouvelle version de la prétrise qui succédait à celle plus
austère qu'incarnait l'abbé G...Pascal.Sa décontraction faisait
contraste avec l'austérité dynamique et virile de ce dernier .
Lorsque St Jean venait voir le jeune prêtre, il avait la sensation
qu'un reloking formidable s'était produit dans ce lieu un peu
sinistre , le jeune prêtre avait rendu ce temple du sacerdose
austère plus lumineux ; à cause sans doute de sa manière de vivre
moins encombrées ,plus moderne plus accessible, plus actuelle , à
cause peut être aussi de sa beauté qui irradiait comme un feu
insolent au milieu d'une plaine froide .
UN
CERTAIN CONTRASTE
Le souvenir qu'il avait gardé de la chambre de Pacal
n'était pas vraiment éblouissant Pascal avait aménagé sa chambre
d'une façon un peu négligée ,c'était celle d'un vieux
célibataire,St Jean ne la trouvait pas sa pièce très confortable
, il la trouvait même triste .Pascal menait une vie à la dure une
vie de prêtre spartiate; le jeune prêtre accordait lui plus de
place aux plaisirs et à l'art de vivre. Il se dégageait de sa
chambre ,un parfum légèrement troublant ; c'était la chambre d'un
jeune prêtre fraîchement débarqué du séminaire qui n'était pas
disposé à offrir son corps en martyr à la religion, il était en
cela à l'opposé de Pascal son aîné qui n'aurait sans doute pas
hésité devant le sacrifice ; mais les comparer avait probablement
peu de sens, car l'un et l'autre incarnaient deux époques en voie
de mutation,deux époques différentes.Deux époques qui se
réflétent dans le miroir de mon esprit comme deux mirages
opposés.La vie les manières et les attitudes décontratées du
jeune prêtre traduisaient la mutation qu'avait dût accomplir
l'église pour s'adapter à la nouvelle époque,celle des années
soixante dix;mon héros était à la fois troublé et ravi par ce
changement. Il avait voué une admiration presque sans borne à
Pascal ,mais leur rapports manquaient souvent de chaleur et de la
sensualité qui faisait corps avec l'enseignement décontracté et
beaucoup moins conventionnel du nouveau prêtre;de ses rapports avec
Pascal il avait surtout retenu la fermeté et la distance,il y avait
dans ce rapport la distance qu'un apprenti pouvait avoir avec son
maître . Avec le jeune prêtre à figure d'Apollon ses rapports
étaient beaucoup plus amicaux presque parsemé d'intimité. Quand
il était venu pour la première fois s'installer à la cure il
avait établit d'emblée avec ses interlocuteurs une sorte de lien
amical, qui le rendait plus accessible ; d'ailleurs il ne portait
plus la soutane noir à l'ancienne ,il portait un costume gris avec
des chemises et des pulls élégants ,ce qui lui donnait une allure
plus légère ,plus moderne et beaucoup plus décontractée qui
tranchait avec le côté plus rude et plus frustre de ses collègues
qui appartenaient tous encore autour de lui à l'ancienne forme
hiérarchisée liée au développement du sacerdose .C'était un
jeune prêtre tout neuf il relookait le visage austère et un peu
terne de l'église.
63
(14)
NOUVEAU
SOLILOQUE INTEMPESTIF DU NARRATEUR
Les
impressions que je dispose ici sont bien trop réduite je sais ,mais
c'est tout juste si je peu avoir encore accès à mes souvenirs pour
situer les contours d'un roman qui situe dans une autre époque de ma
mémoire ; certains événements de ma vie me donnent parfois
l'impression d'être disposées dans un passé si lointain que
j'imagine de plus en plus fréquemment qu'ils appartiennent à
quelqu'un dautre qu'à moi, ou du moins qu'ils sont d'une époque
désormais presque inaccessible à la nôtre ; pourtant ces
événements dont je parle ne sont pas si lointain ,ils ne sont
éloigné au final que d'une trentaine d'années. Qu'en serait il si
je devais vivre presque un siècle comme ma mère qui le
comptabilisera bientôt ( au moment ou je rédigeais une partie de
ces mémoires elle allait sur ses quatre vingt quatorze ans*). Comme
elle à presque perdu intégralement l'usage de sa mémoire, on se
s'étonnera pas de me voir si effrayé à l'idée de vieillir et de
perdre encore un peu plus l'usage de la mienne.Il me semble
aujourd'hui d'où je suis, que les capacités de se souvenir des
hommes et des femmes il s'entend sont extrêmement limitées sauf
entraînement. Les capacités de se souvenir de la plupart d'entre
nous se dégradent dès que nous commençons par arriver à l'âge
de la soixantaine ; à moins que les progrès de la médecine ne
permettent de faire reculer ces limites, nous sommes donc astreint à
une vie dans la jouissance de nos souvenirs qui est relativement
assez limitée ; c'est peut être pourquoi je m'emploie à l'âge de
la cinquantaine à essayer de coucher mes mémoires sur le papier
avant que ma mémoire se dégrade trop . Je constate en effet à
travers mes faibles capacités à me souvenir que cet exercice de
remémoration auquel je m'essaye est bien peu suivit d'effets. Dans
beaucoup de cas, je dois procéder à des reconstitutions hasardeuses
de mon passé; les sentiments et les émotions que j'ai éprouvé
hier, il ne m'en reste qu'un lot infime, et souvent je dois faire un
effort intense pour m'en rappeler seulement quelques fragments. C'est
pourquoi la variations de mes textes dans ces mémoires ,doit être
perçue aussi comme une sorte de scanne ou plutôt comme une
palpation de mes facultés intellectuelles .Ces dans les variations
écrites (bonnes ou mauvaises) de ma mémoire que se tient mon
originalité,je n'écris pas pour démontrer mes facultés à bien
écrire ,ou pour faire la démonstration que je suis encore capable
de me souvenir,mais pour montrer la singularité des processus
d'individualisation qui soutiennent le corps visible et invisible de
ma mémoire,c'est la saga de cette aventure originale que j'aimerais
mettre à jour dans ce roman.(Post-moderne) .Autant que le récit
bien défini de mes vies passées,c'est le récit de mes défaillances
à me souvenir que j'aimerais montrer ici.Les récits aventureux de
ma mémoire m'intéresse autant que l'histoire détaillée et
romancée de ma propre vie.Dans les faits,il est rare qu'un
jaillissement spontané d'émotions anciennes vienne me saisir ou
qu'une lucidité surgie du fond de mon passé vienne pour
m'éclairer,( en jaillissant au débouté sur ma route); je peine
comme un galérien lorsqu'il s'agit de me remettre en mémoire des
scénes de ma vie, je dois souvent m'y reprendre à plusieurs fois
avant qu'un souvenir spontané reprenne forme en moi. Je pense
d'ailleurs qu'une grande partie de nos soi-disant souvenirs sont
d'ordre presque fictionnels; et en ce qui concerne la fiction, si
j'en utilise les effets ici, c'est aussi pour montrer que nos
souvenirs pourraient très bien appartenir à une forme de mémoire
de substitut ,une mémoire romancée plus agréable à mettre en
scéne que ceux d'un soi disant témoin objectif. Notre mémoire
s'emploie souvent à nous restituer nos souvenirs sous des formes
tellement approximatives que nous sommes obligés de les recomposer
en partie dans un ordre nouveau inventé,car il arrive rarement que
les hommes lorsqu'ils portent témoignages d'une chose le fasse d'une
manière entièrement exacte ( tout en étant persuadés du contraire
) c'est d'ailleurs pourquoi les témoignages humains sont si peu sûrs
, c'est comme dans les affaires judiciaires, la plupart des
témoignages recueillis auprès des témoins de bonne foi s'avèrent
souvent faux ou inexacts en tout cas contestables . Notre mémoire
nous joue des tours à notre insu. Je reste persuadé que Proust lui-
même à du inventer une grande partie des émotions qu'il prête à
ses personnages; il les a reconstruites ces émotions ,en les
restituant sous une forme imaginée qui tient plus de la fiction que
du souvenir,car la meilleure des mémoire prend plaisir a modifier
les choses vues et à les voir avec l'oeil d'une mémoire inventée
,qui n'est jamais aussi exacte que la réalité,surtout quand elle
susbtitue à la mémoire réelle, la mémoire purement arificielle
des écrivains .Car d'après nous esthétes civilisés ,la réalité
brut est souvent insignifiante et sans intérêt ;sans la sensibilité
artistique qui fabrique instantanément de l'émotion et des
vêtements neufs pour nos souvenirs le monde nous apparaîtrait
probablement sans grâce .Mais il est tentant de vouloir généraliser
à partir de ma propre expérience ,des défauts des qualités ,des
forces ou des faiblesses qui n'appartiennent peut être qu'à un
fragment de la mienne ; car il existe aussi des être doués d'une
prodigieuse mémoire,et certains capables de se souvenir de presque
tout .Nous sommes semblables mais au final ,nous sommes tous
différents. C'est aussi ce qui fait que je peu éprouver tant
d'intérêt pour la vie des autres,si j'étais identique en tous
points à eux ,mon narcissisme spontané ,m' empécherait de
regarder dans le miroir de l'autre pour y lire des détail de ma vie
qui m'auraient peut être échappés (puisque nous sommes censémment
bâtis de la même façon) car notre ego éprouve impérieusement le
besoin de venir se comparer à un double pour pouvoir exister d'une
façon différente.
*Je m'attaque à la
relecture de ces textes en octobre 2015.A l'époque où j'écrivais
ces récits,ma maman avait encore seulement cinq ans à vivre.
(15)
SUITE DE MON RECIT
DIXIEME FRAGMENT
St Jean n'avait pas avec Pascal malgré l'estime qu'il
lui portais, le même rapport de proximité qu'il avait avec le jeune
prêtre.Il y avait entre lui et Pascal une distance dont il n'a
jamais pu exactement savoir à quoi elle tenait; c'est pourquoi il
la mit sur le compte de son jeune âge , d'ailleurs je l'ai déjà
noté , dans ces réunion il faisait figure d'élève face au prêtre
qui restait un maître,une sorte d' initiateur ,il faisait aussi
figure de benjamin.Face à ses camarades plus, agés .St Jean avais
nettement le sentiment d'être le plus jeune, c'était une chose
qu'il ressentait d'une façon plutôt positive, c'était comme une
sorte de grande fraîcheur qui le tenait éveillé, il était plus
jeune qu'eux, cela lui plaisait, il avait la sensation qu'il pouvait
apprendre plus vite de la vie ;en étant placé au milieu de gens
plus mûrs il voyait la un avantage. Ses camarades à cause de leur
âge étaient censées être plus réfléchit et plus posés ; ils
semblaient du fait de cet avantage plus à l'aise que lui ,ils
avaient franchi certaines étapes d'une initiation que lui n'avait
pas encore atteint; il n'avait pas droit comme eux aux longues
conversations intimes avec Pascal . Ce genre de conversation c'est
avec M..le jeune prêtre qu'il les aura plus tard .St Jean admirait
chez Pascal son aisance, sa rigueur ,sa façon directe de parler
.Pourtant, il pouvait avoir quelquefois des paroles crues ,son
caractére volontairement abrupte pouvait choquer ,à cause de sa
franchise il pouvait heurter.(5) Il regardais Pascal comme une
personne morale exemplaire, il admirait sa vitalité et sa force de
caractère ,mais il n'aurait pas aimé suivre ses traces,il trouvait
sa vie trop austère.
65
(16)
UN ONZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES PORTANT SUR MES VIES ADOLESCENTES.
LA CRECHE REVOLUTIONNAIRE..
Cette crèche représente une scène marquante de la
vie adolescente de mon héros (St Jean). Je dois me rappeler qu'à
cette époque ce qui primait dans sa vie, c'était encore bien plus
la passion de la peinture que celle des livres. ll devait déjà à
cette époque être inscrit aux cours grands maîtres de peinture par
correspondance et ses après-midi ou ses matinées ( hors usine) ,
il devait les passer à dessiner ou à peindre, car l'histoire de la
crèche est dans mon sentiment intimement lié au fait qu'on le
montrait déjà parmi les siens, comme un garçon presque
exclusivement passionné d'art et surtout de peinture; c'est
d'ailleurs probablement pourquoi l'abbé (celui que j'appelle Pascal)
et ses camarades lui avaient confiés le soin de réaliser cette
crèche. Il était de tradition dans les églises, à une certaine
époque pas si lointaine de réaliser des crèches géantes;cette
années là c'était au groupe des Jeunesses Ouvrière qu'on avait
confié cette tâche.Les camarades de St Jean avaient décidés
connaissant ses talents de lui confier la réalisation de ce travail
artistique.Saint Jean avait pour tâche d'illustrer à l'aide de sont
art une nouvelle manière de voir après approbation du groupe.Les
membres des jeunesses ouvrières devaient intervenir devant la
communauté des Chrétiens qui devait se rassembler dans l'église
du village lors de la soirée inaugurale de la messe de minuit .
L'intervention devait avoir lieu dans la belle et vaste église
paroissiale aux piliers de grès rose. Certains de ses camarades
avaient pour mission de lire des textes qui témoignaient de leur
foi, mais aussi des difficultés qu'ils rencontraient pour la vivre
au quotidien, ils parlaient aussi de leur engagement social, c'était
une tâche courageuse et difficile,que de s'exposer ouvertement aux
yeux de tous .St Jean avait été réquisitionné pour travailler à
la réalisation de la crèche ,à cette occasion on lui avait
demandé d'écrire un texte sur sa vision de l'église et sur son
engagement de jeune Chrétien .Il avait choisi d'écrire un texte
polémique ,il voulait exprimer sa révolte et son ressentiment
contre les formes traditionnelles de la croyance en Dieu,il voulait
exprimer en public sa colère et ses doutes sur le rôle que jouait
l'église ,il avait proposé un texte intrépide ,il avait pour se
faire choisi de se mettre à nu et d'exposer au plein jour sa foi
qui vascilllait . Il avait soumis le texte à ses camarades qui
l'avaient accepté avec enthousiasme car il était sincère et
littéralement provocateur, l'abbé ne désirait pas interférer il
voulait montrer aux fidéles assemblés ce que pensait réellement la
jeunesse qu'il avait sous sa garde ;le texte enregistré sur
magnétophone, avait été diffusé au milieu de la messe de minuit.
On peu voir ici la marque de fabrique de l'abbé G...(Pascal)
Laisser un jeune homme de quinze ans exprimer sa révolte en public
en pleine messe de minuit , au milieu de ses ouialles les plus
réactionnaires assemblées le soir de Noel ,c'était presque un
acte de provocation ;c'était surtout perçu pour certain comme un
acte révolutionnaire.Il y avait de l'audace à permettre qu'une
telle manifestation puisse avoir lieu au sein même de l'église
,l'abbé voulait donner des coups dénoncer l'hypocrisie ambiante de
la communauté des fidéles face aux réalités du monde ,il voulait
remuer les consciences ,avertir ses ouialles que des changements dans
les manières de penser étaient requis ;la jeunesse exprimait un
désir de transformation radical, il fallait l'entendre,cela ne
concernait pas seulement l'église ,même si l'attaque frontale
avait lieu en son sein,cela concernait la société toute
entière.Saint Jean était devenu le porte étendart d'une jeunesse
en révolte ,il n'y avait qu'un homme comme Pascal,pour faire le
pari que la liberté de penser était plus profitable au monde des
hommes que ses dénis ou ses aveuglements perpétués au nom de la
sacro sainte tradition où d'une morale de l'ordre et de l'autorité
qui commençait par s'éffondrer à cause de ses excés
d'intempérance. C'était aussi la preuve que des esprits libres
pouvaient surgir à tout moment pour venir bousculer les
habitudes,Saint Jean marchait ce jour là dans la même tranchée
que celle dans laquelle Pascal marchait depuis un nombre
incommensurable d'années ,c'était aussi celle dans laquelle
gravitaient ses camarades ,et tous ceux qu'ils assimilaient à une
espèce nouvelle qu'on appelait -les hommes libres ou quelquefois
- des libres penseurs-.
66
UNE CRECHE REVOLUTIONNAIRE.
La crèche que St Jean avait conçu, n'était pas très
orthodoxe; il y avait bien un Jésus enfant avec Marie et frère
Joseph qui figuraient dans un coin ; mais ce n'était qu'à titre
ornemental . Les grandes formes symboliques que St Jean avait imaginé
pour illustrer son propos se tenaient en arrière plan ,ces grandes
formes envahissaient tout l'espace. On voyait sur fond de ville
grise découpé dans le carton, une grande église à moitié
détruite, elle occupait un vaste espace sur l'estrade à gauche du
chœur ; au milieu de ce décor surprenant, se trouvaient trois
hommes à genoux, grandeur nature, ils étaient découpés et peints
sur du contre-plaqué et du carton comme presque tout le reste du
décor d'ailleurs ,cela ressemblait étrangement au décor d'une
pièce de théâtre. Il y avait un homme noir, un homme blanc et un
homme jaune; ils lançaient chacun une paire de dés ( assez bien
visibles) sur lesquels figuraient des mots emblématiques tel que
.Amour. Foi. Passion. Dieu. Désir. Justice. Hasard Etc. Dans un coin
de cet espace stylisé, un enfant Jésus de bonne taille bien rose et
souriant le corps plongé dans la paille figurait la nativité.Deux
statuettes plus petites présentes à ses côtés représentaient
Marie et Joseph. Cette crèche inhabituelle surpris et peut être
même fît elle figure de scandale pour certains. Elle fit scandale
peut être sans doute moins à cause du décor peu orthodoxe que St
Jean avait réalisé, qu'à cause des paroles qui s'égrenaient sur
la bande magnétique ce soir là. Les trois premières strophes
commençaient par un élan de révolte qui résonne encore à mes
oreilles .
Je
rejette ton monde église, car je n'y vois plus Dieu.
Je
rejette ton monde église, car sur la face éblouissante de tes
saints je ne lis plus la compassion.
Je
rejette ton monde église, car tes fidèles sont devenus à mes yeux
aussi ennemi du bien et de la justice que de vulgaires voleurs.
Le texte polémique qui durait une bonne dizaine de
minutes fut diffusé par haut parleurs le soir de la messe de minuit;
messe à laquelle St Jean n'assistait pas, car il avait dès lors
résolu de ne plus mettre les pieds à l'église. Il considérait
probablement à cette époque que la seule vrai action de grâce
véritable qu'il pouvait effectuer était exclusivement un acte de
révolte contre la société des hommes ,il devait se cantonner à
dire la vérité ,c'était sa mission. A cette époque il est vrai
que St Jean avait cessé d'invoquer Dieu avec la naïveté confiante
qu'il mettait à l'invoquer lorsqu'il était encore sous la coupe de
son admiration craintive, il l'implorait pour toutes sortes de choses
futiles .Lorsqu'il pensait à lui à présent ,c'était plutôt un
cri de révolte qu'il sentait monter ,car il voyait partout fleurir
l'injustice la résignation le mensonge et l'hypocrisie ,il ne
comprenait pas et n'admettait pas que Dieu ait pu servir un tel
dessein. Ce fut probablement à l'occasion de la construction de
cette crèche que sa rupture avec son ancienne foi Chrétienne lui
apparut évidente , il prenait soudainement conscience que les idées
toutes faites qu'on lui avait inculqué sur la religion et sur les
hommes ne collaient plus à la réalité;sa vision du monde avait
changée ; le monde de son enfance ,ce monde ou primait l'innocence
et la sincérité était en train de se fragmenter ,il était
remplacé par un autre,par un monde sans pitié ou régnait la
cupidité le faux semblant et la bassesse sous toutes les formes
possibles et imaginables .Le monde innocent de son enfance disparut
Saint Jean découvrait le monde tel qu'il était ,il avait construit
des citadelles merveilleuses qui dépassaient largement la demeure
pourtant gigantesque de ses rêves mais elles s'étaient effondrées
petit à petit .Dieu maintenait la cité artificielle de son enfance
dans un espace immatériel qui était protégé par la sainte
famille originelle ,Marie Joseph et Jésus formaient un triangles qui
sanctifiait tous les espaces autour d'eux; la mythologie des
évangiles orchestrait la place de Dieu ;Dieu avait crée le monde et
l'avait rendu possible,c'était déjà un grand miracle;Adam et Eve
ses premières créations avaient faillis,Dieu avait alors redonné
une chance à ses créatures,il leur avait permis de vivre ,au lieu
de les effacer ,il leur avait permis de croître comme elles
l'entendaient ;malgré cela l'hypocrisie humaine et la cupidité
avait fructifiée ;alors dans un geste ultime de générosité Dieu
avait envoyé son fils pour tenter de racheter les hommes .Ce fils
les hommes l'avaient brutalisé,humilié,supplicié comme si c'était
un vulgaire voleur.Ce faux roi juif,les romains l'avait jugé
coupable;les romains ne tenaient qu'à la cohésion de leur empire
,Jésus le Nazaréen ils s'en foutait,ils s'en battaient les flancs
de savoir si cet illuminé était ou nom le fils de Dieu;des dieux
ils en avaient plein les mains. Saint jean découvrais que le monde
n'appartenait pas à Dieu,mais à l'univers de son enfance
,contrairement à ce qu'on avait essayé de lui faire croire (au
catéchisme), les hommes n'étaient pas que bonté vertu et
générosité ,ils étaient remplis de férocité ,les plus riches
les plus féroces,les plus retords et les plus aguerris se
réservaient les plus belles parts du butin souvent sur le dos des
plus faibles ,la vie n'était qu'un combat sans fin où les plus
forts et les plus malins se distribuaient les biens de ce monde avec
un total sans gêne .Au fur et à mesure qu'il croissait en maturité
Saint Jean voyait s'agrandir la face sombre du monde,sans doute sa
sensibilité qui était extrême s'employait elle à à tout rendre
encore plus sombre ,mais il n'y pouvait rien ,il avait vu le monde à
découvert depuis qu'il avait ouvert les yeux,et son spectacle
l'avait attéré .Si l'homme voulait avoir accès à la beauté ,à
la bonté et à l'intégrité ,à cette part de vérité qui
résidait à l'état de latence dans l'univers ,il devait renoncer à
aller la chercher, là ou elle avait cessé d'apparaître dans la
croyance en un Dieu omnicient ; l'église qui avait abritée ses
rêves d'enfant et forgée sa première vision du monde l'église
représentante de Dieu sur terre lui avait racontée des histoires
,elles mentait sciemment ,elle était compromise .Surgissait petit à
petit l'idée qu'il devait aller chercher la vérité ailleurs ,par
lui même ,là chercher là ou elle se trouvait cachée quelque part
peut être dans les replis mystérieux de ses propres pensées et
dans son cogito ,dans l'exercice d'une pensée critique ou simplement
sur la mappemonde de sa vie intérieure ,dans le vaste champ de sa
propre intelligence intuitive.En plongeant dans la demeure de son
âme , il pensait trouver de lui même un assez grand espace de
lumière ,un espece qui lui redonne espoir car il voulait apaiser
son trouble et épancher sa soif de vérité qui était toujours
intense, il voulait car il était obstiné trouver avec l'aide du
ciel et de son intelligence qui était vive une explication
rationnelle à sa révolte contre les formes dégénérées qui
avaient envahit l'existence et confectionnées pour elle une aussi
sombre parure.
LE TEMPS EST
PERE DE VERITE
Cette crèche qui marquait une rupture
symbolique avec le cycle biblique de son enfance ,révéla à Saint
Jean ses propres aspirations à créer,et il lui sembla que l'une des
portes de sa rédemption à lui devait passer par là.Par la
création et par l'art.En même temps que la révélation d'une
profondeur subtile qui émergeait en lui la créche marquait
éblouissante la manière qu'avait l'abbé G. (Pascal) d'enseigner
à ses ouailles la parole de Dieu Il laissa la jeunesse dont il avait
contribué à l'éveil s'exprimer en toute liberté ( St Jean était
sans doute sa meilleure apparition ) .Il s'abattit tel un faucon de
lumière sur l' assemblé des fidèles en leur mettant sous les yeux
l'image de son désarroi ,et son dégoût pour les rites hypocrites
de l'église . Pascal était le disciple d'un Christ iconoclaste et
révolutionnaire . St Jean était s'en s'en rendre compte son
disciple le plus radical . Lui et ses camarades ne faisaient que
rentrer dans la brèche que l'abbé avait essayé de creuser dans
cette communauté de chrétiens réactionnaires et bien pensant qui
occupaient peut être quatre vingt pour cent des bancs de l'église
paroissiale. St Jean et ses camarades étaient simplement pour partie
ses apôtres .St jean et ses camarades étaient rentrés dans le
combat pour la pure vérité avec l'extrême ardeur qui caractérise
la jeunesse et qui en fait sa beauté; ils n'avaient pas trop de mal
à le faire, car ils étaient tous persuadé comme toute la jeunesse
le croît que le monde entier lui appartient. Généreuse toujours
prête à s'émouvoir, la jeunesse était le fer de lance du Christ
émancipateur et révolutionnaire que soutenait Pascal.Son
pari,c'était de croire que l'homme était capable de s'élever au
dessus de sa propre condition pour accéder à une part de lumière
et de sainteté.Saint Jean avait cessé de croire en Dieu,mais il
n'avait pas abandonné l'image d'un Christ de lumière qui marchait à
ses côtés. Pourtant bientôt il ne verra plus luire cette
apparition presque surnaturelle , sa vie dans le blanc tissage où
s'écrivait le monde des hommes repoussait jour après jour cette
apparition dans les ténébres.Les nouveaux Christs qu'il contemplait
à présent comme des apparitions surnaturelles avaient le visage
lisse de Saint Just,le visage étroit ,lisse et froid de Robespierre
,le visage charismatique impitoyable de Lénine ,le visage
promméthéen de Marx le visage ravagé par l'ardeur de Trosky ,il
remplacaient le visage du Christ au coeur doux que Pascal vénérait
.Avant que ces visages se fanent à leur tour il faudra attendre
encore quelques années.-Le temps est père de
la vérité- Disait Rabelais.
________________________________________________________________________________
(17)
JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE QUI
ERIGERA UN CONTRECHAMPS A LA VISION EN PARTIE ROMANESQUE QUE J'AI
DEJA DONNE DE MA VIE .
ON EN DEDUIRA CE QU'ON VOUDRA ,JE
NE LE JETTE ICI QUE POUR TENTER DE MATERIALISER AU PLUS PRES L'IMAGE
QUE J'OBSERVE DE MOI DANS MA MEMOIRE.
DOUZIEME FRAGMENT
MOI C'EST LUI ,LUI C'EST MOI
69
UN
AUTRE REGARD
La
société dans laquelle nous étions pris,était structurée,comme au
moyen âge ,chaque partie contribuait à renforcer l'autre,chaque
partie nous enchassait à un ordre invisible qui avait sa loi dont
le seul objet était de nous rendre esclave et soumis. Posée elle
même comme inéluctable,cette loi organisait nos destins et les
compressaient dans cette fausse patrie ou nous vivions comme des
citoyens libres et émancipés ,des citoyens éclairés selon les
dires de la république ,en réalité comme des citoyens enchainés
à un monde rétrograde,à la fois visible et invisible .Enchainés
nous l'étions,comme chaque partie l'était,avec plus ou moins de
liberté selon la place qu'elle occupait au cœur de cette
société. La mairie du village ou j'étais né était depuis
longtemps sous la dépendance des patrons des usines ,ils étaient
les véritables maîtres; l'église bien pensante qui était
omniprésente bouchait partout les trous de la contestation, elle
servait à appointer les bonnes consciences et à les
canaliser,pour le profit de tous -travail tais toi,et soit humble et
soumis !. Dieu a crée le monde,et les patrons sont ses
représentants. Il n'y a pas lieu de bouleverser cet ordre - . Il est
inutile de se révolter ,c'était ainsi depuis l'éternité que les
choses doivent être. Saint Jean mon double a refusé très tôt de
se plier à cette injonction,c'est pourquoi il s'est enrebellé.C’est
contre cette injonction-Travail et tais toi!-que je dût lutter très
tôt, j'ai dût me rebeller contre cette injonction qui faisait- de
moi un sujet soumis ,je ne voulais pas admettre la fatalité du
monde, celle qui m'offrait entre autre pour seule perspective de
travailler toute ma vie dans la même usine que mon père . Cette
perspective, je l'avais violemment rejeté et refusée dès
l'instant ou je l'avais vu briller comme seule forme de perspective
rédemptrice ,je ne voulais pas de cette forme grossiété de
redemption;je me rebellais contre cette opaque destinée,j'étais en
lutte contre son principe . Je n'étais pas de la race des esclaves,
je ne supportais pas les gens qui en faisaient partie, je les
combattais intérieurement avec passion.Mon optique sur ce point n'a
encore jamais variée,aujourd'hui malgré les temps qui, ont
changés,je suis toujours le même rebel stupide et contrarié . Hier
je n'avais pas de mérite à penser ces choses elles me venaient
droit du cœur; j'étais un révolté viscéral et je le suis
toujours resté par reflexe peut être.A notre époque dite de
post-modernité l'injustice demeure aussi criante ,elle a prit les
nouveaux visages de la sophisticité rationnelle ;depuis que les
maîtres du monde se sont convertis avec délices aux pouvoirs
subliminal de l'argent et qu'ils ont mis à profit les nouvelles
technologies pour asservir la planéte au régne du profit raisonné,
ils n'ont jamais cessé de faire fructifier les peines les douleurs
les angoisses et les signes magiques qu'ils font pour qu'on les croit
n'ont jamais été aussi convaincants.L'argent qui peuple la demeure
des plus riches na jamais été aussi abondant ,leur pouvoir aussi
démesuré,leurs cynisme aussi héroique .Nous sommes devenus presque
contre notre gré ,les otages d'une civilisation mercantile dont les
inventions géniales de la démocratie n'ont pas réussi à réduire
la voracité.Les injustices non pas régressées,malgré beaucoup
d'avancées positives dans la structure évolutioniste du corps
social ,des lourdeurs effrayantes subsistent qui semblent le
paralyser;l'état rempart et protecteur de la légalité l'état
protecteur innamovible de nos liberté semble contribuer
volontairement ou involontairement à la faillite de nos convictions
tant il semble impuissant à régler ses propres problémes
d'éthique;ses représentants politiques fonctionnent souvent en vase
clos envahit par un sentiment de supériorité qui leur fait
confondre leur propres intérêts avec ceux de la nation toute
entière ;aveugles, ,ils reconstruisent les vieilles habitudes de
caste et brigandage reçues en héritage du temps où les monarchies
n'étaient pas encore capable de penser leur disparition .Le
catalogue des plaintes pour le citoyen de l'éte démocratique
post-moderne est devenu de plus en plus difficile à gérer vu sa
grosseur .Des agressions de type nouveaux sont venues s'ajouter à
celles dont se plaignaient sans doute nos parents nos grand-parents
et nos ancêtres;comme je n'ai jamais connu que les bienfaits de la
Pax Romana pour le temps ou elle a protégé l'Europe ,donc de quoi
suis je réellement en droit de me plaindre au final?.Si nous devions
quitter la démocratie pour un état totalitaire,ou pour une sorte de
royauté serais je plus mal ?.Je préfére ne pas y songer.Il y a des
régimes plus douloureux des états plus cruels que le nôtre des
pays plus mal foutu ,pourtant notre pays la France est quand même
bien malade à l'heure ou je l'observe le regard braqué sur les
écrans médiatique.Malade de tout ;de ses élites,de ses
délitements,de ses impôts de ses égarements,de ses égoismes;est
ce si nouveau?Je ne n'en suis pas certain,ce pays à traversé
moultes épisodes de troubles politiques dont j'ai déjà entendu
plusieurs fois s'égréner les récits.Et si j'ai l'impression
aujourd'hui de vivre sur une poudrière en perpétuelle
ébullition,c'est surtout par un effet d'optique que me crée mon
imagination.Car en réalité même si j'aime les
révolutions,l'immobilisme institutionnel de la France me rassure
,c'est lui qui garantit pour ses enfants un minimum de
sécurité,santé,retraite ,et surtout un minimum de survie pour les
plus démunis ;tout ça ne forme pas un véritablement
enchantement,mais cela est à prendre à défaut d'une véritable
institution démocratique à l'âge censément évoluée ou nous
sommes .La France est engoncée dans les vieilles pratiques
institutionnelles héritée de l'époque monarchique ,elle peine à
s'en défaire,tient t'elle vraiment à s'en défaire?.A l'extérieur
Les pays émergeants qui attendaient leur tour sur la ligne de départ
de la compétition mondiale ont décidés de rentrer en lice,ils
observent la fragile puissance européenne avec l'idée qu'elle
puisse subitement s'effondrer.
Je pourrais certainement écrire quinze pages sur le sujet
,uniquement pour le plaisir de disserter.Je pourrais dire aussi -Il
faut changer de modéle de république.,il faut changer d'éthique
de morale et le systéme économique, élire une assemblée spéciale
pour s'occuper de la corruption – .Car je suis comme tous les
français ils ont envie de s'exprimer sur tout et moi aussi ..Alors
je parle je m'exprime au débouté. Mais c'est sans doute peine
perdue,il n'y aura donc sans doute qu'une révolution comme toujours
en france pour nous émanciper de nos vieilles façons de
penser.Et les révolutions font des dégâts.
LA POLITIQUE.
.
A l'époque de mes quinze ans,il était important pour
moi d'avoir pu m'exprimer à travers un manifeste ,la crèche était
mon manifeste.Ce n'était pas un manifeste réligieux c'était un
manifeste social.Aujourd'ui mon manifeste est un Roman post-moderne
,que personne le lira probablement si j'écris toujours avec la
lenteur régulière d'un escargot sans me soucier du temps.comme je
le fait actuellement Pourtant le temps est père de vérité comme le
dit Rabelais, c'est pourquoi je dois faire un effort pour me
hâter,car à notre époque super médiatisé,l'information la
culture,les mots,les personnes sont prisonnière de l'entropie
axphixiante du temps totalitaire invisible qui géré la société du
paraître ,le grand censeur universel qui gére l'ordre universel de
nos société à vite fait de dépecé nos âmes ont les enterrant
vive sous le couvercle d'un tombeau d'informations ineptes et
extravagantes dissimulées sous ses réseaux conviviaux mis en place
par les capitaux privés de l'insdustrie de communication du net;le
temps totalitaire invisible de la société de communication du
néant post-moderne et le nouveau maître absolu de nos aliénations
.Ces aliénations sont invisibles pour la plupart ,ce que les situs
appelaient en leur temps la société du spectacle ,cet ordre est
devenu néant néo informatique .Ce néant est un vide qui renvoi à
la dépossession des pouvoirs citoyens,nous donnant seulement
l'illusion du pouvoir,il nous rend démunis face à cet hydre
totalitaire invisible - la démocratie virtuelle- ,notre seul pouvoit
est devenu uniquement pouvoir de geindre sur les réseaux sociaux.En
réalité nous ne sommes pas conscient que toutes nos révoltes sont
commandées par l'appétit du gain,selon un ordre programmé par les
moteurs de recherche de la nouvelle société totalitaire
moderne.Cette société du gain détourne et retourne toutes nos
dépressions et nos envies contre nous.Nous sommes les nouveaux
esclaves d'un ordre moderne irrationnel invisible (mais
rationnellement construit).
HEUREUSEMENT J'AI VU HIER QUE JE DEVAIS PENSER LE MONDE
AVEC MON SEUL ESPRIT.
.Je vivais lorsque j'étais en pleine jeunesse dans
plusieurs mondes imaginaires ,ces mondes se superposaient dans ma
tête comme des objets qu'on entasse dans une malle destinée à
voyager,je ne voulais pas faire du surplace ,j'avais la conviction
que demain je partirais ailleurs car j'avais décidé que mon destin
m'appartenais.Pourtant j'étais freiné par une sorte de harangue
qui assiégeait mon esprit,un être fataliste l'occupait,je ne savais
d'où il venait,il me disait que je ne parviendrai jamais à sortir
de cette maison de fou dans la quelle on m'avait jeté.J'étais
dépendant principalement de mes peurs et de mes préjugés ,je me
disais que je ne pourrais jamais sortir de la citadele ou on avait
emprisonné mon âme.De même aujourd'hui,je suis redevenu le
prisonnier de la nouvelle citadelle que j'ai construit dans mon
esprit,j'ai l'impression qu'une sorte de fatalité m'empêche de
m'échapper de mes trajets habituels; j'ai l'âme embarassé par des
langueurs et mes ardeurs même plus qu'hier pour les combattrent se
sont atténuées ,je dois retrouver l'ancienne obstination qui
m'avait fait le vainqueur de mes faiblesses .Hier je gravitais entre
deux monde ;il y avait le monde fastidieux du labeur et de l'usine
et il y avait un peu plus loin à l'écart le monde protecteur de la
famille .A la maison j'avais crée mon bunker;une sorte de bunker
culturel alternatif ,il abritait,mes études,mes livres mes
créations et mes rêves qui foisonnaient . A l'usine,j'étais sous
la dépendance d'un monde hostile sans illusion,mais je m'y était
adapté ,car je n'avais pas le choix, j'avais compris que la seule
manière de pouvoir lui résister ,c'était de le tenir secrètement
loin de moi en esprit.Je devais me construire ma propre raison
d'être ma vraie patrie était ailleurs,elle était logée dans
l'espace de mes rêves. C'est pourquoi j'avais des rêves de toutes
sortes.Mes rêves me nourissaient.A la sortie de l'école, j'avais
refusé de rentrer dans le moule triste du lycée technique,celui
dans lequel rentra mon frère . J'avais passé des tests mais on
s'était résigné ,je veux dire ma mère surtout à ne pas m'y
fourrer,elle avait dût admettre que j'étais inapte à ce genre de
d'exercice. Je préférais souffrir et garder pour moi l'illusion
secrète d'être un être à part ,un être flamboyant nourrit de
pures rêveries. J'avais préféré au début l'univers de
l'usine,car il semblait m'offrir au début malgré sa dureté
beaucoup plus de liberté. C'est du moins ce que j'avais entraperçu
au début de ma rentrée dans ce tombeau ;j'étais pressé de
gagner ma vie ,pressé d'obtenir mon indépendance.Si je me suis mis
à déchanter ce fût uniqueent petit à petit ,une fois passé les
sublimes instants de griserie,qui me permettaient de me livrer à mes
occupations favorites,peindre lire et écrire tout en gagnant un peu
d'argent. Une fois que la chape de fer du travail mécanique de
l'usine s'est refermée sur moi j'ai senti qu'il était trop tard ,je
ne pouvais plus m'enfuir ,je m'étais transformé en statue de plomb
,j'étais devenu un prisonnier. Pourtant avant de rentrer à l'usine
,ma mére avait tenté de me sauver des eaux (j'avais quatorze ans)on
m'avait fait travailler dans un petite entreprise ou on fabriquait
des composants électroniques,mais cet univers étriqué ma très
vite déplut ;ma tâche principale consistait à souder à longueur
de temps,des fils électrique sur la membrane de haut- parleurs qui
défilaient sur une chaîne,nous étions une vingtaine assis sur une
table à exécuter des opérations qui n'avaient absolument aucun
attrait.Je n'aimais pas du tout l'atmosphère confiné de cette
petite boîte les petits chefs étaient hautains et vulgaires
;j'ai profité d'un mal de foie survenu a bon escient ,pour dire à
ma mère que l'odeur des soudures me rendaient malade . Elle se
résigna après de longues discussions avec mon pére à m'envoyer
travailler à l'usine. Elle aurait aimé pour moi une autre vie,mais
elle devait se rendre à l'évidence ,j'étais un sujet compliqué
;elle fini par se rendre à cette solution;je n'étais pas
franchement hostile à celle ci lorsqu'on m'en fit part.,car j'étais
pressé d'obtenir ma liberté Mon père qui avait passé l'essentiel
de sa vie en usine trouvait naturel que j'y rentre; il avait
commencé à y travailler dés l'âge de treize ans,c'est pourquoi il
ne semblait pas être traumatisé comme ma mère ,par l'idée de me
voir rentrer dans cet univers hostile qui lui paraissait satisfaisant
puisqu'il il n'en connaissait pas d'autre.Il nous racontait à mon
frére et à moi lorsque nous étions plus petit,ses exploits de
jeunesse dans cet univers mythique à la Zola qui servait de décor à
sa jeunesse .Il nous racontait ses exploits de garçon
indiscipliné,turbulent tête brûlé et un peu mal équarri dans cet
univers qui semblait appartenir à un polar ancien ; j'avais toujours
en tête les photos de lui lorsqu'il avait une douzaine d'années
,habillé à la gavroche,un képi sur la tête des jambières et
des galoches comme en portaient les enfants des milieux populaires
;tout cela me renvoyais à une époque vraiment très très
lointaine,elle paraissait à ma vue éloignée de cent mille ans au
moins de celle où je vivais au présent. Mon père tout heureux de
raconter ses exploits nous disait qu'il sautait pour s'amuser durant
le travail du haut d'une fenêtre d'une des usines où il travaillait
comme apprenti ,il sautait sur un tas de charbon situé plusieurs
métres en contrebas au risque de se casser le cou,les contremaîtres
lui couraient après et le réprimandaient ,mais il parvenait à s'en
sortir après quelques remontrances,car dans l'univers de l'usine de
son époque tout le monde se connaissait et on passait l'éponge sur
ces effronteries ;les directeurs et les chefs connaissaient la vie
intime de chaque famille,les patrons pratiquaient une politique de
tolérance bon enfant et de sévérité sans appel qui était la
caractéristique de la société paternaliste primitive que j'allais
critiquer d'une façon si radicale un peu plus tard, lorsque j'étais
rentré en rebellion contre ses pratiques esclavagistes; je
connaissais imparfaitement la vie de labeur que dessinait mon pére
dans ses récits,mais j'avais sous les yeux la mienne et c'était
suffisant pour me faire rentrer en révolte .La jeunesse de mon père
me semblait appartenir à des temps protohistoriques,ceux des années
trente,la mienne se déroulait dans une ére nouvelle c'était celle
des années soixantes ,il me semblait que l'existence du progrés
auquel je croyais dur comme fer malgré mon jeune âge aurait dût
faire évoluer les choses en mieux,mais ce n'était malheureusement
pas le cas,le monde ancien perdurait.Et j'étais rentré au révolte
contre lui.
UN ROMAN
post-moderne I.-SUITE)
Je suis rentré comme apprenti,non pas dans l'usine ou
travaillais mon père et ou ma mère travailla quelques années ,mais
dans une autre située juste en face .C'est si éloigné de ma
mémoire ,qu'à présent j'ai du mal à me rappeler le premier jour
de ma rentrée dans cet univers à la zola. Je croyais d'ailleurs
avoir effacé certaines images de mon cerveau datant de cette époque
,j'en vois pourtant réapparaitre certaines,sans grands efforts
,elles sont restées collées en moi comme les duplicatas d'une vie à
moitié rêvée ;fermant les yeux,je revois très bien l'usine et les
premiers pas que je devais faire pour franchir son portail de bois
gris en forme de triangle le matin vers cinq heure lorsque j'étais
à peine réveillé .Je devais retenir ma respiration pour franchir
un peu plus loin le mur en plastique souple qui me séparait de
l'océan tumultueux du grand tissage ;une fois à l'intérieur les
lumières aveuglantes des néons et le bruit assourdissant des
machines me sautaient au visage ,l'odeur âcre du tissu agripait mes
narines et se fichait dans mes pores,je me revois gravir comme un
automate les vagues infernales qui déferlaient sur la totalité de
l'espace envahit par une tempête sonore qui dévallaient vague
après vague dans l'immensité du tissage ;je devenais saoul presque
sans m'en rendre compte ,drogué par les effets de la naviguation
somnanbulique je commençais mon périple dans cette antre ,il allait
durer huit heures ;j'en perdais peu à peu la notion du temps,je
marchais et courais à travers les machines en déambulant comme un
être tombé dans le coma au milieu de cette immensité .Au début
et par la suite ce fût toujours la même chose je traversais des
kilométres de rêves qui s'étallaient dans ma tête, ils
faisaient écran entre moi et le monde extérieur ;mes rêves à
peine visibles en surface m'aidaient à me mettre en branle dans cet
univers qui ressemblait par certains côtés aux scénes que Dante
avait décrit dans son purgatoire ,je me comparais souvent à un
damné qui naviguait au milieu des enfers ,à cela s'ajoutait je ne
sais quelles visions Ubuesques à cause que tout me semblait
détraqué et décallé par rapport au monde normal ,j'avais
perpétuellement le sentiment de naviguer dans un monde irréel.C'est
parfois la même impression que j'éprouve aujourd'hui lorsque je
contemple le monde qui m'entoure ,il me semble certains jours parfois
irréel.
UN
ROMAN post-moderne II
Pour mémoire:
J'ai retrouvé en consultant mes archives les fiches de
paye datant de ma rentré dans la boite électronique,elles dates de
décembre 1962 ;quelques mois plus tard je venais d'avoir quatorze
ans je rentrais au tissage.J'ai parcouru durant les deux premières
années ou j'étais placé comme rameur dans cette usine plusieurs
milliers de kilomètres pour alimenter en fil les fameux métiers à
tisser dont je parle.Je poussais devant moi comme le faisaient mes
petits camarades qui étaient rentrés en même temps que moi dans
cette antre à trimer,une petite charrette en bois que nous devions
remplir de bobines de différentes couleurs,c'était notre job. Nous
étions une dizaine ,nous nous connaissions tous,car nous avions la
plupart du temps usé nos culottes sur les même bancs d'école . On
nous appelait -Les rameurs- car nous devions charger en
bobines de fil les rames qui alimentaient les machines à tisser des
tisserands .Il fallait turbiner pendant quelques années comme rameur
avant d'accéder au rang plus noble de - relayeur- qui était
lui - l'aide- du tisserand .C'était le mode classique de
transmission du savoir et d'élévation dans la hierarchie textile
;passé relayeur nous devions attendre également plusieurs années
pour devenir tisserand car les places étaient limitées.Si j'avais
été un vrai romancier,j'aurais pu écrire avec plus de brio que je
ne le fait ici,le vrai roman de mes années passées à rêver et à
trimer dans le splendide et terriffiant tissage qui a marqué ma
jeunesse laborieuse. Mais je suis pas aussi bon romancier que
j'aurais aimé être ,je suis juste bon à écrire les fragments
autobiographique un peu baclés d'un roman post-moderne.J'aurai mis
en garde mon lecteur , s'il s'attendait à me voir écrire ma vie
comme si j'était Flaubert ou Guy de Maupassant ou un romancier
génial qui écrivait,il doit s'attendre à quelques grandes
déceptions.
(18)
TREIZIEME
FRAGMENT
SUITE PORTRAITURALE
DANS
MES PREMIERES ANNES D'INITIATION A LA VIE LITTERAIRE C'ETAIT VOLTAIRE
QUE J' ADMIRAIS PLUS QUE JEAN JACQUES .
UN
ROMAN Postmoderne III
St
Jean avait de l'admiration pour l'esprit brillant de Voltaire, il
n'avait pas encore appris à goûter à la prose délicieusement
musicale de Rousseau; c'était Voltaire son maître au niveau
littéraire.
A
cette époque en plus des cours de peinture par correspondance,qu'il
pratiquait avec ferveur après ses heures de travail,car il avait au
moins deux cordes à son arc,il pratiquait aussi l'apprentissage de
la langue ,il s'était inscrit aux cours ABC de composition de
Français (par correspondance). Il aimait ces études, l'enseignement
dans cette école lointaine contrairement à celui de l'école
primaire qu'il détestait franchement lui paraissait captivant et
plein d'intérêts, ainsi il prenait plaisir à composer des
rédactions libres et à se pencher sur les figures de style qu'on
lui proposais d'étudier . A cette époque il possédait sans doute
une maîtrise de l'orthographe et de la syntaxe plus grande que
celle qu'il a aujourd'hui, où sa mémoire semble défaillir.Pour
marquer cette époque il me reste toutefois en tête une anecdote qui
montrera la manière de penser un peu naive de mon héros .Un jour
qu'ils parlait des droits de l'homme et de la civilisation des
lumières lors d'une réunion avec Pascal et ses amis de la Joc ;
l'un de ses camarades s'emporta violemment contre Rousseau et il dit
devant tous les autres avec une forte conviction -" Non
, c'est plus fort que moi, je ne peu pas admirer un homme qui a mis
ses enfants à l'assistance publique!"
-.Il s'en est suivit alors un débat ou chacun essayait de peser le
pour et le contre des choses concernant l'écrivain. Ce fut à cette
occasion que St Jean appris que Jean Jacques avait placé ses enfants
à l'assistance publique ,et il s'en étonna.Saint Jean n'a jamais
très bien compris pourquoi Rousseau avait pris cette étrange
décision qui allait totalement à l'encontre de sa manière de voir
et qui heurtait sa pensée .A l'époque,où ces discussions avaient
lieu,il n'intervenait pas encore dans les débats, il laissait le
soin à ses aînés de se disputer et de trancher; il hésitait en ce
qui concernait Rousseau,mais comme il avait une franche admiration
pour lui,il le défendait intérieurement malgré l'obstacle mis sur
sa route.Il admirait l'indépendance morale de Rousseau et son esprit
brillant ;il admirait en Rousseau l'auteur du contrat social,
Rousseau était pour lui une figure mythique liée à la révolution
Française.Rousseau était un esprit l'ibre et indépendant,même
opposé à Voltaire il restait unique à ses yeux .Dans son esprit
Voltaire était quelque part d'une autre race que celle à laquelle
appartenait Rousseau , il identifiait Voltaire à la race des
vainqueurs. Rousseau était de ceux qui restait éternellement du
côté des vaincus. C'était étrange comme façon de voir,car elle
ne reposait à priori sur rien de très tangible et très concret..Au
début de ses humanités Saint Jean l'autodidacte penchait du côté
de Voltaire ,il s'identifiait à l'esprit caustique et à la superbe
de ce lettré frondeur qui défiait ouvertement l'autorité royale,ce
dernier apparaissait à ses yeux comme un esprit qui travaillait pour
le camp des lumières ,c'était peut être ça qu'il, appelait le
camp des vainqueurs.Rousseau empétré dans sa paranoia lui faisait
penser parfois à un persécuté. Quelque chose troublait toutefois
St Jean .Il
se disait:-Jean
Jacques me ressemble plus que Voltaire ,c'est un autodidacte comme
moi- Jean Jacques vient du peuple . Voltaire a beaucoup d'esprit
,mais il vient d'une classe aisée,son père était notaire,et il
méprisait au fond de lui les gens du peuple-
; cette distinction n'était pas anodine elle surgissait parfois dans
son esprit pour le troubler,mais pas avec assez de force pour lui
faire renoncer à son admiration pour le -libre penseur-. Il admirait
Voltaire,mais son cœur lorsqu'il l'examinait penchait du côté de
jean Jacques,Jean Jacques lui tendait un miroir dans lequel il aurait
pu facilement se reconnaître si à l'époque il avait lu plus
régulièrement -Les rêveries-qui correspondaient tout à fait à sa
propre perception du monde. Mais voilà il préférait lire au début
de sa formation littéraire,les écrits philosophiques de Votaire ce
libre penseur à l'esprit tranchant comme un cimetère plutôt que
les rêveries de Rousseau .Peu de temps avant ou après ou à
approximativement dans les mêmes temps St Jean qui commençait par
se rebeller, se mettait à lire les discours de Robespierre ( ceux
qu'il avait fait à la convention). Il se les récitaient au travail
, car il les trouvaient très acérés très beaux ,d'une violence
qui lui plaisait,cette violence lui donnait surtout l'énergie dont
il avait besoin pour ne pas sombrer dans le défaitisme ou dans le
nihilisme .La fureur et la flamme de Robespierre,l'aidait à
entretenir en lui une flamme de révolte qui commençait par surgir
du tréfond de lui même. St Jean avait de plus en plus le sentiment
humiliant d'être privé de toutes les occasions de grandir et de
s'instruire ,car à présent qu'il plongeait dans les livres il avait
l'impression qu'on voulait le privé de la joie d'apprendre ,en le
réduisant exclusivement au rôle de laborieux il avait l'impression
qu'on voulait le réduire à l'état de rouage mécanique à un
rôle de força à vie comme si rien en lui n'existait de
meilleur.C'est pourquoi il transportait avec lui chaque jour au
milieu de ses machines à tisser furieuses des symboles de l'esprit
français (des pages fétiches de ses auteurs révolutionnaires
favoris ,qu'il avait déchiré et gardait sur lui comme des
talismans, en signe de défi et de résistance) il serrait les dents
pour montrer son opposition à l'ordre fatal qui l'avait désigné
comme victime de l'ordre social arbitraire qui régnait toujours en
France à l'heure bénie de la démocratie parlementaire.. Il
refusait d'être le sacrifié.Le placard métallique de rangement
gris qui lui servait de bibliothéque clandestine au travail occupait
la partie réduite d'un couloir de chaufferie,ce placard servait de
lieu de stockage de ses harangues , il s'y rendait souvent sous
prétexte de boire un coup et il en lisait en vitesse un passage pour
se fortifier l'âme et l'esprit ,c'était pour lui un elixir de
combat ,certains passages le transportaient dans les heures les plus
dramatiques et névralgiques de la révolution française : Les
amis de la liberté cherchent à renverser la puissance des tyrans
par la force de la vérité : les tyrans cherchent à détruire les
défenseurs de la liberté par la calomnie ; ils donnent le nom de
tyrannie à l'ascendant même des principes de la vérité-.
Lorsque la raison
est proscrite comme un crime, la tyrannie règne ; quand les bons
citoyens sont condamnés au silence, il faut bien que les scélérats
dominent-Ici
j'ai besoin d'épancher mon coeur ; vous avez besoin aussi
d'entendre la vérité.
(extrait
d'un -Discours du 8
thermidor Maximilien de Robespierre 26 Juillet 1794 .Il
se voyait parfois travestit en Robespierre qu'il admirait pour la
violence de ses discours qui reflétaient ses propres états d'esprit
du moment ;la fermeté de son style lui servait d'exutoire,il le
vengeait de la médiocrité du monde qui complotait en silence contre
lui,il apercevait à travers ses discours enflammés ,les mêmes
hargnes qui le poussaient à hair les tyrannies modernes imposées
par le capital au peuple sous prétexte de progrés. Il
avait toujours dans son placard métallique , deux ou trois discours
de lui. Il était habité par le feu ,une hargne intérieure le
dévorait; il se considérait comme injustement comdamné,il était
née dans une classe laborieuse il devait trimer pour sa gagner sa
vie il était surtout privé du droit d'étudier; au lieu de passer
sa jeunesse à apprendre il devait la passer à travailler, s'épuiser
jusqu'au sang à produire du labeur.Dans son for intérieur il
considérait comme une injustice universelle le travail en usine ,il
refusait d'être un esclave moderne ,il aurait aimé passé son temps
exclusivement à lire à peindre ou simplement a étudier,c'était là
sa seule vraie vocation,son seul vrai plaisir,il venait subitement de
s'en rendre compte.Le pire,c'est qu'il ne devait s'en prendre qu'à
lui même,car après son échec au certificat d'étude il avait
également échoué à l'examen d'entré dans un lycée technique (
école qu'il aurait détesté de toute façon ) c'est pourquoi il ne
savait plus quelle entité maudira à part celle qui l'avait fait
naître sous un jour défavorable ,c'était elle qui l'avait mis dans
ce pétrin,mais il avait besoin de matérialiser son malheur pour le
rendre plus tangible,c'est pourquoi il s'en prenait à ceux qui
symbolisait dans son esprit l'incarnation de cette injustice,tous les
détenteurs de la puissance nominale du monde ,en premier les classes
riches.Au début il était soulagé d'avoir échappé à ces
horribles tortures que lui imposait l'école publique sous forme
examens ,mais bientôt lorsqu'il sentit le monde clos de l'usine se
refermer sur lui,il prenait conscience qu'il devait s'échapper de la
galère ou il s'était fourré.
DESTINEE
Libéré
du carcan de l'école Saint Jean, avait cru jouir de la liberté
l'instant d'un éclair,il avait découvert avec extase la sensation
de liberté qu'éprouve un prisonnier sorti des geôles d'une prison
et il en goûtais l'ivresse nouvelle une ivresse innatendue . Il
n'avais plus de devoirs à rendre, plus de maître dans son dos pour
le surveiller où pour tenter de l'humilier il n'avait de comptes à
rendre qu'à lui même.Cette liberté nouvelle s'accompagna d'un
moment de bonheur grisant mais éphémère ,il s'imaginait naivement
que cette vie de bonheur qui s'offrait à lui allait durer toute la
vie. Mais cette sensation de bonheur ne dura qu'un temps ;car bientôt
le servage de l'usine remplaça le servage de l'école ,les maîtres
furent remplacés par les contremaîtres l'astreinte des horaires et
les contraintes physiques imposées les rythmes qu'imposaient l'usine
,tout cela lui apparut bientôt comme un long et affreux supplice, il
se senti laisé humilié et abattu;tout cela était loin de la vie
dont il rêvait pour lui lorsqu'il était enfant .Lorsqu'il était
enfant ,du plus loin qu'il se souvienne,il voulait vire -une
vie purement joyeuse- et il
croyait fermement en cette vie;c'est pourquoi il avait de plus en
plus le
sentiment d'une trahison ,le ciel ( la destinée ) avait failli ,Dieu
lui même l'avait abandonné,désormais il savait qu'il ne pouvait
plus compter que sur lui même.
*
le carré de chocolat.
(19)
AUTRE SUITE
PORTRAITURALE
QUATORZIEME FRAGMENT
Une
vue de son bunker secret.
Si
j'essaye de me souvenir de l'état d'esprit qui était le mien à
l'époque de ces événements divers empilés dans ces pages, ou
comme on voudra enfilés sur un fil comme un collier, je m'aperçois
que j'ai peine à distinguer l'un plus que l'autre; c'est dire sans
doute qu'à cette époque mon alter ego Saint Jean avait déjà en
lui sans doute accumulés plusieurs vies;des vies simultanées
souvent contradictoires.Si le mot œcuménisme, qui me vient à
l'esprit s'est ajouté à l'instant sur le fronton de ma
mémoire,c'est qu'il contenait aussi dans ces années là une
certaine autre partie de ma manière de voir. Lorsque sortant de
l'usine je redevenais moi même ,je poussais un grand ouff!.je
pouvais enfin respirer,mon âme se déployait dans de nouvelles
directions,elle prenait pour tout dire une autre envergure.De penseur
autodidacte je devenais penseur tout cours au contact des livres je
redevenais moi même.A travers le contact des livres je ramenais à
moi le tissu des certitudes qui donnaient à ma vie sa véritable
dimension,une dimension sublime exaltante enfiévrée .C'étaient les
livres qui me procuraient cette grandeur d'âme.Autodidacte
extrêmement résolu et persistant, j'étais avide de me bourrer de
connaissances, amoureux de tous les savoirs nouveaux,je lisais tout
ce qui me tombais sous la main,je m'éfforçais surtout à lire des
livres ardus,non pour me donner l'impression d'être un savant ,mais
pour éprouver la sensation exaltante d'être aéroporté
ailleurs.Mon père qui était un manuel,était resté toujours très
proche de la nature ,c'était aussi un jouisseur ,un homme de
plaisirs et d'amusements ,il était fier de sa force qui était
réelle et de son habileté en tout ,il aimait la musique populaire
,il avait des goûts simples ;moi pour me démarquer j'avais trouvé
original de me fixer pour tâche de m'initier aux maniements de
l'esprit aux jeux intellectuels aux spéculations et déambulations
verbales de toutes sortes,j'avais aussi des penchants pour les
choses immatérielles.Dans cette guerre que je livrais a moi même
je m'éfforcais de me forger une identité originale ,je voulais me
différencier de mon père qui avait des idées trop terre à terre
,c'est pourquoi je m'éfforcçais de recourir à des lectures
sophistiquée qui parlaient d'esthétique et de philosophie;en lisant
ces ouvrages je me sentais d'une race à part,une race qui avait à
voir avec celle de ces faux gouroux enchanteurs,que sont les
intellectuels ,j'étais à peine conscient de ce que poésie veut
dire ,j'admirais les poètes et les saints sans trop de discernement
; heureusement malgré mes élans destructeurs et nihilistes durant
ma pire période de rejet de la vie en usine ,je réussissais à
tenir un équilibre intérieur,grâce à mes talents cachés,car
j'avais des prédispositions pour la peinture .Je ne sais pas si je
me sentais déjà artiste dans l'âme ,mais j'éprouvais un grand
plaisir à peindre et à dessiner ,lorsque je me retrouvais seul au
contact de la nature en train de croquer des arbres des maisons ou de
simples paysages je perdais tout sens du réel ,j'étais enfin
heureux.Sans ma passion pour la peinture et le dessin, et sans mon
goût irrépréssible pour la lecture, il m'aurait été impossible
de continué la vie d'enfer que je menais en parralléle à
l'usine.Je poursuivais une vie secrète dans les soutterains de
l'existence en cheminant avec obstination dans un grand rêve de
création .En dehors de cette vie de labeur odieuse que je détestais,
j'avais dréssé dans ma chambre des ilôts d'intelligence de savoir
faire et de beauté qui me protégeaient de l'odieuseté du monde
.Incapable de faire surgir la moindre étincelle de vérité et de
beauté lorsque je trimais sur mes machines,je me vengeais à la
maison.Là j'étais enfin libre!Je n'avais que la vérité secrètes
de mon âme pour exister. .
SAINT
JEAN
Croyais,
car il avait un fond candide ,que si il poursuivait ses
pérégrinations dans le monde des vérités intellectuelle qu'il
vénérait , il accéderait un jour à la lumière exigeante de
l'esprit ,il tentait jour après jour de chasser de son moi les
réalités concrétes qui l'empéchaient d'accéder au sublime de la
vie .Dans ses rêves il apercevait une autre intelligence il voyait
luire les vraies couleurs de la vie. Il essayait de lire des auteurs
compliqués ,car il se sentait proche des récits qu'ils mettaient
en oeuvre pour peindre l'existence .Par exemple il aimait lire
Spinoza ( il ne le lisait qu'à demi ,c'est à dire juste assez pour
apprécier en lui un nectar de nature supérieure ,une littérature
éminemment sophistiquées,réservée à des esprits entrainés à
lire le monde à travers un diamant ) .S'il prenait plaisir à lire
des morceaux de l'Ethique
pris
au hasard,c'était parce qu'il aimait Spinoza
sincérement ,il le considérait un peu comme un grand frère avec
qui il se sentait des affinités- ;
ce philosophe juif qui vivait en Hollande avait été persécuté à
cause de ses idées (par les gens de sa communauté) ,il vivait en
solitaire en taillant des verres d'optique dans son atelier comme un
athlète de l'esprit,c'était cette vie en marge qui lui plaisait,il
admirait la candeur de Spinoza.Il tentait de déchiffer à travers
ses écrits dont le principal (l'Ethique) ce que le philosophe avait
voulu démontrer,principalement l'existence de Dieu .Il se délectait
de ses axiomes,qui lui plaisaient infiniment.Il était tombé
amoureux de l'enlacement des mots enfilés dans ce diamant
-l'Ethique - avec l'habileté d'un artisan surdoué ,enfilés les
uns derrière les autres ,les mots lui paraissaient doux au
toucher,ces mots qui étincelaient dans son coeur le remplissaient
de joie et d'émotion , il aimait entendre la musique divine de
l'intelligence qui frappait ses tempes;cette musique plus pur que
toute autre semblait provenir d'une planéte inconnue ;elle était
pleine de rêveries devenues accessibles.Spinoza formulait tout haut
ce que lui ressentait en silence .-Pour
atteindre le bonheur suprême,la joie éternelle ,l'homme doit
parvenir à la connaissance de son union avec la totalité de la
nature.L'accroissement ,de la connaissance de la nature,signifie
l'accroissement de l'amour de Dieu-.Baruch
Spinoza donnait ,une description de l'amour intellectuel qui était à
peut près exactement celle que Saint Jean aurait pu formuler si il
avait pût la formuler lui même si il était philosophe ,il pensait
avec les mêmes mots que le vertigineux penseur.-Sentiment
absolument désintéressé,humble assentiment à la nécessité
universelle,compléte libération des passions qui troublent l'âme;ni
louange ni blâme,mais compréhension ,à l'égard de la
vie.-*(Citation
tirée de l'histoire illustrée de la philosophie,c'était mon livre
de chevet à cette époque.Page 37.)Spinoza,avait
reflété pour un temps le monastére idéal dans lequel Saint Jean
aurait aimé vivre ;c'est pourquoi son esprit s'accordait
naturellement avec celui du grand penseur.
-L’art
progresse à mesure que l’Esprit se réalise.-
Cette
citation de Hegel
qu'il
avait fixé dans un coin au dessus de sa table à écrire pour
tenter d'en déchiffer le sens à force de se la répéter lui
revenait à l'esprit même lorsqu'il naviguait en somnambule dans ses
machines à tisser,elle venait à lui pour l'interroger et pour le
torturer .Il tentait d'en comprendre le sens,mais le sens lui
échappait.Les pensées de Hegel et sa philosophie qu'il admirait
sans la comprendre lui était apparut d'une complication de langage
extrême,mais il était obstiné et il désirait s'emparer de ses
trésors ; il y avait des échelles et des barrières dressées entre
chaque mot,des labyrinthes obscurs se dressaient entre chaque phrase
,des mots étrangers dissimulés dans l'entremêlement de ses
écrits lui rendaient difficile le suivit de ses explications ,il
s'efforçait pourtant d'en comprendre le sens ,il s'efforçait dans
lire des passages entier sans respirer ; de temps en temps, il
soulignait une phrase plus rebelle,un mot plus lumineuse lui servait
de balise pour assurer sa progression dans l'entrelacement suspect
des pages du livre .Lire Hegel dans le texte lui semblait compliqué
,il comparaît cet exercice à l'escalade d'une falaise lisse et
abrupte , il trouvait peu de prises ou se raccrocher,il en tirait
orgueuil et peut être de la vanité car il voyait bien que même si
lire Hegel c'était difficile,cela le menait tout de même sur les
traces de l'humanité cultivée .Hegel avait mis en place son systéme
de thése et d'antithése qui allait devenir le modéle de
raisonnement favoris des défenseurs du matérialisme historique à
quelques nuances près tout de même Marx aidant.Mais il n'en pris
réellement conscience que plus tard.Pour se faire la main,il lisais
aussi un autre auteur Alain
( du moins il tentait ) c'était plus facile, car il paraissait
plus accessible que Hegel au niveau du langage;il lisait le système
des beaux Arts, cela lui plaisait de récupérer et de recopier des
phrases entière du philosophe pour les apprendre par coeur,quitte à
les oublier en chemin quelques temps plus tard,car il n'aimait
répéter ces phrases que pour le plaisir de les entendrent raisonner
à ses oreilles,c'était la beauté des raisonnements qu'il
admirait,plus que la langue qu'il trouvait assez plate . Car il avait
l'oreille,son grand auteur préféré à l'époque ,son meilleur ami
c'était toujours Montaigne .A cause de la proximité des liens
qu'il avait tissé avec lui,depuis le premier jour où il avait
plongé la tête dans ses Essais; il avait senti immédiatement
qu'une complicité s'était crée entre lui et le grand écrivain .Il
avait décelé une profonde affinité avec sa manière de penser et
la sienne il ne pouvait pas se l'expliquer,il l'avait constaté .Il
éprouvait avec certains penseurs ou écrivains une affinité
immédiate alors qu'avec d'autres elle n'existait pas.Il avait aimé
spontanément la langue savoureuse de Montaigne , sa manière de
penser et de raisonner ,c'est pourqui il considérait Montaigne comme
son plus grand ami.Il ne le lisait qu'en livre de poche ,il avait
toujours un exemplaire de lui sur sa table,cela le rassurait d'avoir
à proximité de lui un ami si prestigieux.Et puis un jour dans
l'immense dédale de sa vie proto intellectuelle était venu se
glisser pour quelques instants seulement quelque chose qui
ressemblait à un ovni.
TEILHARD DE
CHARDIN
Il
avait lu des extraits de ses écrits ;il les avaient survolés avec
la rapidité de l'éclair et s'était étonné de les avoir lu avec
tant de facilité,c'était presque désarmant de trouver une grande
intelligence qui parlait avec une telle simplicité ;c'était
tellement simple qu'il s'était mis à douter du sérieux de
l'entreprise intellectuelle de ce philosophe hors normes.il était
devenu soudain un adepte de l'oecuménisme prôné par le théologien.
IL
FAISAIT REVENIR DE PARIS
Avec
son argent de poche des livres en quantité ,car il avait sentiment
de boucher les immenses lacunes de son savoir .Il était ravis de
constater que son esprit rebel se soit temporairement apaisé ,il
était ravis de pouvoir voyager en esprit et de rattacher ses
reflexions à des systémes de penser totalement exotiques .Les
livres le faisaient voyager .Il voyagait à travers l'hindouisme, le
bouddhisme ,le soufisme,les penseurs de l'antiquité et ceux de
l'ère moderne,il se sentait libéré tout à coup des limitations
temporelles imposées par la société et par l'espace social qui le
rabaissait et l'humiliait ;il avait réduit pour l'instant le labeur
physique astraignant qu'il était obligé de fournir chaque jour à
l'état d'une chicquenaude lancée au loin dans l'espace,son esprit
transcendait le monde réel ,il circulait à présent à travers les
hautes sphéres de l'intelligence il volait ailleurs ,au delà de la
sinistre et pesante réalité du monde.Il lisait l'histoire des
mondes humains et des civilisations comme si il était un voyageur
doué de pouvoirs surnatureles ,il voyait le monde de la hauteur
d'une montagne qui surplombait les paysages terrestres,il était
accroché à une montagne céleste.Il se mit à parler et à
dialoguer avec les poétes,les Saints et les philosophes de
l'antiquité comme si ils étaient ses contemporains,il était
enveloppé par le génie des races et des foules humaines qui l'avait
précédé ,il était pétrit dans la matière d'une vie nouvelle ,en
lui résonnait une nouvelle âme.Il avait trouvé sa véritable
mesure au coeur du voyage de l'esprit ,il trouverait sa vérité
ultime demain mais ça n'avait pas d'importance,car il avait vu luire
en lui la possibilité d'être un autre homme,un homme véritable;il
était encore entravé par des liens lourds à porter ,des châines
lui barraient la route ,il était encore obligé de marcher à marche
forcée dans l'abîme d'une vie forcée et contraire,mais il savait
qu'au bout du voyage il trouverait la vérité ,sa propre vérité,car
il l'avait vu luire sur sa route,la flamme insurmerssible d'une
conscience en éveil ;elle lui avait indiqué la route à suivre ,il
n'avait qu'un pas à faire pour s'atteler au voyage intemporel de
l'esprit il se sentait désormais un peu plus fort pour affronter le
voyage supérieur de la vie.
(20)
UNE
DISCIPLINE DE VIE
QUINZIEME
FRAGMENT
BREVE SUITE
Suite à ses
lectures,St Jean avait inscrit dans sa pratique quotidienne, le yoga.
Il pratiquait en fait plutôt que le yoga une forme de détente
totale des muscles et du cerveau, qui s'apparentait à une forme de
discipline de l'esprit; il avait utilisé un manuel pour réaliser
ses exercices. Il reproduisait les postures hasaniques qui étaient
dessinées dans son manuel.ll s'allongeait sur le sol et durant une
bonne demi heure il tentait d'évacuer les stress causés par le
travail à la chaîne. C'était une période héroique,elle lui
permettait de passer d'une activité mécanique ( le travail à
l'usine qui était harassant ) à des activités plus
intellectuelles, la peinture le dessin l'écriture ou la lecture. Il
avait établit d'une certaine façon les bases de sa propre
maieutique,il voulait se connaître lui même se délivrer de ses
peurs et de ses préjugés il voulait donner une impulsion nouvelle à
sa vie ,il voulait grandir,il avait crée sa propre université sur
place à la maison.Grâce à la discipline de vie drastique qu'il
avait érigé il pouvait avoir l'impression d'être arrivé à une
certaine forme de dépassement ;il tentait à l'aide du yoga de
purifier ses sens et d'affiner son attention,il cherchait à
provoquer par la détente absolue du corps et de l'esprit,une
nouvelle façon de percevoir qui lui permette de surmonter les
obstacles ardus que la vie ordinaires semaient sur sa route ,il
s'armait doucement mais avec fermeté et obstination contre les
lois de la destinée et contre la fatalité.
(21)
SEIXIEME
FRAGMENT
(
A revisiter )
CONTREPLAN
Je
vivais à cette époque partagé entre deux monde; celui des livres ,
des écrits, celui des peintres que j'aimais des penseurs des
écrivains , et celui des machines monstrueuses de l'usine textile
toujours chargée d'un bruit géant roboratif,dévastateur
,assourdissant .Dans l'univers de l'usine il y avait une faune
humaine majestueuse et misérable ,cette faune avait pour moi une
épaisseur de peau si épaisse que j'avais l'impression parfois
qu'elle m'était innaccessible ,j'aspirais souvent à fuir son
contact ,je recherchais le silence des bois et les longues marches
dans la nature .Je tentais de m'extraire mentalement de cet univers
;je me sentais comme un exilé. Je regardais mes camarades de
travail avec affection,mais j'étais rempli d'hostilité,affection et
hostilité se partageaient mon coeur à part égale ;je traversais en
rêve des paysages d'ombres et de guerres ;de temps en temps
j'apercevais au loin de splendides rayons de lumières,mais des
formes hideuses encombraient souvent mon imagination ,des idées
néfastes me traversaient fréquemment l'esprit ;je voyais la misère
la lâcheté et le vice recouvrir chaque chose ; j'observais
consterné la souffrance des hommes et le moindre soupçon de
noblesse et de grâce que je voyais apparaître sur leurs âmes
illuminait d'un façon instantannée et décuplée la mienne rongée
par le doute et la solitude ; j'étais devenu un être instable et
traumatique,je voyais l'horreur là ou elle n'était pas,je voyais
aussi sans doute la beauté là où peut être elle n'existait pas.
Je détestais ma trop grande sensibilité ,car je croyais voir dans
celle ci une faiblesse ;pour me préserver du monde hostile qui
m'entourait ,je devais renforcer ma dureté ,j'aurais aimé me forger
une carapace de fer pour être moins exposé aux coups de la vie ,où
partir vers un exil doré et fuir ma condition.Pourtant j'aimais
chose étrange ma part de supplice et les défis qu'elle me
lançait.J'avais décidé de rentrer en lutte contre la
fatalité,j'avais décidé de renforcer et d'endurcir mon âme,je
voulais me forger une morale de vainqueur au milieu des vaincus,car
il me semblait à travers mes délires que les hommes et les femmes
qui travaillaient à mes côtés avaient perdu tout espoir de
rehausser leur vie et de la conquérit ,ils considéraient pour
certains ( pas tous heureusement ) que c'était déjà une sorte de
bénédiction de seulement pouvoir exister; certains ouvriers
étaient des chiens battus ,ils prenaient les patrons qui les avaient
embauchés pour des Saints dont ils vénéraient l'image d'une façon
piteuse et obscéne ,d'autres disaient qu'ils n'étaient pas mieux
lotis que des chiens galleux ,ceux là étaient pessimistes et
résignés ,ils étaient minoritaires,mais eux savaient au moins
encore se battre et rester vivants , car les autres la plupart des
êtres humains que je rencontrais sur ma route étaient surtout
blessés à mort ,pour certains cela se voyais ils avaient même
cessés d'exister.J'étais devenu aux premiers temps de mon
apparition dans la société des hommes un révolté viscéral
;aujourd'hui encore je n'arrive pas à me contenir lorsque
j'apercevoir les stigmates et les traces obscénes de l'indignité
humaine ,mais celle qui me fait le plus honte c'est surtout celle
que j'observe ,lorsque je me vois en train de marcher dans le même
sillon que ceux que je déteste ,lorsque j'oublie d'aider par lâcheté
ou par faiblesse un de mes semblables qui est dans la détresse.
(22)
DIX
SEPTIEME FRAGMENT
SUITE PORTRAITURALE
St Jean
était un idéaliste invétéré et un grand pessismiste ,mais
c'était avant tout un extrême rêveur;c'est en partie ce qui l'a
sauvé de la misère intellectuelle précoce; si il n'avait pas cru
que les idées sublimes puissent changer les hommes et la face du
monde, il aurait vite renoncé sans chercher à combattre ,il se
serait rangé il aurait admis qu'il était un esclave et que
l'esclavage avait du bon,comme beaucoup le pensaient en silence
autour de lui sans chercher à l'expliquer. C'est parce qu'il avait
en lui une dose d'idéalisme extrême et une dose extrême de
fanatisme altruiste qu'il parvenait à exister sans voir l'extrême
folie qui l'emportait ,sans se laisser fléchir par l'extrême
inransigeance du monde tel qu'il était à vrai dire à l'état
brut ,il pensait qu'il était protégé par une idée supérieure de
l'homme.Il n'imaginait pas que la méchanceté puisse avoir prise sur
lui ; il croyait au perfectionnement de la nature humaine donc en sa
propre perfection ,même si il voyait toute la difficulté qu'il y
avait à mettre en pratique cette théorie sur lui même.Il n'était
pas différent de tous ses petits camarades éduqué dans l'esprit de
la civilisation des lumières ,sauf que lui croyait dur comme fer à
la théorie,il s'en était imprégné jusqu'à croire que c'était la
seule chose véritable digne d'être enseignée en ce monde. Il
croyait en la possibilité d'une transformation radicale de
l'humanité et des parties les plus obscures de chacun ; il n'avait
pas encore renoncé à son devoir de perfectionnement.
(23)
DIX
HUITIME FRAGMENT
D'AUTRES
VISIONS DE LUI
A PROPOS DE DIEU ENTRE
AUTRE
Une
partie de sa vie à l'époque de ses quatorze ans était encore
illuminée par sa croyance en Dieu . C'est peut être pourquoi il
était si plein d'entrain et si confiant au futur (mais cela vu
d'aujourd'hui n'est il pas pure et simple spéculation de ma part?).
Si le sentiment de Dieu l'avait aidé à vivre durant la toute
première partie de son enfance,jusqu'au début de son adolescence;
son cœur plus tard s'était rétracté ,il était trop avide de
vérités pour accepter sans broncher les lâchetés,les vilénies et
les brutalités du monde ,le portrait que j'ai tracé de lui plus
haut en fait un sujet révolté ,il était trop indépendant, trop
sensible pour suivre sans se rebeller les injonctions moralisantes .
Il pouvait aussi avoir des croyances et des illuminations, avoir une
admiration débordante pour les mystique et se voir en disciple du
Christ à certains moments ,il était imprévisible.Son imagination
croisait des lacs et des ciels pourvus de lumières artificiels,il
inventait des scénarios inventés par son désir de se projeter dans
des mondes héroiques tous spécialement aménagés pour lui par son
imagination qui était toujours en pleine ébullition, à l'affût du
moindre événement pour le faire décoller.Il croyait plus en
l'espace de ses rêves qu'en la réalité .Lorsqu'il fût pris dans
la tourmente ,dans une période périlleuse où ses anciens points
de repères s'étaient effondrés sans que de nouveaux prennent le
relai il se rassura en se prenant pour un héros qui voyageait comme
Ulysse ,découvrant des contrées merveilleuses et sublimes,il
s'affrontait à la vie en découvreur sublime.
Sorti
de l'enfance,il devenait pour un temps grâce à son imagination un
Héros de l'histoire des hommes,il composait dans sa tête des
récits héroiques.C'était de là peut être que l'idée
obsesionnelle d'écrire des romans lui était venue plus tard.Il
avait envie de rejoindre les attributs d'un être fantastique qui
dormait dans ses rêves. Le portrait que je forme de lui aujourd'hui
est presque détouré,il ne représente plus que la partie
extérieure de l'être fantastique multiforme que je voyais en moi
lorsque je me contemplais intérieurement vers mes dix ans . Cet
être surgît de mon enfance avait tous les attributs du bonheur qui
coexistaient autour de lui,un foyer,une famille qu'il aimait et son
amour exagéré pour les récits fantastiques qui le rendaient
heureux.Mon admiration pour les Essais de Montaigne,mon addiction aux
mémoires d'Outre-tombe,mon admirations pour les écrits
philosophiques de Voltaire n'étaient que des prolongements de mes
manières d'être heureux .Mon imagination sublimée par une
conception héroique de la vie me faisait souvent perdre le sens des
réalités , sans m'en rendre compte je transportais dans ma tête
les rêves de mon enfance ,exagération,emportement éclair,naiveté
absolue,don d'affabulation à la limite du mensonge ,désir
d'emportement vers des mondes mystérieux,inconnus illogiques
irrationelles et purement fantasques,c'était cela qui formait mon
univers,et celui d'aujourd'hui n'a pas changé. .Défaut d'hier
agrandis avec le temps .mes récits post-modernes sont certainement
de la même veine narcissique qui emportait mes rêves
d'enfants.Défauts agrandis par la faille déposée dans mon esprit
par l'avancée improbable du temps.Je me ,revois au moment où je
m'apprétais à rentrer dans le grand enfer blanc de l'usine vers mes
quatorze ans avec tous mes ,défauts agrandis par mon âge ,défauts
qui reviennent décuplés je le sais par les formes délirantes que
contiennent mes mémoires vu à travers le prisme de cinquante années
de vie artistique dégentée subliminale et obstinée ,mes haines
d'aujourd'hui sont l'exacte réplique de celles que je portais
contre l'ordre abominable du monde,lorsque je m'apprétais étant à
peine sorti de l'enfance à entrer dans l'univers de l'usine peuplé
de machines infernales,j'aperçois les même visages grimaçants ,je
les vois apparaître et s'agiter sous mes yeux à travers ceux
pervertis de l'immonde société du spectacle que les grands prêtres
situationistes ont fait sortir de leur chapeau magique ,ce sont les
mêmes suites d'images obscénes que j'aperçois,les mêmes qui
viennent alimenter mes cauchemar d'homme civilisé.Je ne suis pas
innocent,j'ai le tord de livrer tout haut mes pensées.A quoi sert
l'art d'écrire si on ne peu plus s'insurger. Saint Jean héros
fébril qui accompagne mes rêves d'adolescent ,héros qu'un instinct
de survie supérieur obligeait à déambuler jour et nuit dans le
complexe cosmique de sa psychée électrique ,Saint Jean dévalle à
présent dans mes récits improvisés avec toute la candeur magique
et décalée de son sublime passé ,Saint Jean reste le héros
emblématique de la première partie de mon roman- post-moderne
,fruit de l'imagination d'un écrivain fictif qui a encore du mal à
faire monter les oeufs en neige ,il demeure encore en l'état un
héros en suspens.
Rehaus.
A
la vie héroique de jeune prolétaire frustré dans son désir de
savoir ,s'ajoutait la peine qu'il avait à s'affranchir de sa propre
manière de réfléchir et de bâtir le monde .A la sortie de
l'enfance,il avait
dût
tout reconstruire,le monde tel qu'il l'avait rêvé lui échappait.En
âge de travailler,il manquait de points de répères,tout lui
paraissait artificiel,les sanglots,les baisers,les sourires,les
évaporations,la logique ,les feuilles de paie de ses premiers
salaires,le corps des jeunes filles apparues entre deux rayons de
soleil;la détresse de ses pensées augmentait au fur et à mesure
qu'il tentait d'appréhender le vaste planétaire de l'univers des
adultes;ses régles arbitraires ,ses obligations,ses défis.C'est
peut être à cet instant qu'il prit conscience que l'existence de
chacun était liée à un vaste roman ,dont l'existence prenait
forme à chaque instants ,chacun en était le héros,chacun se
disputait une place dans le planétaire fantastique de la vie.Mais
pour réaliser cette chose difficile -écrire sur la vie- il fallait
pouvoir contempler la vie avec l'esprit libre, garder
le cœur humble,se garder de tout sens du grandiose et de la
grandiloquence ,choses essentielles qui compromettait l'écriture
authentique du romancier surtout du romancier en état permanent
d'ébulition.Etat qui troublait et qui envahissait toutes les sphéres
du raisonnement,rendant impuissant celui qui était sous cette
emprise de témoigner et d'enrober d'un mouvement leste l'âme du
lecteur,et de capter la divine étincelle d'intelligence qui faisait
frisonner son coeur sensible .ll fallait arriver à un certain stade
,à se libérer du poids gravitationnel de l'existence pour faire
apparaître le roman magique ,le roman métaphyque et authentique le
roman qui purifie la vie.Ce roman devrait faire apparaître d'un seul
coup foudroyante et éclatantes nos raisons fondamentales de vivre
,il rachéterait toutes nos vilénies et toutes nos mauvaises action
et surtout nos imperfections il donnerait un tel essor à notre
vie,que notre âme soudain libérée donnerait naissance à un homme
nouveau,à un homme Saint . Saint
Jean qui était en son tout début d'existence en proie à une sorte
d'un mysticisme violent et intuitif,avait transposé probablement à
son insu une partie de ses visions rédemptrices adolescentes dans
la vision du roman mythique qu'il tenta d'écrire sans jamais y
parvenir ,lorsque devenu adulte il se mit à envisager avec
obstination et sous différentes formes sa rédaction.Il était en
attente pour écrire ce roman que son esprit soit purifié,mais son
esprit produisait toujours des scories et des ralentissements, un
état d'ébulition constant l'empêchait d'engendrer dans la
serennité l'oeuvre mythique qu'il voyait luire au sommet de la vaste
montagne qui abritait son inspiration.
(24)
DIX NEUVIEME FRAGMENT
UN DERNIER RAPIDE
CONTRECHAMPS.
Deux
ans après mes premières révoltes. je
crus comprendre que mon esprit commençait par s'ouvrir ,il pouvait
prendre en charge un nouveau soleil je devenais
plus tolérant; je regardais soudain ma mère et mon père d'un œil
différent. Ils n'étaient responsable en rien de ma pénible
destiné,je n'étais qu'un voyageurs qui voyageait sur des mers
incertaines ,une sorte d'Ulysse qui traversait une mer inconnue sans
aucun points de repères,mais avec la conviction qu'il était
invinsible.Mes parents étaient des âmes bienvaillantes attelées au
chariot de marbre de la société moderne transformée par les
progrés de la science et de l'économie en société d'expansion et
du bien être ,ils n'étaient pas nés riche ,c'étaient des gens
simples au coeur généreux. Ma conscience de classe commençait par
s'affiner,mais je me voyais plutôt en guerrier de la mythologie
antique ,en Achille où en Ulysse plutôt qu'en simple esclave.En
tant que tisseur j'avais honte de m'identifier avec Pénélope femme
d'Ulyse,c'était une forme d'atteinte à l'idée que je me faisais de
la virilité ,je n'étais pas dépourvu de certains préjugés
véhiculés par la culture machiste occidentale.Qu'en suite je
devienne un héros prolétarien,c'était une autre affaire ,je
commençais par établir des discrimations entre les différents
niveaux de pensée qui m'affectaient.Sur un plan métaphysique je
pouvais dessiner dans l'espace de mes rêves des continents aux
vastes propriétés;mais j'avais du mal de supporter les
contradictions,j'aimais bien les héros Grecques,mais je ne parvenais
pas à saisir la place exacte qu'occupaient les Dieux dans leur
mythologie;les Dieux étaient sujets aux même caprices que les
hommes,mais ils étaient différents puisqu'ils étaient
immortels,cela me paraissait absurde.Pourtant en comparant cet
univers au nôtre je trouvais qu'il était plus censé de représenter
les Dieux sous une forme immortel puisqu'ils se reprodusaient dans
nos sociétes à l'identique d'une génération à l'autre , les
esclaves modernes dont je faisais partie n'avaient pas d'âme ,juste
une vague capacité à perturber les plans des Dieux qui disposaient
de toutes les richesses de la terre.Les premiers régnaient sur une
justice terrestre qui avait du mal de se réguler;en fermant les yeux
lorsque je me réveillais des cauchemars que je faisais en tentant de
m'expliquer l'organisation du monde à partir de mes lectures de la
Gréce antique je vascillais ;ma révolte contre l'autorité était
du même genre que celle qu'effectuaient sur d'autres plans et à
d'autres niveaux les peuples colonisés ,c'est pourquoi je me sentais
des affinités avec tous les exploités;mais lorsque je retrouvais
mes esprits ,mes penchants à la lecture qui étaient sommes toute
assez vastes,me projetaient dans lieux du monde qui navigaient à
contresens ,si je comparais mon sort avec celui des peuples Indiens
d'Amérique,je me sentais soulagé,j'apartenais à une époque qui
avait évolué,on ne me méprisais pas comme un Indien,on me
regardais comme un individu civilisé;donc même étant aussi bien
soumis et exploité qu'un Indien,je faisais meillleur figure qu'eux
car j'étais un blanc d'occident qui savait lire et écrire.J'étais
sommes toute gagnant,gagnant tout en étant un peu perdant,cela
m'obligeait à relativiser mon sort.Il y avait pire sort que le
mien.Je commencais à peine à m'extraire de mes états d'âme et par
porter un autre regard sur la vie,je voulais m'émanciper,parcourir
les étendues fragiles de mes mondes intérieurs avec l'oeil froid du
contempleur critique des luttes sociales,je m'apprétais à cet
endroit de ma vie à rejoindre mes camarades syndicaliste par le
biais d'une action d'éclat méthaphysique ,qui allait effrayer ma
mére j'allais provoquer une grêve.A cet endroit,je ne lui en
voulais plus de me barrer la route,je décidais sans elle;j'avais
soudain compris que le monde était divisé,entre ceux qui faisaient
de la résistance et ceux trop faibles pour s'imaginer même que
cela puisse se faire . J'étais timide résolu et plein d'allant;
modeste ,intrépide persévérant et sans doute sans vraiment m'en
rendre compte plein d'orgueil mal placé ,déchiré en toutes mes
obsessions je n'avais plus le temps d'attendre je devais me réveiller
.Je n'étais plus un enfant, j'avais atteint l'âge canonique de
seize ans.
(25)
VINGTIEME FRAGMENT
ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE I
SUR
QUELQUES ELEMENTS
D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE
86
1962
Quand
celui que j'appelle St Jean avait 14 ans.
Un
brevet d'éducation sportive:Une photo.
86
87
UNE
NOUVELLE VERSION DE LA VIE DE NOTRE HEROS .
Mon
héros ,celui que j'appelle Saint Jean avait seulement quatorze ans
sur cette photo . Il s'appelait Saint Jean d'Astre c'était le
pseudo que j'avais choisi de lui donner dans la première version des
mémoires improvisées. Sur cette photo il a encore l'air d'un enfant
Ce diplôme ( un brevet sportif) était le seul diplôme qu'il avait
obtenu,un peu avant de sa sortie de l'école primaire . Quelques
temps plus tard,il allait échouer au fameux "certificat
d'études"; ce sésam de l'éducation scolaire.
Dès sa création, ce
diplôme crée par Jules Ferry en 1882 devait permettrer à une
majorité d'élèves d'être honorés après un bref cursus d'études
;la réalité n'a pas correspondu à cet idéal. Le certificat
d'études primaires se révèle un examen encore réservé à une
élite. La barre fatidique éliminatoire de cinq fautes en dictée en
est une cause principale. Saint Jean avait chuté sur l'épreuve de
calcul mais peut être aussi sur celle d'orthographe ,deux épreuves
toutes deux éliminatoires lorsqu'il le passe en 1962.Il se souviens
de son grand désespoir et de son humiliation lorsque qu'on lui
annnonce qu'il est le seul de sa classe à avoir échoué ;il avait
vécu ça comme un drame ,seul recalé dans une classe comportant
environ vingt cinq à trente camarades; il avait du subir cette
épreuve cruelle. Il se souvient, que lorsqu'il avait aperçu sa mère
qui l'attendait anxieuse sur le pas de la porte le jour de l'examen
;il avait éclaté en sanglots ; elle avait compris tout de suite que
son petit dernier avait échoué à l'épreuve.Il s'attendait à ce
que sa mère se fâche, mais à son grand étonnement, elle ne
s'était pas mis en colère. C'est seulement bien plus tard par la
bouche de sa sœur qu'il comprit pourquoi elle ne l'avait pas fait;
sa mère culpabilisait,elle se reprochait de ne pas lui avoir
consacré assez de temps ; elle avait du retravailler à l'usine, et
elle pensait que c'était sa faute si l'éducation de son dernier
fils avait été négligée . Comme il avait échoué au certificat,
il fallait malgré tout le sauver; même si c'était chose difficile
;son sort avait été comme fixé à cet instant ,il devrait
travailler. Sa mère avait bien tenté de le faire échapper à
l'usine signe d'échec pour elle ,elle aurait préféré pour ses
enfants un sort meilleur.Elle l'avait fait inscrire à des examens
dans un lycée technique,pour apprendre un métier plus noble que le
travail en boîte .Saint Jean hostile à toutes tentatives d'examen
,s'était naturellement arrangé pour échouer,c'est pourquoi il
avait été jugé inapte à l'entrée dans les lycées techiques. Sa
mère avait pris son parti la mort dans l'âme de se ranger à l'avis
de son père qui pensait que l'usine était la seule solution
,puisque que leur fils n'était pas assez doué pour les études,il
devait en passer par là . Elle fit cependant encore une dernière
tentative pour le sauver,elle trouva une petit entreprise
électronique,qui voulu bien l'accepter comme apprenti ,mais au bout
de six mois,il lui demanda d'en sortir,il n'aimait pas ce travail
trop confiné et l'ambiance qui y régnait. Son sort était scellé
,il n'avait plus d'autre choix que de rentrer " à
l'usine.L'usine c'est à dire l'usine textile ou travaillait déjà
son père comme contremaître et où sa mère retravaillait depuis
quelques temps comme fileuse.Son père était rentré à l'usine dés
l'âge de 13ans il ne trouvait pas qu'y rentrer fût un handicap,il
avait même réussi parti de rien à devenir contremaître,grâce à
l'appui de sa mére .Etant plus avancée que lui sur le plan des
études,elle l'avait conseillé ,elle l'avait aidé étant presque
illétré à rehausser son niveau d'étude et à franchir le cap
difficile qui conssistait à passer de l'état d'ouvrier à celui de
contremaître.Sa mére avait probablement utilisée ses relations
pour faire aboutir son projet,elle voulait aider son homme à accéder
à un statut plus élevé..Lore était une femme de tête,qui avait
du caractére et de la suite dans les idées.Elle seconda son homme
pendant un temps interminable,lui apprenant à écrire,et à compter
selon les régles ,elle le rendit apte à passer l'examen de maîtrise
.Le pére de Saint Jean qui avait été elevé seul par sa mére
avait souvent fait l'école buisonnière ,il n'avait pas reçu une
éducation scolaire très stricte ;sa propre mére qui devait élever
quatre enfants tout en travaillant comme fileuse,le laissait courir
à travers les champs et la campagne ;lui de son côté préférait
s'amuser plutôt que de râper ses culottes sur les bancs de
l'école;une fois en âge de travailler il était rentré à l'usine
c'était l'ainé de la famille ,il remplaçait le père qui venait
de mourir au front il devenait soutien de famille.Il vénérait sa
mére ,une belle femme autoritaire et décomplexée,elle avait trois
enfants d'au moins deux lits différents,elle en aura un quatriéme
un peu plus tard.Lore la mére de Saint Jean avait des affinités de
tempéramment avec cette femme ,elle était pugnace
intelligente,généreuse et ambitieuse ;elle usa de ses relations
amicales avec les Directeurs des usines qu'elle connaisait pour les
avoir servir lorsqu'elle travaillait chez eux ,ils l'aidèrent peut
être lorsqu'elle décida son mari à postuler à un poste d'agent de
maitrise.Elle avait du respects pour eux ,elle faisait l'éloge de
leur gentillesse et de leur générosité ,ils ne l'avaient jamais
mal traité est même l'avait souvent aidé lorsqu'elle était en
difficultés , il l'appelait par son prénom -Lore- .C'est
probablement grâce à l'intelligence et la persévérance de sa
femme que le pére de Saint Jean put accéder au poste de
contremaître ;Lore avait sut mettre à profit toutes ses capacité
de persuation et user de sa gentilesse pour plaider sa cause.Lucien
son mari manquait d'instruction ,mais il avait tout de même pour lui
un atout important il était travailleur ingénieux et intelligent il
avait été l'ainée d'une fratrie ,il avait servit dans la
résistance on pouvait lui faire confiance ,elle l'aida à corriger
ses fautes de calculs et son ortographe et il fni par décrocher le
poste tant recherché.
ARCHEOLOGIE D'UNE
VIE ANCIENNE II
KARMA
Si
je reviens sur la toute première partie de la vie active de Saint
Jean ,c'est parce qu'elle constitue probablement le premier
traumatisme dessinant la scéne originelle de son conflit avec la
société Cette scéne se dessina à priori sans qu'il y ait lieu de
faire un rapprochement entre la vie heureuse de son enfance ,entre la
vie amoureuse sentimentale et si particulière de ses parents ,elle
se construisit presque en dehors de tout ça ,mais elle était
imprégnée de ces choses..L'ambivalence de ses sentiments pour cette
société son amour et sa haine pour celle ci est liée à l'usage
des symboles qu'elle engendrait dans son esprit à une époque où il
était encore vierge ,c'est à dire en état de croire qu'elle
représentait le meilleur de ce qu'il y avait sur terre pour lui
même pour les siens et pour les autres.S'apercevant tout à coup
vers la fin du second cycle lié à son enfance ,que cette société
distribuait les honneurs et les grâces,les bon points et les mauvais
point selon un ordre qui fixait presque au hasard les formes du bien
et du mal ,il se mit à douter de tout,et en premier lieu de sont
pays la France .Lors de l'exament du certificat d'étude ;il avait
reçu un choc ,il s'était mis à douter de l'impartialité des
enseignants ,sa mise à l'écart l'avait traumatisée.Il n'était
pas moins bon qu'un autre pensait t'il mais on l'avait mis à l'écart
,on l'avait désigné à la vindicte pour le seul fait qu'il avait
échoué à un examen qui obéissait à des critères arbitraires;on
avait à peine regardé ce qu'il valait en propre avec son
intelligence et ses dons particuliers;on l'avait exclu du seul fait
qu'il ne rentrait pas dans une case .Il ne parvenait pas à rentrer
dans la case,donc on l'avait exclu. Saint Jean avait détesté
aussitôt cette manière barbare de fonctionner..
DIVISION SOCIALE
Le
pays idéal dont il avait rêvé en feuilletant les livres
d'histoire de France ,images Saintes qu'il vénérait étant
enfant,ce pays lui semblait tout à coup s'évaporer en fumée ,il se
trouvait en porte à faux avec la réalité;la France n'était pas
exactement le pays de l'égalité,le beau pays émancipateur qu'on
décrivait dans les livres d'histoire.Elle cachait derrière les
symboles d'égalité qui la rendaient tellement séduisantes ,des
distortions des formes de sélection rigoureuse qui la rendait
incompréhensibles pour ceux qui en était les victimes .Si ce pays
excluait de son monde tous les élèves qui faisaient quelques
fautes d'orthographe,ou quelques erreurs de calcul,qu'en résulterait
il de tout ça? Puisque cet ordre était injuste ;on pouvait
s'attendre à trouver dans ses rangs de futurs insurgés . La France
pays des liberté avait un systéme de cooptation élitaire qui
semblait de toute évidence favoriser la rebellion ,la contestation
et les désirs de révolution;elle ne devait s'en prendre qu'à elle
même si elle rencontraient sur sa route des révoltés endémiques
des contestataires permanents,des individus convaincu de leurs
droits à la revanche ,car éliminés par son systéme de sélection
profondément élitaire .Saint Jean en avait déduit que son
élimination précoce du systéme scolaire l'avait rendu inapte à
toute tentative d'intégration à une vie sociale normalisé ;il
s'était détaché des normes sociales de réussite -à la française-
et s'en était fabriqué d'autres par lui -même ,il étais devenu
un self made man,mais aussi, presque sans s'en rende compte et
presque sans le vouloir – un rebel ,une sorte de dissident
permanent - si il se comporta plus tard si fréquemment en insoumis
,c'est qu'il était en révolte contre la distribution arbitraire des
rôles dans cette société qui maniait le bâton et la carotte avec
souvent un manque total de discernement .
J'étais un
autre .
Revoyant
en un éclair des aspects de ma vie que j'avais cru engendrés par
une sorte de pulsion spontanée et innée, mon affinité immédiate
par exemple avec – les exilés ou les gens d'origine étrangère-
je me disais à présent qu'elle n'avait peut être été engendrée
uniquement que par une suite d'événements qui avaient contribués
à me forger une identité marginale,on m'avait exclu du systéme,donc
il était logique que je me trouve des affinités avec les
exclus.Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser par ailleurs ,que
si j'avais été exclu très tôt du systéme ,c'était sans doute
aussi parceque j'étais allergique par nature au systéme ,influencé
par ma manière de penser désordonnée et anarchique ,je m'étais
volontairement mis en marge; si j'avais échoué à mes examens par
le passé ,et si j'avais été le seul à échouer,c'était aussi
parce que ma sensibilité excessive et mon esprit rêveur m'avait
marginalisé.Quelque part j'étais, un inadapté viscéral du
systéme.Je ne m'intéressais pas uniquement aux exilés,aux rebels
et aux insoumis,parceque j'avais été la victime d'un systéme
bancal,mais sans doute aussi parceque ma sensibilité se trouvait
spontanément des ressemblances avec la leur .Je ne pouvais pas
faire reproche à la société toute entière de m'avoir
marginalisé;ma propre manière de voir et de penser m'avait
probablement rabattu sur les bords,sans que je m'en aperçoive.J'étais
différent consubstanciellement différent de ce que réclamait de
moi la société .J'étais un trop grand rêveur ,c'était ce qui
rendait ma vie impossible,j'étais plus que probablement un inadapté
.La recherche d'un cosmos idéale et la construction de grandes
utopies m'avait servit d'horizon premier dés l'enfance ;le monde
existant ne me suffisait pas ,je voulais autre chose.Je rêvais de
vivre dans un univers nouveau ,j'aurais voulu remplacer le monde réel
par un autre plus adapté à mes désirs de métamorphose et de
transformation.Je me sentais à l'étroit dans un espace ou
l'imagination ne pouvait pas avoir toute sa place.Je rêvais de vivre
dans une société utopique,même si le mot m'était inconnu.Plus je
voyais mon impuissance à m'établir dans ce monde ci,plus mon désir
de créer des choses nouvelles et excentriques me venait à
l'esprit.J'étais pris dans une pâte dont je voulais m'extraire
;dans ces instants surgissait en moi le désir de tout transformer
;toutes les horreurs et toutes les monstruosités que j'apercevais
devenaient des moyens nouveaux pour m'inventer une nouvelle vie
,oubliant toutes les abominations que je voyais ,je me mettais à
penser à ma vie comme à un objet de plaisir,la monotonie des
espaces infinis m'obligeait à mettre en oeuvre des stratégies pour
rendre ma vie plus inventive ,plus belle et meilleure que celle que
je voyais s'organiser autour de moi .J'ai retrouvé plus tard la même
sorte de folie dans les élans qui m'incitaient à écrire pour
tenter de prendre possession de ma vie ,il fût une époque ou
j'écrivais des romans dont je perdais de plus en plus le fil de
l'histoire tant mon imagination débridée me faisait perdre pieds;en
essayant de m'inventer de nouvelles vies,je m'épuisais ,mes romans
devenaient des labyrinthes ,je me perdais dans les méandres de mon
inspiration.J'étais poursuivit par une malédictions celle d'avoir
trop d'imagination et trop de génie.
Vindicte.
Repensant
à ma propre enfance ;contrariée par mes échecs répétés dans le
systéme scolaire , j'ai cru y déceler à un certain moment (dans
un espèce d'égarement) les signes de ma vindicte et de ma haine
(dans les années qui suivirent ) pour l'institution et pour tous
ceux qui en étaient les porteurs où les représentants; pour moi
ils incarnaient l'hypocrisie d'un systémes élitaire profondément
injuste et sélectif .Ce pays glorieux,mon pays n'était généreux
qu'en apparence ,il n'était génereux qu'avec ceux qui s'étaient
fait les esclaves docile de son mode de penser . Essayant de lire à
travers ma révolte les signes d'une guerre que se livaient les
dominants contre les dominés,je n'arrivais à rien,mon âme enflammé
plongeait dans les enfers,je devenais nihiliste ,et mon esprit
perdait toute sa puissance de raisonnement je m'égarais.Cette
brulure très ancienne que j'avais cru guérie ,me revenait parfois
alors même que j'étais censé avoir atteint l'âge de raison;elle
me revenait de façon subite et innatendue alors même que j'avais
toute les raisons d'être heureux,elle rejetait son feux sur mon
esprit ,elle ranimait mes vieilles souffrances,pétrissait dans ses
mains une haine que j'avais reçu en héritage de mon passé.Devenu
peintre ayant rompu les amares avec mes vies anciennes ,je
retrouvais la même forme de vindicte qui m'avait fait il y a très
longtemps hair - les gens heureux- ceux installés dans le confort
de leur certitudes ;ces certitudes qui dessinaient une image du
monde (ou de la France mon pays) parfaitement et épouvantablement
chloroformante ,j'étais devenu paranoiaque.J'avais beau tenter de
surmonter cette blessure primitive ,ma vindicte me revenait sans que
je puisse savoir exactement pourquoi,elle m'assaillait avec autant de
constance et de vitalité.Rendre responsable le monde de mes échecs
ou de mes difficulté ce n'était pas dans ma manière de voir; il y
avait certainement une étincelle qui avait mis le feu aux poudres
pour que surgisse ma vindicte d'une façon aussi régulière .C'était
parfois le soleil acablant qui m'echauffait la tête ,une panne
informatique qui me faisait devenir fou ,où ma voisine qui admirait
Houelbec qui m'avait mis dans un état affligeant d'excitation .Elle
était à genoux devant certaines stars de la littérature ;moi je ne
supportais plus les artistes embrigadés dans le systéme des
médias;j'étais devenu injuste inobjectif et coléreux.Certains
jours je devais faire des pieds et des mains pour vendre mon travail
sur les marchés ,cette entreprise qui n'était pas sans noblesse
avait fini par me tuer et mon caractére avait fini par en pâtir je
devenais de plus en plus vindicatif,j'étais sur le poinr d'accoucher
d'une mauvaise façon de voir .J'étais atteint par des révoltes
intermittentes,je redevenais ponctuellement un insoummis total une
sorte de fanatique embrasé par un feu que j'avais du mal
d'éteindre.Comme je ne tenais pas à devenir un artiste égotiste
,consumé par les défaites et que je voulais retrouver la foi
inébranlable de ma jeunesse ,je me suis mis au vert durant quelques
temps.C'est tout ce qui me restais à faire.Je devais me tirer durant
quelque temps de cette vie affligeante et mortelle.En général après
un séjour au vert ,cela ne sait jamais démenti,je retrouvais ma
pureté d'âme mon optimiste et mes croyances en l'équilbre naturel
de ma raison.
91
SUITE
DE MA VIE ANCIENNE
A
sa sortie de l'école les premiers temps, je l'ai déjà noté St
Jean a travaillé dans une petite société d'équipements
électroniques St Jean détestait cette boîte, il n'aimait pas
l'atmosphère confiné du travail et sa proximité avec les managers
de l'établissement un homme et une femme qui devaient être amants
ça se voyait , il les avait pris tout de suite en grippe , il leur
trouvaient des airs malsains,il avait découvert à travers eux de
nouvelles façon misérables de penser.Il trouvait leur manière de
faire détestable;ses pensées commençaient par tourner au noir ,le
monde vu à travers le filtre de cette première expérience de vie
au travail lui parut singuliérement désespérant.Ses parents ont
trouvé un prétexte pour le faire partir de là ; son père a
aussitôt fait une demande pour le faire embaucher dans l'usine
textile où lui même travaillait. Désormais il se levait en même
temps que son père, à quatre heure trente du matin, Lore leur
préparait à tous les deux le petit déjeuner;la semaine d'après
ils prenaient le travail à treize heure et terminaient le soir à
vingt est une heure. Les premiers temps il trouva une sorte
soulagement dans le fait de travailler dans cette grande usine
lumineuse ultra longue .Dans l'usine,ce qui renforçait la sensation
d'isolement ,c'était le mouvement incessant des machines à tisser
,elles faisaient un bruit assourdissant ,les machines dévoraient
l'espace avec une extraordinaire vitalité,il avait l'impression
chaque fois qu'il franchissait les portes de l'usine d'être rentré
dans un grand rêve dont il ne voyait jamais la fin.Il fini par
mettre des boules de cire dans les oreilles pour atténuer l'impact
du bruit ,et peu à peu il s'habitua à cette manière de plonger et
de nager dans ce grand rêve sonore.Il préférait travailler le
matin, car il avait du temps libre tout l'après - midi ,il se
sentait au début du moins totalement libre;c'était l'impression de
nouveauté qui faisait ça ;Il
avait l'impression parfois que c'était les machines qui commandaient
,cette grande chose immatérielle qu'on appelait l'usine;l'usine
avait un coeur et une âme ,son âme était mécanique c'était une
machine à mille voix.Les hommes de la surveillance les contremaîtres
,n'étaient rien d'autres que des serviteurs de la machine,les hommes
et les femmes ici n'avaient plus besoin de penser les machines
pensaient à leur place,elles commandaient le travail,il suffisait
d'obéir à leurs injonctions.Les ampoules rouge des métiers à
tisser s'allumaient lorsque les machines n'étaient plus
approvisionnées ,les tisserands criaient alors ,ils s'époumonnaient
comme des furias ,car ils étaient payés au rendement ils n'avaient
d'autre choix que de s'en prendre à leurs aides ou aux rameurs,ils
s'en prenaient rarement au ciel.
COMA
L'usine
était immense, à la fois lumineuse blanche et sale ( elle était
éclairée par des centaines de néons ) les murs étaient couvert
d'un duvets de coton fin et léger; les métiers à tisser étaient
serrés les uns contre les autres comme des insectes prédateurs ,on
avait l'impression d'avoir devant soi de grande cigales faisant
vibrer leurs ailes du matin jusqu'au soir .Pour parler il fallait
communiquer par gestes ;utiliser le langage des signes pour se faire
comprendre au travers du Buggi-Buggi ardent des machines qui
dévallait à un rythme syncopé .L'effet kinesthésique du
bruit,accélérait son poul.Dans cet univers infernal il se dédoubla
rapidement ,il avait l'impression de nager dans une grande mer de
plomb qui était agitée par un mouvement continuel ;un homme criait
brutalement pour le réveiller ,il l'interpellait;il criait dans sa
direction ,lui faisait de grands signes en lui montrant une
machine dont l'ampoule était rouge ,elle était prête à
s'arrêter.Les premiers temps,il avait l'impression qu'il ne
parviendrait jamais à venir à bout de cette course physique que lui
imposaient les machines;elles dévoraient tout à la va vite avec
avidité.Avec le temps il sembla qu'il s'habituait ,il voyait le
temps qui ralentissait,il goûtait alors pendant quelques instants
qui étaient inneffable à la sensation bienheureuse de dominer cette
gigantesque mer en furie. Il avait l'impression d'avoir lié sa vie à
un démiurge qui tentait de faire pression sur sa raison pour la
faire plier ,c'était le début de son séjour dans les enfers
,ensuite il oublia. Les stridulations mécaniques des cigales
amplissaient les premiers temps vingt quatre heures sur vingt quatre
son cerveau même quand il était sorti de l'usine il entendait
résonner le bruit strident de leurs ailes ,elles hantaient son
sommeil . Pour échapper à leur chant infernal, il mettait des
boules de cire dans ses oreilles même lorsqu'il rentrait à la
maison.Elles symbolisait pour lui le régne d'Icare leur vue lui
rappelait qu'il volait dans un ciel paisible,mais que s'il avait le
malheur de trop se rapprocher du soleil,il chuterait instantanément
dans l'océan.
IL
AVAIT UN DOUBLE
En
rentrant à la maison ,le plus souvent il peignait et dessinait,
consacrait son temps à des rêveries,il s'était inscrit à des
cours de peinture par correspondance et bientôt ceux ci
l'absorbérent assez pour lui faire oublier les heures infernales
passées à l'usine .Sa vie s'était mis petit à petit à prendre
une autre dimension poussée par la nécessité impérieuse qu'il
avait de vouloir s'échapper du trou dans laquelle il s'était fourré
,il avait érigé un autre monde ,il avait crée un double ;une
autre vie prenait forme à l'intérieur de lui.
(26)
VINGT ET UNIEME FRAGMENT
CONSTAT DU NARRATEUR
Un simple brevet Sportif ma amené à
tirer le fil de la vie de mon alter ego St Jean dans le sens que
l'on a pu voir ; je me fais un peu l'effet à travers ces images
distordues dêtre le voleur de ma vie passée .j'ai le sentiment avec
la distance que ma mémoire à jetée sur ma vie " la vie d'un
autre".La distance du temps s'emploie à déformer les
émotions,les sensations et les images du monde ancien ,ces
sensations et ces images sont toujours présentent en moi,parfois
atténuées déformées exagérées où articicialisées,car le
filtre même de la langue que j'emploie,torture mes souvenirs et
semble même parfois les mythifiés ,la langue ma toujours joué des
tours .Je revois des images qui ont à voir avec ma vie passé,mais
elles me font rentrer dans l'espace temps mythique d'un passé que ma
mémoire à fait éclater dans un projet de roman devenu la
traduction presque surréaliste de ma vie véritable.
LES VERITES ET LES MENSONGES
Sans doute mon Héros Saint Jean ne dit
pas toute la vérité sur lui même ,il en dit seulement une
partie,celle que ma mémoire à bien voulu retenir,et celle que les
récits ampoulés de mon imagination ma transmit .Je dois lui
reconnaître à ce héros malgré tout une part de vertu,il m'oblige
à me replonger dans la mer lanscinante mystérieuse et oppressante
parfois de mes souvenirs et à en faire le tri. Que montre ce héros
?.Montre t'il ma vie?.Ce héros que j'ai fabriqué pour mettre mes
vies anciennes à distance de moi ,m'offre t'il vraiment des
garanties d'authenticité?.Serait t'elle plus véridique ma vie si
je l'avais fait réciter par un autre ,par un narrateur de génie qui
la rendrait encore plus admirable,plus convaincante plus romanesque
plus vrai que nature .La vérité se tient elle uniquement dans l'art
de dire ?.Est ce que la vérité à besoin des mensonges de la
littérature,pour mieux apparaître,pour être plus vraie, plus
authentique,plus prêt de la vérité.Je dois avouer que je ne sais
plus quoi penser en voyant apparaitre mes récits qui dévallent ici
comme des pierres folles lancées du haut d'une pente;c'est bien moi
pourtant l'auteur de ces mémoires ,je suis aujourd'hui infiniment
troublé ,car j'aperçois dans le reflet tremblant de mes souvenirs
des mondes que j'avais presque oubliés ,des mondes dont
l'empreinte et le souvenir s'accrochent à moi comme des ventouses
.Oui c'est bien moi l'auteur de ces récits,oui c'est bien moi qui
raconte les histoires fantasmées de ma vie ,de ma vie de poète
égaré,les nerfs à vif,le coeur saignant le coeur qui pend
suspendu pour l'éternité au milieu du monde des humains,c'est bien
moi certes mais c'est un autre que moi ,un autre que moi qui écrit..
_______________________________________________________________________________
HIER J'AI RETROUVE GRIBOUILLE SUR UNE FEUILLE QUELQUES NOTE QUE J'AVAIS PRIS EN VUE DE LA POURSUITE DE CES ECRITS .
ARCHEOLOGIE
D'UNE VIE ANCIENNE
Je
voudrais explorer ces mémoires (ma vie) comme on explore un
nouveau continent.
Les
traces laissées par le passé me renvoient presque automatiquement à
des redites (sur ma vie).
Je
suis peiné de voir que la mémoire me fait défaut.
Je
voudrais écrire un texte différent sur ma mére ,ça s'appelerais
-Une jeune fille de vingt ans- J'ai déja réalisé la maquette à
partir d'une photo d'elle à vingt ans que j'ai retrouvé dans mes
archives,mais je n'ai pas encore la gnaque pour entretrendre le
récit.J'ai commencé par écrire un premier texte raturé que j'ai
intitulé -Lore une jeune fille bien à tous égards.-
Une
photo du projet:(6)
UN ROMAN POST-MODERNE SUITE.
En temps normal je dois faire beaucoup d' efforts pour
me souvenir ,puis soudain parce qu'un simple indice à surgit,
souvent une simple photo, ma mémoire se met à revivre; je me
retrouve alors bientôt propulsé dans un univers aux dimensions
fantastiques,mon imagination me porte au romanesque ;j'ai le goût
du travestissement ,c'est pourquoi l'idée de revivre ma vie sous des
formes fictives me plaît assez.C'est sans doute aussi pourquoi j'ai
crée ce personnage Saint Jean;personne irréelle dans mes
souvenirs,il rend pourtant visible une partie importante de ma vie.La
narration de ma vie est tellement incertaine que ce serait vain de
tenter de trouver une réponse unique à toutes les questions que je
me pose sur la part de vérité que j'aimerais faire émerger dans
ces mémoires .Question un peu con d'ailleurs,car les pièces du
pulze que constitue ma vie s'assemblent dans ces récits comme des
objets trouvés ,je ne parviens pas à les organiser d'une façon
consciente et réfléchie,je peine souvent à identifier l'origine
ultime de mes pensées et de mes souvenirs.Les récits de ma vie sont
disposés dans un ordre précis assez cohérents,mais ils
appartiennent à une logique qui me dépasse,en fait ils organisent
ma vie selon un ordre qui m'échappe totalement.
94
CETTE ULTIME QUESTION
POURQUOI J'ECRIS.
C'est sans doute pour être fidèle à mon désir secret
de conquérir -ma vraie vie- celle qui m'échappait hier que j'écris
cet essai post-moderne - mes mémoires-.J'espérais hier que je
parviendrais à raconter l'histoire de ma vie dans tous ses détails,
car je croyais qu'en racontant ma vie dans tous ses détails elle
deviendrait éternelle.Bien entendu,j'étais naif,et j'avais
tord.J'avais tord ,car il ne suffit pas de raconter sa vie dans tous
ses détails pour la rendre immortelle ou éternelle ,même en
sélectionnant dans celle ci les meilleurs passages on n'y arrive
pas.Les meilleurs passages sont peut être -les plus mauvais- .Il n'y
a pas qu'une seule est unique façon de raconter,il y en a aussi
plusieurs.J'ai très vite découvert ça ;c'est en écrivant sur le
vif que le tri s'accomplit;c'est dans un tri effectué à travers
l'écriture immédiate que se tient l'histoire secrète de ma vie
;la vérité qui en résulte est faite d'une somme de vérités et
d'une somme de mensonges à peu près égaux ;mes récits sont fait
de mensonges ,des mensonges qu'il faut organiser en vérités . J'ai
cru pendant très longtemps depuis ma petite enfance,qu'il n'existait
qu'une seule vérité ,et une vie idéale qui était inchangeable
;cette façon de voir était la plus convenable pour moi. Le reste
n'existais pas,j'avais décrété que le monde m'appartenait.Le
monde qui m'appartenait était celui que j'avais crée de mes propres
mains avec ma propre imagination.En plongeant dans le monde des
hommes un peu plus tard ,des mondes surprenants m'assaillèrent
,ils défaisaient peu à peu l'idée que je m'étais fait de moi,et
du monde idéal que j'avais construit dans mon imaginaire d'enfant ;
ils contredissaient ma vie ,la rendait singulièrement plus
compliquées et plus difficile à conquérir.Cette nouvelle
définition de la vie m'emportait loin des mirages que j'avais cru
contempler dans le miroir narcissique d'une vie expréssément
faite pour moi.Je m'apercevais à présent en écrivant ces récits
que c'était exactement pareil aujourd'hui ;j'avais essayé d'écrire
le récit idéal de ma vie,mais c'était les trajectoires
divergeantes de celle ci qui surgissaient.Probablement que c'est
ainsi que ça doit être,c'est à travres les méandres de la
récitation anarchique de mes récits que se tient le meilleur de
moi même.Je venais vaguement de comprendre que je devais pour être
moi même renoncer à écrire selon les normes du romancier idéal
qui squattait mon cerveau ,je devais m'en débarasser petit à petit
de ce romancier avec fait play si possible,car au final il
m'empéchait d'exister pleinement .
.
ECRIT
SUR MON CARNET CE MATIN.
Je pensais il y a quelques années
que j'avais réussi à conquérir les trois quart de mes rêves,mais
j'en ai vu aussitôt d'autres surgir qui n'étaient pas
accessibles,j'ai vu aussi que j'avais transporté dans mon coeur un
tel nombre de chimères que leur trop plein à failli me noyer ,leur
trop vaste étendue ma desservit ;aujourd'hui je tisse encore comme
un força la toile immense de mes derniers caprices celle de mes
rêveries littéraires itinérantes ;sur cette feuille virtuelle
blanche éclatante ,j'inscris le roman sublime et incertain de ma
vie de loseur jamais satisfait,mais toujours aussi obstiné et
magnifique.
95
NOTES
INDIQUER
LES RENVOIS AUX PAGES .
(1)-Premier
pseudo que j'ai utilisé pour les mémoires.
(2)-Photo
effectuée lors de mon service militaire.
(3)-Première
maquette pour les Ecrits effectué à partir d'une photo réalisé
par mon ami Maurice après mon séjour à l'armée.
(4)
Dissonance:
En
relisant ce récit que j'ai écrit sur l'abbé, je me disais il est
franchement mauvais, comment peut on parler comme ça !Et l'idée
d'en écrire un autre, m'est venue à l'esprit. C'est pourquoi j'en
avais pondu ,deux autres entre temps-
-l'expérience
de la vie est- l'abbé G.. était plein de fougue-.C'est
souvent l'impression que me font mes écrits après coup, ils me
semblent mauvais lorsque je les relis,ils me semblent qu'ils sont
écrit par un autre que moi plus bête et parfois même,mais plus
rarement plus intelligent . Je me dit alors qu'il serait bon de
redresser mes vues sur mon passé . Certains jours je me dit que
j'écris si mal , que c'est un calvaire ,je m'insulte tout haut ,je
me renie,je trouve mes expressions débiles je voudrais changer de
peau. Pourtant, il y a sans doute une naïveté à croire que ce
sont les phrases uniquement les phrases ,les mots et leur enfilades
qui sont à l'origine de ce malaise d'écriture qui m'emporte .A une
certaine époque ,j'avais une vision compassées et littéraire de
la vie et de la littérature et cela m'est resté comme un cailloux
coincé dans ma chaussure. Avec le temps j'ai compris que je
m'égarais en voulant copier les grands maîtres de la littérature
,je me disais,seuls les grand écrivains parviennent à transcender
et à dépasser, les images convenues, car ils recréent le passé
d'une façon si totale et si radicale qu'elle en devient nouvelle.
Récemment j'ai lu Orweel , j'étais frappé d'étonnement en le
lisant par la superbe vigueur de son écriture, on avait l'impression
que ses textes avaient été écrit la veille, Orweel parlait
pourtant de souvenirs remontant à très loin, il en parlait d'une
façon si vivante qu'on avait l'impression de les voir se dérouler
devant nous avec une fraîcheur qui m'avait saisit d'étonnement.
J'en ai conclus une fois encore que je ne savais pas écrire,car je
ne parvenais pas à trouver la même vibration d'authenticité,je
peinais et n'arrivais pas à cette haute simplicité.Je n'écrivais
souvent qu'en me raidissant c'est pourquoi j'allais toujours à vaux
l'eau.La première qualité d'Orweel c'est d'avoir su garder la
vigueur du premier regard . Moi je peine pour la retrouver.J'en
conclu que ne sais pas vraiment écrire comme je voudrais,c'est à
dire avec une totale spontaneité .Ce défaut fait partie de mes
troubles ,il engendre mes malaises.Souvent installé dans une durée
qui n'est pas la mienne,mais celle imposée par la structure
atemporelle de mes écrits ,je rame à contre courant.Je reprends des
textes et des écrit,déjà écrits il y a plus de dix ou quinze ans
;il répetent à l'infini ce que je suis ,ils le répéte à
contretemps;mes textes se répétent dans un infini qui se contredit
à tout bout de champ. .Au bout de quinze ans mon regard premier
s'esr évanoui,il s'est s'est mobilisé ailleurs,il a viré ,un autre
à surgit qui s'est tracé une autre trajectoire dans mes
récits;cette trajectoire nouvelle ampute l'ancienne et elle se
superpose aux autres ;une couche de souvenirs anciens recouvre une
couche de souvenir nouveaux,,mes écritures sont prises en tenaille
dans ce labyrinthe ;je découvre parfois des effets nouveaux
appliqués à distance comme un emplâtre ,ils donnent à mes textes
des airs bancals.Ainsi mes textes pondus arbitrairement à travers le
temps fondent une manière et une stylistique, ils déterminenet des
positions occupent des espaces inattendus ils lient mes phrases, et
mes souvenirs dans des aspects qui m'échappent une manière de
percevoir qui m'était étrangére hier, devient nouvellepour moi
.C'est certainement (je pensais ça hier) -
dans la forme anatomique incontrolée de mes récits que se tient ma
nouvelle manière de faire-.Mais elle est difficile à capter!. Hier
ne sachant pas écrire,peut être à cause de cela j'aspirais à
fonder une nouvelle méthode d'écriture ;une écriture ou les
variatioins et les défauts de l'ecrit deviendraient romanesques et
concouraient à l'objet même du roman.Je reconnais dans cette
obsession ma manie intempestive de la spéculation;j'ai pour
l'instant renoncé temporairement à cette posture ,mais pas
totalement,je connais trop mes manies pour ne pas m'en méfier elles
me reviendront à coup sûr au moment ou je m'y attendrai le moins.En
fait il faudrait pouvoir me lire comme je voudrais sans rapport
avec des stéréotypes.En regardant l'empreinte de mon d'écriture
comme on regarde une sculpture,une chose en relief une chose qui
appartient à mon être propre et qui le caractérisent autant par la
négative ( le mal écrire) que par le positif ( le bien écrire). Je
voudrais, montrer que derrière "le fait stylistique qui est le
fait littéraire" se cache souvent bien d'autres choses que le
fait littéraire lui même.. La part de vérité d'un homme se cache
souvent sous des formes altérées ,et ces formes sont souvent encore
plus convaincantes que le fait -littéraires lui même – à savoir
le bien écrire.Cette forme de travestissement le travestissemnt
littéraire appartient à une forme d'aliénation qui lie l'homme à
la culture.Nous sommes sans le savoir souvent des formes idiomatiques
ou emblématiques des savoirs que nous transportons avec nous ,nous
sommes sans le savoir; prisonniers de nos savoirs,ceux qui échappent
le mieux à ces travestissements sont les fous ou les aliénés ,ceux
qui marchent nus sous leurs costumes, on les reconnaît d'emblée
lorsqu'ils l'ôtent,puisqu'ils n'onr rien à cacher;ce sont eux les
vrais écrivains,ils sont plus proche que nous de la vérité car il
on le sait la vérité marche nue et sans atours.
(5)Je
reviens sur les termes qu'il avait utilisé au
détour d'une phrase en parlant de ma mére "Ta mère est une
bigote!" m'avait il dit. Cela avait heurté ma sensibilité sur
le moment ,même si je n'en avais rien laissé paraître .J'avais
beaucoup d'affection pour ma mère ,même si je savais que ma mére
se comportrait comme une bigote,même si je savais que Pascal avait
raison ,je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir reçu un coup. Lorsque
quelqu'un parle d'un être qui nous est proche pour le critiquer,
malgré toutes les bonnes raisons que nous avons nous même de le
critiquer connaisant ses défauts ; nous ne pouvons pas nous empêcher
d'être choqué, lorsqu'on dessine son portrait par la négative ;
il est rare qu'on accepte que d'autres que nous puissions montrer
sous leur angle véritable les défauts des êtres qui nous sont
chers,car c'est comme si en défigurant les êtres qui nous sont
proches; on nous défiguraient nous même.Les sentiments humains sont
des objets qui nous attachent durablement à nos faiblesses.
(6)Ce
roman fait partie d'une série d'écris que j'ai orchestré en vue de
raconter l'histoire de mes ancêtres.Ces récits prennent appuis sur
une série de photos familiales qui me servent de point de
repère.J'ai intitulé cette saga -Une histoire impossible-car il
m'est presque impossible de reconstituer mon histoire familiale vu le
peu d'éléments que j'ai receuilli sur elle.Ce sont des fragments de
souvenirs que j'ai l'intention de placer aux différents chapitre de
cette histoire ,puisque je n'ai plus rien d'autre à offrir que ça.
FIN
DU PREMIER OPUSCULE
97